lundi 8 février 2010

Montpellier bouge pour Haïti

Hélène Mandroux et les autres : Montpellier aide Haïti : mairie, aquarium, Villa Rouge, Rock Store, le sport et plein de concerts...

Montpellier aide HaïtiIl y en a qui comptent et qui comparent : pour mettre sur pied un système d'aide pour les victimes des ravages à Haïti, l'Agglo et la mairie de Montpellier n'ont eu besoin qu'à peine un mois. La décision, par contre, de soutenir les victimes à Gaza, après les bombardements affreux de décembre 2008 qui, comme à Haïti, privèrent des milliers de personnes de leur toit, prit presque un an.

Le délai que prend un acte administratif est une chose. Le fait d'aider en est une autre. Montpellier se plaît dans son rôle de cité internationale - et ce n'est pas qu'un "rôle" : Montpellier, dans les dernières années, est effectivement devenue une ville internationale. Or, cet esprit international ne peut pas s'exprimer que par des festivals de films, de danse et autres manifestations multiculturelles : il donne aussi une responsabilité.

Et cette responsabilité, Montpellier essaie de l'assumer le plus efficacement possible. Six jours après que le séisme de magnitude 7 ébranla l'île de Haïti et, notamment, sa capitale Port-au-Prince, les associations de Montpellier, des représentants de la mairie - dont le maire Hélène Mandroux et son adjoint Jacques Touchon, responsable des relations internationales - et des particuliers qui se sentaient touchés se ressemblaient à la Maison des relations internationales pour réfléchir sur l'aide pour Haïti. Entre-temps, une des promesses de la mairie est réalisée : lors du dernier conseil municipal, un soutien financier de 50 000 euros fut voté.

Concerts pour HaïtiLa question quoi faire pour que cette somme parvienne à Haïti et serve à financer les mesures les plus urgentes fut rapidement résolue. Le conseil municipal décida de la confier à l'Unicef, le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance.

Mais à Montpellier, ce n'est pas seulement la mairie qui fait preuve de cet esprit de solidarité internationale. Les Montpelliérains - entreprises, associations et particuliers - se bougent pour venir à l'aide aux habitants de Haïti. À la Croix Rouge, route de Mende, les téléphones sonnent toute la journée. Les Montpelliérains donnent des sous, mais ils proposent aussi leur engagement bénévole. L'argent, selon la Croix Rouge, servira d'abord au rétablissement des circuits d'eau et, bien sûr, à aider les blessés et les personnes les plus sinistrées à se remettre sur pied.

Ceux qui veulent aider en passant pas la Croix Rouge peuvent aussi participer à la collecte en déposant des chèques dans les urnes installées depuis le 15 janvier à la Maison de l'Agglomération à Montpellier. Selon Jacques Touchon, cette mesure s'avéra déjà très efficace lors du Tsunami.

Et puis, il y a des concerts pour Haïti. Le premier eut lieu déjà le 21 janvier, à Baillargues. Le week-end du 23 et 24, d'autres concerts furent programmés à Montpellier, dont quelques-uns dans des salles mises à disposition par la mairie. Mais pour aider au moins un peu, il suffit déjà d'aller danser, ces jours-ci : la discothèque la Villa Rouge promit d'envoyer à Haïti un euro sur chaque entrée. Le Rock Store choisit un autre système : sa soirée de musique "Napvanse" avec, entre autres, des musicien haïtiens, fut entièrement gratuite, mais les musiciens demandèrent au public de donner quelques euros pour l'association "Aide et Action" qui s'occupe activement de la reconstruction à Haïti.

L'aquarium Mare NostrumIl y a encore d'autres possibilités d'aider. Ceux qui n'ont pas envie d'aller danser ou écouter de la musique peuvent rendre visite à l'aquarium Mare Nostrum à l'Odysseum où, comme à la Villa Rouge, un euro par billet vendu est envoyé à Haïti. La même idée fut appliquée aux rencontres sportives : les fans du sport qui assistèrent, par exemple, au match de football entre Montpellier et Nice au stade de la Mosson donnèrent automatiquement un euro aux victimes à Haïti. Les responsables du basket vont encore plus loin : les recettes de la rencontre entre Montpellier et Lattes fut entièrement versée à Haïti, tandis qu'au match de volley entre Montpellier et Paris, le public fut demandé de donner un peu plus - là, les responsables préfèrent mettre sur place une collecte parmi les spectateurs.

Le Mas de Saporta à Lattes, par contre, s'adresse à un public bien différent. Le week-end dernier, il proposa une dégustation de vin bien prestigieuse pour verser un maximum d'argent à Haïti. Une première dégustation de vins blancs le matin coûta cent euros, une deuxième de vins rouges, l'après-midi, fut évaluée au même prix. Mais ceux qui avaient envie d'assister aux deux dégustations à la fois ne payèrent que 160 euros - et la recette entière fut destinée à la Fondation de France et son action de solidarité pour Haïti. Il va de soi que cette demande de soutien ne s'adressa pas à "tout le monde" : il fut bien précisé que, grâce à la déduction fiscale dont le public ciblé a droit, le prix de la dégustation de 100 euros serait réduit à 33 euros, le prix des deux dégustations à 50 euros...

Tandis que les uns se bougent pour trouver de l'argent pour Haïti, d'autres Montpelliérains ont des projets plus concrets. C'est une petite entreprise de Montpellier, Predict services, spécialisée aux risques d'inondation, qui met ses compétences à la disposition de la sauvegarde d'Haïti. Ses techniques de maîtriser les dégâts causés par les coulées de boue seraient uniques au monde.

Cependant, selon la mairie de Montpellier, il ne suffit pas de penser aux victimes à Haïti. Il y a aussi des étudiants des universités montpelliéraines qui ne vivent pas seulement dans la peur pour leurs familles restées sur l'île, mais à qui le séisme causa carrément des problèmes de survie. Ainsi, la mairie décida de verser aussi une aide financière aux Haïtiens à Montpellier qui, jusqu'à maintenant, vécurent surtout de l'argent versé par leurs familles ou par le gouvernement.

Lire aussi :
Hélène Mandroux et les Montpelliérains : Solidarité pour Haïti
Photos et texte : copyright Doris Kneller

1 commentaire:

  1. Les aides aux sinistrés, ceux d'Haïti ou d'ailleurs, cela part un peu dans tous les sens...et cela n'arrive pas souvent aux gens qui en ont besoin. Pourquoi l'ONU, n'arrive-t-elle pas à coordonner ces actions ? Peut etre parce que ceux qui fournissent une aide veulent profiter des retombées médiatiques.

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