lundi 30 novembre 2009

L'Esplanade de Montpellier : un marché sous l'ombre des platanes

Édouard André, Montpellier et son Esplanade

Montpellier, EsplanadeIls sont là tous les jours de la semaine, du lundi au samedi, en hiver, en été… Les commerçants du marché de l'Esplanade à côté de la Place de la Comédie sont une "valeur" sur laquelle les Montpelliérains peuvent compter.

Ce marché dont les couleurs multiples brillent sous le ciel (presque toujours) bleu du pays de la Méditerranée fut inventé peu après la création de l'Esplanade en 1900. C'était Edouard André qui avait l'idée d'offrir aux Montpelliérains une promenade semblable aux Ramblas des villes espagnoles où, le dimanche matin, défilent les habitants pour leur plaisir, pour voir et pour être vus.

Montpellier et son EsplanadeToutefois, si nous pensons à Édouard André, ne le confondons pas avec ce fils de la fameuse famille de banquiers protestants de Nîmes qui, à coté des Rothschild, joua un rôle clé dans les négociations entre la France et l'Allemagne après la capitulation. Et bien que, un peu plus tard, il en ait marre de la vie militaire et politique et ne se consacre plus qu'à sa nouvelle tâche comme président de l'Union Centrale des Arts Décoratifs, il n'a rien en commun avec cet autre Édouard André.

marchés à MontpellierBien que "l'autre" soit né à Nîmes, à Montpellier, on parle plutôt de cet Édouard André, botaniste et architecte paysagiste né en 1840, membre et représentant du mouvement Haussmann, qui créa ces parcs et jardins fantastiques dont la conception devait changer l'idée des paysages verts en milieu urbain. Il est vrai que l'Esplanade de Montpellier ne fait pas partie des premières œuvres qu'on cite lorsqu'on pense à lui - la "Couronne verte" à Luxembourg ou le Parc des Buttes-Chaumont à Paris sont un peu plus connus - mais il est évident que les pères de Montpellier savaient toujours à qui s'adresser pour orner leur ville.

De nos jours, toutefois, ce n'est plus le dimanche où flânent les Montpelliérains sur leur Esplanade "Charles de Gaulle" (la plupart des habitants de Montpellier préfèrent parler de "l'Esplanade" tout court), mais les jours du marché et, surtout le samedi où on peut y rencontrer plus de 40 commerçants. Et il y a peu de choses qu'on n'y trouve pas : des vêtements de tout genre, des dessous aux robes imaginaires, des jeans aux costumes, des t-shirts aux manteaux, des fruits, des sucreries, des spécialités de Montpellier et de ses environs, des chaussures et des jouets, des bijoux africains et des instruments de musique...

Et tout cela dans l'ombre des platanes, entouré de terrasses de café, de fontaines et de fleurs dont les couleurs font concurrence à celle de la marchandise...
Photos et texte : copyright Doris Kneller, "Gens de Montpellier" et SudDesign

dimanche 29 novembre 2009

Pierre Magnol au Jardin des Plantes à Montpellier

Montpellier, son Jardin des Plantes et le "Magnolia"

Jardin des Plantes, MontpellierQui aurait dit qu'un arbre magnifique, le Magnolia, fut nommé selon un homme qui naquit et vécut à Montpellier ?

Pierre Magnol fit partie de ceux qui ne renonçaient pas facilement à un objectif. Et son objectif, c'était de devenir botaniste. Mais pas botaniste n'importe où : Pierre Magnol voulait devenir botaniste à Montpellier, sa ville natale.

Il avait de la chance qu'au milieu du 17ème siècle, l'ancienne dispute entre les apothicaires et les médecins - la querelle qui à failli coûter sa place d'étudiant à Nostradamus - n'était plus d'actualité. Ainsi, bien que fils d'apothicaire, Pierre Magnol pouvait suivre sa passion et étudier la médecine à l'université de Montpellier. Mais dès le début, son véritable amour appartenait aux plantes.

D'abord, sa carrière s'annonça bien. Pierre Magnol passa son doctorat avec succès. Or, il n'avait pas trop envie de devenir médecin : ce qu'il visait, c'était le Jardin des Plantes fondé par Pierre Richer de Belleval une centaine d'années avant sa naissance.

Montpellier et Pierre MagnolIl commença alors à poser sa candidature pour tous les postes susceptibles de l'approcher de son jardin botanique adoré : d'abord, il postula pour la chaire de botanique à Montpellier, plus tard, il essaya de devenir Démonstrateur des plantes et tenta d'obtenir la chaire de médecine - tout lui fut refusé. La raison : la religion. Pierre Magnol était protestant ce qui, dans ces années de discrimination religieuse et de guerres de Religion, signifia qu'il n'avait aucune chance de décrocher un poste dans la fonction publique.

La lutte de Pierre Magnol dura une vingtaine d'années. Mais un jour, l'Édit de Nantes fut signé, le médecin renonça à sa religion et, enfin, en 1687, on lui confie la tâche d'un Démonstrateur de plantes. Son rêve s'était transformé en réalité.

À cette époque, le Démonstrateur de plantes était une fonction importante bien que, de nos jours, elle semble un peu... bizarre. C'est que les professeurs de médecine jugeaient la manipulation des plantes un travail trop "simple", trop "manuel", pour leur niveau. Ainsi, leur enseignement était purement théorique, et ils avaient besoin d'une personne qui montrait en pratique ce qu'ils expliquaient à leurs étudiants. Pierre Magnol, nommé Démonstrateur de plantes, pouvait enfin se consacrer à ses plantes adorées.

Montpellier : jardin botaniqueMais une fois lancée, sa carrière devint de plus en plus brillante. Six ans plus tard, il obtint le poste du médecin de la Dauphine, ensuite on lui ordonna de soigner la Reine et, finalement, Louis XIV lui-même. Encore un an plus tard, on lui confia la chaire de médecine à l'université de Montpellier et, en 1697, son objectif fut atteint : on le nomma Directeur du Jardin des Plantes.

Ainsi, Pierre Magnol obtint ce qu'il voulait. Mais cela ne veut pas dire que son travail resta concentré aux tâches administratives - il profita de son temps pour se consacrer à des recherches botaniques, et ses nombreuses œuvres jouèrent un rôle important dans le développement de la science. Un exemple : il décrit plus de 2000 espèces dont plusieurs qu'il fut le premier à découvrir. Carl von Linné n'était pas le seul scientifique qui parlait de Pierre Magnol comme le plus grand botaniste de son époque - mais il était le seul à lui dédier un arbre, le Magnolia...
Photos et texte : copyright Doris Kneller

samedi 28 novembre 2009

Architecture : Montpellier et Antigone

Tradition et modernité - Montpellier et ses reflets

Montpellier, AntigoneMontpellier est une de ces villes assez rares où l'architecture ne pourrait pas être plus "contradictoire". Le moderne alterne avec l'ancien, les grandes avenues cohabitent avec les petites ruelles, le ciment avec la vieille pierre, le grand et le grandiose avec le petit et le modeste. L'étranger pourrait s'interroger quelle serait la partie "vraie" de Montpellier. Et il recevrait la réponse : tout. Le vieux et le nouveau, le grand et le petit, le pompeux et le modeste, tout cela est Montpellier...

Qui, quand il se promène dans les ruelles du vieux centre de Montpellier, l'Écusson, soupçonnerait que, uniquement quelques rues plus loin, il tomberait sur de magnifiques hôtels particuliers construits au style italien du 19ème siècle ? Qui, lorsqu'il découvre la splendeur du Peyrou et du Jardin des Plantes penserait que, tout proche, il y aurait des petits jardins publics dont les arbres, les fleurs et les petits points d'eau invitent à reposer l'esprit et d'oublier la tension de la ville ?

Piscine olympyque, MontpellierLe quartier le plus étonnant de Montpellier, toutefois, reste Antigone, cette vision de Ricardo Bofill, l'architecte catalan dont les œuvres font partie des plus "discutées" de notre époque. Ce quartier est-il beau, avec ses arcades à la grecque, ses maisons de forme inhabituelle voire bizarre, ses arbres plantés au milieu du béton, ses statues d'anciens dieux - son aspect d'une antiquité modernisée où, à première vue, on se croit dans l'image d'une Grèce de science fiction... ? - "Je ne sais pas", commente un Monsieur de Paris qui, pour la première fois, découvre Antigone. "Beau ? Non, pas vraiment. Moche ? Non plus. Honnêtement, je ne peux pas me décider. Il me fait penser à la Défense - mais non, rien à voir... Je ne connais rien qui pourrait être comparé à votre Antigone. Il est - étonnant."

Qui dit Antigone, dit Ricardo Bofill mais, aussi, George Frêche, ancien maire de Montpellier, qui a initié la construction de ce quartier avec sa piscine olympique, sa médiathèque, sa place ronde de l'Europe, son Hôtel sévère et imposant de la Région... Et au milieu de tout cela, le Lez, entouré d'arbres et de béton, qui amène le parfum de la Méditerranée.

La région à MontpellierMalgré les arbres et les statues qui égayent l'ambiance du quartier, le matériau qui prédomine, qui "saute aux yeux", c'est le béton. Mais entre les plaques du béton, c'est le verre - un verre qui plonge Antigone dans mille couleurs : il reflète le bleu du ciel de Midi, les nuages, le vert des arbres, les jaunes et rouges des vêtements des gens qui s'y promènent. Il reflète la météo, la saison, l'heure et l'ambiance qui règne dans cette partie de Montpellier. Et il rappelle le côté philosophique des Montpelliérains : Platon qui voit la vie en forme des ombres projetés sur un mur de grotte - Montpellier qui voit ses couleurs projetées sur les murs d'Antigone.
Photos et texte : copyright Doris Kneller

vendredi 27 novembre 2009

La CCI de Montpellier : la fête de l'entreprise

10 ans à Montpellier - le Forum des Entrepreneurs

Montpellier, CorumOui, cela fait déjà dix ans que les entrepreneurs de Montpellier et ceux qui voulaient le devenir furent invités pour la première fois au Corum pour assister au "Forum de la Création et Reprise d'Entreprise". L'objectif : se connaître, communiquer.

Rudy LovinoAinsi, aussi cette année-ci, deux jours de Forum donnèrent aux entrepreneurs et aux futurs entrepreneurs la possibilité de nouer des contacts et, surtout, de discuter, de se présenter, de poser des questions et de ramasser une foule d'informations. Ils étaient tous présents, prêts à s'occuper des visiteurs : les banques, les associations et autres organismes dont l'objectif est l'aide à la création ou la reprise d'une entreprise, les représentants des départements, les experts de technologie, le Conseil Régional Languedoc-Roussillon, les assurances, l'ordre des avocats,... mais aussi des organismes souvent difficiles à capter comme l'URSSAF ou le Pole Emploi qui, notamment, se fit remarquer par la gentillesse et la compétence de ses représentants présents au Forum.

Anne-Yvonne Le DainToutefois, dix ans de Forum oblige. La fête fut alors programmée. Elle fut inaugurée par Rudy Lovino, Président de la CCI de Montpellier et d'Anne-Yvonne Le Dain, Vice-Présidente de la Région Languedoc-Roussillon. Et les nouvelles qu'ils avaient à communiquer étaient bonnes : ainsi, les participants à la fête pouvaient apprendre que le budget du développement de l'économie de la région aurait été multiplié par quatre et que, entre-temps, la région accompagnerait trois jeunes (ou moins jeunes) créateurs d'entreprise par jour. L'idée de l'auto-entrepreneur et celle de prendre soi-même son destin - et son job - en main fait donc école à Montpellier et sa région.

Plusieurs moments forts de la soirée : les tables rondes avec des entrepreneurs qui parlaient de leurs efforts et leurs succès - des gens qui, avec un peu de chance, beaucoup de courage et encore plus d'idées, reprirent ou créèrent des entreprises pour, finalement, les guider vers la réussite - pour eux et, certains, pour leurs partenaires et leurs employés.

Ainsi, les tables rondes, animées par Olivier Torrès, ce professeur à l'Université de Montpellier et spécialiste des PME toujours prêt à lancer un sourire ou un petit mot divertissant, ne furent pas seulement intéressantes - vu qu'il est toujours captivant d'apprendre l'histoire des autres, surtout si elle se développe bien - mais encouragèrent aussi les débutants : elles montrèrent que, même aujourd'hui où tout le monde ne parle que de la crise, tout est possible... avec un peu de chance, beaucoup de courage et encore plus d'idées.

Ce fut Thomas Chaudran, Président National du CJD entre 2006 et 2008, qui eut le dernier mot de la soirée, avec sa synthèse spontanée des échanges de la soirée. Et la fin de la fête ? Un cocktail, bien sûr, ou, de nouveau, la communication tint la vedette.
Photos et texte : copyright Doris Kneller

mercredi 25 novembre 2009

L'université de Montpellier, ville de la Méditerranée

Ces grands hommes qui ont étudié à Montpellier

université MontpellierNous n'avons pas besoin d'interroger l'histoire pour constater que Montpellier est riche en gens intéressants. La ville est pleine de créateurs, d'artistes, de femmes et d'hommes qui ont des idées et de l'énergie. Mais ceci n'est pas nouveau. Nos visiteurs qui, aujourd'hui, admirent la vie active de notre ville imprégnée par l'animation et la gaieté des étudiants issus de (presque) tous les pays du monde, n'ont aucune idée des grands noms qui passèrent leurs études à Montpellier.

Un exemple : Paul Valery, le poète - qui lierait son nom à celui de la ville de Montpellier ? Et pourtant : "C'est à Montpellier que j'ai vécu les jours d'adolescence qui, dans toute ma vie, décident de l'avenir de l'esprit." Le jeune Paul Valery ne fit pas seulement ses études à Montpellier, il était aussi membre de la fameuse AGEM, l'Association Générale des Étudiants de Montpellier. Et c'était dans le bulletin de l'association où, en 1888, on pouvait lire ses premiers poèmes.

Et il semble que Montpellier ait vraiment impressionné ce jeune homme plein de talent : "Je n'ai guère fait par la suite que développer des impressions reçues dans les jardins et les vieilles rues de notre charmante cité, et des idées nées dans son air intellectuel."

Montpellier facultéDommage que Paul Valery n'ait pas eu l'occasion de rencontrer Jean Moulin qui, en 1917, fit lui aussi son apparition à l'université de Montpellier où il fréquentait la faculté de droit. Et comme le poète, il faisait partie de l'Association Générale des Étudiants et publia dans sa gazette. Pour Jean Moulin, toutefois, ce futur résistant et créateur du "Conseil National de la Résistance", ce n'était pas des poèmes, mais les premiers de ces dessins qui, plus tard, devinrent si connus...

Un autre membre de l'Association Générale des Étudiants de Montpellier : Bernard Pons. Mais, au contraire de Paul Valery et de Jean Moulin, il ne se contenta pas d'être un simple membre. En cinquième année de ses études de médecine, en 1950, le futur ministre sous Jacques Chirac fut élu président de l'AGEM. Parallèlement, il devint président de la Corporation de Médecine. Mais il se fit remarquer surtout par l'organisation d'un des premières grèves qui préparèrent les années 68 : la grève des… cinémas de Montpellier.

Nostradamus - oui, lui aussi passa à la faculté de médecine de Montpellier - avait moins d'idées révolutionnaires que son camarade d'études du futur. Il avait pour but principal de gagner de l'argent, et cela le plus rapidement possible. Fils de paysan, il avait surtout envie de se sortir de sa misère. C'est pourquoi, à peine entamé ses études, il se fit embaucher par une pharmacie - et chassé de l'université. Car à l'époque, les médecins et les "apothicaires" étaient des ennemis déclarés. Chacun accusait l'autre d'être des charlatans.

Ainsi, il était strictement interdit aux étudiants de la médecine de travailler pour un de ces ennemis apothicaires - ce qui n'impressionna pas beaucoup le jeune Nostradamus qui, au contraire de beaucoup de ses camarades, avait besoin de gagner son pain. Toutefois, même l'ordre de quitter l'université des "médecins honnêtes" ne l'intéressa pas beaucoup. Ses capacités de persuasion et de communication étaient déjà assez bien développées pour discuter avec les maîtres de l'université. Quelques mois plus tard, on l'aperçut de nouveau au campus, dédié comme toujours à ses études.
Photos et texte : copyright Doris Kneller

mardi 24 novembre 2009

En attendant... le marché de Noël à Montpellier

La ville de Montpellier à l'ère "avant"...
le marché de Noël

Noël à MontpellierMontpellier attend. Les petites cabanes sont déjà montées, et la nuit, l'arbre de Noël éclaire la Place de la Comédie, en concurrence avec des centaines de lumières qui étincellent dans les arbres.

Montpellier, arbre de NoëlEncore quelques jours et la Comédie sera envahie. Pour la sixième fois, les vendeurs arriveront des environs de Montpellier et de plus loin, pleins d'espoir pour la saison à venir. Des curieux se presseront autour des stands, avides à capter un bout des tables remplies de bijoux, de jouets, de vêtements, d'anges et de peluches ou, bien sûr, de la bonne nourriture de Noël. Les produits du terroir et l'artisanat sont en compétition avec les chocolats et le vin chaud...

...le vin chaud à Montpellier ? Bien qu'il fasse beau et relativement chaud ? - Cela va de soi. Le soleil qui inonde la place, les arbres qui n'ont pas encore perdu leur feuillage rouge et doré, le vin chaud, tout cela fait partie d'un Noël à Montpellier.

Mais pour le moment, Montpellier attend. Tout est prêt pour le 4 décembre, le week-end d'ouverture. Juste la crèche n'est pas encore sur place. Et les stands bleu ciel, cachés dans l'ombre, rêvent des lumières de Noël.

Montpellier, MéditerranéeEt ils rêvent des Hivernales, calquées sur les Estivales qui, depuis des années, ont tant de succès. Ces soirées sont devenues chers aux Montpelliérains qui, chaque vendredi de l'été, se rassemblent autour de grandes tables placées sur l'Esplanade, sous le ciel du Midi, et ils mangent, ils écoutent de la musique, ils dansent, ils rient, et ils parlent, parlent, parlent… On parle avec ses amis, mais aussi - grande table oblige - avec des gens qui, d'abord des "étrangers", deviennent vite des copains. Des copains d'une soirée, d'un été ou, peut-être, des copains tout court. Parce qu'à Montpellier, comme dans toutes les villes, les gens ont besoin de rire et de parler avec leurs voisins.

L'année dernière, les Estivales de l'été ont été "complétées" par les Hivernales de l'hiver. Toujours sur l'Esplanade, mais bien à l'abri sous des tentes, dans la lumière de l'arbre de Noël, entourés par la musique et le rire des Montpelliérains.

Il est vrai que tout le monde n'est pas heureux de l'arbre de Noël que la mairie de Montpellier a "planté" sur la place de la Comédie. Il est vrai, aussi, qu'il n'y a plus trace de l'ambiance "naturelle" des sapins de jadis. Plus d'odeur de conifères qui rappelle les forêts du Nord, plus d'aiguilles sèches qui, petit à petit, couvrent le sol. Juste une imitation en métal, remplie de lumières artificielles. "La caricature d'un arbre", disent les uns et, plus fort, "pourquoi nous prive-t-on du bon vieux sapin ?"

Mais les autres, les amateurs de la nature, ils sourient. "Pourquoi mettre un vrai arbre sur la Comédie ? La ville ne devient pas forêt, pour si peu. J'approuve la décision de la mairie : de cette façon, un arbre de moins est condamné à mourir - pour Noël."
Photos et texte : copyright Doris Kneller

lundi 23 novembre 2009

Art et artistes à Montpellier

Montpellier : Portes ouvertes à l'art

Danièle SanchezMontpellier est une ville qui tient les portes ouvertes à l'art et aux artistes - ceci est bien connu. Pas une semaine où il n'y a pas au moins un vernissage (parfois deux ou trois), pas un mois sans festival ou manifestation importante de l'art.
Danièle Sanchez, peintre
Montpellier est une ville où l'on écoute des concerts de tous les coins du monde, où l'on rencontre des artistes de tout genre, où, tout à coup, une femme se met à chanter au milieu de la place de la Comédie et on se rend compte... que c'est une chanteuse professionnelle, à la voix merveilleuse. Et où même celui qui n'a pas des sous peut se régaler et "baigner" dans l'art et la culture.

Jean-Paul BocajMais ce n'est pas seulement Montpellier qui tient les portes ouvertes à ses artistes : ce week-end, c'était les artistes qui ont tenu les portes ouvertes aux Montpelliérains.
Jean-Paul Bocaj, artiste pop, peintre
Quarante peintres, dessinateurs et sculpteurs contemporains ont participé au 6ème parcours d'ateliers d'artistes de Montpellier, organisé par l'Association les Briscarts. Ils ont invité le public à visiter leurs ateliers - et le public est venu en force. Des centaines de personnes ont envahi les ateliers.

François BouëtToutefois, les Montpelliérains ne se sont pas contentés de regarder et admirer - et, parfois, acheter - les œuvres, ils ont aussi discuté avec les artistes.
François Bouët, illustrateur
Pas tout le monde était toujours content de ce qu'il y avait à voir : "Il y a des artistes médiocres à Montpellier, c'est vrai", a été l'avis d'un jeune couple qui avait déjà vu une vingtaine d'ateliers et exprimait l'intention de continuer son périple à travers l'art, "mais on découvre aussi des merveilles." Ils se regardent, se mettent d'accord. "Oui, finalement, on a vu plus de belles choses que des médiocres."

Les artistes sont content de ces critiques : "Normalement, nous sommes dans notre atelier, tout seul avec notre travail. Peindre, c'est un travail qui vous isole. Des week-ends comme celui-ci, par contre, nous approchent du public qui nous fait comprendre ce qu'il aime ou non. Les gens nous disent ce qu'ils pensent, ce qui est parfois agréable, parfois non. Mais il est utile d'écouter les critiques, de savoir ce qui sentent les autres..."

Et comme toujours, l'éternelle question reste ouverte : un artistes crée-t-il pour lui-même ou pour son public ? Qui serait étonné que le public jugeait plus facile à répondre à celles-là : "Vaut-il la peine de vivre dans une ville sans artistes ?" - "Non !" - "Vaut-il la peine de vivre à Montpellier ?" - "Il semble que..., oui, certes."
Photos et texte : copyright Doris Kneller

dimanche 22 novembre 2009

Les Pyrénées-Orientales à Montpellier

La comédie des Pyrénées-Orientales

Pyrénées-Orientales à Montpellier
"Les Pyrénées-Orientales font leur comédie" est le titre accordé à une manifestation lancée par le Conseil Régional où nos voisins autour de Perpignan présentent un peu d'artisanat, un peu de culture, mais surtout la bonne nourriture et encore plus les bons vins.

Comédie des Pyrénées-OrientalesEt pour être une Comédie, c'en est une. Elle ne se déroule pas seulement sur la fameuse place de la Comédie à Montpellier, la comédie a lieu aussi à l'intérieur de la tente qui héberge toutes ces gourmandises. Pas un stand - ou presque - qui ne propose pas de goûter un petit verre de vin, un morceau de fromage, de charcuterie… on dirait que nos voisins de Perpignan, ce n'est que cela - manger et boire.

Mais qui voudrait se plaindre ? Il suffit de passer le vendredi, avant l'arrivée de la foule du week-end, pour récolter un maximum de sourires catalans (ou non catalans) et du Muscat de Noël et encore du Muscat de Noël, un peu de fromage de chèvre, pour changer, un morceau de jambon et encore du Muscat de Noël. Qui peut juger qui est le meilleur ? Va pour le moins cher, alors - ou va pour un autre dégustation du vin du seul département en France qui jamais (et si l'on dit jamais, c'est, pour une fois, vraiment jamais) n'a le droit d'ajouter du sucre à son or rouge ou blanc...

Les Pyrénées-Orientales font leur comédieToutefois, celui qui pense que les Pyrénées-Orientales, ce ne serait que le vin et le fromage de chèvre (et la charcuterie) se trompe énormément - même si la comédie de Montpellier risque de le suggérer. Les Pyrénées-Orientales, c'est aussi le musée de Céret et les 57 œuvres que Picasso lui-même a offerts à son créateur. Et c'est aussi le petit village de Saint Laurent de Cerdans, retiré au fin fond du Vallespir, juste à côté de la Catalogne qui, il n'y a pas longtemps, a fait revivre sa tradition de la fabrication des espadrilles, des chaussures en toile, commodes et colorées. Et c'est la montagne, le sport d'hiver…

Et, pour ne pas l'oublier, les Pyrénées-Orientales, c'est aussi la musique. La Sardane, cette danse de joie que ses habitants partagent avec leur voisin du sud de la montagne. Ou le rock catalan, ou la chanson pleine de la douceur et de l'harmonie ou du sarcasme ou de la joie de vivre - de toutes ces caractéristiques qui catégorisent si bien des gens qui, justement, ne peuvent pas être catégorisés.

Encore un petit verre de ce fabuleux Muscat de Noël ? "Salut", comme disent nos voisins et "adéu-siau", jusqu'à l'année prochaine.
Photos et texte : copyright Doris Kneller

samedi 21 novembre 2009

Le Jardin des Plantes de Montpellier

Pierre Richer de Belleval : scientifique, passionné, créateur du Jardin des Plantes à Montpellier


Jardin des Plantes, Montpellier
Pierre Richer de Belleval, le fou, l'ambitieux,… le scientifique. Pour la plupart des visiteurs de Montpellier, il n'est qu'une statue dans un coin du jardin botanique. La statue d'un homme… mais quel homme...

Sur le socle de son statue, on lit tout simplement : "Fondateur du Jardin des Plantes". Mais qui, en lisant ces mots, pourrait imaginer la lutte et l'énergie qu'il investit dans ce bout de terre qui produit des plantes si rares et magnifiques ?

De son vivant, on se racontait plein d'histoires sur cet homme enthousiasmé qui vivait retiré, dédié uniquement à ses études de biologie et de médecine. Un ami rapporta que Richter aurait reconstitué le squelette d'une autruche qu'il aurait vu mourir et exposé dans sa maison…

Pendant un moment, il fut le médecin attitré de Henri IV, et lorsqu'il parvint à publier son catalogue Onomatologia in Hirti Montispeti, on crut que son chemin serait tracé. C'était à cette même époque, dans la deuxième moitié du 16ème siècle, que le roi céda aux idées de son médecin et lui accorda le droit de créer un jardin botanique à Montpellier. Il avait en tête une sorte de copie des jardins de Padoue qui furent considérés comme une merveille et, mieux, comme un modèle par les experts de l'époque.

Pierre Richer de BellevalTout allait bien - jusqu'à ce que les guerres de religions éclatent et, en 1622, la ville de Montpellier fût ravagée. Et avec elle, évidemment, le jardin botanique. Cette année-là, Pierre Richer de Belleval aurait fêté son 60ème anniversaire. Mais il n'avait plus rien à fêter : rien ne resta de l'œuvre auquel il avait consacré sa vie.

Renoncer ? Non. Tout ce que la guerre lui avait laissé, c'était quelques spécimens - assez pour Richer de Belleval. Ce fut en ces années où il gagna ce titre de "fou".

Il est vrai qu'il n'y avait plus de roi pour partager son enthousiasme, plus de subvention en vue. Les nouveaux maîtres avaient mieux à faire que financer un jardin botanique à Montpellier. Mais rien ni personne ne parvint à le stopper. Heureusement, il y avait la fortune que sa femme, décidée assez jeune, lui avait laissée. Richer de Belleval investit donc tout son argent dans les ruines qui, jadis, étaient "son" jardin botanique. Il fit réparer les murs, reconstruire une partie des bâtiments et, surtout, replanter les plantes.

À ce moment, il y avait peu de gens dans son entourage prêts à le soutenir. Quelques collègues, bien sûr, des étudiants qui admiraient ses connaissances et sa passion, et son nom était connu dans le monde des botanistes de l'Europe entière. Mais ce fut tout. À Montpellier, des gens se moquaient de lui, il n'avait plus un sou et, le pire, ses trois enfants étaient morts. La seule personne qui, fidèle, se tenait à ses côtés était Martin Richer de Belleval, son neveu.

Sept ans après avoir engagé la lutte contre l'impossible, trop était trop : Pierre Richer de Belleval mourut. Mais son œuvre survécut. En 1982, elle fut inscrite à la liste des Sites protégés et, en 1992, récupérée par les Monuments Historiques qui entamèrent sa restauration. Aujourd'hui, le Jardin des Plantes est géré et chéri par la municipalité de Montpellier.

vendredi 20 novembre 2009

Poésie et théâtre à Montpellier

Éric Brun, un poète près de la Méditerranée

Éric Brun est un poète, un écrivain qui crée des pièces de théâtre. Car le théâtre, c'est devenu son monde...

Eric Brun, Montpellier
Le jour où il a quitté Paris et son job à la bourse, il s'est promis de ne plus bouger avant que sa première pièce de théâtre ne soit terminée. Et il a tenu parole. Dix-huit mois après son déménagement à Montpellier, le mot magique "fin" a apparu sous sa première œuvre. Le dernier mot de Liberté chérie, une comédie sur la fuite de soi et le principe d'objectivité, a été prononcé.

Mais celui qui pense qu'un écrivain serait un homme calme qui resterait toute la journée devant son bureau, se trompe. Éric Brun a besoin de bouger, et cela est bien. Car : "La pensée vient avec le mouvement."

Poète à MontpellierFinalement, les idées viennent n'importe où, n'importe quand. Quoique, selon Éric Brun, la réflexion sur un sujet fasse partie du travail concret, tant que l'écriture. Mais, pour accomplir cette partie préparatoire du travail de l'écriture, il n'est pas obligé de rester assis à son bureau.

Ainsi, nous le rencontrons partout où il est question de culture. Il est acteur, metteur en scène, il assiste et conseille les groupes de théâtre, il est ouvert aux expériences et aux nouvelles idées, on le voit et on l'entends aux endroits, où se réunissent les gens pour réfléchir et philosopher, comme par exemple, au Café Philo, mais aussi aux festivals du Château d'eau ou ailleurs à Montpellier.

Après toutes ces années, Éric Brun est devenu ce qu'on pourrait appeler un "véritable Montpelliérain". Il aime la ville et son nombre immense de possibilités, il profite de son énorme offre culturelle, il est visible partout où l'art et l'esprit risquent de bouger...
 

jeudi 19 novembre 2009

Montpellier, la Comédie

La Comédie, place de la Comédie...

Pendant un temps, l'Opéra-Comédie n'eut pas beaucoup de chance...

C'était en 1752 que Montpellier a eu son premier bâtiment consacré aux opéras et au théâtre. Jusqu'à lors, les spectacles avaient eu lieu dans les villas des riches et nobles. On s'en doute que, à l'époque, personne n'aurait eu l'idée de convoquer un pauvre à la représentation d'une pièce de théâtre ou d'un opéra.

L'Opéra-Comédie à MontpellierLouis du Plessis, un des Ducs de Richelieu, un noble qui ressentait la vocation d'organiser des spectacles pour "tout le monde", créa enfin le théâtre ou, plutôt, ce qu'on appela la "salle des spectacles" de Montpellier, mais ce qui, en vérité, était déjà un bâtiment consacré aux deux, la comédie chère à l'époque et l'opéra.

Mais ce nouvel Opéra-Comédie, inauguré avec grande pompe par l'opéra français "Pyrame et Tisbé" de François Francœur et François Rebel, ne survécut que trente ans. En décembre 1785, il fut détruit par un incendie.

Trois ans plus tard, les Montpelliérains ont leur nouvel Opéra-Comédie. Mais cette fois-ci, le bonheur ne dura qu'un an. Il est vrai que ce nouvel incendie de 1789 ne détruisit qu'une partie du bâtiment, surtout une partie de l'extérieur put être sauvée. Toutefois, il ne resta pas beaucoup de cette beauté architecturale dont les habitants de Montpellier étaient si fiers.

Montpellier et sa place de la ComédieEnsuite, c'est la Révolution. L'Opéra-Comédie devient lieu hautement politique. On y joue des pièces de propagande, on tient des réunions, et personne - c'est au moins ce que transmet l'histoire - n'a plus l'esprit d'admirer l'architecture dont les dégâts furent d'ailleurs pas trop bien réparés après le dernier incendie.

Mais la vie continue et, avec lui, l'envie des Montpelliérains de se consacrer aux plaisirs de la culture. A la fin des années 1870, la ville accueillit les grandes vedettes de Paris et d'Italie, Montpellier respire au rythme des spectacles donnés dans son Opéra-Comédie, son halle résonne des grands noms : Verdi, Meyerbeer...

Et en avril 1881, de nouveau, un incendie. Cette fois-ci, rien ne reste, le bâtiment est entièrement détruit. On se donne 59 jours pour, rapidement, construire un théâtre provisoire. Parallèlement, la ville lance un concours pour un Opéra-Comédie digne de Montpellier - et retient le dossier le plus cher mais, bien sûr, le plus prestigieux en même temps.

La première pierre fut posée le 14 juillet 1884. Quatre ans plus tard, on célébra l'inauguration du nouvel Opéra-Comédie, ponctuée par un opéra de Giacomo Meyerbeer, Huguenots. Et il était temps : le théâtre provisoire avait brûlé six mois auparavant...
 

mercredi 18 novembre 2009

Montpellier : un café sur les enjeux climatiques

Le climat et le sommet à Copenhague

Jean-Louis Roumégas
Le changement climatique et la question de ce que nous pouvons attendre du sommet de Copenhague‎ était le sujet d'un café de thème organisé par les Verts de la région de Montpellier. Le symbole de la manifestation : la fameuse Sirène de Copenhague qui transmet le message "Dépêchons-nous, ça chauffe". Jean-Louis Roumégas, candidat aux prochaines élections régionales, a rappelé que les urgences climatiques représenteraient les enjeux de Copenhague.


Thierry SalomonThierry Salomon, expert des énergies renouvelables ainsi que de l’efficacité énergétique, a parlé des impacts du changement climatique sur la vie quotidienne. Il faudrait prendre l'habitude de forts changements climatiques et, notamment dans des zones plutôt chaudes telles que la Méditerranée, des longues périodes de canicule. Dans son exposé très clair et compréhensible, Thierry Salomon a fait comprendre qu'il serait nécessaire de réduire les émissions CO2 de 80 pour cent - alternativement, l'effet de serre entraînerait des changements climatiques irréversibles d'ici 2050. Tout, a-t-il souligné, se jouerait dans les cinq ou six années à venir.

Christian DuprazChristian Dupraz, chercheur à l’INRA spécialisé en agroforesterie, a exposé les conséquences du réchauffement climatique sur l’agriculture locale. Comme les humains, les plantes auraient certains besoins en chaleur et froid. S'il ne ferait pas assez froid, certaines plantes comme, par exemple, le blé, ne démarreraient pas. Au-delà d'une certaine température, par contre, les plantes seraient exposées à un stress thermique. Pour d'autres plantes, telles que la vigne, les amplitudes diurnes joueraient un rôle très important.

Mais les incertitudes du réchauffement ne représenteraient pas le seul facteur qui bouleverserait les rendements agricoles. L'effet de la variation des pluies aurait également un impact sur notre vie quotidienne en général et, notamment, sur l'agriculture. Au sud, la sécheresse dominerait plus qu'auparavant tandis qu'au nord, la quantité de la pluie augmenterait - deux phénomènes qui ne seraient certainement pas favorables aux plantes.

Reste la question si le sommet de Copenhague arrivera à une régulation mondiale.
Photos et texte : copyright Doris Kneller

mardi 17 novembre 2009

Brigitte Choplain à l'orgue de Barbarie

Loulou chante Piaf à Montpellier

Loulou chante Piaf
Depuis toujours, les chansons d'Edith Piaf nous bouleversent - leurs textes sont si forts et si vrai. S'en emparer est devenu un besoin pour Loulou, la chanteuse à l'orgue de Barbarie - elle n'y a pas résisté.
Comme beaucoup de chanteurs, elle est en admiration, non, elle aime Edith Piaf.
Le spectacle Edith Piaf à Montpellier
Mais il est clair que Loulou et Edith Piaf, ce sont deux voix différentes - imiter Edith Piaf, cela n'aurait pas de sens. Loulou nous chante Piaf - avec ses tripes, avec sa passion et avec son amour du texte.


Dans son spectacle plein d'amour et de chaleur, Loulou à l'orgue de Barbarie nous fait remonter les années Piaf. Elle nous fait vivre - ou revivre - ces années si décisives pour l'histoire de la chanson française. Avec son charme et sa douceur, avec, en même temps, une grande profondeur, Loulou nous transporte hors du temps, dans une époque où l'on voudrait que la Piaf ne nous aurait jamais quittés.

Loulou chante Piaf - un spectacle de Brigitte Choplain à Montpellier avec son orgue de Barbarie.

lundi 16 novembre 2009

Marché aux Fleurs : un concert pour Montpellier

Manifestation gaie à Montpellier

Manifestation homosexuelle à Montpellier"Oui aux droits de tous les couples", réclamèrent les associations gaies de Montpellier lors d'une manifestation sur la place du Marché aux fleurs. Sur le programme : un concert en présence des représentants de la municipalité et de quelque 800 spectateurs.

"Je demande à l'actuel gouvernement de faire preuve de courage politique.", lança Hélène Mandroux, maire de Montpellier, et elle plaida "pour l'ouverture du mariage aux couples du même sexe". Présent aussi à la manifestation était Patrick Bloche, député maire à Paris et co-auteur du Pacs.

Hélène Mandroux, MontpellierDeux gens se rencontrent, ils tombent amoureux, ils se marient - un scénario aussi vieux que l'humanité. Ou, disons, vieux que la société plus ou moins moderne. Quoi de plus "normal", pour tout le monde ? Quoi de plus touchant que de voir un couple juste marié ?

Toutefois, ce scénario n'est pas valable pour tout le monde. Car quand il s'agit d'un couple du même sexe, il y en a qui crient "interdit".

Si on regarde l'histoire, on se rend compte que l'homosexualité était toujours plus ou moins discutée. Chez les anciens Romains, les plaisirs des "jeunes garçons" étaient réservés aux riches. Plus tard, dans les sociétés diverses qui se sont constituées au fil des siècles, le pouvoir était toujours soit contre soit pour l'homosexualité... mais jamais neutre. Surtout les gouvernements absolus dont la guerre faisait partie des plans du pouvoir - comme, par exemple, le gouvernement de l'Allemagne nazi - et dont la machinerie avait besoin des "valeurs de famille" pour "fabriquer" un maximum d'enfants, étaient intéressés à ternir la réputation des homosexuels.

Ce n'était que dans les années 60 que la situation pour les gais s'améliora. Dans les années 80, enfin, la Suède autorisa le mariage civil d'un couple homosexuel. Mais il fallait attendre le 1er novembre 2009 pour que deux amoureux du même sexe aient droit à un mariage en église.

Entre-temps, il y a d'autres pays, comme le Canada, la Belgique, la Norvège, l'Espagne, l'Afrique du Sud et pleins d'autres qui ont autorisé le mariage des couple du même sexe. Le concert sur la place du Marché aux fleurs fut donc consacré à une cause qui, dans d'autres pays que la France, est déjà acquise.
Photos et texte : copyright Doris Kneller

dimanche 15 novembre 2009

La flamme de la paix à Montpellier

Les Montpelliérains accueillent la flamme de la la paix sur la Place de la Comédie

Flamme d'Hiroshima"Bienvenu à la flamme d'Hiroshima". Et : "Jamais plus Hiroshima". - Des centaines des personnes remplirent la place de la comédie lorsque la marche pour la paix arriva à Montpellier, accompagnée par la flamme qui, éternellement, brûlera pour les victimes d'Hiroshima.

La flamme de la paix à Montpellier"Jamais plus", réclama aussi Hélène Mandroux, maire de Montpellier, avant d'allumer la torche de Montpellier à la flamme d'Hiroshima.
Partie de la Nouvelle Zélande le jour de l'anniversaire de Ghandi, le 2 octobre, elle fait le tour de monde. Un tour de paix et de l'espoir. Contre la guerre et l'armement nucléaire. Maintenant, elle est arrivée à Montpellier, accueillie par des centaines de torches dans les flammes scintillaient dans une douce brise de la Méditerranée.


Après Montpellier, la flamme de la paix continuera son chemin à travers le monde jusqu'à mai 2010, où elle arrivera à New York, chargée des désirs de paix des gens de Montpellier et des habitants du monde entier pour illuminer la conférence de révision du Traité de Non Prolifération nucléaire.
Photos et texte : copyright Doris Kneller

samedi 14 novembre 2009

Le café philo à Montpellier

La philosophie en face de Saint Denis

"Nul n'est prophète dans son propre pays", dit-on. A Montpellier, toutefois, ceci n'est pas vrai. Car Montpellier a son café philo. Et au café philo est philosophe celui qui veut l'être. Dans son propre pays, dans sa propre ville, à côté de la Méditerranée...

C'est tous les mercredis que les philosophes et ceux qui veulent le devenir se réunissent à la brasserie du Dôme pour "refaire le monde". Un discute sur Kant et Nietzsche, Hegel et Socrate, Marx et Platon, Hobbes, Descartes et Levy-Strauss...

Quant aux sujets... plus divers n'est plus possible. Mais ils ont tous en commun d'être - philosophiques. Peu importe si l'on parle de la politique ou de l'histoire, de la révolution, de la paix ou des champs de concentration, de Napoléon ou Hitler, du bien ou du mal, de la science, de la vérité, du droit des femmes ou de la peine de mort, l'aspect philosophique n'est jamais négligé.

Et les "habitués" sont fidèles, les "nouveaux" à la découverte - tous les mercredis, sans exception, l'été, l'hiver, les jours de fête. On parle philosophie, on dévoile la vie et la mort, on pense, on parle, on s'exprime. Tout le monde peut lever sa voix, proposer des sujets, écrire un "philopiste...", ces petits documents qui font réfléchir les philosophes de Montpellier.

Le café philo de Montpellier
 

vendredi 13 novembre 2009

Montpellier, place de la Comédie

Les trois Grâces de Montpellier

Les Grâces de Montpellier
…et il fut un jour que l'on voila leur nudité…

C'était en 1790 que la mairie de Montpellier avait envie d'une jolie statue érigée devant ces portes qui, à cette époque, s'ouvraient à la place de la Canourgue. La décision fut rapidement prise : les pères de la ville aimaient bien l'idée d'une représentation de la volupté de la vie dans leur chère ville de Montpellier, et ce fut Etienne d'Antoine, le fameux sculpteur du Vaucluse, à qui revint l'honneur de la créer.

Le travail fut long. Mais un jour, Antoine avait fini. Il invita donc le maire et sa cour à son atelier.

Et ils étaient tous venus, ces hommes importants et nobles de Montpellier, avec leurs dames richement parues, au moment où Antoine dévoila la statue : Aglaé, Euphrosyne et Thalie, les déesses de la séduction, de la beauté et de la nature. Les nouvelles déesses de Montpellier. D'abord, ce fut le silence. Et puis, une dame éleva sa voix. Les trois grâces… étaient nues.

De nouveau, les riches et nobles de Montpellier se mirent rapidement d'accord. Il n'y avait pas question d'orner la place de la mairie d'une statue de femmes… nues. Et à la fin de la journée qui aurait dû marquer sa gloire, Antoine le sculpteur resta seul dans son atelier, avec ses Grâces refusées.

Toutefois, trois ans plus tard, on se rappela d'Antoine et de ses trois Grâces. L'époque avait changée, le regard de Montpellier s'était tourné vers l'extérieur, les tabous étaient oubliés. Certains, au moins. La statue fut alors érigée sur la place de la Comédie… Toutefois, la nudité heurta toujours l'œil de certaines dames. Ainsi, on décida de voiler leur nudité.

Les trois Grâces gardaient longtemps leurs voiles blancs. Elles veillaient sur la vie de Montpellier, distribuant la séduction et la volupté, leur nudité décemment cachée. Un jour, enfin, les voiles tombèrent. Mais, pour très longtemps, on rhabillait les Grâces les jours des processions religieuses.

jeudi 12 novembre 2009

La Revue online des Gens de Montpellier

La première revue online de Montpellier parle... des gens de Montpellier - ce qui est bien logique, car quel autre sujet serait si intéressant que les gens qui vivent dans une ville ? La revue présente des gens qui ont envie de "faire" quelque chose, des créateurs, des artistes, des gens qui ont des idées, envie de "s'en tirer", qui bougent.

Mais qui dit artiste ne dit pas forcement "artistes connus", les "riches et beaux" qui attirent dix mille spectateurs. Non, la plus grande richesse de ces gens de Montpellier est leur talent et l'enthousiasme pour leur travail et pour la vie - la vie à Montpellier, et la vie toute courte.

La revue présente les portraits des écrivains, des gens du théâtre, de la danse, ceux qui créent pour et avec des enfants, qui connaissent d'autres cultures et les ajoutent à la diversité culturelle déjà immense de la ville. Encore, elle ne contient que peu de portraits - il y a un début pour tout. Mais, déjà maintenant, elle reflète la diversité, la richesse, l'ouverture qui marquent cette ville à côté de la Méditerranée.

La Revue online des Gens de Montpellier
 

mercredi 11 novembre 2009

Un réseau restaurant sur portable pour Montpellier

Montpellier aura bientôt son réseau restaurant sur téléphone portable.

Vive le progrès de la technique internet ! Les visiteurs de Montpellier n'auront bientôt plus besoin de chercher péniblement le restaurant qui leur convient, au moment où ils auront faim : il suffira de prendre le téléphone portable, de taper le genre de restaurant qui leur fera envie - brasserie, pizzéria, nouvelle cuisine,... tout ce qu'on peut trouver à Montpellier - pour pouvoir comparer les cartes des divers restaurants. Et tout y sera : les desserts, les menus, la carte des vins,... un plan pour trouver l'établissement, les heures d'ouverture et même un formulaire de réservation qu'on pourra remplir et envoyer directement de son téléphone portable, sans passer par un ordinateur branché sur Internet.

Avec ce réseau, Montpellier prouvera de nouveau son sens de la modernité : les restaurateurs de la ville seront parmi les premiers à utiliser la technologie du téléphone portable au service des affamés.

mardi 10 novembre 2009

L'orgue de Barbarie : Montpellier et la musique

L'orgue de Barbarie à Montpellier

Loulou à l'orgue de Barbarie
Qui ne la connaît pas, "notre" chanteuse à l'orgue de Barbarie. Brigitte Choplain, alias Loulou, interprète des chansons de Jacques Brel, Charles Trenet, Jean Ferrat, Georges Moustaki, Serge Gainsbourg, Yves Montant, Yvonne Printemps, Barbara..., mais son répertoire contient aussi Bizet, Donizetti, Gounod, Haendel ou Mozart.

La chanson française, c'est le grand amour de Loulou. Quand elle chante avec son orgue de Barbarie, elle est heureuse. Et ce bonheur se transmet à son public : elle fait plaisir aux amateurs de la musique, à ceux qui aiment la chanson et à ceux qui, tout simplement, adorent un bon spectacle.

Mais Loulou est aussi la chanteuse préférée de beaucoup d'enfants. Quand elle leur parle à travers ses p'tits Lou, et lorsqu'ils ont le droit de faire tourner eux-mêmes l'orgue de Barbarie, ils participent avec beaucoup d'enthousiasme.

Découvrez Loulou de Montpellier, juste pour le plaisir !