vendredi 16 décembre 2011

Montpellier créatif : vêtements, photos et la nature au bureau

Ouverture d'un atelier et point de vente pour des créateurs montpelliérains

Marielle Lopez, Aline BrunelIls sont cinq, et ils ont une chose en commun : l'amour de la création, de tout ce qui est "original" - et de l'écologie et du commerce équitable.

Tout a commencé lorsque Marielle Lopez a trouvé un local dans la rue de Pila Saint Gély au cœur de Montpellier. Elle avait envie de le louer, toutefois, elle hésitait. Ouvrir une boutique est un risque - et les Montpelliérains allaient-ils apprécier ce qu'elle avait à leur proposer ? - Mais surtout, elle ne voulait pas être seule. Elle voulait travailler avec d'autres gens qui partagent son enthousiasme et son envie de "faire" quelque chose, d'utiliser leur talents et d'entamer de nouvelles voies... bref, créer un atelier et un espace de vente pour d'autres créateurs et créatrices.

C'est ainsi qu'elle avait l'idée de "tester". En collaboration avec ses collègues créatrices et créateurs, elle a ouvert la boutique qui, peut-être, sera la sienne un jour - même un jour très proche - pour un week-end afin de montrer leurs créations et de faire la fête.

Véronique RibeuroOu, peut-être, tout a-t-il déjà commencé beaucoup plus tôt, le jour où, lors d'un voyage en Mexique, Marielle Lopez a eu un "coup de cœur", comme elle dit, pour les vêtements de Carla Fernández. La couturière "recycle" des rebozos, ces grandes écharpes des indigènes dans lesquelles, par exemple, elles portent des bébés, pour en faire des tuniques originales.

Mais ce n'était pas seulement ses vêtements qui plaisaient à Marielle Lopez, mais aussi sa manière de travailler. Carla Fernández avait vite compris, quel talent, quel savoir-faire et quelle potentielle de travail efficace elle trouvait chez les Indiens de Mexique. Toutefois, au lieu de les exploiter et les faire travailler pour "trois fois rien" comme beaucoup d'autres chefs d'entreprise, elle a décidé de les rémunérer correctement. Ainsi, peu importe la couleur de peau ou l'origine des employés, tout le monde reçoit un salaire juste.

"On peut dire que Carla Fernández a monté une sorte de 'commerce équitable'", raconte Marielle Lopez. Les femmes coupent les vêtements, elle font les broderies et, toujours suivant les idées de Carla Fernández, elles créent ce qu'on pourrait appeler une "nouvelle ligne".

Julien PignolVéronique Ribeiro et son entreprise "Dur à cuir" misent elles aussi sur le recyclage. La créatrice se sert des chutes de cuir, des chambres à air, elle coupe, nettoie, cire... et en fait des merveilles. Une chambre à air de vélo, par exemple, peut se transformer en une ceinture élégante et de bonne qualité. De petites trousses qui, pour une fois, se distinguent de celles qu'on trouve dans chaque boutique "classique", sont faites de pneu de camion. Lorsqu'elle travaille avec des chutes de cuir, elle "utilise tout au maximum", rien n'est jeté.

Tout comme Marielle Lopez, elle a trouvé son idée au cours d'un voyage. Pour elle, c'était l'Afrique : c'est là où elle a récupéré ses premières chutes de cuir et en a fabriqué des boucles d'oreille. Plus tard, revenue en France, elle a passé son CAP de maroquinerie pour ajouter le savoir-faire à son talent et sa richesse d'idées.

Aline Brunel utilise elle aussi toutes les matières qui se laissent transformer, parfois recycler et , surtout, mélanger. Pour elle, ce n'était pas un voyage qui lui a donné son idée, mais un job... dans une usine de chaussures. Ici, elle a vu combien de cuir ne sert à rien - on n'en utilise qu'une partie et le reste est jeté.

La future propriétaire de l'entreprise "Luma'aro" a donc commencé à récupérer les chutes de cuir et de les recycler. Mais, comme sa collègue créatrice Véronique Ribeuro, elle non plus n'a pas seulement misé sur le talent et les idées : déjà avant de travailler dans l'usine de chaussures, elle a acquis un savoir-faire de couturière à une école de couture.

Ce qu'elle aime le plus, pourtant, ce sont les couleurs. Et les mélanges : le "mariage" entre le cuir et les différents tissus, dans toutes les couleurs, agréable à porter et beau à voir.

Simon Julien n'est pas créateur de vêtements, mais créateur de "vues". Il est photographe, et sa spécialité est la vie. Ce jour dans la boutique de Marielle Lopez, il expose pour la première fois - des photos panoramiques qui représentent une sélection des meilleures photos, comme il explique, prises au cours des dernières années.

D'abord, Simon Julien a du mal a décrire son travail - ses photos s'expriment par elles-mêmes. Mais ensuite, il parle de sa recherche de l'immersion dans une scène, un endroit, un temps donné. Il fixe sur l'image des scènes, des gens, des choses qu'il ne connaît pas mais qu'il a envie de découvrir. Il travaille beaucoup sur la cuisine, la gastronomie et les scènes de restaurant. "Je veux que le spectateur entre dans l'image", explique-t-il.

Julien Pignol, paysagiste depuis quinze ans, est le cinquième des créateurs et créatrices réunis chez Marielle Lopez. Ce qu'il crée, c'est "l'ambiance verte". Il s'est spécialisé aux végétaux en entreprise - porter la nature dans les bureaux. Il a créé une sorte de "mur végétal mobile" qui peut être monté partout, dans un minimum de temps. "Il est autoportant, on n'a donc pas besoin de le fixer au mur." Il utilise surtout des plantes tropicales qui ne sont pas seulement belles, mais aussi dépolluantes et agissent comme un filtre contre la pollution de l'air.

La qualité de son travail et son impact sur l'environnement sont importants pour Julien Pignol. Car il n'est pas seulement paysagiste, il est aussi père de famille, et il n'a pas envie "de polluer la terre pour nos enfants"...
Photos et texte : copyright Doris Kneller


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