vendredi 7 janvier 2011

Un cadeau de Noël pour les enfants de Montpellier

Collecte de cadeaux au Polygone, Odysseum, Géant Casino et Carrefour

Noël des enfants de MontpellierPresque un millier de petits Montpelliérains et Montpelliéraines ont pu recevoir un cadeau, deux jours avant Noël. L'Esplanade Charles de Gaulle, devant le Corum, était plein d'enfants qui, probablement, n'ont pas eu d'autres cadeaux, ni à Noël, ni les jours ordinaires... - "bien qu'il soit difficile d'imaginer", comme remarque une dame dans la trentaine, "que tant d'enfants qui vivent ici, au milieu de notre société de consommation, vivent dans la pauvreté."

L'idée de cette action venait de la mairie de Montpellier, en collaboration avec les grandes associations d'aide. Mais ceux qui ont vraiment aidé, c'est les habitants de Montpellier. C'est eux qui ont confié les cadeaux aux bénévoles postés dans les centres commerciaux, le Polygone, l'Odysseum, le Géant Casino aux Près d'Arènes et au Carrefour à Lattes. "Dans la publicité", critique un Monsieur de quelque cinquante ans qui, justement, fait ses courses au Polygone, "ils vont mentionner la mairie et les centres commerciaux. Mais pas les gens qui, en réalité, ont donné les cadeaux." - A-t-il glissé un cadeau dans le "sac" des bénévoles ? - "Non, je préfère décider moi-même, à quel enfant j'offre un cadeau."

Une dame un peu plus jeune est du même avis. "Je trouve cette action honteuse, à la limite", proclame-t-elle. "Oui, c'est bien que les Montpelliérains donnent quelque chose pour les enfants. Mais comment la mairie peut-elle leur demander ça ? Elle a assez de moyens pour payer elle-même les cadeaux aux enfants pauvres." Et sa fille, étudiante à Paris qui passe les vacances avec sa mère, ajoute : "Je trouve que les centres commerciaux ne devraient pas donner l'autorisation de demander des cadeaux aux gens, dans leurs locaux, mais ils devraient les offrir eux-mêmes. Comment voulez-vous que les gens soient généreux si les plus riches ne le sont pas ?

Cadeaux de Noël pour les enfants de Montpellier"La question est mal posée", répond un Monsieur d'une trentaine d'année à l'inter- rogation de l'équipe des Gens de Mont- pellier. "La question n'est pas ce que je pense de la collecte des cadeaux pour les enfants pauvres, mais ce que je pense de l'existence d'enfants pauvres dans notre société."

"Ce qui est le pire", explique une dame d'à peu près le même âge, "c'est que personne ne sait exactement, combien il y a d'enfants pauvres en France." - "Là, on ne parle que des enfants", l'interrompt sa copine qui, comme elle dit, est venu au Polygone pour choisir des cadeaux pour des amis qui, selon elle, "n'ont pas vraiment besoin de recevoir des cadeaux. Ils ont les moyens de s'acheter tout ce qu'ils veulent." Et elle poursuit : "Mais les pauvres, ce n'est jamais que des enfants. En général, il y a toujours une famille là-derrière. Et tout un destin. Des adultes qui n'ont pas réussi à avoir une partie des biens de cette société du bien-être."

Sa copine qui, évidemment, a déjà étudié le sujet, reprend la parole. "Saviez-vous que personne n'a fait d'études dignes de se nom sur les enfants pauvres en France jusqu'à 2004 ?" Elle parle d'une étude réalisée par le Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale. Selon cette étude, présentée comme rapport public, huit pour cent des enfants et jeunes de moins de 18 ans vivent dans des conditions en dessous du seuil de pauvreté... si on applique les définitions de pauvreté définie par la France. Si, par contre, on se base sur les références européennes, le chiffre est doublé : 16 pour cent des enfants français, donc quelque deux millions d'enfants, ne connaissent pas le standard de vie qui, selon la publicité et ce qu'on appelle l'opinion "générale", est considéré comme "normal" par la plupart des Français.

Montpellier fait des cadeaux aux enfants"Ce qu'il faut craindre", ajoute encore la première des deux dames, "c'est que tous ces enfants pourraient devenir des délinquants. Parce que dès le début, pratiquement dès leur naissance, ils n'ont pas la moindre chance de s'en 'sortir'."

"Non, je n'ai pas donné de cadeau à la collecte", répond une dame dans la soixantaine à la question de l'équipe des Gens de Montpellier. "Tout est tellement cher que je peux à peine acheter quelque chose à mes petits enfants. Avec ma petite retraite..."

"Je ne donne jamais rien aux collectes", dit une autre dame un peu plus jeune que la précédente. "Je me méfie des collectes. La plupart des choses qu'on donnent atterrissent chez les enfants des soi-disant bénévoles."

Heureusement, la dame est assez seule dans son opinion. "J'admire ces gens", dit on jeune homme, "ils offrent leur temps sans attendre la moindre récompense, même pas un merci. On parle des organismes qui organisent cette action, de la mairie et tout. Mais ce ne sont pas les élus qui sont sur le terrain. Ceux qui font le travail restent anonymes."

Autres articles Micro-trottoir réalisés par l'équipe des Gens de Montpellier sur le site de Montpellier Presse Online
Photos et texte : copyright Doris Kneller

2 commentaires:

  1. Si je puis me permettre, rattacher votre blog à un compte Twitter augmentera sa visibilité et sa popularité.

    Au plaisir de vous lire.

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  2. Merci Winitri, pour votre conseil excellent - vous avez évidemment raison. "Les gens de Montpellier" est effectivement attaché à un compte Twitter, depuis son existence. Si vous avez envie de le visiter :
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    Merci pour votre fidélité !!
    Doris

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