mardi 31 mars 2015

Montpellier : Journée internationale des forêts

Montpellier, l'Hérault, les arbres et les forêts

Pour la troisième fois, Montpellier participe activement à la « Journée internationale des forêts » proclamée par l’ONU. De diverses manifestations ont été programmées, étalées entre le 21 mars - la journée officielle - et le 28 mars 2015. Certainement une « démonstration de la bonne volonté du côté de la municipalité », comme l’exprime un Monsieur dans la trentaine - mais qui, selon la critique de plusieurs Montpelliérains, n’aurait « rien à voir avec l’écologie et l’amour des arbres et de la nature. »

L’équipe de Montpellier Presse Online a voulu savoir, si les Montpelliérains sont au courant de la nouvelle institution d’une « Journée internationale des forêts » et ce qu’ils en pensent. Une des premières réponses qu’elle a reçue - et, en même temps, une des plus fréquentes - cible les « journées internationales » en général : « Journée de la femme, journée de l’artisanat, journée de l’enfant, journée de l’arbre… et quoi encore ? », se fâche par exemple une dame dans la quarantaine. « Ils nous bombardent avec des ‘journée de…’, mais ça ne donne pas de sens. »

Une dame dans la cinquantaine est encore plus amère : « Ils ont inventé la journée de la femme pour avoir une raison de ne pas penser aux droits des femmes qu’une seule fois par année. Pareil pour la journée mondiale de la paix ou celle de la terre. Maintenant, ils cherchent un alibi pour ne plus penser aux arbres, 364 jours par an. » Et un Monsieur d’à peu près le même âge ironise : « Saviez-vous qu’il y a déjà une ‘Journée mondiale sans Facebook’ ? Oui, oui, je ne blague pas, c’est le 28 février… »

Il y a peu de Montpelliérains qui sont prêts à prendre au sérieux les Journées nationales, internationales ou mondiales. « Le 27 mars, on a fêté la ‘Journée nationale du Sommeil’. J’imagine que beaucoup de gens l’ont prolongé jusqu’au 29 - ça expliquerait le nombre des Français qui n’ont pas voté », rigole un Monsieur dans la trentaine en faisant allusion au taux élevé des abstention pendant les élections départementales 2015, tandis qu’une dame d’à peu près le même âge rappelle : « N’oubliez surtout pas que, demain, le premier avril, on a la journée de la blague. » Une dame dans la quarantaine, par contre, montre un humour particulier : « Oui, bien sûr, mon chien participe toujours à la journée des forêts. Il s’arrête à chaque arbre. »

Mais blague de bon ou mauvais goût, il y a aussi beaucoup de Montpelliérains qui trouvent que l’arbre est essentiel pour la vie. « Ici, en ville, » dit par exemple une dame « née à Montpellier » il y a une soixantaine d’années, « on oublie facilement l’impact de la nature sur notre vie et notre santé. On pense qu’on peut tout régler avec les machines. Mais quand on tombe malade, on se rend vite compte que l’environnement joue un rôle existentiel. »

Une étudiante de quelque 25 ans est assez bien informée. « Oui, j’ai entendu parler de la journée de la forêt ou de l’arbre, je ne me rappelle plus bien du titre. Je crois que les médiathèques de Montpellier ont fait une exposition sur le sujet. Et quelques villages organisent des activités pour les enfants. »

Une autre Montpelliéraine, plus âgée de quelques 10 ans et mère de deux enfants n’est pas contente des activités qu’on a proposées à sa fille : « Avec l’école, ils sont allés dans la nature pour jouer. Ils ont ramassé des feuilles et des brins d’herbe pour les coller dans leurs cahiers. Ensuite, ils avaient le droit de jouer, et ils ont mangé dehors. Pour moi, ce n’est pas une manière d’expliquer la forêt aux enfants. Ils n’ont rien appris sur les arbres et leur signification pour l’écologie. »

« Oui, je suis au courant », répond aussi une dame dans la cinquantaine. « J’ai étudié la liste entière des manifestations qui ont été organisées à Montpellier et aux environs. Mais je n’appelle pas cela une Journée de la Forêt ou, de toute manière, pas dans mon sens. Parce que pour moi, la forêt est un endroit de paix et de santé mentale et physique. Mais les organisateurs des manifestations pensent à son exploitation, l’utilité du bois pour ce qu’ils appellent la ‘civilisation’ et la façon la moins chère de détruire les quelques forêts qui nous restent. »

La plupart des Montpelliérains interrogés n’était cependant pas au courant de l’existence d’une Journée internationale de la Forêt. « La presse est pleine d’histoires sur les catastrophes et de politique. Mais on est beaucoup moins informé sur les événements culturels ou, dans ce cas, écologiques », se plainte un Monsieur dans la cinquantaine. Et une dame un peu plus jeune que lui va dans le même sens : « Qui s’intéresse à une journée de la forêt au milieu des élections ? »

Toutefois, en général, les habitants de Montpellier sont pour le maintien de la journée, bien que certains pensent qu’il faudrait plus en parler pour que les gens sachent qu’elle existe. « Nos enfants ne savent plus rien de la nature », commente une dame dans la quarantaine. « Il est temps que nous recommençons à leur montrer sa beauté. Chaque enfant devrait avoir le droit de grandir sous de vrais arbres, je veux dire des arbres dans leur milieu naturel. Ou, pour ceux qui sont obligés de grandir en ville, y passer le plus de week-ends et de vacances possibles. »

« J’ai visité l’exposition à la médiathèque Federico Garcia Lorca, et je sais qu’il y a des clubs photo qui ont également travaillé sur ce sujet », se rappelle une dame dans la trentaine. « Mais, franchement, je préfère me promener dans la nature que visiter des expos sur la nature. » Un Monsieur d’à peu près le même âge est d’accord avec elle : « Les arbres ne se contemplent pas sur des photos. Pour les connaître, il faut les toucher, sentir leur écorce, se délasser dans leur ombre. Observer les animaux qui y habitent. » Et une dame dans la cinquantaine : « J’ai vu un groupe d’enfants dans la médiathèque. Les photos des arbres ne les ont pas fascinés du tout. J’avais envie de les prendre par leurs mains et partir avec eux - dans une véritable forêt. »  
Photos et texte : copyright Doris Kneller

lundi 30 mars 2015

Elections départementales à Montpellier : le deuxième tour

Quels sont ces Montpelliérains qui ont préféré s'abstenir aux élections départementales ?


Dans ces jours des élections, il y en a beaucoup qui se demandent qui a voté pour qui et, surtout, qui a voté pour le Front National. Mais il y une autre question à poser, une question concernant pratiquement la moitié de tous les Français qui ont le droit de voter et dont la réponse sculpte le paysage politique plus que tous les bulletins de vote : Pourquoi tant de personnes n’ont-elles pas fait usage de leurs droits civiques ? - Pourquoi n’ont-elles pas voté ?

Face à 45,62 pour cent d’abstention dans l’Hérault, 5,62 pour cent de votes blancs, 2,53 pour cent de votes nuls et, déjà à la base, uniquement 73,58 pour cent d’inscrits (source) l’équipe de Montpellier Presse Online voulait savoir, pour quelle raison tant de Montpelliérains n’ont pas entamé ce dimanche la voie aux urnes. Au début, sa tâche ne semblait pas facile : si beaucoup d’électeurs sont entretemps prêts à confier aux autres leur choix de parti, il n’y en a que peu qui « avouent » avoir manqué à leurs « devoirs de citoyens ». Mais, finalement, Montpellier Presse Online pouvait se baser sur une bonne centaine de réponses sérieuses.

L’argument le plus fréquent était sans doute la lassitude, le « ras-le-bol » de la politique. « La droite utilise les arguments de la gauche », se plainte par exemple un Monsieur d’une cinquantaine d’années, « et la gauche fait une politique de droite. Pour qui voulez-vous qu’on vote ? Autant ne pas y aller… »

« Les Français sont devenus fous », se fâche une dame dans la trentaine. « Ils n’ont absolument rien appris de l’histoire. S’ils veulent le mal, ils l’auront. Moi, je me lave les mains - je ne participe plus, même pas par un vote. »

Toutefois, il n’y a que peu de Montpelliérains qui ont des idées aussi extrêmes que cette dame. « Je ne sais pas pour qui voter », explique une dame dans la quarantaine et exprime l’opinion de beaucoup des personnes interrogées, « et ce n’est certainement pas ma petite voix qui change quoi que ce soit. Pour moi, ils sont tous pareils, à droite, à gauche, ils ne pensent qu’à leur propre portemonnaie. »

Beaucoup de Montpelliérains regrettent aussi que le vote blanc n’est pas pris au sérieux. « J’ai voté blanc », confie une dame un peu plus jeune à l’équipe de Montpellier Presse Online. « Je souhaite que les politiciens comprennent que je ne suis pas d’accord avec eux - avec personne parmi eux. »

Un Monsieur d’une trentaine d’années, par contre, se fâche contre tous ceux qui « ne votent pas, votent blanc ou pour un petit parti qui n’a aucune chance à barrer la route à l’extrême droite et qu’ils n’utilisent que pour pouvoir dire qu’ils auraient voté. » Lui-même, avoue-t-il, n’aurait pas voté non plus : il aurait été obligé de se déplacer à court terme, et il ne connaîtrait personne à qui il aurait pu confier sa procuration. « En politique, je me méfie de tout le monde. Qui me dit que je ne choisis pas quelqu’un qui abuse de ma procuration pour voter pour le FN ? Aujourd’hui, on ne sait plus qui vote pour ce parti. »

« Si je ne vote pas », dit un autre Monsieur d’à peu près le même âge, « c’est que je n’ai plus aucun espoir. Que, au contraire, je souhaite accélérer le désespoir. Vous êtes étonné ? Ne regardez pas seulement la France - le monde entier est dans un état désespéré. Les gens se créent des systèmes de pouvoir avec qui ils sont incapables de vivre. Le résultat : ils vivent mal, sont malheureux, mécontents de leur quotidien. Mais au lieu de changer eux-mêmes, de rectifier leur choix de mode de vie, ils cherchent la solution chez les puissants : parfois à gauche, parfois à droite, sans trouver leur bonheur. Évidemment. En ce moment, c’est de nouveau - comme déjà souvent dans l’histoire - la tendance à droite. Je sais, je sais, si je ne vote pas, je donne indirectement une voix pour l’extrême droite. Mais, de toute manière, nous y arriverons, c’est la loi de l’histoire. Chaque vote contre l’extrême droite ne saurait que ralentir le procès naturel. Autant laisser l’histoire suivre son cours - plus vite l’extrême droite prend le pouvoir, plus vite la catastrophe arrive et, comme le veut l’histoire, plus vite l’horreur passe pour laisser la place à quelques dizaines d’années de moindre mal… »

Mais pas tout le monde n’a des considérations si profondes. « C’était hier qu’il fallait voter ? », demande une dame dans la quarantaine. « Tiens, j’ai oublié. » Et un Monsieur dans la cinquantaine : « J’aurais voté, évidemment, mais c’était l’anniversaire de ma sœur à Nîmes. On est partis trop tôt et rentré trop tard pour voter. » Et une dame dans la cinquantaine : « J’avais l’intention ferme d’aller voter. Mais il faisait froid et je n’avais pas d’autre raison pour sortir. J’ai donc préféré passer la journée bien au chaud dans mon lit. »

Une dame dans la trentaine soupire quand l’équipe de Montpellier Presse Online lui pose la question. « Je vous jure, je voulais voter. Mais je ne pouvais pas, pour des raisons familiales. Et je ne suis certainement pas la seule. Si je pense à cette force politique représentée par tous ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas voter, je suis impressionnée. Si on avait tous voté, les résultats seraient différents. Une force énorme qui ne s’exprime pas. On est tellement nombreux et on pourrait être tellement fort qu’on pourrait créer notre propre parti - et il aurait toutes ses chances de gagner aux prochaines élections. »
Photos et texte : copyright Doris Kneller

lundi 23 mars 2015

Montpellier et les élections départementales

Montpellier : Qui a voté pour le Front National ?

Un grand quotidien a divulgué la nouvelle : voter pour le Front National n’est plus une « honte ». Maintenant, les gens en parleraient ouvertement. Par conséquent, Montpellier Presse Online a voulu savoir qui sont les presque 32 pour cent qui, dans l’Hérault, ont voté pour la droite extrême. Sont-ils prêts, maintenant, d'en parler ouvertement ?

« Si j’ai voté pour le Front National ? C’est une blague ? » La dame dans la quarantaine a l’air de ne savoir si on l’insulte ou si on se moque d’elle. « Mais quelle idée. Ai-je l’air de quelqu’un qui ne sait pas ce qu’il fait ? »

« Vous souhaitez savoir qui a voté pour le parti Le Pen ? » réagit un Monsieur dans la cinquantaine. « Les Arabes, j’imagine. » Puis, il ajoute : « Faut être complètement zinzin pour poser une telle question. »

La plupart des réponses récoltées par l’équipe de Montpellier Presse Online se ressemblent : les Montpelliérains se fâchent. L’idée qu’ils auraient pu voter pour l’extrême droite les horrifie. Toutefois, les partisans du « bleu marine » se cachent-ils ou ne les rencontre-t-on pas dans les rues ?

« Qui a voté pour le Front National ? » répète un autre Monsieur, lui aussi dans la cinquantaine, la question. Il réfléchit. « D’abord, je pense, tous les gens qui ne sont pas contents de la situation politique actuelle. Les élections d’hier ne sont pas très importantes, c'est-à-dire qu’elles n’ont pas un impact énorme sur le jeu du pouvoir. Beaucoup les ont utilisées pour donner un avertissement aux partis classiques. Il faut qu’ils comprennent que la France a besoin d’un changement. »

« Dans dix ans, on aura peut-être compris », répond une dame dans la trentaine qui, comme elle dit, se sent très abattue aujourd’hui, face aux résultats des élections. « Il est vrai, on aurait dû y compter, après les sondages et tout. Mais j’ai espéré un miracle. D’un autre côté, on peut les comprendre : la gauche ne fait que la politique de la droite, la droite présente un leader dont la France a eu marre il y a déjà longtemps, et les autres partis ne sont pas assez forts. Dans dix ans, peut-être, tout changera de nouveau. Mais pour le moment, tout est fichu. »

« Moi, je vote pour le parti écologique », explique une autre dame, une dizaine d’années plus âgée que la précédente. « Mais il est vrai que les verts n’ont pas bien réussi, hier. Ce qui est logique. Tout le monde s’est dit qu’il faut voter ‘utile’, pour barrer le chemin aux Le Pen. »

Et enfin : « Oui, j’ai voté pour le FN. » Il s’agit d’une dame dans la quarantaine, assez élégamment vêtue. « Et je peux vous dire, pourquoi. J’en ai marre de la dictature des étrangers. Dans le tram, vous n’entendez presque plus le français. Dans mon quartier, ils ont brûlé des voitures. Pendant la nuit, les jeunes Magrébins sont dans la rue, jusqu’à deux ou trois heures du matin, ils gueulent et font marcher leurs radios à un volume que personne ne peut dormir. Ils s’en foutent de ceux qui doivent travailler - eux ils ne travaillent pas. Et à qui la faute ? A la police. Nous avons essayé, plus d’une fois, d’appeler la police pour qu’elle intervient contre ce bruit nocturne insupportable. Mais là, vous pouvez attendre longtemps. Les jeunes Magrébins peuvent faire ce qu’ils veulent, la police est de leur côté. »

Une autre dame d’à peu près le même âge parle également du sujet des Magrébins dont on dit qu’ils dérangeraient tout le monde. « D’abord », souligne-t-elle, « ce ne sont pas exclusivement des Magrébins, mais tout simplement des jeunes qui sont mal dans leur peau. Des jeunes Français, entre autres. Quant aux jeunes Magrébins, je veux dire des jeunes Français dont les parents sont nés dans un pays de Maghreb, qu’est-ce qu’ils ont dans la vie ? On ne leur donne pas de travail, ils sont exclus par le système. Tous les jours, ils sont confrontés avec le mépris de leurs concitoyens. Mais ils sont jeunes, ils veulent vivre, profiter des biens de la société. Alors ils se prennent ce qu’ils pensent qu’on leur doit. » Elle hésite, puis continue : « Oui, il faut changer de politique. Il nous faut une politique qui fait comprendre aux gens qu’il n’y a pas Français et Français, mais uniquement Français. Il faut la même éducation pour tout le monde et les mêmes chances. Nous avons des hommes politiques qui travaillent pour ce but, mais ils ne sont soutenus par personne et, avant tout, ignorés par la presse. »

Le sujet de la presse est également mentionné souvent : « Qui vote pour le FN ? La presse, bien sûr », dit par exemple un Monsieur dans la cinquantaine. « Prenez seulement l’affaire du footballeur suédois. Il a fait un petit faux pas - la presse en aurait parlé pendant une journée, peut-être, pas plus. Mais comme Marine Le Pen l’a utilisé pour faire sa publicité, tous les média l’ont soutenue. On devrait se demander si elle n’a pas payé le Suédois pour trouver un moyen supplémentaire de publicité - et les média pour, encore, ne parler que d’elle. »

« Non, je n’ai pas voté pour le FN », répond une dame dans la trentaine. « Je crois à un vote de signalisation. Les gens signalent qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Que, en fait, rien ne va plus. Et soyons honnêtes : pouvez-vous me nommer un seul politicien, parmi ceux qui ont une chance d’être élus à l'Elysée, qui est prêt ET capable de nous aider ? De donner du travail aux chômeurs ? Non. Mais attendons le deuxième tour, il nous montrera ce que les Français pensent vraiment. »
Photos et texte : copyright Doris Kneller

lundi 16 mars 2015

Locations à Montpellier : trop rares ou malhonnêtes ?

Les propriétaires des appartements à Montpellier sont-ils honnêtes ?  

« Ma propriétaire est très gentille avec moi », résume une dame de quelques 25 ans le sentiment de beaucoup de Montpelliérains, « tant qu’elle peut encaisser mon loyer et tant que je ne lui demande rien. » - Plus de 60 pour cent des personnes interrogées par Montpellier Presse Online qui vivent dans des appartements loués à Montpellier se plaignent que leurs propriétaires ne s’occupent pas de l’état de leur bien.

Une dame dans la cinquantaine a vécu une histoire qui laisse réfléchir. « J’étais très contente de mon appartement, de sa situation et de son agencement. J’étais aussi en très bonnes termes avec le propriétaire - mais il faut dire que j’ai toujours payé mon loyer avant même la date limite. » Tout allait bien jusqu’au jour où de l’eau commencait à s’infiltrer dans une des chambres situées sous le toit. « D’abord, il n'y avait que quelques gouttes qui sont tombées quand il pleuvait fortement. J’ai immédiatement informé le propriétaire, mais cela ne l’intéressait pas. »

Quelques mois plus tard, les « quelques gouttes » se sont transformées en champignons qui couvraient un des murs. « Mais mon propriétaire ne voulait toujours rien faire. Quand je me suis plaint, il disait tout simplement qu’il n’aurait pas l’argent pour la réparation. »

Comme beaucoup d’histoires similaires, celle-ci a fini au service communal d’hygiène - les contrôleurs n’ont pas seulement constaté des champignons, mais plein d’installations hors normes. Résultat : l’appartement a été déclaré inhabitable pour un an entier.

Toutefois, il n’y a que peu de cas qui vont si loin. « Notre appartement est dans un âge », se plaint un Monsieur dans la quarantaine, « où il y a beaucoup de petite réparations à faire, dans les toilettes, la salle de bain ou l’électricité. C’est comme une voiture : d’abord, tout va bien, mais après quelques années, les pannes commencent. » Pas question, comme il raconte, que le propriétaire prenne en charge ces réparations. « Le propriétaire accuse ma fille de cinq ans de casser l’appartement. Mais ma femme et moi savent très bien que c’est pas vrai. Il cherche juste des excuses pour ne pas payer. »

Mais ce n’est pas que l’état de l’appartement qui fâche beaucoup de locataires. « J’aurais dû me méfier, mais j’étais trop naïf », raconte un Monsieur dans la trentaine qui, comme il dit, avait absolument besoin d’un appartement. « J’avais communiqué au propriétaire que j’avais besoin d’un appartement très calme, pour mes études. Lorsque je l’ai visité, le propriétaire m’a demandé de ne pas aller sur le balcon - par respect aux personnes âgées qui y habitaient encore, pour ne pas laisser entrer le froid. Mais en vérité, il ne voulait pas que je remarque le bruit infernal qui venait d’une route située derrière l’appartement. Bien sûr », ajoute-t-il, « j’aurais dû explorer les environs, mais j'ai cru sur parole ce que disait le propriétaire. »

Un autre cas où le bruit pose problème : « Quand j’ai visité l’appartement, j’ai demandé au propriétaire si la personne au-dessus faisait beaucoup de bruit », se souvient une dame dans la quarantaine. « Il m’a rassuré tout de suite - il y aurait une vieille dame qu’on entendrait jamais. » Mais la vérité était tout différente : « Je ne l’ai appris qu’après mon emménagement - l’appartement était loué à deux étudiants dont l’un faisait tous les jours ses exercices d’haltères. Le bruit quand il les posait par terre était insupportable. »

Et encore le bruit : « En hiver, mon appartement est calme. Mais dès que le soleil sort, il y a des dizaines d’enfants qui commencent à crier sur les balcons et dans la cour d’en face. A notre premier contact, le propriétaire a ‘oublié’ de me dire qu’il y a des HLMs en face… »

Une autre dame, d’une dizaine d’années plus jeune que la précédente, ne se plaint pas de sa propriétaire, mais elle la trouve « ridicule » : « Quand elle communique avec moi, elle refuse de lire mes mails envoyés le week-end, avec l’argument que ça ne correspondrait pas à ses heures de travail. Mais, en fait, elle est retraitée et, en plus, tous ses mails viennent de son iphone. Elle n’a donc même pas besoin d’ouvrir son ordinateur. »

« Il faut se méfier des propriétaires », prévient un Monsieur dans la cinquantaine, « qui disent qu’ils auraient aménagé l’appartement pour eux-mêmes. Des femmes prétendent par exemple souvent qu’elles auraient acheté l’appartement pour elles, ensuite elles auraient emménagé avec l’homme de leur vie et, maintenant, elles louent leur appartement. Ceci m’est arrivé déjà deux fois. De tels récits suggèrent que tout est en ordre, vu qu’au début, l’appartement n’aurait pas été considéré comme investissement qui doit coûter peu et rapporter gros, mais préparé pour le propre confort. Mais très souvent, ce ne sont que des mensonges pour séduire le locataire. »    

Tous les locataires à Montpellier ont-ils donc des problèmes avec leurs propriétaires, au moment où il y a des travaux à faire ou quand il y a question de bruit ? - « Notre propriétaire est une femme vraiment agréable », constate une dame dans la trentaine. « Elle vient d’acheter l’appartement où on habite. Mais, hélas, on ne la gardera pas longtemps comme propriétaire - elle veut l’utiliser elle-même et nous a mis dehors ce qui, bien sûr, est son droit. »
Photos et texte : copyright Doris Kneller