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dimanche 11 mars 2018
11ème Journées de Cinéma Suisse
Les Journées de Cinéma Suisse arrivent,
les Journées de Cinéma Suisse se terminent. Comme chaque année. Et, comme
chaque année, beaucoup trop rapidement. Comme toujours, elles sont préparées et
présentées par Christine Bolliger, avec savoir-faire, sensibilité - sensibilité
culturelle, surtout, car qui pourrait mieux faire la liaison entre deux
cultures qui, géographiquement, se sont si proches et, dans l’esprit, si loin ?
- et beaucoup d’amour. Et c’est cet amour que ressent le spectateur lorsqu’il
regarde le choix de films qui lui est présenté.
jeudi 16 février 2017
10ème Journées de Cinéma Suisse
Christine Bolliger : Un week-end de films à Montpellier
« Savez-vous
qui est Jean-Luc Godard ? » Le couple d’une cinquantaine d’années se
regarde comme si on lui jouait un tour. « Vous êtes la caméra invisible ou
quoi ? » le monsieur essaie-t-il de blaguer. Et la dame : « Avez-vous
déjà vu un cinéma de l’intérieur pour poser une question aussi bête ? »
Bien
sûr qu’ils connaissent Jean-Luc Godard, comme chacun qui aime le cinéma. Mais
quand on leur demande sa nationalité, les gens de Montpellier sont déjà
beaucoup moins sûrs d’eux.
« Français »,
déclare le monsieur, persuadé. Sa femme, par contre, hésite. « Je ne crois pas.
Québec ? »
Les
idées vont de français, passent par belge, canadien, vont jusqu’à américain…
Juste une vingtaine pour cent des personnes interrogées par Les Gens de Montpellier savent qu’il était d’origine suisse.
Malgré
tout, le cinéma suisse souffre de la même méconnaissance que son fils le plus
réputé : peu de gens sont informés de son existence : de ses formes,
ses contenus, ses sujets.
Malgré
tout, parce qu’il y a des grands noms comme Alain Tanner ou Claude Goretta,
icônes de la fin du dernier siècle. Malgré tout, parce que le cinéma suisse a reçu
de nombreux prix à Berlin ou Vénice, et parce qu’il est bien connu parmi les
distributeurs des Oscars et Césars. Malgré tout, parce que, avec ses trois
langues principales, il fait partie des cinémas les plus riches et diversifiés du
monde.
Et
malgré tout, à Montpellier, parce que, depuis dix ans, Christine Bolliger et
son équipe présentent, chaque février, les « Journées de Cinéma Suisse ».
Et une chose est sûre : après avoir assisté à un de ces longs week-ends, aucun
cinéphile n’oublie plus la richesse, diversité et, en même temps, ce style
clair et honnête du cinéma made chez
nos voisins.
Toutefois,
on pourrait presque dire que Christine Bolliger et les autres responsables du
choix des films « trichent » un petit peu. Car le Cinéma Suisse est
certainement de grande qualité. Mais y a-t-il au monde un cinéma qui ne
consiste que de films excellents ? Quel pays ne dispose pas de quelques films « ratés » ?
Christine
Bolliger et les « Journées de Cinéma Suisse » nous donnent l’impression
que, dans la patrie des films choisis, tous les films sont fantastiques :
les long-métrages profonds et/ou amusants, les documentaires bien recherchés,
tous bien filmés, les dialogués de qualité…
Autrement
dit, le choix des films présentés aux « Journées de Cinéma Suisse » à
Montpellier ont toujours été fait par de vrais cinéphiles qui savent ce qui est
important. « Dans toutes ces années, je n’ai jamais vu un film qui ne m’aurait
pas plu », rapporte une Montpelliéraine dans la quarantaine, fidèle au
festival depuis six ans. « Entre-temps », continue-t-elle, je ne
regarde même plus le programme. J’y vais aveuglement, me laisse surprendre. Et
je ne l’ai jamais regretté. »
Cette
année, où, ce week-end, ce dérouleront les 10ème Journées du Cinéma
Suisse, la dame ne sera pas non plus déçue par la programmation. Entre « La
Vanité de Lionel Baier », un film tragi-comique sur des personnes qui se
rencontrent par leur envie de mettre fin à leurs jours, le « Grand Été »
de 2015, en Suisse presque déjà un classique, « L’amère patrie »
réalisé par un collectif de jeunes auteurs qui prouvent que, même dans le
cinéma, on peut encore rénover sans négliger les anciennes valeurs, la séance des
courts-métrages devenue partie classique du Festival et le dernier documentaire
de Stéphane Goël traitant la question éternelle de la vie après la mort - on n’a
qu’à choisir. Et le choix, ceci est certain, n’est pas facile.
En
quoi cette 10ème édition se distingue-t-elle des autres années de
festival à Montpellier ? - L’équipe, sans doute, est maintenant plus sûre
d’elle. Ses membres savent que, bien qu’il y ait encore des gens prétendant ne
pas avoir entendu parler d’un cinéma suisse, ils ont attribué, au cours des
années, à le faire connaître et apprécier par le grand public montpelliérain.
La programmation, en trois langues, mais toujours sous-titrée français, a la
même qualité que les autres années… comment améliorer ce qui est déjà au top ?
Les invités, acteurs et réalisateurs, qui assistent aux films pour, ensuite,
affronter le public, sont nombreux et intéressants, comme chaque année…
Bref,
pour ceux qui aiment le film, ce long week-end sera de nouveau un régal. Pour le bonheur des plus
amoureux du cinéma, il durera jusqu’à lundi soir.
Rendez-vous à la Salle Rabelais à partir de vendredi soir.
Photos et texte : copyright Doris Kneller
jeudi 26 février 2015
Christine Bolliger-Erard, Montpellier et le cinéma suisse
Les 8èmes Journées de Cinéma Suisse et Christine Bolliger-Erard, "l'âme" du festival
Qui connaît le cinéma suisse ou, mieux, qui connaît les Journées de
Cinéma Suisse à Montpellier ? L’équipe de Montpellier
Presse Online a posé la question aux Montpelliérains - et a été étonnée d’entendre certaines réponses.
« Le cinéma suisse », répond par exemple une dame dans la
quarantaine qui avoue de « bien aimer des films », mais de ne pas
être « cinéphile », « je ne savais même pas qu’il y a un cinéma
proprement suisse. » Elle réfléchit. « Il y a certainement un cinéma
français, italien, allemand, les langues de la Suisse. Et je pense qu’il y a
des personnes en Suisse qui tournent des films. Mais peut-on parler d’un cinéma
suisse ? »
« Oui, j’ai déjà vu des films suisses », répond un homme d’une
vingtaine d’années. « Bien sûr, chaque pays européen a sa culture cinéma.
Mais », avoue-t-il, « je ne connais pas spécialement le cinéma
suisse. » - A-t-il déjà entendu parler des Journées de Cinéma Suisse à
Montpellier ? - « Non, malheureusement pas. Mais ça pourrait m’intéresser.
Pourriez-vous m’en dire un peu plus ? »
Une dame d’une dizaine d’années plus jeune que la première, par contre, s’y
connaît mieux. « Le cinéma suisse ? Oui, je connais, enfin »,
ajoute-t-elle modestement, « un peu. » Ensuite, elle lance quelques noms :
« Lazar Wechsler, un des ‘pères’ du cinéma suisse. Ce qui est intéressant :
Wechsler n’était pas suisse, mais autrichien. Mais il a vécu et travaillé en
Suisse. Ou Richard Schweizer qui a commencé comme critique et fini par écrire
des scénarios. Il a même eu un Oscar. Le cinéma suisse a toutes ses chances, car il est très subventionné par l'état - au contraire du cinéma français », ajoute-t-elle avec une grimace.
Il est évident que la dame est aussi au courant des Journées de Cinéma
Suisse à Montpellier. « Je suis absolument cinéphile »,
déclare-t-elle avec un sourire, « je n’aime pas seulement le cinéma
suisse, mais toute sorte de films. Mais ce festival est fantastique, j’y assiste chaque année, depuis huit
ans. Et j’essaie de ne pas rater un seul film. »
Depuis huit ans - le nombre d’années que le festival existe. Ainsi, les
8èmes Journées de Cinéma Suisse à Montpellier ont juste eu lieu, comme toujours
avec une programmation qui témoigne de la qualité du cinéma chez nos voisins -
ou du goût et des connaissances en la matière de ceux qui organisent le
festival.
Derrière ce petit bijou parmi les festivals à Montpellier se cache une
association, la « C’est-rare-film », un club de cinéphiles qui ne
regardent pas seulement les films, mais qui font aussi en sort de faire activement
connaître tout ce qui est excellent et peu connu. Pendant toute l’année, ils
organisent des ateliers de découverte pour aider les amateurs de mieux
comprendre le « langage du cinéma ». Ils présentent des films généralement
du genre art et essai qui, à première vue, sont parfois durs à comprendre pour
le grand public, mais qui, après l’atelier, deviennent des perles rares aux
yeux des stagiaires. Parallèlement, ils travaillent aussi avec des jeunes et
des enfants pour les aider à distinguer entre un film de manipulation et un
film de qualité.
Mais « l’âme » du festival est Christine Bolliger-Erard, historienne
du cinéma, une femme petite, svelte, jolie qui, en temps normal, se distingue
par sa gentillesse et sa discrétion. Quand, par contre, il est question d’organiser
les Journées de Cinéma Suisse à Montpellier, de choisir les films, de s’occuper
de l’organisation, de la recherche des salles, des négociations avec les
studios et, surtout, de la présentation des films et des interviews avec les
invités - des metteurs en scène, producteurs, acteurs, scénaristes ou auteurs -
la petite femme devient grande. Non seulement qu’elle prouve à chaque moment
ses connaissances en la matière, mais aussi son enthousiasme. Elle aime les films qu’elle
choisit, et cet amour doublé de son savoir-faire en tout ce qui concerne le
cinéma expliquent la qualité du festival.
Un jour, Christine Bolliger-Erard, comme elle raconte, a décidé d’écrire un
grand scénario d’un grand film. En attendant, elle a fait ses expériences grâce
à une multitude de métiers différents - comme pratiquement tous ceux qui sont
connus dans le monde du film, un métier qui, avant tout, réclame la
connaissance de la vie - parmi lesquels on trouve le travail pour un institut
de sondages d’opinion, traductrice, formatrice dans le domaine du cinéma et de
l’audiovisuel, responsable du service aux réfugiés, épouse et mère de deux
enfants. Depuis qu’elle est arrivée à Montpellier il y a onze ans, elle fait
partie de l’équipe du Festival Chrétien du Cinéma, est membre de plusieurs jurys
de festivals de film, anime des ateliers et, bien sûr, écrit des scénarios.
Photos et texte : copyright Doris Kneller
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