vendredi 27 août 2010

L'Esplanade Charles de Gaulle à Montpellier : Roquelaure, Édouard André et les eaux de l'Esplanade

De l'Esplanade de la Citadelle et la Roquelaure à l'Esplanade Charles de Gaulle de Montpellier

Esplanade Charles de Gaulle à MontpellierNuit sur l'Esplanade à Montpellier. Rien ne bouge. C'est l'été, l'air est un peu plus frais que pendant la journée. Il fait beau.

Tout à coup, au sud de l'allée centrale, un bruit. On devine plutôt qu'on ne la voit une silhouette qui s'approche doucement du bassin d'eau alimenté par le système des fontaines de Montpellier. Ensuite, la silhouette se fond dans l'ombre du bassin.

Peu après, une autre silhouette s'approche du bassin. On entend une espèce de "plouf", comme un corps qui plonge dans l'eau, suivi par un autre "plouf". Puis, un petit gloussement, suivi par un éclat de rire à peine étouffé.

Le promeneur nocturne, un peu curieux ou, peut-être, rempli d'un doute, même d'un soupçon, se dirige vers le bassin. Et ce qu'il découvre le laisse consterné, voire choqué. Toutes ses idéaux sur ce qui convient, qui est de bonnes mœurs, sont compromis : il aperçoit deux corps nus qui se baignent dans le bassin.

Montpellier et son EsplanadeEt il n'est pas le seul citoyen à être consterné. Les bonnes mœurs doivent être rétablies ! Ainsi, sur l'insistance des Montpelliérains, le bassin est démoli - celui du sud et, pour faire d'une pierre deux coups, aussi celui du nord de l'Esplanade.

Deux petits monuments sont détruits... mais les bonnes mœurs sont assurées. On est en 1780. À cette époque, l'Esplanade - notre Esplanade de Charles de Gaulle - compte déjà parmi les allées les plus belles de Montpellier. Toutefois, à peine soixante ans auparavant, le terrain de l'Esplanade ressemblait plutôt à un chantier. On y avait laissé les matériaux qui restaient de la construction de la Citadelle, et même les pierres ramassées après le siège de 1622 traînaient encore sur la future Esplanade.

Ce fut le duc de Roquelaure, un des fameux lieutenants du roi en Languedoc, qui en avait assez de se terrain "sauvage" si proche du centre de Montpellier. Ainsi, en 1724, il fit nettoyer le terrain est construire une promenade - une promenade qui, en honneur de son créateur, fut baptisé la Roquelaure.

Il est vrai que ce nom témoigne de peu d'imagination. Mais il est aussi vrai qu'au moment de la construction de la future Esplanade Charles de Gaulle, les pères de Montpellier n'avaient pas beaucoup de temps pour réfléchir. Car initialement, un autre nom a été prévu : Esplanade de la Citadelle. Ce nom, bien que, peut-être, pas plus original que celui de "Roquelaure", sembla logique au moment où la grande statue de Louis XIV était destinée à trouver sa place sur la nouvelle allée. Mais, encore avant que les plans de construction de l'Esplanade puissent être réalisés, Louis XIV fut logé au Peyrou, au point le plus haut de Montpellier. Ainsi, aux yeux des Montpelliérains, le nom d'Esplanade de la Citadelle perdit son sens.

Montpellier, Esplanade Charles de GaulleSi, aujourd'hui, nous admirons les arbres magnifiques qui longent l'Esplanade Charles de Gaulle, c'est surtout le nom d'Édouard André qui nous vient à l'esprit. Ce paysagiste et botaniste qui, en 1900, transforma l'ancienne Roquelaure dans l'Esplanade où, de nos jours, ont lieu des grandes manifestations comme les Estivales et le marché de Noël, était connu partout en Europe. Mais déjà presque 200 ans auparavant, lors de la construction de la première version de l'Esplanade, les arbres qui jetaient leur ombre sur la voie évoquèrent un nom célèbre : celui d'August Broussonet, le botaniste qui avait importé à Montpellier les Mûriers à Papier ou, en appellation scientifique, Broussonetia Papyrifera.

Mais l'ancienne Roquelaure aidait aussi aux responsables de Montpellier d'améliorer un peu les "fins des mois" de la ville : en 1794, lorsque les premières fontaines versaient leur fraîcheur sur l'Esplanade, un Montpelliérain s'intéressa au surplus de l'eau qui, inutilisée, s'écoula et se perdit dans les terres situées en dessous de la Roquelaure. Et on se mit d'accord qu'il pouvait les utiliser pour arroser son jardin - contre la pas très modique somme de 50 livres par an...
Photos et texte : copyright Doris Kneller

mardi 24 août 2010

Montpellier : le trajet du tram ligne 3

Pérols à Juvignac : Celleneuve, Près d'Arènes et Lattes seront accessibles par le tram

Montpellier, la comédie et le tram"Si je me suis rendu compte des travaux en ville ?", demande l'étudiante, et elle continue : "Bien sûr. J'imagine que personne ne peut passer plus d'une seule journée à Montpellier sans remarquer le chaos." Cela fait deux semaines que la jeune Espagnole est à Montpellier, mais les problèmes causés par les "travaux sur la ligne 3" lui sont déjà familiers comme à tout Montpelliérain.

Or, les Montpelliérains essaient de rester patients et de ne pas se fâcher. "Une fois la ligne terminée", explique un Monsieur dans la quarantaine, "tout le monde sera content. Pas la peine de râler maintenant."

Mais ce que beaucoup de Montpelliérains ou visiteurs de notre ville ne savent pas, c'est ce que la fameuse ligne 3 du tram leur apportera concrètement. Où commencera-t-elle ? Où aboutira-t-elle ? Amènera-t-elle les Montpelliérains jusqu'à la plage ?

La bonne nouvelle : oui, la ligne 3 nous amènera à proximité de la mer. La mauvaise nouvelle : presque. Ainsi, les responsables de la Tam - en coopération avec l'Agglo - ont décidé de l'arrêter à l'Étang de l'Or à Pérols. Avant de se mettre au soleil, il faut alors marcher un peu...

Montpellier : le tram bientôt aux ArceauxÀ l'autre bout de la nouvelle ligne de tram, les habitants de Juvignac ne dépendront enfin plus exclusivement du bus : la ligne 3 desservira le futur quartier de Caunelle qui, d'ici 2020, disposera de 1446 logements - Juvignac et son tram pourront donc compter sur 12.000 à 13.000 nouveaux habitants. Et, Agglo oblige, il n'est pas seulement prévus que ces nouveaux habitants n'auront que trente minutes de trajet pour être au centre de Montpellier, ils profiteront aussi pleinement des règles écologiques que Montpellier et son Agglomération se sont fixées récemment et qui, pour la première fois, ont été appliquées avec la construction de la nouvelle mairie de Montpellier.

On peut alors imaginer qu'après la réalisation du quartier de Caunelle, la ligne 3 sera déjà bien rempli quand il arrivera au Mosson, où il croisera la ligne 1, les "Hirondelles", le tram le plus ancien de Montpellier. Ensuite, la ligne 3 suivra l'avenue de Lodève jusqu'à Celleneuve pour, avant de reprendre son trajet direct vers Montpellier, tourner à gauche pour desservir le quartier de la rue de Pilory et atterrir à l'Hôtel de Département. D'ici, elle continuera vers la rue Alco pour rendre la vie plus facile aux gens qui habitent les quartiers de la Pergola et du petit Bard.

Travaux à Montpellier : le tramEt de nouveau, on reviendra sur la route de Lodève, passera aux Arceaux, au Plan de Cabane et arrivera au cours Gambetta pour, enfin rejoindre la ligne "fleurie" et, à la gare, de nouveau la ligne 1 du tram.

Mais cela ne sera évidemment pas tout. À la suite, on pourra enfin joindre les Près d'Arènes par tram. Plus tard, la nouvelle ligne nous amènera au quartier de la nouvelle mairie, Port Marianne, Pablo Picasso, et, par le pont Trinquat, on arrive à l'autre côté du Lez.

Lattes sera le prochain village à être desservi - Lattes centre, carrément. Mais déjà avant Lattes, le tram se divisera en deux branches - l'autre, celle qui ne se dirige pas vers Lattes, va au Parc des Expositions - fini le long trajet en bus -, à Pérols et, enfin, presque à la mer...
Photos et texte : copyright Doris Kneller

jeudi 19 août 2010

Montpellier et tram ligne 3 : les Montpelliérains ont-ils peur de la rentrée ?

La construction du tram ligne 3 avance à Montpellier - avec elle, les embouteillages...

Traffic à Montpellier"Se déplacer en bus est devenu si compliqué qu'on est déjà fatigué avant le travail", soupire la dame âgée d'environ quarante ans, après avoir attendu son bus pendant une cinquantaine de minutes. Maintenant, elle est debout entre beaucoup d'autres utilisateurs du Tam, pressés l'un contre l'autre. Il fait chaud dans le bus, et il est coincé dans un embouteillage.

Cette scène avait lieu début juin. Pendant l'été, l'image des rues autour de la gare de Montpellier avait changé : avec un grand nombre de Montpelliérains partis en vacances, le trafic est devenu moins lourd, et les bouchons sont devenus de plus en plus rares. "Mais ils n'ont jamais entièrement disparus", constate un Monsieur d'une trentaine d'années qui, comme il explique, n'a pas le temps de partir en vacances. "Une fois", raconte-t-il, ", fin juillet, j'avais à faire près de la gare, et ma voiture était garée dans une des rues qui, depuis la construction de la ligne 3 du tram, sont envahis par les bus. Quand je voulais repartir, il y avait six bus qui bloquaient la rue. J'ai dû attendre quatre phases de feu rouge avant que je puisse quitter mon parking."

Mais en général, les Montpelliérains restés chez eux ne se plaignent pas beaucoup du trafic pendant les mois d'été. Or, septembre approche et, avec lui, plus de trafic et encore plus de chaos.

Bus et tram à Montpellier"À partir de septembre", déclare une dame d'une vingtaine d'années, "je circulerai exclusivement en vélo. Je pense que ça sera la seule possibilité de faire face à la situation des rues à Montpellier. Et en plus", elle rit, "c'est bien pour la santé."

Un homme dans la trentaine préfère une autre solution : "Je vais à pied", dit-il, "c'est moins cher et je n'ai pas de soucis avec les bouchons."

Cependant, pas tout le monde voit des solutions si efficaces. "Cet hiver sera le pire que j'aurai jamais vécu à Montpellier", craint une autre dame, âgée d'une quarantaine d'années. "Cela va faire dix ans, maintenant, que je suis ici, mais là, ça sera du jamais vu." Qu'est-ce qu'elle craint ? "Ils ont déjà annoncé qu'il y aura plein de changements, des rues qui seront fermées ou d'autres qui auront changé de direction. Comme la Gambetta, par exemple. Les gens reviendront des vacances et ils découvriront qu'ils ne connaissent plus leur ville. Vous verrez, on aura le chaos total."

Un Monsieur d'à peu près du même âge n'est pas du même avis. "Les gens s'adapteront", dit-il. "Il est vrai qu'il y a des rues bloquées, mais tout est resté logique. Bientôt, tout le monde aura pris l'habitude. Et nous seront largement récompensés, le jour où nous aurons la troisième ligne du tram."

Une dame un peu plus jeune partage son opinion. "Les gens râlent toujours. Des embouteillages, vous les trouvez dans toutes les villes. Montpellier n'est pas une exception, tout simplement."

Une autre dame, également dans la trentaine, se fâche contre les gens qui pensent que "la situation ne serait pas si grave. Ce sont ceux", explique-t-elle, "qui n'habitent ni travaillent en ville et qui n'ont pas besoin de vivre ces embouteillages tous les jours. Si je suis en retard au travail, mon chef ne me demande pas, comment est la situation à Montpellier : il m'engueule, voilà tout. Et je risque de perdre mon poste, parce que c'est toujours moi la responsable. Et personne ne demande si c'est juste ou non. Personne ne ferait la grève pour moi."

Les grèves sont un sujet qui revient souvent. C'est à cause d'eux que pas mal de Montpelliérains sont déçus par la Tam. "À quoi bon construire une autre ligne du tram ?", demande un Monsieur d'une cinquantaine d'années, et son rire sonne amère. "Je ne veux pas dire qu'ils sont tout le temps en grève, mais on ne sait jamais quand ça les prend. Parfois, ils déclarent la grève juste le jour où on a le plus besoin d'eux. La Tam est devenue une société sur laquelle on ne peut plus compter. - Et, si vous voulez parler de septembre, ça sera encore pire."

Une dame un peu plus jeune est du même avis. "Si vous avez besoin d'aller quelque part, prenez la voiture. Parce que vous risquez d'attendre le tram et il ne vient pas à cause d'une grève ou de nouveaux travaux. Ils nous 'informent', c'est correct, ou ce qu'ils appellent 'informer' - mais personne ne peut surveiller les journaux tout le temps juste de peur de rater l'annonce d'une grève ou d'une nouvelle tranche des travaux sur la ligne 3."

Traffic en septembre à Montpellier"Si vous voulez savoir", déclare une autre dame, d'une soixantaine d'années, "les chauffeurs des bus profitent de la situation. S'ils n'ont pas envie de travailler, ils affichent "bus hors service", et ils se réjouissent du désespoir des gens. Parce que personne ne peut prouver qu'il n'y a pas un problème dû au travaux. Ils se sentent en pouvoir, ils peuvent faire ce qu'ils veulent. Les gens qui ont besoin des bus dépendent de leur bonne volonté."

"Si j'ai peur de la rentrée, concernant la situation du trafic à Montpellier ?", résume un Monsieur d'une trentaine d'années. "Je ne parlerais pas de peur, c'est exagéré, mais ce ne sera pas facile. Et on aura plus d'accidents : les gens seront de plus en plus nerveux et ils feront moins attention. Et concernant les bus", continue-t-il, "ma femme a toujours pris le bus pour aller travailler. Mais elle a déjà décidé de prendre la voiture à partir de la rentrée. Elle est professeur, et elle a besoin d'arriver à l'heure. Ce qui", ajoute-t-il, "n'est plus garanti à Montpellier, même avec la voiture."
Photos et texte : copyright Doris Kneller

dimanche 15 août 2010

Pavillon populaire à Montpellier : Un rêve américain

Exposition de photos à Montpellier dans le cadre du jumelage avec Louisville

Pavillon populaire à MontpellierQuand la ville de Montpellier décide de fêter l'année des États Unis - 55 ans de jumelage avec Louisville oblige - elle veille à ce que tous, ou presque, les aspects de ce pays (ou plutôt continent) soient évoqués. Ainsi, tandis que la Comédie des livres témoignait des différents genres et mouvements littéraires de l'Amérique, le "Cinéma sous les étoiles" rappelle l'esprit hollywoodien. La nouvelle exposition au Pavillon populaire sur l'Esplanade Charles de Gaulle explore encore un autre côté de l'art américain : le monde des photographes qui voient les États Unis "autrement". La plupart de ces artistes refusent de fixer leur regard sur le fameux rêve américain, mais ils visent les humains, l'expression de ce qu'ils sentent et de ce qu'ils vivent, aujourd'hui, dans ce pays dont on dit que tout y serait possible.

Lorsque le visiteur entre dans l'exposition, il regarde les premières images et... ne comprend rien. Il est confronté avec une série de photos qui montrent des gens qui ont l'air de le fixer. Quelques-uns l'envisagent avec une expression stupéfaite, d'autres avec horreur, encore d'autres ont juste un regard vide, comme si l'image devant leurs yeux n'existait pas, ne pouvait pas exister. Il y en a même qui pleurent - mais très peu.

Pourquoi, se demande le visiteur, ils nous regardent "comme ça" ? Ou, plutôt, pourquoi ils ont tous des yeux qui semblent remplis d'images insolites, jamais vues ?

Un rêve américain à MontpellierLes critiques d'art ont beaucoup discuté de l'utilité des légendes des tableaux. Les uns disent qu'une explication de l'artiste serait indispensable - sinon, le public ne pourrait jamais comprendre les pensées de l'artiste et, par conséquent, ne pas estimer correctement la valeur du tableau. Les autres sont de l'avis que, tout au contraire, l'ignorance de ce que l'artiste pensait au moment où il a créé le tableau rend la liberté au public. Chacun, avancent-ils, devrait avoir le droit d'interpréter un tableau selon ses sentiments, ses goûts, son caractère et l'humeur du moment dans lequel il s'absorbe dans la considération de l'oeuvre.

On peut en penser ce qu'on veut, mais dans le cas des photos de Frédéric Sautereau, une explication est indispensable. Le visiteur, intrigué, liserait donc les commentaires affichés à côté de la série. Et là, il comprend. Et bien qu'il ait déjà visualisé toutes les photos, avant de lire les commentaires, il recommence. Parce que ce qu'il aura lu change tout. Ce n'est pas lui, le visiteur, qui est visé par les yeux des personnages dans les photos, ni Frédéric Sautereau, le photographe. Ce qu'ils voient a une date : le 11 septembre 2001. Les gens observent la chute des tours New-Yorkaises.

Les exposition aux Pavillon populaire à MontpellierC'est à ce moment où on aurait envie d'avoir le photographe à ses côtés, de lui poser des questions : quel est l'esprit d'un artiste capable d'ôter ses yeux - et l'objectif de son appareil photo - de cet événement stupéfiant pour se tourner vers les spectateurs ? Que ces gens ont-ils sentis lorsqu'ils se voyaient visés par un photographe ? Que sentiraient-ils si, aujourd'hui, ils entraient dans le Pavillon populaire à Montpellier et voyaient leurs photos exposées comme oeuvres d'art, avec leur image prise à un moment où ils étaient exposés à un choc, "nus", stupéfaits, sans défense psychologique ?

Il n'y a pas de doute, cette série contient des oeuvres d'art. Mais était-ce "juste" de s'approprier des visages des gens livrés à la peur d'un moment du "jamais vu" et de les exposer aux regards de ceux qui entrent dans une exposition juste promettant "des photos" d'un pays lointains ?

Après ces premières photos de l'exposition, les autres risquent de perdre un peu de leur éclat - ce qu'elles ne méritent certainement pas.

Ainsi, la série de Jean-Robert Dantou, les "Paysages de campagne", montre un Amérique que nous croyions déjà perdu. Christopher Morris, avec "My América", par contre, replonge le visiteur dans le monde rouvert par Frédéric Sauterau : il parle du pouvoir et de ce sentiment de "racines" qui a aveuglé - et aveugle toujours - les habitants de beaucoup de pays, des gens qui confondent des frontières artificielles, fixées par le jeu de l'histoire et de la politique, avec l'humain. Pour Jean-Robert Dantou, ce patriotisme dangereux est ancré dans l'Amérique de Bush - le public, en regardant ses oeuvres, pense peut-être plus loin...

La série de Stephan Vanfleteren et Robert Huber nommé "Elvis & Presley" ramène le visiteur sur un sol plus réjouissant. Les deux photographes se sont acharnés sur les innombrables professionnels et amateurs qui imitent le look et la musique du "roi des rois" de l'Amérique, Elvis Presley.

Mais le fameux "rêve américain" ne manque pas non plus dans l'exposition. Marc Cellier, avec son "Mon Oncle d'Amérique", un objet "filmique et photographique" a su créer l'ambiance familiale que nous connaissons des séries télévisées, cette amitié inébranlable entre parents et enfant, entre enfant et animal, que rien ne peut toucher... Un Amérique "beau" et "sain", comme il plait à ceux qui parlent de leurs "racines".

À suivre
Photos et texte : copyright Doris Kneller

mercredi 11 août 2010

Montpellier en fête : Estivales, Festival Radio France, la plage et l'ambiance sur la Comédie

Micro-trottoir : Les fêtes à Montpellier - les plus beaux côtés de l'été

Fête à la Comédie, Montpellier"Montpellier en été - quel est son côté le plus beau ?" La dame âgée d'une trentaine d'années sourit. "Question intéressante, en effet." Elle réfléchit pour un moment pour, ensuite, poursuivre : "Pour moi, c'est l'ambiance générale de fête. Quand on rentre le soir, à n'importe quel jour de la semaine, à n'importe quelle heure, il y a toujours une ambiance de fête en ville. Surtout sur la place de la Comédie."

"Avez-vous visité la Comédie, un soir en été ?" La dame d'à peu près quarante ans a l'air enthousiaste. "Des spectacles partout, et ils sont fabuleux. Les manger de feu, les acrobates, les musiciens, les break-dancers, et je ne sais pas quoi encore. C'est cela le côté le plus joli de Montpellier en été."

Un jeune homme donne raison à la première dame. "En été, avec les copains, on fait la fête. Partout. Mais le plus souvent sur les terrasses des cafés. Ou à la plage."

"La plage, bien sûr", est aussi l'avis d'une dame d'environ cinquante ans. La plage fait-elle partie de Montpellier ? - "Évidemment. Montpellier ne serait pas Montpellier, s'il n'y avait pas les plages à côté."

Les plages de Carnot, Palavas, la Grande Motte... mais la ville de Montpellier elle-même ? Quels sont ses atouts en été ?" - Et de nouveau : "Montpellier en été, c'est la fête permanente." Cette fois-ci, c'est un Monsieur d'une cinquantaine d'années qui donne son avis. Mais pour lui, faire la fête est-ce la même chose que pour un jeune étudiant ?

Défilé des pompiers, Montpellier"Je ne sais pas, comment les étudiants font la fête. Très bruyamment, je constate dans mon voisinage. Pour moi, faire la fête, c'est différent. Mais il ne faut pas non plus confondre l'ambiance festive générale, dans les rues, et la fête personnelle. J'entends par fête être entre amis, dans un restaurant ou chez soi, avoir quelques discussions intéressantes, échanger." - N'est-ce pas un genre de fête qu'on peut faire en hiver ainsi qu'en été ? Que l'été a-t-il donc de particulier ? - "En été", répond le Monsieur spontanément, "on peut se mettre sur la terrasse..."

"La plus belle idée pour faire la fête, à Montpellier, en été ? C'est simple." La jeune femme éclate de rire. "Je vous donne la recette. Vous prenez un pique-nique, quelques copines et copains, vous amenez le tout devant la médiathèque Émile Zola, le soir, et vous attendez que le film commence." - Elle parle du festival du "Cinéma sous les étoiles". - "Si vous choisissez les bonnes personnes et un bon film, vous passez une excellente soirée."

"Le plus beau côté de Montpellier en été ? - Ses concerts", explique une dame d'une quarantaine d'années. "Un concert le matin, un autre l'après-midi et, pour combler le tout, un troisième le soir. C'est ça l'été à Montpellier." - Vous parlez du Festival Radio France ? - "Oui, mais il y a aussi d'autres concerts à Montpellier, par exemple derrière l'église Saint Anne."

Peyrou, Montpellier, en été"Les soirées estivales sur l'Esplanade - j'aime beaucoup les vendredis soirs de l'été. Chaque semaine, ils programment un autre style musical. La semaine derrière, c'était la musique espagnole. J'y suis allée avec deux copines, on a pris notre pique-nique, on s'est assise dans l'herbe, et on a écouté la musique. Plus romantique n'est pas possible."

"Pour moi, l'été commence le 14 juillet", dit un Monsieur lui aussi d'une quarantaine d'années. "Avec ses défilés - j'aime bien le défilé des pompiers - la musique, la danse, les feux d'artifice... Surtout les feux d'artifice signalent que l'été a commencé.

"Je ne sais pas", répond une autre dame, d'à peu près le même âge, "c'est rare que je vienne en ville, surtout le soir. Mais je crois qu'il y a beaucoup de gens sur les terrasses et dans les rues. Personnellement, je préfère rester chez moi, avec mes petits-enfants. C'est cela le plus beau de l'été : que mes petits enfants passent leurs vacances chez moi."

"Montpellier en été ? C'est la vie. Le soir, les gens sortent de leurs maisons où ils se sont réfugiés de la chaleur, et ils envahissent les rues de Montpellier. Le plus beau côté de Montpellier, en été, c'est ses habitants. Les gens ne sont plus seuls chez eux, ils peuvent sortir et trouver de nouveaux amis. C'est cela Montpellier en été : se faire de nouveaux camarades."
Photos et texte : copyright Doris Kneller

jeudi 5 août 2010

Vacances à Montpellier : été ou hiver ?

Micro-trottoir : en quelle saison, été ou hiver, faut il faire des vacances à Montpellier ?


Montpellier, une nuit en été"Quand faut-il faire des vacances à Montpellier ?" répète la dame d'une quarantaine d'années assise devant un café sur une des terrasses de la Place de la Comédie. Elle parle très bien français, mais elle a un accent anglais. "Maintenant, bien sûr", répond-elle sans hésiter. "C'est maintenant que le ciel est bleu et le soleil brille."

Un Monsieur d'à peu près le même âge, installé à une table à côté, se mêle de la conversation : "Mais chez nous, le ciel est bleu aussi en hiver." Il se présente comme Montpelliérain qui aurait "presque toujours vécu à Montpellier." - "Non, Madame," reprend-il, "à Montpellier, il faut venir en hiver. En dehors de la saison. C'est en hiver que vous pouvez faire connaissance avec notre ville. Maintenant, la plupart des véritables Montpelliérains sont partis."

Un jeune homme qui se promène dans la rue de la Loge est d'accord avec lui. "En ce moment, les rues de Montpellier sont pleines de touristes. Il est vrai qu'il y a des festivals et des fêtes. Les Estivales sur l'Esplanade, par exemple, sont pas mal. Mais on peut y aller une fois ou deux, après on en a marre - c'est toujours la même chose et trop de monde. Quant aux festivals - le meilleur festival, le Festival Radio France, est passé. Ce qui reste maintenant est le "Cinéma sous les Étoiles", mais il n'y a que des films américains cette année-ci."

Montpellier en étéEt encore un Monsieur, dans la cinquantaine, vote pour des vacances à Montpellier plutôt en hiver. "En hiver", souligne-t-il, "Montpellier est une ville vraiment vivante. Il y a tous les jours des manifestations culturelles, des conférences, des discussions, des concerts à la Comédie et au Corum, des opéras. 'Agora des savoirs' va reprendre avec une nouvelle série de sujets scientifiques et plein d'autres choses. Et les jeunes ne peuvent pas se plaindre non plus : des fêtes partout, des bars fréquentés par les jeunes, des discos... Je le sais de mon fils. S'il pouvait, il sortirait tous les jours."

Les fêtes et festivals à Montpellier en été, sont-ils vraiment si peu attractifs par rapport au programme culturel de l'hiver ? - "Mais non", contredit une dame d'une quarantaine d'années qui, selon son explication, reçoit beaucoup de visites de sa famille au nord de la France et est donc très sensible aux manifestations d'été : "Il faut que je trouve des événements pour que les jeunes puissent s'amuser. Sinon, ils restent à la maison et sont de mauvaise humeur. Mais pas de souci", ajoute-t-elle, "ils trouvent toujours quelque chose à faire."

"Personnellement", déclare une autre Montpelliéraine, d'environ dix ans la cadette de la dernière, "j'adore l'été à Montpellier. Si je veux faire des vacances, je me débrouille pour pouvoir partir en juin ou septembre. En juillet, je ne rate pas une seule journée des concerts libres du Festival Radio France. Parfois je profite aussi des films sur un sujet musical, les après-midi. Et j'assiste aux Rencontres de Pétrarque - j'aime la philosophie. Et", elle sourit, "j'aime aller à la mer."

La mer près de Montpellier : PalavasLes Rencontres de Pétrarque sont aussi la raison pour laquelle un Monsieur dans la soixantaine vient à Montpellier chaque juillet. "J'ai vécu à Montpellier pendant plusieurs années", raconte-t-il, "mais j'ai dû retourner à Paris, pour des raisons professionnelles. Ce qui ne m'empêche pas de revenir chaque été, au moment des Rencontres de Pétrarque. Je reste toujours quatre semaines, je profite des concerts et je fréquente les manifestations cafés thèmes. Par exemple le café philo à la brasserie le Dôme. Les gens pensent que tout s'arrête pendant l'été, mais ce n'est pas vrai. Beaucoup de rencontres hebdomadaires continuent en été. Toutefois, il n'y a pas de Rencontres de Pétrarque, en hiver, par contre. Je préfère alors l'été."

Une jeune dame ne souhaite pas se décider. "Montpellier en été ou en hiver ? Je dois me décider, alors ?", rigole-t-elle. "Quelle horreur. Montpellier est formidable pendant toutes les saisons. Et si vous me le demandez, les touristes peuvent venir quand ils veulent. Peut-être pas tous en même temps. Oui, il serait mieux qu'ils se décident d'étaler leurs vacances sur l'année. Comme ça, on ne se sentirait pas envahis, comme maintenant, et on serait plus patient avec eux."

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Photos et texte : copyright Doris Kneller