Montpellier et la Fête de la Musique : fête des rues, fête des salles de concert
Le premier qui prononçait l'idée était un Américain en France - Joël Cohen, en 1976 animateur chez France Musique, avait envie de célébrer deux journées de musique aux moment des solstices, les 21 juin et 21 décembre. Quelques ans plus tard, on a découvert qu'en France, un jeune sur deux joue un instrument de musique. Et c'est là que le rêve fut né : "La musique partout et le concert nulle part”, était la formule de Maurice Fleuret, Directeur de la musique et de la danse sous le ministère culturelle de Jack Lang qui devrait devenir l'inventeur officiel de la Fête de la Musique.
C'est phrase fut lancée en 1981 - et quelques semaines plus tard, la première fête de la musique eut lieu. Fidèle aux idées de son créateur, cette première fête de la musique ne remplissait pas une salle de concert, mais les rues des villes et villages. À Montpellier, on trouvait un musicien à chaque coin de rue, avec son instrument, son talent et son amour de la musique. Et les Montpelliérains qui flânaient de musicien à musicien le partageaient avec lui.
La date du 21 juin, en général le jour du début de l'été - cette année-ci, l'été entrera à Montpellier à exactement 13.28 heures - n'a pas été choisie par hasard. Tant que l'homme existe, elle a toujours été fêtée. Déjà, il s'agit de la journée la plus longue de l'année… quel jour pourrait donc être plus adapté à une fête qui dure jusqu'à tard la nuit ? Et cette journée la plus longue a toujours animé les imaginations. Il y a des cultures qui l'ont consacrée aux cultes des fées et des démons, dans les Pyrénées et ailleurs, on a vu les sorcières danser sur les "montagnes sacrées" et en Scandinavie, on a surveillé les enfants pour que les elfes ne viennent pas les "voler". À Saint Petersbourg où, comme au nord de la Scandinavie, le soleil ne se couche pas ce jour-là, cela fait des siècles qu'on fête l'arrivée de l'été par la "fête de la nuit blanche". Mais la journée a aussi été dédiée à la paix et à l'amitié.
Au début une invention française, la Fête de la Musique fut rapidement été exportée et atteignit le statut d'une fête presque internationale. Rebaptisée World Music Day, elle est maintenant célébrée à Barcelone et Istanbul, Berlin et San Francisco... bref, dans presque toutes les métropoles du monde. Récemment, même New York et Amsterdam se sont joints à la fête générale.
Et à Montpellier ? "Je trouve que l'esprit de la Fête de la Musique a bien changé ces dernières années", déclare une dame - Montpelliéraine, comme elle dit. "Avant, chacun jouait de son instrument, tout le monde était content d'écouter les performances du 'jeune d'à côté'. Aujourd'hui, vous avez des groupes officiels partout, les amplis, les baffles, l'un essaie de jouer plus fort que l'autre. Et le pire", ajoute-t-elle, "même l'idée de la musique gratuite pour tout le monde a été boycotée : aux salles de concert comme, par exemple le domaine d'O, il y a des concerts payants, très chers, comme si la Fête de la Musique n'existait pas."
Ainsi, la fameuse phrase de Maurice Fleuret, "la musique partout et le concert nulle part”, a-t-elle perdue son sens ? - "Je ne sais pas", répond un jeune homme anglais, étudiant à Montpellier, "j'aime bien la Fête de la Musique. Je l'ai vécu l'année dernière, et ça va être bien de nouveau. On va bien s'amuser." Sa copine est plus ou moins de son avis, mais : "Je pense que ça serait encore mieux si les gens buvaient un peu moins. L'année dernière, l'ambiance n'était plus sympa à partir de minuit. Il y avait trop de personnes ivres dans les rues."
Une dame dans la trentaine aime la fête comme elle est : "Je vais toujours au Peyrou. Vous y trouvez des groupes sympas, les gens dansent et sont de bonne humeur." Une autre dame, par contre, d'à peu près le même âge, regrette le "changement des mœurs un peu partout" : "Chez nous, la Fête de la Musique est devenue une fête d'alcool. Au lieu de se réjouir, les gens préfèrent picoler. Mais c'est partout comme ça, pas seulement chez nous. La fameuse fête de solstice en Suède, par exemple, a carrément été déplacée : au lieu de la célébrer le 21 juin, on la fête le vendredi le plus proche : le samedi, les gens ne travaillent pas. Comme ça, ils peuvent boire toute la nuit. Cette nuit-là, vous ne voyez plus une seule personne sobre dans les rues. C'est pas dommage, ça ?"
Toutefois, il y a beaucoup de Montpelliérains qui sont moins stricts. "Ce jour-là, l'Esplanade Charles de Gaulle se transforme en esplanade de musique", s'extasie une dame dans la quarantaine, et un Monsieur dans la cinquantaine commente : "Une fête géniale. Le jour de la fête de la musique, je ne fais rien d'autre : j'écoute la musique dans les rues." Une dame d'à peu près le même âge confirme que, depuis que la Fête de la Musique existe, elle aussi aurait toujours réservé son 21 juin. "Il y a 364 jours dans l'année où on peut faire tout ce qu'on veut. Mais le 21 juin appartient à la musique. Et j'espère que ça restera comme ça."
C'est phrase fut lancée en 1981 - et quelques semaines plus tard, la première fête de la musique eut lieu. Fidèle aux idées de son créateur, cette première fête de la musique ne remplissait pas une salle de concert, mais les rues des villes et villages. À Montpellier, on trouvait un musicien à chaque coin de rue, avec son instrument, son talent et son amour de la musique. Et les Montpelliérains qui flânaient de musicien à musicien le partageaient avec lui.
La date du 21 juin, en général le jour du début de l'été - cette année-ci, l'été entrera à Montpellier à exactement 13.28 heures - n'a pas été choisie par hasard. Tant que l'homme existe, elle a toujours été fêtée. Déjà, il s'agit de la journée la plus longue de l'année… quel jour pourrait donc être plus adapté à une fête qui dure jusqu'à tard la nuit ? Et cette journée la plus longue a toujours animé les imaginations. Il y a des cultures qui l'ont consacrée aux cultes des fées et des démons, dans les Pyrénées et ailleurs, on a vu les sorcières danser sur les "montagnes sacrées" et en Scandinavie, on a surveillé les enfants pour que les elfes ne viennent pas les "voler". À Saint Petersbourg où, comme au nord de la Scandinavie, le soleil ne se couche pas ce jour-là, cela fait des siècles qu'on fête l'arrivée de l'été par la "fête de la nuit blanche". Mais la journée a aussi été dédiée à la paix et à l'amitié.
Au début une invention française, la Fête de la Musique fut rapidement été exportée et atteignit le statut d'une fête presque internationale. Rebaptisée World Music Day, elle est maintenant célébrée à Barcelone et Istanbul, Berlin et San Francisco... bref, dans presque toutes les métropoles du monde. Récemment, même New York et Amsterdam se sont joints à la fête générale.
Et à Montpellier ? "Je trouve que l'esprit de la Fête de la Musique a bien changé ces dernières années", déclare une dame - Montpelliéraine, comme elle dit. "Avant, chacun jouait de son instrument, tout le monde était content d'écouter les performances du 'jeune d'à côté'. Aujourd'hui, vous avez des groupes officiels partout, les amplis, les baffles, l'un essaie de jouer plus fort que l'autre. Et le pire", ajoute-t-elle, "même l'idée de la musique gratuite pour tout le monde a été boycotée : aux salles de concert comme, par exemple le domaine d'O, il y a des concerts payants, très chers, comme si la Fête de la Musique n'existait pas."
Ainsi, la fameuse phrase de Maurice Fleuret, "la musique partout et le concert nulle part”, a-t-elle perdue son sens ? - "Je ne sais pas", répond un jeune homme anglais, étudiant à Montpellier, "j'aime bien la Fête de la Musique. Je l'ai vécu l'année dernière, et ça va être bien de nouveau. On va bien s'amuser." Sa copine est plus ou moins de son avis, mais : "Je pense que ça serait encore mieux si les gens buvaient un peu moins. L'année dernière, l'ambiance n'était plus sympa à partir de minuit. Il y avait trop de personnes ivres dans les rues."
Une dame dans la trentaine aime la fête comme elle est : "Je vais toujours au Peyrou. Vous y trouvez des groupes sympas, les gens dansent et sont de bonne humeur." Une autre dame, par contre, d'à peu près le même âge, regrette le "changement des mœurs un peu partout" : "Chez nous, la Fête de la Musique est devenue une fête d'alcool. Au lieu de se réjouir, les gens préfèrent picoler. Mais c'est partout comme ça, pas seulement chez nous. La fameuse fête de solstice en Suède, par exemple, a carrément été déplacée : au lieu de la célébrer le 21 juin, on la fête le vendredi le plus proche : le samedi, les gens ne travaillent pas. Comme ça, ils peuvent boire toute la nuit. Cette nuit-là, vous ne voyez plus une seule personne sobre dans les rues. C'est pas dommage, ça ?"
Toutefois, il y a beaucoup de Montpelliérains qui sont moins stricts. "Ce jour-là, l'Esplanade Charles de Gaulle se transforme en esplanade de musique", s'extasie une dame dans la quarantaine, et un Monsieur dans la cinquantaine commente : "Une fête géniale. Le jour de la fête de la musique, je ne fais rien d'autre : j'écoute la musique dans les rues." Une dame d'à peu près le même âge confirme que, depuis que la Fête de la Musique existe, elle aussi aurait toujours réservé son 21 juin. "Il y a 364 jours dans l'année où on peut faire tout ce qu'on veut. Mais le 21 juin appartient à la musique. Et j'espère que ça restera comme ça."
Photos et texte : copyright Doris Kneller
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