mardi 6 mars 2012

Montpellier Sports - la tête et la jambe

Enfants ou adultes : être sportif à Montpellier

Montpellier sportifOn peut dire ce qu'on veut sur les bienfaits ou les dangers du sport. Toujours est-il que le sport est une occupation qui fait plaisir - et qui est à la portée de tout le monde. C'est au moins ce que proclame la ville de Montpellier qui, pour toutes les vacances scolaires en 2012, lance un programme de sport costaud... costaud et gratuit pour tout le monde.

Les Montpelliérains jeunes et moins jeunes peuvent exercer tout genre de sport - du tennis au taekwondo, le tir à l'arc, le judo, le football - masculin et féminin - la boxe, l'escalade, le baseball, le basket,... Seule condition de la gratuité qui concerne toutes les offres sportives sauf l'équitation et la pêche : le participant doit vivre à Montpellier et être en possession de la carte "Montpellier Sports" qui coûte cinq euros. On peut se la procurer au Service municipal des sports et à certaines Maisons pour tous.

Montpellier Presse Online a voulu savoir, si les Montpelliérains sont au courant de cette mesure de la ville et, surtout, ce qu'ils en pensent. La mère d'un garçon de neuf ans n'en est évidemment pas informée : "Oui", explique-t-elle, "il a envie de faire du sport. Mais il veut autre chose tous les jours. Un jour il veut jouer au foot, puis c'est le judo... J'ai trois enfants, je ne peux pas payer pour tout ça." Montpellier Presse Online lui parle donc des mesures prises par la ville de Montpellier. "Je ne sais pas", répond-elle, "je n'ai pas le temps de m'en occuper."

Vélo ç MontpellierUne autre mère - elle a une fille de douze et un garçon de once ans - est plus ouverte aux possibilités proposées à ses enfants. "Les profs en ont parlé à l'école. Je trouve ça formidable. Bien sûr, tous les deux vont participer. Ça les occupe et c'est bien pour la santé."

Toutefois, pas toutes les offres rencontrent l'enthousiasme des enfants - la plupart des jeunes rêvent des sports qui se donnent la réputation d'être des sports "extrêmes". Ils préfèrent les sports de combats aux sports classiques au ballon, et la gymnastique est souvent considérée comme quelque chose "pour les vieux". "C'est pas intéressant", proclame un garçon de douze ans quand on lui parle de la gymnastique, "ça sert à rien." Et interrogé sur son sport préféré, il répond spontanément : "Aïkido - et le Breakdance."

Mais la trouvaille sans doute la plus intéressante - au moins aux yeux des parents mais aussi pour beaucoup d'enfants - est le système des stages "la tête et la jambe". L'idée : éduquer l'esprit et le corps en même temps. Ainsi, les diverses associations avec qui la ville a décidé de travailler proposent aux amateurs des langues d'exercer l'anglais et la "Tap Dance" en même temps. Ou de jouer au foot américain et d'apprendre le jargon sportif en anglais. Ceux qui, comme le jeune homme interrogé par Montpellier Presse Online, aiment l'Aïkido, peuvent parallèlement plonger dans la culture japonaise : la calligraphie, l'histoire, les légendes... Une autre possibilité de passer une partie de ses vacances consiste dans des jeux sportifs qui ont le but d'apprendre l'orientation. La sécurité routière est liée à la pratique du Triathlon, et ceux qui ont envie de s'initier aux beaux arts peuvent en même temps jouer au volley...

"À première vue, l'idée me semble très bien", déclare un Monsieur dans la soixantaine dont les trois petits-fils sont des sportifs acharnés. "Donner aux enfants une éducation sportive et, en même temps, une culture générale est une bonne initiative. Mais apprendre l'anglais et jouer au foot n'est peut-être pas si utile. Mes petits-enfants aiment jouer au foot, mais quand ils jouent, ils n'ont rien à faire avec l'anglais. En plus, les enfants de certains quartiers - comme par exemple la Mosson, mais aussi bien d'autres - feraient mieux apprendre le français avant d'attaquer l'anglais."

Montpellier et le sport"Le foot et l'anglais ?", répète une dame dans la quarantaine, mère d'un garçon et d'une fille de 10 et 14 ans qui aiment bien le sport. "Oui, je trouve ça bien. Ça leur donne peut-être un peu de motivation pour l'anglais."

Un Monsieur d'à peu près le même âge - père d'un garçon "très sportif" - est principalement d'accord, mais il trouve que les mesures de la ville de Montpellier ne sont pas suffisantes. "Pour les motiver, il faut plus. Pourquoi pas inviter des clubs anglais pour que les enfants puissent exercer leur anglais avec des copains, au lieu de juste apprendre quelques vocables sportifs ?"

Et une dame dans la cinquantaine, grand-mère d'une fille de cinq ans, commente : "Tant qu'ils ne font pas de bêtises, tout est utile. Qu'ils fassent du sport ou apprennent l'anglais... Le principal est qu'on leur donne un but dans la vie." Et sa fille, mère de la petite, ajoute : "C'est ce que je souhaite pour ma fille : un but dans la vie, une perspective. Quelque chose qui lui donne un avenir."
Photos et texte : copyright Doris Kneller

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