lundi 27 juin 2011

Flux d'eau et surveillance de température, le défi pour l'agriculture en Languedoc-Roussillon

General Alert, la petite société qui a révolutionné la surveillance des données de l'agriculture

L'agriculture en Languedoc-Roussillon"Pourquoi j'aime la vie à Montpellier ?" La dame d'une cinquantaine d'années ne réfléchit pas longtemps. "Il y a beaucoup de raisons, bien sûr. L'offre culturelle, le climat. Et aussi", elle sourit, "la campagne. Si vous sortez de Montpellier, vous êtes immédiatement à la campagne."

Ce qui fait le bonheur des Montpelliérains évoque plutôt l'idée de "travail" chez ceux qui habitent la campagne et exercent encore la profession d'agriculteur qui, dans le Sud de la France, est toujours bien présente : 43 800 exploitations agricoles couvrent 981.500 ha des terres du Languedoc-Roussillon. Les territoires de plusieurs villages de l'Hérault sont à 80 pour cent consacrés à l'agriculture, d'autres à 40 à 60 pour cent. Bref, la campagne autour de Montpellier est loin de n'appartenir qu'au tourisme de week-end.

Il est clair - soleil oblige - que la plupart des terres agricoles sont destinées à la vigne et au maraîchage. Mais beaucoup de fermes en France sont toujours vouées à l'économie du bétail, notamment des cochons et de la volaille. En principe, le climat du Languedoc-Roussillon convient très bien au bétail - il ne fait jamais trop froid, l'élevage en plein air est donc possible toute l'année. Le seul désavantage : le risque de sécheresse. L'agriculteur est obligé d'observer de près le flux d'eau.

Sécheresse et flux d'eau en Languedoc-RoussillonPour épargner l'eau qui est si précieuse au Sud de la France, il doit d'abord connaître exactement la quantité dont il a besoin pour calculer le flux d'eau nécessaire. L'agriculteur mesure donc, par exemple, la quantité d'eau qui est consommée par ses animaux. Parallèlement, il surveille en permanence sa tuyauterie pour découvrir une éventuelle fuite qui le ferait perdre de l'eau. Souvent, le flux d'eau dépend de la quantité qui reste dans le réservoir qui, logiquement, doit aussi être surveillée - bref, la surveillance est permanente dans l'agriculture.

Or, il est impossible que le fermier surveille jour et nuit tout ce qui est en relation avec le flux d'eau. Il peut tester sa tuyauterie de temps en temps, il peut observer la quantité d'eau consommée par ses animaux, il peut vérifier le réservoir - mais son travail ne lui permet pas de s'en occuper régulièrement. Ainsi, il risque de ne découvrir que tardivement une perte d'eau ou, pire, un manque dans l'alimentation en eau des animaux.

Une petite société, General Alert, - créée par trois "accros" anglais de l'agriculture et, en même temps, de l'informatique - a trouvé un moyen de décharger l'agriculteur de la tâche de la surveillance permanente. Le boîtier que David Welch, Reg Smith et Chris Dodge ont développé, une petite merveille de la technologie de la surveillance des données de l'agriculture, est capable d'observer le flux d'eau et de transmettre à l'agriculteur toute sorte d'information en relation avec ce flux d'eau.

Le Languedoc-Roussillon et son agricultureDéjà, il suffit de brancher une des sondes du boîtier au flux d'eau qui alimente les animaux pour connaître la quantité dont ils ont quotidiennement besoin. Si la quantité d'eau diminue, l'agriculteur sait qu'il y a une fuite dans sa tuyauterie ou que, alternativement, les animaux boivent moins ce qui peut être un premier symptôme de maladie. Au besoin, le boîtier constate d'autres fuites, par exemple au niveau de la sortie où les animaux peuvent casser des éléments réglant l'arrivée du flux d'eau. Mais il ne mesure pas seulement le flux d'eau entrant, il peut aussi avertir l'agriculteur au cas où une sortie est bouchée.

Le boîtier de General Alert qui est capable de travailler avec 48 sondes différentes ne prend pas seulement en compte les flux d'eau. En même temps, il peut servir à la surveillance de la température - et en tirer des informations - par exemple de l'intérieur de l'étable, de la nourriture ou d'une couveuse. La surveillance de la température et celle du flux d'eau se font en même temps, et l'invention de General Alert s'occupe de l'exploitation des données mesurées. Une "conséquence" très importante qu'elle tire des données qu'elle rassemble est l'information qu'une situation n'est pas comme elle devrait l'être : un flux d'eau trop faible ou trop fort ou une augmentation ou baisse constatée par une sonde de surveillance de température déclenche immédiatement un alarme qui arrive au téléphone portable de l'agriculteur - où qu'il soit en ce moment.

Et ce qui est si "révolutionnaire" dans le fonctionnement du boîtier de General Alert : souvent, l'agriculteur n'a même pas besoin de se déplacer. Il peut changer le règlement du flux d'eau - par exemple à l'intérieur d'un réservoir - ou modifier le niveau de surveillance de température avec juste quelques manipulations sur son téléphone portable...

La surveillance de la température et du flux d'eau ne sert évidemment pas seulement aux fermiers qui élèvent du bétail. Elle peut aussi concerner le maraîchage, les cultures, par exemple, de melons ou de salades, qui ont besoin d'être irriguées régulièrement. Une panne dans le flux d'eau qui n'est pas découverte immédiatement peut mettre en danger la récolte d'une année entière.
Photos et texte : copyright Doris Kneller

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