jeudi 30 juin 2011

Stéphane Taponier et Hervé Ghesquiere sont libres : Montpellier en fête

Le Club de la Presse de Montpellier invite les Montpelliérains à fêter la libération des otages d'Afghanistan : micro-trottoir

La libération de Stéphane Taponier et Hervé GhesquiereLundi à 9 heures, le grand moment sera arrivé : la banderole qui, depuis 18 mois - exactement 547 jours -, est accrochée à la façade de l'opéra-comédie sera enfin enlevée. Sur le fronton de l'hôtel de ville de Montpellier, on peut déjà lire : Hervé et Stéphane, Enfin libres !

"Vous voulez savoir qui est Hervé Ghesquiere ?" réagit une dame dans la cinquantième qui attend le tram sur la place de la Comédie à la question de l'équipe de Montpellier Presse Online. "Mais tout le monde les connaît. Regardez là, sur l'opéra", et elle indique la banderole, toujours accrochée, qui exige la libération des deux journalistes. Une dame un peu plus jeune est prête à donner des détails. "C'est les deux journalistes français qui ont été retenus comme otages en Afghanistan. Je crois", ajoute-t-elle, "qu'ils ont récemment été libérés, n'est-ce pas ?"

Pas tout le monde est déjà informé de la libération des journalistes. Quelques-unes des personnes interrogées au centre de Montpellier ne connaissent même pas les noms de Stéphane Taponier et Hervé Ghesquiere - "ça me dit quelque chose", explique une dame d'une vingtaine d'années, "mais je ne me rappelle plus. Des chanteurs des années 60, peut-être ?" - et plusieurs de ceux qui savent que les deux journalistes ont été victimes d'un enlèvement en Afghanistan ne sont pas encore au courant de leur libération.

Un concert pour Stéphane Taponier et Hervé Ghesquier"Pensez vous que la libération de Stéphane Taponier et Hervé Ghesquiere est en relation avec la mort de Ben Laden ?" est la prochaine question posée par l'équipe de Montpellier Presse Online. Un Monsieur dans la cinquantaine hausse les épaules. "Je ne crois pas qu'un terroriste s'intéresse à ce que devient l'autre", répond-il finalement. "Ils ont tous leurs propres idées farfelues."

"C'est fort possible", répond au contraire une dame dans la trentaine. "Mais on ne peut pas le savoir. Peut-être Ben Laden était dans le coup et maintenant, il n'y a plus personne qui a intérêt à garder les journalistes français. Ou sa mort aurait fait peur aux autres..."

Un Monsieur dans la quarantaine y a déjà réfléchi. "Peut-être, oui, il y a certainement une relation", soutient-il. "Mais n'oublions pas la situation politique dans les pays arabes. En ce moment, ils ont d'autres soucis que s'occuper des otages français."

Une dame également dans la quarantaine évoque l'annonce du retrait des troupes françaises d'Afghanistan. "C'est ce que j'ai entendu à la radio", raconte-t-elle. "Ils ont dit, grosso modo, que les terroristes ont exigé le retrait des Français. Et maintenant, ils ont eu ce qu'ils voulaient."

Des ballons pour Stéphane Taponier et Hervé GhesquiereUn Monsieur d'une trentaine d'années déclare qu'il était toujours contre les troupes françaises en Afghanistan. "Nous avons d'autres problèmes que jouer à la guerre dans d'autres pays. Les sommes que ces troupes nous ont coûtées auraient mieux été investies dans la création d'emplois. En plus", poursuit-il, "personne n'a le droit de se mêler des affaires des autres. Et le militaire encore moins que les autres."

Un Monsieur dans la soixantaine est également bien informé. "J'ai entendu que le gouvernement d'Afghanistan aurait libéré des terroristes. À la demande de notre président." Et il ajoute : "Un de mes collègues a lu que la France aurait payé la rançon exigée par les terroristes."

"Il est vrai que plusieurs organes de presse ont rapporté que Stéphane Taponier et Hervé Ghesquiere se sont considérés comme des 'tirelires'", se rappelle aussi une dame dans la quarantaine. "Mais je ne crois pas que notre gouvernement ait payé une rançon. Réfléchissez un peu - si on commence à payer ce que veulent les Talibans, ils vont prendre d'autres otages et exiger encore plus de sous. Les citoyens français deviendraient alors une source sûre d'argent pour eux."

"Oui, dans un tel cas, il faut payer", déclare une autre dame d'à peu près le même âge. "Ce n'est pas l'argent qui compte, mais les vies humaines. Imaginez que vos frères ou vos fils seraient dans une telle situation. Penseriez-vous à l'argent ?"

Une dame d'une soixantaine d'années ne s'intéresse pas aux réflexions sur les raisons de la libération. "Le principal est qu'ils sont libres, n'est-ce pas ?", dit-elle. Mais le jeune homme qui l'accompagne n'est pas de son avis. "Si on n'analyse pas la situation, on sera confronté au même problème, toujours de nouveau. Il est nécessaire de comprendre. Et", ajoute-t-il, "non seulement les hommes au pouvoir doivent comprendre mais aussi - et surtout - nous."

"Si je viens à la fête le lundi ? Je ne sais pas, je ne savais pas qu'il y aura une fête. Peut-être, si j'ai le temps", décide une dame dans la quarantaine. Et un Monsieur un peu plus âgé qui, lui non plus, n'a pas encore entendu parler de la "fête de décrochage" de la banderole : "Quelle bonne idée. J'espère que les deux journalistes seront présents."

Une dame d'une vingtaine d'années aime bien l'idée de faire la fête. "Fêter la libération des journalistes, oui", explique-t-elle. "Mais je ne trouve pas juste de parler exclusivement des deux Français. J'ai entendu que leurs trois accompagnateurs ont été libérés eux aussi. Pourquoi ne pas fêter leur libération en même temps ?

D'autres articles sur Stéphane Taponier et Hervé Ghesquiere :
Un concert pour Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière
Montpellier soutient Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière
Photos et texte : copyright Doris Kneller

lundi 27 juin 2011

Flux d'eau et surveillance de température, le défi pour l'agriculture en Languedoc-Roussillon

General Alert, la petite société qui a révolutionné la surveillance des données de l'agriculture

L'agriculture en Languedoc-Roussillon"Pourquoi j'aime la vie à Montpellier ?" La dame d'une cinquantaine d'années ne réfléchit pas longtemps. "Il y a beaucoup de raisons, bien sûr. L'offre culturelle, le climat. Et aussi", elle sourit, "la campagne. Si vous sortez de Montpellier, vous êtes immédiatement à la campagne."

Ce qui fait le bonheur des Montpelliérains évoque plutôt l'idée de "travail" chez ceux qui habitent la campagne et exercent encore la profession d'agriculteur qui, dans le Sud de la France, est toujours bien présente : 43 800 exploitations agricoles couvrent 981.500 ha des terres du Languedoc-Roussillon. Les territoires de plusieurs villages de l'Hérault sont à 80 pour cent consacrés à l'agriculture, d'autres à 40 à 60 pour cent. Bref, la campagne autour de Montpellier est loin de n'appartenir qu'au tourisme de week-end.

Il est clair - soleil oblige - que la plupart des terres agricoles sont destinées à la vigne et au maraîchage. Mais beaucoup de fermes en France sont toujours vouées à l'économie du bétail, notamment des cochons et de la volaille. En principe, le climat du Languedoc-Roussillon convient très bien au bétail - il ne fait jamais trop froid, l'élevage en plein air est donc possible toute l'année. Le seul désavantage : le risque de sécheresse. L'agriculteur est obligé d'observer de près le flux d'eau.

Sécheresse et flux d'eau en Languedoc-RoussillonPour épargner l'eau qui est si précieuse au Sud de la France, il doit d'abord connaître exactement la quantité dont il a besoin pour calculer le flux d'eau nécessaire. L'agriculteur mesure donc, par exemple, la quantité d'eau qui est consommée par ses animaux. Parallèlement, il surveille en permanence sa tuyauterie pour découvrir une éventuelle fuite qui le ferait perdre de l'eau. Souvent, le flux d'eau dépend de la quantité qui reste dans le réservoir qui, logiquement, doit aussi être surveillée - bref, la surveillance est permanente dans l'agriculture.

Or, il est impossible que le fermier surveille jour et nuit tout ce qui est en relation avec le flux d'eau. Il peut tester sa tuyauterie de temps en temps, il peut observer la quantité d'eau consommée par ses animaux, il peut vérifier le réservoir - mais son travail ne lui permet pas de s'en occuper régulièrement. Ainsi, il risque de ne découvrir que tardivement une perte d'eau ou, pire, un manque dans l'alimentation en eau des animaux.

Une petite société, General Alert, - créée par trois "accros" anglais de l'agriculture et, en même temps, de l'informatique - a trouvé un moyen de décharger l'agriculteur de la tâche de la surveillance permanente. Le boîtier que David Welch, Reg Smith et Chris Dodge ont développé, une petite merveille de la technologie de la surveillance des données de l'agriculture, est capable d'observer le flux d'eau et de transmettre à l'agriculteur toute sorte d'information en relation avec ce flux d'eau.

Le Languedoc-Roussillon et son agricultureDéjà, il suffit de brancher une des sondes du boîtier au flux d'eau qui alimente les animaux pour connaître la quantité dont ils ont quotidiennement besoin. Si la quantité d'eau diminue, l'agriculteur sait qu'il y a une fuite dans sa tuyauterie ou que, alternativement, les animaux boivent moins ce qui peut être un premier symptôme de maladie. Au besoin, le boîtier constate d'autres fuites, par exemple au niveau de la sortie où les animaux peuvent casser des éléments réglant l'arrivée du flux d'eau. Mais il ne mesure pas seulement le flux d'eau entrant, il peut aussi avertir l'agriculteur au cas où une sortie est bouchée.

Le boîtier de General Alert qui est capable de travailler avec 48 sondes différentes ne prend pas seulement en compte les flux d'eau. En même temps, il peut servir à la surveillance de la température - et en tirer des informations - par exemple de l'intérieur de l'étable, de la nourriture ou d'une couveuse. La surveillance de la température et celle du flux d'eau se font en même temps, et l'invention de General Alert s'occupe de l'exploitation des données mesurées. Une "conséquence" très importante qu'elle tire des données qu'elle rassemble est l'information qu'une situation n'est pas comme elle devrait l'être : un flux d'eau trop faible ou trop fort ou une augmentation ou baisse constatée par une sonde de surveillance de température déclenche immédiatement un alarme qui arrive au téléphone portable de l'agriculteur - où qu'il soit en ce moment.

Et ce qui est si "révolutionnaire" dans le fonctionnement du boîtier de General Alert : souvent, l'agriculteur n'a même pas besoin de se déplacer. Il peut changer le règlement du flux d'eau - par exemple à l'intérieur d'un réservoir - ou modifier le niveau de surveillance de température avec juste quelques manipulations sur son téléphone portable...

La surveillance de la température et du flux d'eau ne sert évidemment pas seulement aux fermiers qui élèvent du bétail. Elle peut aussi concerner le maraîchage, les cultures, par exemple, de melons ou de salades, qui ont besoin d'être irriguées régulièrement. Une panne dans le flux d'eau qui n'est pas découverte immédiatement peut mettre en danger la récolte d'une année entière.
Photos et texte : copyright Doris Kneller

mercredi 22 juin 2011

Le Festival des Architectures Vives à Montpellier

Festival de l'architecture à Montpellier : les hôtels particuliers et leurs cours intérieures

Festival de l'architecture à MontpellierDe nouveau, onze parmi les hôtels particuliers typiques de l'architecture montpelliéraine ont ouvert leurs portes aux visiteurs. Pendant cinq jours, les amateurs de l'art avaient accès à leurs cours qui, en dehors du Festival des Architectures Vives (FAV), ne sont accessibles qu'aux habitants.

Mais l'idée du Festival n'était pas seulement la possibilité de visiter des cours normalement "cachées" au public. Onze cabinets d'architectes ont organisé une "rencontre" entre l'architecture de Montpellier et l'art contemporain. Leur œuvre a rempli les cours, "vient interrompre la verticalité" comme à l'Hôtel d'Aures, produit "Ma cours dans ta cour" avec une "allégorie de la cour québécoise" à l'Hôtel de Bonnel, ou représente une "métaphore de la rencontre magique" à l'Hôtel Saint Pierre de Rozel.

Ce "Festival des Architectures Vives" aurait pu être considéré comme une "balade sensorielle" - en empruntant l'expression des architectes qui ont "garni" la cour de l'Hôtel de Cabacérès -, un mélange entre l'histoire montpelliéraine et le symbole artistique d'une ville devenue un point de rencontre internationale. La réaction du public était très diversifiée. Les uns ont adoré, les autres n'ont pas compris, "pourquoi la ville jette notre argent par la fenêtre pour des choses sans intérêt", et certains étaient de l'avis que " la ville aurait pu mettre des fontaines d'eau à la disposition des visiteurs"...

Festival des Architectures Vives à Montpellier"L'intention est bonne", répond un des visiteurs - un homme dans la quarantaine - à la question de l'équipe de Montpellier Presse Online. Il hausse la tête, l'air content, pendant qu'il observe ses deux enfants qui jouent à cache-cache entre les cylindres de tissu blanc de l'installation de l'Hôtel de Griffy. "C'est très ludique", ajoute sa femme et : "Ça fait très plaisir aux enfants."

Mais les cylindres ne font pas seulement plaisir aux enfants. Chez un homme dans la trentaine, ils évoquent des sentiments philosophiques : "C'est comme un labyrinthe, on s'y perd, on s'y retrouve. Comme dans la vie..."

Les grands ballons de l'Hôtel Mirman perturbent plusieurs personnes qui ont pour seul commentaire le mot "bizarre". Mais un Monsieur dans la soixantaine se sent apte à expliquer le sens de l'installation : "Les formes des ballons jouent avec la forme des balcons. L'artiste", ajoute-t-il, "a très bien compris le style de la maison, et il a su lier le moderne et l'ancien."

Les tubes de cuivre suspendus dans la cour de l'Hôtel Baudon de Mauny, par contre, évoquent des commentaires moins philosophiques. L'installation s'appelle "Ondes de choc" et, en effet, une jeune dame est un peu choquée. Elle hoche la tête, debout devant l'œuvre et, finalement, elle dit : "Je ne sais pas si c'est de l'art. Mais, de toute manière, je plains les pauvres habitants de la maisons qui doivent subir ce bruit pendant trois jours."

Deux dames dans la soixantaine sont émerveillées d'avoir découvert le "Festival des Architectures Vives" au cours de leur promenade dominicale. Mais elles réclament "une publicité plus efficace. Nous n'avons rien su de la manifestation. C'est par pur hasard que nous l'avons découverte."

Architecture des hôtels particuliers à MontpellierHeureusement, comme explique l'autre dame, qu'elles ont l'habitude de marcher dans les rues de Montpellier. Mais apparemment, elles ne sont pas les seuls. "Souvent", réfléchit un Monsieur d'une trentaine d'années, "on marche dans les rues, et on se demande ce qui se trouve derrière une porte. On ne peut pas le savoir. Et là, pour une fois, on a le droit d'y entrer..." Un autre Monsieur d'à peu près le même âge, par contre, a moins l'habitude de marcher dans les rues. "La manifestation", dit-il, "invite à se promener à Montpellier. Normalement, quand on vit quelque part, on ne visite jamais rien."

Une autre dame, elle aussi dans la quarantaine, trouve les installations "très originales" et même "poétiques". Son mari est plutôt sceptique, toutefois, il est d'accord que "ça permet de toute manière de voir les cours qui sont toujours fermées."

C'est juste cette ouverture des cours une fois par an qui tracasse une dame dans la cinquantaine. L'appareil photo dans la main, elle se plaint des installations. "On peut en penser ce qu'on veut", commente-t-elle, "mais, si déjà, pour une fois, on nous donne le droit de voir ces cours merveilleuses, on a la mauvaise idée de les cacher derrière de l'art contemporain. Je préférerais avoir la possibilité de prendre des photos des cours, dans leur état naturel, au lieu de n'apercevoir les murs qu'entre deux pièces d'architecture soi-disant moderne."

Une dame dans la cinquantaine qui assure qu'elle aurait vu toutes les onze cours au moins deux sinon trois fois, est bien informée. "Ils organisent ce festival tous les ans, et toujours dans d'autres cours. Comme ça, petit à petit, on a l'occasion de découvrir tous les hôtels particuliers de Montpellier." Interrogée si son enthousiasme concerne plus les cours ou les installations d'architecture, elle affirme que "oui, je viendrais aussi visiter les cours sans les installations. Elles sont très intéressantes. Mais l'idée du Festival est magnifique. Ils nous offrent deux choses en même temps : la vue des cours et, en plus, les installations artistiques."
Photos et texte : copyright Doris Kneller

mardi 14 juin 2011

Montpellier TangOSud, Festival de Tango argentin

Tango à Montpellier : Montpellier Tango Club

Montpellier TangOSud, Festival de Tango argentin"On poussera les chaises et on dansera." - Danser, c'est l'objectif du dixième Festival de Tango argentin, Montpellier TangOSud. Danser, c'est l'objectif de tous les Tangueras et Tangueros, de ces accros du Tango qui, comme peu d'autres danses, exprime l'histoire de l'humanité, les sentiments, la passion.

"Avec le Tango, tu n'as qu'à deux possibilités", explique un des danseurs qui profite des Apéros Tango du festival "Montpellier TangOSud" pour faire ce qu'il aime le plus : danser le Tango. "Ça te dit rien, alors tu t'arrêtes très vite. Ou ça te prend et tu ne peux plus t'en passer. Pour moi, c'est devenu une passion."

"Ce qui est le Tango ?" répète un autre danseur la question de l'équipe de Montpellier Presse Online. "Le Tango, c'est l'histoire de l'amour et de la haine. C'est le bonheur et la tristesse. C'est la joie et les larmes." Et un autre Tanguero ajoute : "Le Tango n'est pas une danse, mais une manière de faire l'amour."

Pendant le Festival "Montpellier TangOSud", le Tango se danse un peu partout à Montpellier - au Triangle, sur L'Esplanade, au parvis du Musée Fabre... "Le Tango n'est pas une danse qui a besoin de se cacher dans les salons", commente une Tanguera qui a "rencontré" le Tango il y a quatre ans et, entre-temps, est devenue passionnée. "C'est une danse du Sud dansée, au début, par les esclaves et les pauvres. Chacun peut participer, peu importe s'il est débutant ou avancé. Des notions comme 'honte' ou 'je ne danse pas assez bien' n'existent pas parmi les Tangueros."

Carlos Juan Caseres à TangOSud, MontpellierUne danse populaire, selon les accros, une expression de l'amour et de la joie de vivre, mais aussi de la tristesse et des épreuves douloureuses. Toutefois, pas tout le monde pense que le Tango serait une danse "démocratisée".

"Non, je ne peux pas imaginer de danser le Tango", répond une jeune femme assise sur les marches du Triangle, au-dessus des danseurs de Tango, à l'équipe de Montpellier Presse Online. "C'est trop compliqué pour moi." Elle fait allusion aux pivotes et fioritures, ces mouvements des jambes des Tangueras, et parfois aussi des Tangueros, qui expriment le doute, la révolte ou l'amour pour le partenaire qui, pour un "non initié", ont l'air si élégantes et compliquées. "Pour ce genre de danse, il faut avoir assez de l'argent", continue-t-elle, "pour payer des cours et des entrées aux balles."

Ce qu'elle observe en ce moment - un des Apéros Tango du festival TangOSud sur la terrasse du café "Bermudas Clafoutis" - contredit à ses mots. Des professeurs de danse donnent des initiations gratuites, assez pour pouvoir s'aventurer sur la piste du Tango, sentir son rythme et, peut-être, devenir accro. L'entrée est libre, et les serveurs du "Bermudas Clafoutis" demandent gentiment si les danseurs (et les observateurs qui "osent" s'approcher un peu plus) ont envie de prendre un verre. Ils acceptent un "non" sans perdre leur sourire, et personne n'est obligé de dépenser son argent.

"Pour danser le Tango", explique aussi Alejandro Figueroa, professeur du Tango qui a laissé son école réputée à Barcelone pour suivre son amour à Montpellier, "il ne faut que sentir le rythme. Une heure suffit pour comprendre les bases, et personne ne demande qu'on livre un grand spectacle sur la piste de danse. On danse le Tango pour avoir du plaisir." On ne devrait pas non plus se laisser tromper par les figures sophistiquées du Tango qu'on voit dans les films ou pendant les démonstrations. "Le Tango, c'est avant tout la marche." Homme et femme marchent ensemble, ils se tiennent embrassées et bougent en harmonie.

Montpellier TangOSud, Javier EstrellaPour la dixième fois, le festival "Montpellier TangOSud" a été organisé par Tang'Hérault Montpellier. Ghislaine Cossu-Séguret, la présidente de l'association, et son mari sont partout, les jours du festival, où on danse le Tango. Ils donnent des cours d'initialisation aux débutants, ils s'occupent du bon déroulement du Festival, et ils présentent les spectacles - par exemple celui de "Tango Negro... Su Historia" de Carlos Juan Caseres et Javier Estrella qui, sans doute, était le moment le plus fort d'un festival réussi.

Dans son spectacle, Carlos Juan Caseres donnait un aperçu de l'histoire du Tango - ses origines en Afrique, à l'époque où la musique et la danse étaient la seule expression possible du désir de liberté des esclaves, la rencontre des rythmes africains avec la Milonga, le Ragtime et le Jazz de New Orleans, la guerre dans la deuxième moitié du 19e siècle et la complainte des Gauchos, l'influence de la migration et du folklore italiens...

...et le public écoutait sans perdre un mot - et sans perdre un son. Car Carlos Juan Caseres ne parlait pas seulement de l'histoire du Tango, il l'illustrait aussi à l'aide de son piano, de sa voix et par les instruments de percussion de Javier Estrella. Lorsque Carlos Juan Caseres a touché son instrument, les auditeurs n'avaient pas l'impression qu'il "jouait au piano", mais que les deux, l'homme et l'instrument, ne faisait qu'un. "Carlos Juan Caseres ne fait pas de la musique", pouvait-on entendre dans le public, "mais il l'enchante. Un vrai magicien." et "Il danse pendant qu'il joue." Magique, aussi, la percussion de Javier Estrella. Pendant son solo, le public est littéralement resté figé - pour éclater dans un immense applaudissement au moment où le silence après le dernier son avait rompu le charme.

Mais la soirée n'était pas terminée après les bis que les deux musiciens donnaient à l'insistance du public. Le spectacle-conférence était suivi de ce que le programme appelait modestement une "démonstration" de Tango. Silvina Lerino et Jesus Pietropaulo dansaient une histoire de tristesse, d'amour et de joie. "Chacun de leurs pas et de leurs gestes inclut tout un chapitre d'un roman d'amour", a commenté une dame dans le public, et elle a ajouté : "Le Tango exprime tous les sentiments humains." Et une autre dame déclare : "Je veux apprendre le Tango."
Photos et texte : copyright Doris Kneller

lundi 6 juin 2011

Ménage à Montpellier : aide à domicile dans une forme nouvelle

"Aide Family" - les créatrices d'emploi et la lutte contre le chômage

Faire des courses à montpellierIl y a certainement beaucoup de raisons pour créer un projet professionnel. De nos jours, toutefois, la première raison est souvent l'envie d'éviter le chômage - pour soi-même et, bien sûr, aussi pour d'autres personnes. Ceci est au moins l'avis de Caroline Lacaze, la fondatrice d'Aide Family qui, pour le moment, fonctionne encore en association. "Aider les gens et, en même temps, aider nous-mêmes contre le chômage, c'est idéal, n'est-ce pas ?

Ainsi, Caroline Lacaze a trouvé la formule qui convient à tout le monde. Son contrat avec ses clients : avec ses collègues, elle aide les gens à s'acquitter de toutes ces tâches ménagères, des courses, des travaux de bricolage ou de jardinage pour lesquelles ils n'ont pas le temps ou la force ou que, tout simplement, ils n'ont pas envie d'accomplir eux-mêmes - et, en contrepartie, ils "sauvent" du chômage l'équipe d'Aide Family.

Aide à domicile à Montpellier et dans l'HéraultPourquoi avoir choisi le nom "Aide Family" ? a voulu savoir l'équipe des Gens de Montpellier. L'association n'aide-t-elle que les familles ? - "Bien sûr que non", était la réponse spontanée de Caroline Lacaze. "Nous sommes là pour tout le monde." Toutefois, le plus souvent, ce sont les familles ou, plutôt, les mères ou pères de famille qui ont le plus besoin d'aide. En effet, on parle souvent des personnes âgées qui ont besoin des coups de main - et, bien sûr, ces coups de main, l'équipe de Ménage-famille Montpellier les donne avec plaisir. "Les tâches lourdes ne nous dérangent pas", explique Caroline Lacaze. S'il est question de porter des sacs à provision ou des packs d'eau, de changer une bouteille de gaz ou une ampoule sur une lampe suspendue si haut qu'il faut faire de "gymnastique" pour l'atteindre, il y a toujours quelqu'un chez Aide Family qui est capable de réussir le travail.

Toutefois, le pourcentage des gens au-dessus de la soixantaine qui ont besoin d'aide est moins élevé qu'on ne pense. Ceux qui souffrent le plus d'un manque de coups de main, ce sont les mères ou pères qui vivent seuls avec leurs enfants. "Souvent, ces gens-là aurait besoin d'être à deux endroits en même temps." Ils ont besoin de récupérer leurs enfants après l'école ou un cours d'après-midi à l'heure où ils travaillent encore. Ou ils doivent aller à la banque avant qu'elle ne ferme et, en même temps, chercher au pressing une robe dont ils ont absolument besoin le soir même. Ou leur enfant, affamé, attend le dîner, mais la mère ou le père doivent d'abord faire des courses parce qu'avant, ils avaient mille autres choses à faire...

Bref, les mères ou pères qui célibataires sont souvent totalement dépassés. Et c'est là ou Aide Family peut intervenir : Caroline Lacaze et ses collègue font les ménages à Montpellier ou ailleurs dans l'Hérault, ils font les cours, les petits travaux de bricolage, ils soignent les plantes du jardin, ils s'occupent des enfants, ils sortent avec les chiens, ils donnent à manger aux chats... Avec leur idée de "Ménage-famille" à Montpellier, ils ne veulent pas remplacer les mères et les pères, mais les soutenir pour qu'ils réussissent mieux les tâches quotidiennes.

Montpellier : informatique, bricolage, jardinage...Ainsi, l'équipe montpelliéraine peut, par exemple, faire des courses tandis que la mère est encore au travail. Elle peut donc rentrer directement, sans perdre son temps dans une queue au supermarché. Et en attendant qu'elle rentre, Aide Family s'occupe des devoirs de l'enfant et, pourquoi pas ?, trie le linge et met déjà une première machine en route ou repasse les chemises du dernier lavage. En partant, lorsque la mère ou le père sera rentré, on peut encore se charger de la veste qui attend à être portée au pressing.

Mais si Caroline Lacaze dit "famille", elle ne pense pas seulement aux mères et pères célibataires. "Il y a tant de familles ou les parents travaillent tous les deux, et les tâches de ménage se transforment en véritable stress." Ce stress peut être si grand que l'ambiance dans la famille en souffre : les enfants ont l'impression que les parents ne s'occupent pas d'eux, les parents sont nerveux et se fâchent plus facilement que nécessaire. Les aides ménagères montpelliéraines se retrouvent-elles alors dans le rôle de "sauveurs" de la bonne ambiance dans les familles ? Pourquoi pas. Finalement, créer un projet professionnel peut s'avérer utile à plus d'un niveau...

Les créatrices d'emploi :
Claudine Vergaert, secrétaire et assistante de direction à Montpellier
Photos et texte : copyright Doris Kneller

jeudi 2 juin 2011

Équipement de surveillance automatique - un "tuyau" pour les agriculteurs autour de Montpellier

Un nouveau système de surveillance des données de l'agriculture : la surveillance de la température

Surveillance des données de l'agriculture
Depuis quelques semaines, la révolution dans l'agriculture habite à Montpellier. - À première vue, il s'agit juste d'un boîtier. Mais un peu plus tard, on comprend qu'on a affaire à une petite merveille de la technologie de surveillance des données de l'agriculture.

L'idée est simple : si, déjà, on ne peut jamais éviter la défaillance d'un système, il vaut mieux en limiter les dégâts. Et pour limiter les dégâts, il faut être averti le plus rapidement possible... une "sagesse" que beaucoup d'agriculteurs ont dû apprendre d'une façon plutôt douloureuse. Ainsi, David Welch, Reg Smith et Chris Dodge, trois Anglais qui connaissent bien les problèmes avec lesquels l'agriculture peut être confrontée - et qui, en même temps, sont "fous" de l'informatique - ont décidé de joindre leurs savoir-faire pour apporter à l'agriculture une solution efficace à leurs risques principaux.

Pour Reg Smith et Chris Dodge, les techniciens, la nature de cette solution était claire dès le début : développer un système de surveillance et d'alarme ou, plus exactement, un équipement de surveillance automatique pour tout ce qui risque de mettre en danger la production d'un agriculteur, lié à un système d'alarme capable d'alerter le fermier à n'importe quelle heure, où qu'il se trouve.

Surveillance de la températureDavid Welch, Reg Smith et Chris Dodge, sous le nom de "General Alert", construisirent donc une unité centrale spécialisée à la surveillance des données de l'agriculture. D'abord, cet équipement de surveillance automatique fut testé en Angleterre - et les agriculteurs étaient enchantés. Puis, ce fut le tour aux professionnels de la Bretagne de faire des tests. Et maintenant, après les corrections, améliorations et l'ajout de toutes ces nouvelles idées suggérées par les expériences pratiques, General Alert lance son équipement de surveillance à Montpellier et dans ses environs. - "Pourquoi nous établissons notre base à Montpellier?" réagit David Welch à la question de l'équipe de Montpellier Presse Online. "Parce que je connais la ville depuis des années. Et je la trouve énormément sympa. Mais le Languedoc est aussi une région avec beaucoup de producteurs de melons, de pommes ou de salades qui peuvent profiter de notre équipement."

Et puis... c'est à Montpellier que vit Sarah Gardener, la jeune femme qui, une fois fait connaissance avec l'équipement de surveillance automatique développé par les trois Anglais, a décidé de s'engager pour lui. "C'est un produit formidable", explique-t-elle, "je n'ai jamais vu un système informatique si ouvert, avec tant de possibilités."

Prenons l'exemple d'un agriculteur qui, dans ses serres, cultive des plantes qui ont besoin d'une température spécifique. Il se sert donc d'un système régulateur de température - et espère que la technique ne le laisse jamais tomber. Car une défaillance de quelques minutes lui laisse peut-être la chance de sauver une partie de sa production. Mais s'il ne découvre le désastre que le lendemain, il ne peut probablement plus rien faire.

Pour éviter une telle catastrophe, il a besoin d'un équipement de surveillance de température automatique. De tels équipements de surveillance existent depuis longtemps - l'idée n'est pas nouvelle. Mais un alarme ne sert pas à grand-chose s'il se déclenche, par exemple, dans la serre tandis que l'agriculteur dort ou regarde la télé ou fait ses courses en ville - autrement dit, à un moment où il est trop loin de la serre pour entendre l'alarme.

La solution de General Alert implique donc non seulement la surveillance de la température et son enregistrement - ou, plus généralement, la surveillance des données de l'agriculture - mais aussi l'équipement d'alarme : d'un alarme qui se déclenche juste à côté de l'agriculteur. Ou directement dans sa poche... tout simplement par le biais de son téléphone portable.

Surveillance et alarmes de General AlertIl est vrai que, au moment où son téléphone sonne et sa serre "appelle à l'aide", il peut être loin - trop loin. Mais une fois le portable dans la main, ses possibilités sont multiples. Le système de chauffage branché à l'équipement de surveillance peut, par exemple, commander la température et résoudre le problème à distance. Ainsi, grâce à la réactivité de l'équipement de surveillance automatique, les chances que la production de l'agriculteur soit sauvée augmentent considérablement.

Un autre exemple du monde de l'agriculture moderne est l'incubation artificielle des œufs de poule. La couveuse se charge de la maintenance de la température nécessaire au processus de l'incubation, mais non de celle du local qui doit être constante entre 19 et 25 degrés. L'équipement de surveillance automatique développé par David Welch et Chris Dodge se charge de la surveillance de la température des deux dispositifs (il peut surveiller jusqu'à 48 dispositifs) en même temps - de celle de la couveuse qui, comme toute machine, peut tomber en panne et de celle du chauffage du local - et déclenche l'alarme dès qu'une variation de la température risque de poser problème.

Désormais, il suffit donc que l'agriculteur branche son téléphone pour qu'il puisse dormir tranquille...
Photos et texte : copyright Doris Kneller

mercredi 1 juin 2011

Les indignés de Montpellier : la révolte des jeunes Montpelliérains

La résistance pacifique a atteint Montpellier - l'occupation de la place de la Comédie

Montpellier en révolteAprès-midi dans un immeuble à Montpellier. Dans l'escalier, une jeune femme croise une dame dans la cinquantaine. L'aînée lance un "bonjour" rapide. Pas de réponse. Elle s'arrête, se retourne vers la jeune femme et demande : "Vous ne voulez pas me souhaiter un 'bon jour' ?" - La jeune dame hésite, réfléchit et, finalement, elle sourit : "Mais je ne vous connais pas." - "Et alors ?", réagit l'aînée. "Ça change quoi ?"

Mardi soir, sur la place de la Comédie. La Comédie est occupée par quelques centaines de jeunes et moins jeunes qui ont envie de vivre "autre chose" : "La politesse n'est plus à la mode - mais ce qui est pire : la gentillesse est un phénomène oublié." Toutefois, ce n'est pas seulement la politesse ou la gentillesse que cherchent ces gens qui, assis sur le sol, rêvent d'une société où tout le monde respecte tout le monde. "C'est le côté humain qui manque au système", explique une dame dans la trentaine. "Mais nous ne croyons pas que ce côté humain soit définitivement perdu."

Révolution à MontpellierCe qu'ils veulent ? "On ne veut plus lutter pour le droit de travailler - on a ras-le-bol du chômage", explique un jeune homme. "Mais on ne veut pas non plus être obligés aux travaux d'intérêt généraux. C'est comme du travail forcé. C'est comme si on était des criminels qui ont une peine à purger. Notre crime est de ne pas avoir trouvé du travail." - "Nous ne sommes pas des SDF. Nous avons fait des études et appris un métier. Pourquoi l'état nous a encouragé à faire des études si, après, on est traités comme des prisonniers ?" - "C'est comme si tu es marqué", s'en mêle un autre jeune, la voix triste, "tu es pauvre, tu dois faire ce qu'ils veulent."

"Le chômage des jeunes n'est pas la seule raison pour laquelle nous sommes ici", explique une autre dame, elle aussi dans la trentaine. "C'est l'indignation en général. On décide sur nous sans nous demander notre avis - sans même nous informer. On n'a même plus le droit de savoir ce qui se passe." - Initialement, elle est venue à la Comédie avec ses deux enfants pour soutenir la manifestation de la fonction publique. "Je suis absolument avec les gens qui protestent contre la réduction du budget. Cela nous concerne tous."

À Barcelone et à Paris, ils sont des milliers à se révolter. "Des jeunes en Angleterre, Islande, Grèce, Espagne, Tunisie et Libye ont commencé la révolution." À Montpellier, il y a entre trois et cinq cents... "jusqu'à maintenant. Le mouvement a juste commencé. Mais il ne s'inscrit pas dans le mouvement espagnol - nous sommes ici parce que nous vivons en France. Et c'est en France, où ça ne va pas."

La révolte des Montpelliérains sur la ComédieQuel est exactement le problème qui tracasse ces jeunes à Paris, Lyon ou Montpellier ? Le chômage ? - "Tous les gouvernements disent qu'ils veulent faire quelque chose. Mais il n'arrivent jamais." - Certes. Mais ce n'est pas tout. "Notre génération pense que nos parents ont fait des erreurs. Nous avons envie de les corriger pour que nos enfants puissent vivre dans un monde plus sympa. Un monde où la différence n'attire pas la haine, mais l'amitié. Nous voulons cultiver la différence."

"L'évolution de l'homme est dans la tête", déclare une jeune femme, "et pas dans les i-phones. Où est le côté humain ? Nous voulons parler et manger ensemble..."

Pour "parler et manger ensemble", ils avaient créé un camp sur l'Esplanade où jusqu'à 300 jeunes ont passé leurs journées et leurs nuits - jusqu'à mercredi matin où la police est venue pour lever le camp. Les témoins, toutefois, ne sont pas tous d'accord sur le déroulement de l'action. Les uns parlent d'une intervention "un peu brutale" contre des gens "passifs qui n'ont pas résisté", les autres ont vécu une action "dans le calme et la compréhension."

"Ils nous ont tout pris", raconte une jeune dame, "nos draps, nos tentes... Quand ils sont arrivés, nous leur avons montré des roses, pour signaler que nous ne voulons pas de violence. Mais les policiers ont arrêté ceux qui avaient les roses dans les mains. - À Paris, la police a également réagi avec violence", continue-t-elle. "Ils ont même blessé un jeune. Quand les Espagnoles ont vu la violence à Paris et à Lyon, ils ont investi les ambassades de France, par solidarité."

Une autre dame a vu l'action différemment. "Les flics étaient gentils et hypercalmes. Ils ont tout fait pour que ça se passe bien", rapporte-t-elle, "Ils ont patiemment attendu jusqu'à ce que les gens ramassent leurs affaires. Puis le noyau dur a occupé la Comédie et quelques-uns ont un peu agressé les flics. Ils ont été embarqués. Mais les flics ont gardé le sourire, tout le temps. - Ce n'est pas mon premier combat", ajoute-t-elle, "et c'est rare que j'ai vu des flics aussi corrects."

La "violence" est un mot clé qui surgit dans presque tous les discours. "Nous exigeons un gouvernement sans violence", déclare un jeune homme. "Je souhaite construire sans être obligé de me battre. Et je veux laisser à mes enfants le choix de vivre sans violence." Et une jeune dame : "Si on se respecte deux fois plus, il y a deux fois plus d'amour." - "Nous vivons", explique une autre dame, "une révolution de conscience. Notre camp a fonctionné. Il a montré que nous sommes capables de renoncer aux artifices."
Photos et texte : copyright Doris Kneller