mercredi 30 juin 2010

Montpellier Beach Master : le Beach-Volley à Montpellier

Le Volley sur sable à la Place de la Comédie à Montpellier et Kevin et Andy Cès, champions de France, à la Grande Motte

Beach-Volley à MontpellierD'abord la cinquième édition du "Montpellier Beach Master", avec dix jours de compétitions internationales en Beach-Volley et 500 tonnes de sable blanc sur la "plage de la Comédie" - la semaine prochaine un écran géant pour que les Montpelliérains puissent suivre ensemble le championnat de France de Footbag... la Place de la Comédie à Montpellier a tout pour devenir un point de rencontre des sportifs internationaux et de leurs admirateurs.

Il y en avait pour tout le monde : le tournoi des légendes du volley de plage, le tournoi France contre Brésil, une journée d'entraînement de l'Académie Élite de Montpellier, le tournoi du Club de la Presse, le tournoi des étudiants… Pas un moment où l'amateur du Beach-Volley ne pouvait pas se régaler.

Même pendant les pauses, personne n'avait besoin de s'ennuyer. Des stands divers offraient de distraction, à boire et à manger, et les soirées étaient meublées par des concerts sur la "plage de la Comedie" et, pour les amateurs, un défilé de bikini.

Vu le nombre des spectateurs, le Beach-Volley pourrait donc devenir le nouveau sport favori des Montpelliérains. Ce qui ne serait pas étonnant : le Volley sur sable ou Volley de plage, comme disent les Québécois, est un sport qui aurait pu être inventé directement pour les plages de Montpellier. Elles ont tout ce qu'il faut pour le Beach-Volley : le sable et le soleil qui brille assez longtemps pour jouer au Beach-Volley presque toute l'année.

À l'origine, le Volley sur sable n'était pas vraiment un sport français, Il a été inventé en Californie, dans les années 1920, où les plages sont aussi belles que celles autour de Montpellier. Plus tard, il est tombé dans l'oubli jusqu'à ce qu'il a été réinventé en Italie - encore un pays avec de belles plages. Mais le premier tournoi international a été organisé en France ! En 1996, toutefois, le Volley de plage est enfin entré aux jeux olympiques,...

Montpellier et le Volley sur sable...et quand, aujourd'hui, on pousse le ballon sur une des plages autour de Montpellier, on peut comparer sa performance à celle de grands sportifs : Misty May, par exemple, la double championne olympique ou Charles Kiralye qui était le premier à emporter le titre du joueur du siècle en Beach-Volley. Et, qui sait, peut-être tombe-t-on même sur un des membres de l'équipe de France, Kevin et Andy Cès, qui font tout pour participer aux prochains jeux olympiques. En 2009, Kevin et Andy Cès tenaient la 14ème place sur la liste mondiale du Beach-Volley - mais rien n'est sûr : juste 24 équipes sont acceptées aux jeux olympiques… Kevin et Andy Cès ont donc la concurrence de 23 équipes dans le monde.

Mais, de toute manière, leurs conditions d'entraînement ne pourraient pas être meilleures : ils ont a leur disposition les plages autour de Montpellier. Car les champions de France font partie du club… de la Grande Motte !

Ceux qui ont observé les divers tournois du "Montpellier Beach Master" ont remarqué un atout énorme du Volley sur sable : on n'a pas besoin de beaucoup de monde. Pour le Beach-Volley, quatre personnes sont suffisantes, deux dans chaque équipe. Les Français jouent parfois à six ou huit, mais les règles internationales n'exigent que quatre participants.

Montpellier Beach MasterIl y a un autre avantage : les règles sont très faciles. On pousse le ballon comme au volley-ball classique. Chaque équipe peut le toucher trois fois avant de l'expédier vers l'autre côté du filet... attention qu'il ne tombe pas avant d'atterrir chez l'adversaire ! S'il tombe, l'équipe opposée aurait gagné un point. Mais les joueurs ne sont pas obligés de le toucher exclusivement avec les mains - ils ont le droit de se servir de toutes les parties de leurs corps : des mains, des bras, de la tête, des coudes, et si l'on arrive à l'expédier avec les jambes ou les pieds sans perdre l'équilibre, on peut jouir d'une grande diversité de techniques.

On joue jusqu'à 21 points, avec un minimum de deux points d'écart entre les deux équipes. Si, après deux sets, le vainqueur est clair, on peut s'arrêter. Sinon, on recommence encore une fois.
Photos et texte : copyright Doris Kneller

mercredi 23 juin 2010

Montpellier et la grève générale : les syndicats appellent à la manifestation

Les Montpelliérains ont-il envie de faire la grève ? - Micro-trottoir à Montpellier

Grève à Montpellier : le PolygoneDéjà, il n'est plus question que des retraites. Ce jeudi-ci, la grève générale est déclarée : les habitants de Montpellier et d'ailleurs vont dans la rue pour défendre leur vie quotidienne. Les Français revendiquent leurs droit aux services publics, aux emplois, aux salaires, à la protection sociale, et une stabilité relative de leur pouvoir d'achat - et tout le monde "en a marre" d'entendre parler de la crise...

..."mais c'est vrai", dit un Monsieur dans la cinquantaine. On voit que le sujet le fâche. "Ce n'est pas nous qui avons provoqué la crise, c'est eux", et il fait un geste qui inclut le Polygone et l'Antigone et la moitié de Montpellier, "ceux qui ont l'argent et le pouvoir. Mais au lieu de prendre la responsabilité, ils veulent que nous nous privons de l'essentiel."

Que les Montpelliérains pensent-ils de la crise ? Leur opinion correspond-elle à celle de la plupart des Français, dont 75 pour cent sympathisent avec la grève générale annoncée pour jeudi ?

"La grève ne sert à strictement rien", proclame une dame dans la trentaine. "Si nos trams marchent ou non, si nous ratons des rendez-vous importants, si nous pouvons prendre le train ou si nos vacances sont ratées parce que le seul avion cette semaine-ci que nous avons pu nous payé est victime de la grève... tout cela n'intéresse ni Monsieur Sarkozy, ni Monsieur Frêche, ni aucun autre membre du gouvernement." - Se sent-elle concernée personnellement ? - "Oui. Comme je vous l'ai dit, il n'y a qu'un seul avion cette semaine qui me permet d'aller en vacances. Et comme mes vacances ne durent qu'une semaine, c'est perdu. Merci les syndicats."

Montpellier et les syndicats : préfecture"Besoin personnel et idéologie de grève", affirme un Monsieur d'à peu près le même âge, "ne vont pas toujours ensemble. Mais ce qui compte, c'est l'ensemble. Même si une grève n'est pas commode pour tout le monde, elle est nécessaire pour améliorer la situation de tout le monde."

"La grève - pffff", est le commentaire d'une étudiante. "On fait la grève pour se donner bonne conscience. On se dit qu'on aurait 'tout' fait pour montrer au gouvernement que ça ne va pas. Et après, on va tranquillement aux vacances, et en septembre, tout sera oublié. C'est pareil tous les ans."

Une autre jeune dame n'est pas de son avis. "Oui, il faut faire la grève. Mais il faut que ça touche les responsables, pas les 'petits gens'. Au lieu de priver les gens du tram et de les condamner à rester chez eux, il serait plus logique de faire une grève où tout le monde pourrait utiliser gratuitement tous les transports communs. L'argent, c'est le seul langage qu'ils comprennent, les responsables..."

Un Monsieur dans la trentaine éclate de rire. "On est censé ne pas travailler, jeudi, et venir protester dans les rues. Mais dites-moi - si les gens habitent loin et s'ils n'ont pas de voiture, comment voulez-vous qu'ils viennent protester ? La solidarité ne va pas assez loin pour qu'ils soient pris en autostop."

"La grève est nécessaire", constate un Monsieur dans la soixantaine. "Mais pas comme ça. La seule grève qui vaut la peine est la grève générale. Comme dans les années 68. Où tout le monde participe. Tout le monde. Sans aucune exception."

Grève générale à Montpellier : le Corum"Je travaille dans une très petite entreprise", raconte une dame dans la trentaine, "et je me suis demandé si je dois faire la grève ou non. Mais l'enjeu est trop important. Il y a de moins en moins d'emplois à Montpellier. Et beaucoup de gens ne gagnent même pas le SMIC. C'est-à-dire qu'on paie 'officiellement' le SMIC, mais on oblige les gens de faire des heures supplémentaires qui ne sont pas payées. Cette situation ne peut pas durer. Et pour le moment, la grève est le seul moyen dont nous disposons."

Un homme de la même tranche d'âge est d'accord avec elle : "Je ne sais pas si les grèves vont changer la France. Mais nous, à Montpellier, on fonce. On croit à la possibilité de nous faire entendre, et on croit à notre avenir."

Photos et texte : copyright Doris Kneller

dimanche 20 juin 2010

Hélène Mandroux, Montpellier et la lutte contre l'exclusion

Fête au domaine municipal de la Pompignan : les associations humanitaires à Montpellier

Hélène Mandroux, maire de Montpellier
Hélène Mandroux et la lutte contre l'exclusion

Même si, souvent, on ne les "voit" pas dans les rues de Montpellier, ils sont là, et ils font un travail indispensable : les bénévoles des associations humanitaires. Il n'est pas forcément question de ceux qui se promènent dans les rues, reconnaissables par leurs uniformes, parfois nombreux comme une armée minuscules, demandant l'attention et l'argent aux Montpelliérains qui passent... Pour une fois, il est question de ceux qui n'ont pas besoin de la "grande lumière", d'être "sur scène", mais qui agissent, parfois dans l'anonymat, actifs, efficaces et souvent persuadés que ce qu'ils font ne serait pas "grand-chose", pas "assez", de toute manière...

Hélène Mandroux, maire de Montpellier, est elle aussi persuadée de la valeur du travail de ces bénévoles des associations humanitaires de sa ville qui lutte contre la solitude, la pauvreté et, en général, dans tout genre d'exclusion. C'est pourquoi elle les a invité à une soirée de fête au domaine municipal de la Pompignan, pour leur remercier, pour exprimer la reconnaissance de leur travail du côté des Montpelliérains et de leur municipalité et pour les inciter à continuer à être efficaces et de bonne volonté.

Annie Benezech et la lutte contre l'exclusion
Annie Benezech remercie les bénévoles des associations humanitaires de Montpellier

Déjà en 2009, le désir de lutter activement contre l'exclusion à Montpellier et ailleurs a été exprimé par la création d'un "jour contre l'exclusion". L'idée était de créer des structures qui soutiennent les démarches pour faire sortir les gens de l'isolement social et psychologique. Parallèlement, la municipalité de Montpellier a nommé une délégation de la lutte contre l'exclusion, sous la direction d'Annie Benezech, adjointe au maire et, en même temps, présidente du refuge spa de l'agglomération de Montpellier.

La deuxième journée de la lutte contre l'exclusion en mars 2010 était consacrée surtout à la nourriture, mais aussi à l'engagement des "droits de tous, pour tous". Ainsi, il a pu être constaté qu'à Montpellier, il y a une soixantaine d'associations qui, jour par jour, aident les gens qui sont dans le besoin de s'intégrer dans la société ou qui font en sorte que la population soit sensibilisée. Car qui, parmi des "autres", est conscient de l'étendue de l'exclusion dans notre pays, dans notre ville, quelque part dans notre voisinage ?

Associations humanitaires, Montpellier
Soirée pour les associations impliquées dans la lutte contre l'exclusion à Montpellier

"Exclusion ?" - La dame dans la trentaine qui prend un café sur une des terrasses de la Place de la Comédie réfléchit. "Oui, il suffit qu'on ouvre les yeux." Et son regard se dirige vers un groupe d'hommes "sans abri" qui font la manche dans un coin de la place. Un Monsieur dans la cinquantaine, par contre, ne veut pas entendre parler de l'exclusion. "Si on veut travailler, on trouve toujours une possibilité", juge-t-il. "Mais si on ne veut pas, il n'y a rien à faire."

Toutefois, neuf sur douze Montpelliérains interrogés par l'équipe des "Gens de Montpellier" sont de l'avis que la pauvreté dans notre ville est probablement beaucoup plus élevée qu'on ne le pense. "Il y a trop de gens qui sont désespérés", explique une dame dans la quarantaine. "Ils ont essayé de trouver un job, comme tout le monde. Mais un jour, ils ont renoncé. Peut-être auraient-ils trouvé plus tard, mais combien d'échecs est-on capable d'accepter ?"

Un jeune homme hausse les épaules. "Travailler ? Je veux bien. Mais où ? Au téléphone, ils vous disent que, oui, le job est toujours libre. Et quand vous arrivez, ils ne vous reçoivent même pas." Il a l'air découragé. "Pour trouver du travail, il faut être blanc, beau et riche..."

Mais le chômage n'est pas l'unique raison de l'exclusion. Il y a aussi la solitude. "Il est difficile de lutter quand on est seul", constate un Monsieur d'une quarantaine d'années. "Déjà, vous vous demandez, pour qui vous luttez. Et puis, on perd rapidement l'espoir quand personne ne vous soutient. Et tout n'est pas question d'argent", ajoute-t-il. "Quand vous êtes seul, la vie n'a pas de sens. Vous n'avez pas d'amis, et vous perdez le courage d'en chercher. Vous ne rencontrez personne quand vous ne sortez pas chez vous, mais vous n'avez plus le courage de sortir tout seul..."

Les associations qui luttent contre la solitude et le désespoir - comme, par exemple, SOS Amitié - contre la faim - comme le Resto du Cœur, la "création" de Coluche - contre le découragement et la solitude face au chômage - la Maison des Chômeurs - sont nombreuses. Et chaque bénévole ajoute un peu pour améliorer la situation. Mais toujours, ils ne sont pas assez...
Photos et texte : copyright Doris Kneller

mardi 15 juin 2010

Fête de la Musique à Montpellier : le Peyrou, l'Esplanade Charles de Gaulle et ailleurs

Montpellier et la Fête de la Musique : fête des rues, fête des salles de concert

Fête de la Musique, MontpellierLe premier qui prononçait l'idée était un Américain en France - Joël Cohen, en 1976 animateur chez France Musique, avait envie de célébrer deux journées de musique aux moment des solstices, les 21 juin et 21 décembre. Quelques ans plus tard, on a découvert qu'en France, un jeune sur deux joue un instrument de musique. Et c'est là que le rêve fut né : "La musique partout et le concert nulle part”, était la formule de Maurice Fleuret, Directeur de la musique et de la danse sous le ministère culturelle de Jack Lang qui devrait devenir l'inventeur officiel de la Fête de la Musique.

C'est phrase fut lancée en 1981 - et quelques semaines plus tard, la première fête de la musique eut lieu. Fidèle aux idées de son créateur, cette première fête de la musique ne remplissait pas une salle de concert, mais les rues des villes et villages. À Montpellier, on trouvait un musicien à chaque coin de rue, avec son instrument, son talent et son amour de la musique. Et les Montpelliérains qui flânaient de musicien à musicien le partageaient avec lui.

La date du 21 juin, en général le jour du début de l'été - cette année-ci, l'été entrera à Montpellier à exactement 13.28 heures - n'a pas été choisie par hasard. Tant que l'homme existe, elle a toujours été fêtée. Déjà, il s'agit de la journée la plus longue de l'année… quel jour pourrait donc être plus adapté à une fête qui dure jusqu'à tard la nuit ? Et cette journée la plus longue a toujours animé les imaginations. Il y a des cultures qui l'ont consacrée aux cultes des fées et des démons, dans les Pyrénées et ailleurs, on a vu les sorcières danser sur les "montagnes sacrées" et en Scandinavie, on a surveillé les enfants pour que les elfes ne viennent pas les "voler". À Saint Petersbourg où, comme au nord de la Scandinavie, le soleil ne se couche pas ce jour-là, cela fait des siècles qu'on fête l'arrivée de l'été par la "fête de la nuit blanche". Mais la journée a aussi été dédiée à la paix et à l'amitié.

Fête de la Musique au PeyrouAu début une invention française, la Fête de la Musique fut rapidement été exportée et atteignit le statut d'une fête presque internationale. Rebaptisée World Music Day, elle est maintenant célébrée à Barcelone et Istanbul, Berlin et San Francisco... bref, dans presque toutes les métropoles du monde. Récemment, même New York et Amsterdam se sont joints à la fête générale.

Et à Montpellier ? "Je trouve que l'esprit de la Fête de la Musique a bien changé ces dernières années", déclare une dame - Montpelliéraine, comme elle dit. "Avant, chacun jouait de son instrument, tout le monde était content d'écouter les performances du 'jeune d'à côté'. Aujourd'hui, vous avez des groupes officiels partout, les amplis, les baffles, l'un essaie de jouer plus fort que l'autre. Et le pire", ajoute-t-elle, "même l'idée de la musique gratuite pour tout le monde a été boycotée : aux salles de concert comme, par exemple le domaine d'O, il y a des concerts payants, très chers, comme si la Fête de la Musique n'existait pas."

Esplanade, Fête de la MusiqueAinsi, la fameuse phrase de Maurice Fleuret, "la musique partout et le concert nulle part”, a-t-elle perdue son sens ? - "Je ne sais pas", répond un jeune homme anglais, étudiant à Montpellier, "j'aime bien la Fête de la Musique. Je l'ai vécu l'année dernière, et ça va être bien de nouveau. On va bien s'amuser." Sa copine est plus ou moins de son avis, mais : "Je pense que ça serait encore mieux si les gens buvaient un peu moins. L'année dernière, l'ambiance n'était plus sympa à partir de minuit. Il y avait trop de personnes ivres dans les rues."

Une dame dans la trentaine aime la fête comme elle est : "Je vais toujours au Peyrou. Vous y trouvez des groupes sympas, les gens dansent et sont de bonne humeur." Une autre dame, par contre, d'à peu près le même âge, regrette le "changement des mœurs un peu partout" : "Chez nous, la Fête de la Musique est devenue une fête d'alcool. Au lieu de se réjouir, les gens préfèrent picoler. Mais c'est partout comme ça, pas seulement chez nous. La fameuse fête de solstice en Suède, par exemple, a carrément été déplacée : au lieu de la célébrer le 21 juin, on la fête le vendredi le plus proche : le samedi, les gens ne travaillent pas. Comme ça, ils peuvent boire toute la nuit. Cette nuit-là, vous ne voyez plus une seule personne sobre dans les rues. C'est pas dommage, ça ?"

Toutefois, il y a beaucoup de Montpelliérains qui sont moins stricts. "Ce jour-là, l'Esplanade Charles de Gaulle se transforme en esplanade de musique", s'extasie une dame dans la quarantaine, et un Monsieur dans la cinquantaine commente : "Une fête géniale. Le jour de la fête de la musique, je ne fais rien d'autre : j'écoute la musique dans les rues." Une dame d'à peu près le même âge confirme que, depuis que la Fête de la Musique existe, elle aussi aurait toujours réservé son 21 juin. "Il y a 364 jours dans l'année où on peut faire tout ce qu'on veut. Mais le 21 juin appartient à la musique. Et j'espère que ça restera comme ça."
Photos et texte : copyright Doris Kneller

vendredi 11 juin 2010

Montpellier, Comédie : le Carnaval du goût

La discussion autour de la nourriture saine : le Carnaval du goût à Montpellier

Carnaval du goût à Montpellier"Oui, j'ai lu qu'il y avait le Carnaval du goût sur la place de la Comédie, mais je n'y suis pas allée", répond la dame d'une quarantaine d'années qui attend le tram au Corum. "Je n'ai pas eu le temps", ajoute-t-elle, et : "Cette manifestation ne me regarde pas vraiment. Je sais, comment nourrir mes enfants."

"Je crois", intervient une autre dame à peu près du même âge qui se tient à côté de la première, "que le Carnaval du goût ne cible pas les mères, mais les enfants eux-mêmes." - Quels avantages les enfants pourraient-ils tirer d'une telle manifestation ? - "Avec ce qu'ils mangent aujourd'hui", explique la dame, "ils perdent carrément leur goût. Ou il n'ont même pas la chance de le développer. Un enfant qui mange tout le temps des hamburgers ne peut pas développer un véritable goût."

Faut-il alors déclarer la guerre aux hamburgers ? - "Non", dit un Monsieur un peu plus âgé que les deux dames qui attend devant l'entre du Corum. "Il faut juste veiller à ce que les enfants aient une nourriture équilibrée et diversifiée. Les hamburgers ne sont pas interdits, tant qu'ils ne les mangent que de temps en temps. Cela compte pour tout genre de nourriture : il faut diversifier au maximum, pas leur permettre de manger toujours la même chose."

Montpellier : manger sainementL'idée du Carnaval du goût, justement, est de faire découvrir aux enfants des goûts et saveurs divers et diversifiés. Un autre objectif est de leur montrer que, chez nous, il y a des "produits du terroir" bien pour la santé et "bon à manger" en même temps. C'est pourquoi les organisateurs de la manifestation, la mairie de Montpellier, le Syndicat des Halles et Marchés et Épidaure, le département de recherche, ont invité 120 enfants des centres aérés pour que les chefs de quelques restaurants montpelliérains leur font découvrir le "bon goût" d'une alimentation saine et équilibrée.

Et tout commence visiblement avec les légumes. Pendant la manifestation, plusieurs stands distribuent des carottes, des bananes, des concombres et d'autres fruits et légumes crus au public. "On nous a dit", explique une fille de quelque dix ans, "qu'il est important de manger des légumes. Pour qu'on ne tombe pas malade." - "Et des fruits", ajoute un garçon.

Les enfants apprennent la leçon - mais une telle manifestation est-elle vraiment nécessaire ? Est-ce le rôle de la mairie de sensibiliser les enfants à une nourriture savoureuse et saine ou ne devrait-ce pas faire partie des tâches "naturelles" des parents ? - "Je ne pense pas que les parents n'ont pas envie de bien nourrir leurs enfants", répond une dame dans la cinquantaine, "mais souvent, ils ne savent pas, comment faire. Nous sommes submergés par la publicité, et personne ne sait plus ce qui est vrai ou pas."

Une autre dame, dans la trentaine, voit plutôt un autre côté du problème : "Savez-vous combien gagne un smicard ? Ou un rmiste ? Et puis, regardez les prix des légumes fraîches. Quand votre enfant a faim, vous pouvez pas lui dire qu'il vaut mieux manger une petite quantité de légumes bios au lieu de manger une grande quantité de quelque chose qui calme la faim. Beaucoup de gens n'ont pas assez d'argent pour acheter assez de nourriture saine. Au lieu de laisser les enfants sur leur faim, ils achètent de nourriture moins saine, mais en quantité suffisante."

Montpellier et la Comédie du goûtLe mot est tombé : le bio. Est-ce nécessaire de manger bio pour se nourrir sainement ? Aujourd'hui, la mairie de Montpellier offre de temps en temps un repas - ou une partie de repas - bio aux cantines des écoles. Mais la plupart des repas ne sont pas bios. - "Il ne vaut pas la peine de parler santé si on ne mange pas bio", déclare une autre dame un peu plus âgée que la dernière. "J'imagine qu'il vaut mieux manger des fruits et légumes non bios qu'y renoncer entièrement. Mais si on se sent responsable de la santé des enfants, il faut penser au bio. Or", ajoute-t-elle après un moment de réflexion, "le bio est cher. Je crains que la mairie ne puisse pas se le payer."

De toute manière, "on" n'est pas d'accord sur ce sujet. Les uns réclament le bio, les autres, tout simplement, les fruits et légumes. Le mot clé soumis à aucune polémique reste "frais" : "Les fruits et légumes frais sont indispensables à ta santé", expliquent les dépliants de l'APRIFEL (Agence pour la recherche et l'information en fruits et légumes frais), "ils te donnent du tonus, t'aident à grandir et à être plus fort." La valeur du bio, comme si souvent, reste en suspension...

Une autre journée à Montpellier consacrée au "manger sainement" s'adresse plutôt aux adultes : le 14 juillet, entre 16.30 et 20.30 heures, dans le cadre de l'Académie de Médecine, douze scientifiques parleront de l'alimentation qui préserve la santé : la cuisine française au service de la santé et la liaison entre risque, plaisir et nourriture.
Photos et texte : copyright Doris Kneller

lundi 7 juin 2010

Montpellier : Albert Gineste à la Maison de Heidelberg

Maison de Heidelberg à Montpellier : Louis II de Bavière - une conférence d'Albert Gineste

Albert Gineste, MontpellierQui à Montpellier ne connaîtrait pas Albert Gineste, Montpelliérain de naissance et fidèle à sa ville depuis très longtemps. Écrivain, musicien, peintre, philosophe, Albert Gineste incarne l'image de l'artiste. Lorsqu'il écrit, il le fait pour son plaisir et celui de ses amis. Lorsqu'il peint, on y sent son talent et son âme libre et généreuse. Lorsqu'il rêve, ses doigts bougent au rythme des mélodies qui traversent sa tête, comme sur un piano invisible...

...ce qui ne veut pas dire qu'Albert Gineste n'aurait pas aussi des goûts indépendants de l'art : il adore le foot, les voyages et la compagnie agréable. Sa spécialité, toutefois, est la musique de Richard Wagner. Cela fait des années maintenant, que les responsables de la Maison de Heidelberg à Montpellier lui ont demandé une première conférence sur son musicien préféré. Entre-temps, sa conférence annuelle sur Richard Wagner est devenue "standard". Ainsi, il a parlé de son œuvre, en présentant des extraits musicaux, il a expliqué les relations entre Nietzsche et Wagner et toujours, il y avait un personnage à l'arrière-plan, l'ami, le mécène, l'homme secret et perturbant : le roi Louis II de Bavière.

Montpellier, Opéra-ComédieC'est pourquoi, comme explique Albert Gineste, on lui a demandé de parler, pour une fois, de ce roi aux idées généreuses et étranges en même temps. Ce qui, évidemment, ne l'a pas éloigné de son sujet de base : pendant toute sa vie, Louis II de Bavière était intrigué par la musique de Richard Wagner. Bien que, à de courtes époques, il ait essayé de s'éloigner de celui qu'il appelait son ami, il l'a toujours rappelé pour le savoir proche de lui, jusqu'à financer l'immense théâtre consacré à la musique du compositeur allemand et, par ce geste, à ruiner les finances de son état.

.Pendant l'heure remplie par la voix d'Albert Gineste, le public était fasciné. Il l'a amené vers cette montagne loin de Montpellier, dans ce royaume de Bavière, où le temps semblait arrêté. Il guidait ses auditeurs à travers d'une vie pleine d'émotions, des amours interdits ou, au moins, impossibles, d'une interprétation "propre" du pouvoir, de passion et de désespoir.

Louis II de Bavière était un homme habitué à posséder tout ce qu'il voulait : les amants, les amis, les musiciens, l'argent. Jusqu'à nos jours, on ne sait pas s'il n'était pas capable de comprendre que ses goûts avaient tout pour ruiner les finances de la Bavière, ou si cela lui était tout simplement égal. Ce qu'il entamait, il le faisait "entièrement" : ami, il faisait tout pour ses amis, amant, il restait fidèle. Au moment où il était pris de l'envie de construire des châteaux, ils les dessinait lui-même et faisait en sorte qu'ils soient les plus beaux et les plus grandioses. Il était gourmand non seulement dans l'amour, mais aussi dans la nourriture - il adorait les bons plats et les sucreries... au point que, arrivé à l'âge mur, le "beau garçon" s'était transformé en homme languissant, bouffi, sans énergie.

Louis XIV à MontpellierC'était en 1861, Louis avait juste 16 ans, qu'il était confronté pour la première fois avec des opéras de Richard Wagner. Tannhäuser et Lohengrin le fascinaient immédiatement. Ce n'était pas seulement la musique majestueuse - dont le caractère correspondaient si parfaitement à celui du jeune souverain - mais aussi le monde des légendes et comptes de fées qui se reflète dans les opéras de Wagner. Bien que, au début, il ait refusé sa fascination avec l'argument que ce n'était qu'une passion "infantile" qu'il oublierait dès qu'il serait adulte, il ne pouvait plus résister au charme de la musique wagnérienne le jour où, trois ans plus tard, le compositeur s'inclinait devant lui pour la première fois.

La suite : Louis II de Bavière finançait l'épopée musicale du Ring der Nibelungen. La dépense fâchait son peuple au point qu'il se voyait obligé, quelques ans plus tard, de chasser Wagner de sa capitale, Munich. Ce qui comptait, en ce moment, c'était la guerre contre la Prusse - au moins pour le peuple ou, plutôt, pour certains hommes au pouvoir. Louis, par contre, se sentait plus touché de la perte de son ami que de la guerre. La Bavière perdait la guerre et Louis II en avait assez des affaires d'un roi. Il se retirait dans la montagne et ne se consacrait plus qu'à la construction de châteaux, aux arts, à ces amours - et à son amitié avec Richard Wagner.

Pourquoi le peuple bavarois a-t-il accepté un roi qui ne pensait qu'à son plaisir au lieu de s'occuper de ses sujets - et cela presque cent ans après l'exécution de Louis XVI à Paris ? était une des questions posées après la conférence d'Albert Gineste. La réponse n'est pas facile. Toujours est-il que l'esprit de la révolution française n'a pas touché les Allemands. Il est vrai que le premier soulèvement des paysans allemands a eu lieu déjà dans la première moitié du 16ème siècle, mais il est resté local et limité à une classe bien définie.

Que Louis II de Bavière a-t-il en commun avec Montpellier ? - "Si je connaît Louis II de Bavière ? Non, désolé", est la réaction de plusieurs Montpelliérains interrogés dans la rue de la Loge. Mais : "Je me rappelle du film de Visconti", constate une dame dans la cinquantaine. "C'est de ce roi-là que vous parlez ?"

Une étudiante d'histoire a, finalement, une réponse. "Oui, j'ai entendu parlé de ce roi. Et je connais aussi deux films qui ont été tournés sur lui. Mais je ne sais pas ce qu'il pourrait avoir en commun avec Montpellier", commence-t-elle, mais puis, elle sourit. "Peut-être l'amour des jolis bâtiments - il suffit de regarder l'Opéra-Comédie. Puis, Montpellier a eu des 'visites' des rois qui étaient un peu comme ce Louis II : Louis XIII qui a bombardé la ville ou Louis XIV qui l'a occupé. Ce qui n'a pas empêché les Montpelliérains d'adorer leur roi."
Photos et texte : copyright Doris Kneller

dimanche 6 juin 2010

Montpellier et la Comédie des réseaux économiques

Le CREF, Martine Viguier et l'entraide des femmes entreprenantes

Comédie des réseaux professionnels, MontpellierFace à la crise, les Montpelliéraines et Montpelliérains souffrent autant que les autres Français. Ainsi, plus que jamais, il est nécessaire de s'entraider. - Ceci n'est pas seulement l'avis de Marc Dufour, adjoint au maire et délégué au développement économique et commercial qui, avec Nicole Bigas, conseillère municipale, déléguée à la prospective et aux technologies de l’information et vice-présidente de l'Agglo, a inauguré la troisième Comédie des réseaux économiques à Montpellier.

C'est également l'opinion de tous les chefs d'entreprises qui, à Montpellier et dans ses environs, ont décidé de se lier en réseaux. Ainsi, on est a plusieurs de ramasser les informations indispensables pour se tenir à jour des événements économiques et sociaux qui permettent à un entrepreneur de calculer la situation du marché et, par conséquent, de vendre son produit. Les réseaux transforment les "concurrents" en partenaires qui préfèrent collaborer que lutter l'un contre l'autre. "Oui, il est nécessaire de lutter", confirme un jeune homme qui a créé son entreprise de service à la personne il y a un peu plus d'un an. "Pas l'un contre l'autre, mais tous ensemble contre la crise. Le marché est assez grand pour nous tous."

Le réseau économique, cela signifie de ne jamais être seul dans ses démarches de chef d'entreprise, de partager des frais de publicité ou, tout simplement, se soutenir le moral. On peut être sûr que les collègues du réseau sont toujours prêts à applaudir à un succès ou, alternativement, de consoler un entrepreneur peut-être découragé si les affaires ne marchent pas immédiatement comme il le souhaiterait.

Un de ces réseaux qui excellent en partage d'information, de tuyaux et d'entraide pratique et moral a été créé pour soutenir le "genre" d'entrepreneurs qui, il y a encore quelques ans, avaient le moins de chance de s'imposer dans le jungle du marché - les femmes. Le CREF, Centre de Ressources de l'Entrepreneuriat Féminin, et là pour aider les femmes à franchir les premières étapes de la création d'une entreprise et de la recherche des clients et pour leur donner une base d'entraide. Son animatrice Martine Viguier les soutient dans l'estimation de leur travail - on a constaté que beaucoup de femmes entreprenantes ont tendance à proposer leurs services à un prix trop bas - et dans leur recherche de ressources, et elle favorise les essais de créer des liens de collaboration entre les diverses entreprises.

Le CREF à Montpellier"Pourquoi je fait partie du CREF ?" demande, par exemple, Claudine Vergaert, patronne de Claudie Secrétariat. "Déjà, il me permet de faire des rencontres sympas et professionnels en même temps avec d'autres femmes entreprenantes. Ces rencontres m'aident à mieux comprendre la valeur de mon travail. En plus", elle sourit, "j'y appris à présenter mon entreprise - sous les yeux critiques et vigilants de Martine Viguier à qui rien n'échappe."

La "bande à Martine", comme blaguent parfois les femmes qui se réunissent une fois par mois à Montpellier, prend l'idée des réseaux aux sérieux. Elles constatent que travailler ensemble n'est pas seulement plus agréable mais aussi plus efficace. Leur site Créatrices 34, mis à jour régulièrement par Martine Viguier, leur permet de présenter leur travail et d'échanger un maximum d'informations.

Mais à Montpellier et ses environs, il n'y a pas que les femmes qui ont leur réseau. Ainsi, l'annuaire 2010 des réseaux économiques ne liste pas seulement des syndicats professionnels, des pôles de compétitivité et des réseaux territoriaux, mais aussi des groupements d'entreprises sectoriels et des clubs d'entreprises. Selon lui, le Languedoc-Roussillon dispose de 126 Clubs d'entreprises, tous créé avec plus ou moins le même but : s'entraider à survivre la crise économique et lutter contre le chômage par la création de petites entreprises. La ville de Montpellier, toujours selon les chiffres de l'annuaire, rassemble 295 réseaux différents avec 12155 membres. Mais même une ville relativement petite comme Lodève héberge quatre réseaux avec 49 membres.

Le FACE Hérault à MontpellierUn autre exemple de réseau est représenté par la FACE Hérault qui lutte contre les inégalités ou, encore, par la Chambre professionnelle du conseil, un "creuset de compétences et d'expériences", comme elle s'appelle dans sa présentation. Elle regroupe les conseillers de tout genre, en économique, bien sûr, mais aussi en informatique ou tout autre secteur où, de nos jours, on a besoin d'être conseillé. "La collaboration et l'entraide font aujourd'hui partie des valeurs les plus importantes", soulignent aussi ses membres.

"Ce que je pense des réseaux professionnels ?" répète une dame dans la quarantaine la question de l'équipe de "Gens de Montpellier". Elle traverse juste la place de la Comédie et s'est arrêtée pour regarder quel genre de stands font partie de la Comédie des réseaux économiques. "Je ne sais pas. Mon mari est chef d'entreprise, il devrait mieux savoir répondre que moi. De toute manière", elle réfléchit, "j'ai compris qu'une entreprise qui travaille en réseau est plus compétitive et peut produire moins cher."

Un jeune homme qui, lui non plus, n'est touché directement par l'idée des réseaux professionnels, s'est également arrêté devant un des stands. "Y a des entreprises qui travaillent en réseaux ?", demande-il. Puis : "Je trouve que c'est une bonne idée. Comme ça, personne n'est seul dans son travail. C'est ça, un réseau, n'est-ce pas ?"
Photos et texte : copyright Doris Kneller

mercredi 2 juin 2010

La Comédie du Livre 2010 à Montpellier : cafés littéraires, auteurs et littérature américains

Montpellier littéraire : Auteurs américains et régionaux sur la Comédie du Livre

La comédie du livre à Montpellier, 2010"La Comédie du Livre ? Oui, je m'y suis promenée le samedi. Et j'étais étonnée qu'il n'y avait pas beaucoup de monde", constate la dame dans la trentaine. Mais elle a bien aimé ce qu'elle a vu : "J'aime bien faire les stands de la Comédie du Livre. On y découvre toujours des livres qu'on ne voit pas dans les librairies, normalement." - A-t-elle profité des manifestations autour des livres ? - "Ça ne m'intéresse pas."

Une autre dame, un peu plus âgée que la première, a d'autres priorités. "Je voulais voir des auteurs - c'est une très bonne occasion pour faire connaissance et pour savoir, comment ils sont dans la vie réelle", explique-t-elle. "J'avais l'intention d'assister à la rencontre à la salle Rabelais à 14 heures, sur les héros de la littérature américaine. Mais comme il y avait déjà trop de monde, je suis allée voir un des cafés littéraires. Et je n'ai pas été déçue. J'ai rencontré un groupe d'auteurs vraiment intéressant - et", elle sourit, "un auteur américain très beau."

Un Monsieur, lui aussi dans la quarantaine, n'a pas apprécié le choix du sujet. "Tous les ans, je fréquente la Comédie du Livre. Mais cette année-ci, non. Je n'ai pas besoin de rencontrer des auteurs américains. Tout est américain dans notre vie - les jeunes ne mangent plus que des hamburgers et le fast food, on voit des feuilletons américains, des films... et maintenant encore une Comédie du Livre américaine. Non merci, c'est trop pour moi."

"Je suis très contente d'avoir pu découvrir le monde des auteurs américains", dit, par contre, une dame du même âge. "On nous dit toujours que la littérature des États-Unis serait banale, des policiers, des feuilletons sans le moindre sens. La Comédie du Livre a prouvé que ce n'est pas vrai."

"Ce que j'ai le plus apprécie ?", continue-t-elle. "D'abord, bien sûr, l'offre sur les stands. Très intéressant. Et au niveau des diverses réunions - je ne sais pas. Il y avait beaucoup de choses pour les enfants, c'est très bien. J'ai vu pas mal d'auteurs, c'est toujours très enrichissant. C'est bien de lire un livre, mais si on peut découvrir son auteur, on comprend parfois mieux."

Livres à Montpellier"La Comédie du Livre ? Oui, excellent, comme chaque année. Mais j'ai été un peu déçue quand même", déclare un Monsieur dans la cinquantaine. "Je veux dire que j'ai regretté le nombre de stands avec des livres en version originale. J'avais espéré d'en trouver un peu plus. Je suis sûr qu'à Montpellier, il y a beaucoup de gens qui aimerait bien lire les auteurs américains en anglais. Les traductions ne sont pas toujours formidables - et lire en anglais, ça stimule les neurones." Il sourit.

Une dame dans la quarantaine a surtout apprécié la présence des auteurs. "Comme chaque année, j'ai profité de la présence de Monsieur Jean-Pierre Luminet pour discuter un peu avec lui. Il est très abordable. Un grand scientifique qui sait écrire d'une façon compréhensible. J'aime beaucoup ses romans sur l'astronomie. Déjà l'année dernière, j'en ai acheté deux et cette année-ci, j'en ai acheté un autre. J'ai mené une autre conversation très agréable au stand des livres de voyage, avec une jeune dame qui a voyagé en Chine. Ses connaissances sont énormes. Et elle en parle avec une simplicité séduisante et beaucoup d'amabilité. J'ai commencé son livre, il est fascinant."

Littérature à Montpellier, 2010"Chaque année après la Comédie du Livre", raconte une autre dame d'à peu près le même âge, "je me dis qu'il faut que je passe à telle ou telle librairie que j'ai découverte sur la Comédie. Mais je ne trouve jamais le temps. Ainsi, je les redécouvre de nouveau à la prochaine Comédie du Livre, et je suis contente de les revoir."

"Je rends toujours visite aux stands de la littérature régionale", répond sans hésiter un Monsieur dans la soixantaine. "Ils ont des ouvrages très intéressants que, pendant l'année, on ne voit presque pas. Pourquoi la mairie ne soutient-elle pas les maisons d'édition locales ? Vu leur qualité, elles le mériteraient amplement." - Et le sujet de la Comédie du Livre 2010, lui a-t-il plu ? - "Oui, intéressant aussi, mais je n'aime pas trop la littérature américaine. Toutefois, il est utile de la connaître."

Et les libraires, sont-ils contents ? - "Oui, formidable", déclare la propriétaire du Bookshop, la librairie anglophone de Montpellier, avec un grand sourire charmant. "Beaucoup de gens très intéressés. Et nous avons eu des conversations très intéressantes avec les auteurs. Un week-end vraiment réussi."

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Photos et texte : copyright Doris Kneller