vendredi 5 août 2011

Les Estivales à Montpellier - une force économique

Les Estivales de Montpellier, le vin de la région et la musique du monde : Montpellier en fête

Les Estivales à Montpellier"J'aime Béziers", dit le Monsieur d'environ quarante ans qui habite la ville depuis son enfance. "C'est une ville où on peut travailler et avoir des amis. Mais", ajoute-t-il, "pour faire la fête, elle n'est pas idéale - à part la Féria, il n'y a strictement rien. C'est pourquoi, pour faire la fête, on va à Montpellier."

Montpellier, ville de la fête où les nuits sont dominées par le rire et par la musique. Où on danse et chante sur la Comédie qui ne semble jamais dormir. Et où, les vendredis, les Estivales remplissent l'Esplanade Charles de Gaulle de musique, de spécialités culinaires, de vin et d'une foule de Montpelliérains et d'amis de Montpellier qui sont venus pour faire la fête.

À première vue, tout est mis en place pour rendre les gens heureux. Mais la fête à Montpellier ne cible pas seulement le bonheur des Montpelliérains et des visiteurs. Elle sert aussi à soutenir l'économie locale. Car faire la fête, cela rime avec argent... aussi à Montpellier.

En principe, personne n'est obligé de dépenser un cent. Un peut se promener dans la foule joyeuse, regarder les stands, s'asseoir à une table, boire son propre vin et manger son "pique-nique". La musique est gratuite pour tout le monde, et danser ne coûte que la sueur qui coule avec l'effort plaisant à une soirée d'été montpelliéraine ...

Malgré cela, aux Estivales, les affaires marchent. Il y a 50 stands qui fournissent la nourriture de tout genre. Certains étaient déjà présents en 2008, à la première édition des Estivales à Montpellier. Et ils ont l'intention de venir aussi en 2012. "Ç vaut la peine d'être ici", sourit un Monsieur qui vend des gâteaux. "Les gens reconnaissent la bonne qualité."

Bien sûr, ses gâteaux sont bons - ce qui n'est pas étonnant, vu que la ville soumet les produits des Estivales à une contrôle de qualité... et de prix. On a le droit de gagner de l'argent, mais personne ne peut exagérer. Mieux encore est la situation aux stands des 35 vignerons qui sont présents à Montpellier les vendredis d'été. Chaque semaine, ils vendent 11.130 verres à quatre euros par unité - même partagée par 35, la somme n'est pas à négliger : 1272 euros, en moyenne, par vigneron, dans une seule soirée. Personne n'est étonné, alors, qu'aux heures des Estivales, il y ait tant de foule autour des stands des vins que les bouteilles sont à peine visibles....

Faire la fête à MontpellierMais les Montpelliérains et leurs visiteurs ne consomment pas seulement les verres : en moyenne, 7000 bouteilles de vin sont vidées au cours d'une soirée d'Estivales. Cela signifie-t-il qu'à Montpellier, quand on fait la fête, on boit beaucoup ? - Les chiffres se relativisent quand on les compare avec le nombre de visiteurs : 30.000 fêtards peuplent l'Esplanade les vendredis soirs... et les chiffres records du mois d'août ne sont même pas encore atteints. 30.000 personnes qui se partagent 7000 bouteilles, cela fait moins de deux verres par personne.

Ce n'est donc pas le vin qui attire les Montpelliérains aux Estivales - au moins pas en quantité : "On peut déguster de différents vins, des vins que, normalement, on ne découvre pas", commente une Montpelliéraine d'une trentaine années qui, comme elle dit, vient "presque chaque semaine". "C'est pourquoi j'aime venir ici." Un Monsieur d'une quarantaine d'années est du même avis. "On habite à Vendargues, je dois donc conduire ce soir. Mais c'est pas grave, on n'a pas besoin de boire des masses. Ce qui fait plaisir, c'est déguster les différents vins de la région."

Le vin est-il l'attraction principale des Estivales ? - "La musique", répond une jeune dame à la question de l'équipe de Montpellier Presse Online, et ses trois copines lui donnent raison. "La convivialité", constate un homme d'une trentaine d'années. "Ici, on peut parler avec tout le monde sans que personne se fâche. Ça devrait être pareil dans la vie de tous les jours."

Musique aux Estivales de Montpellier"J'aime les Estivales", déclare une touriste anglaise d'à peu près le même âge. "Dans le Sud de la France, on sait faire la fête. Les gens ont tous des mines heureuses. Tout le monde sourit. La musique est bonne. Et", elle lance un petit rire, "le vin aussi."

Les "anciens" ont des critiques quand même. "J'ai préféré les tables des autres années", dit une Montpelliéraine d'une cinquantaine d'années. "Cette fois-ci, on n'a que de petites tables. Les grandes tables des autres années étaient plus conviviales. Elles incitaient les gens à faire connaissance." Le nombre des stands non alimentaires suscite aussi l'étonnement et des critiques : "Avant, il y avait plus de stands. J'aimais bien faire le tour entre les bijoux, les vêtements et tous les autres produits artisanaux. Mais cette année-ci, il n'y a presque rien. J'imagine qu'ils n'ont pas vraiment vendu grand-chose."

"J'aime la diversité de ce qu'on peut acheter aux Estivales", explique aussi une autre dame, un peu plus jeune que la précédente. "Les petites choses à manger de toutes les régions et de tous les pays, les vins pour tous les goûts... Mais pour le reste, l'offre n'est pas très diversifiée. C'est toujours les mêmes stands qui viennent, au Marché de Noël, aux Estivales. La première fois, c'est intéressant, mais puis, plus rien de nouveau."

La musique, par contre, reste nouvelle. "Des groupes formidables", s'extasie un Monsieur d'une cinquantaine d'années. "C'est la première année que je suis ici, mais ça me plaît énormément. Je ne sais pas qui choisit les groupes, mais la personne a bon goût. Elle sait ce qu'il faut pour faire la fête. Et quant au vin", un petit clignement d'œil, "à la fin de la saison, je pourrai faire une fête chez moi avec les verres des Estivales 2011."
Photos et texte : copyright Doris Kneller


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