mercredi 23 juin 2010

Montpellier et la grève générale : les syndicats appellent à la manifestation

Les Montpelliérains ont-il envie de faire la grève ? - Micro-trottoir à Montpellier

Grève à Montpellier : le PolygoneDéjà, il n'est plus question que des retraites. Ce jeudi-ci, la grève générale est déclarée : les habitants de Montpellier et d'ailleurs vont dans la rue pour défendre leur vie quotidienne. Les Français revendiquent leurs droit aux services publics, aux emplois, aux salaires, à la protection sociale, et une stabilité relative de leur pouvoir d'achat - et tout le monde "en a marre" d'entendre parler de la crise...

..."mais c'est vrai", dit un Monsieur dans la cinquantaine. On voit que le sujet le fâche. "Ce n'est pas nous qui avons provoqué la crise, c'est eux", et il fait un geste qui inclut le Polygone et l'Antigone et la moitié de Montpellier, "ceux qui ont l'argent et le pouvoir. Mais au lieu de prendre la responsabilité, ils veulent que nous nous privons de l'essentiel."

Que les Montpelliérains pensent-ils de la crise ? Leur opinion correspond-elle à celle de la plupart des Français, dont 75 pour cent sympathisent avec la grève générale annoncée pour jeudi ?

"La grève ne sert à strictement rien", proclame une dame dans la trentaine. "Si nos trams marchent ou non, si nous ratons des rendez-vous importants, si nous pouvons prendre le train ou si nos vacances sont ratées parce que le seul avion cette semaine-ci que nous avons pu nous payé est victime de la grève... tout cela n'intéresse ni Monsieur Sarkozy, ni Monsieur Frêche, ni aucun autre membre du gouvernement." - Se sent-elle concernée personnellement ? - "Oui. Comme je vous l'ai dit, il n'y a qu'un seul avion cette semaine qui me permet d'aller en vacances. Et comme mes vacances ne durent qu'une semaine, c'est perdu. Merci les syndicats."

Montpellier et les syndicats : préfecture"Besoin personnel et idéologie de grève", affirme un Monsieur d'à peu près le même âge, "ne vont pas toujours ensemble. Mais ce qui compte, c'est l'ensemble. Même si une grève n'est pas commode pour tout le monde, elle est nécessaire pour améliorer la situation de tout le monde."

"La grève - pffff", est le commentaire d'une étudiante. "On fait la grève pour se donner bonne conscience. On se dit qu'on aurait 'tout' fait pour montrer au gouvernement que ça ne va pas. Et après, on va tranquillement aux vacances, et en septembre, tout sera oublié. C'est pareil tous les ans."

Une autre jeune dame n'est pas de son avis. "Oui, il faut faire la grève. Mais il faut que ça touche les responsables, pas les 'petits gens'. Au lieu de priver les gens du tram et de les condamner à rester chez eux, il serait plus logique de faire une grève où tout le monde pourrait utiliser gratuitement tous les transports communs. L'argent, c'est le seul langage qu'ils comprennent, les responsables..."

Un Monsieur dans la trentaine éclate de rire. "On est censé ne pas travailler, jeudi, et venir protester dans les rues. Mais dites-moi - si les gens habitent loin et s'ils n'ont pas de voiture, comment voulez-vous qu'ils viennent protester ? La solidarité ne va pas assez loin pour qu'ils soient pris en autostop."

"La grève est nécessaire", constate un Monsieur dans la soixantaine. "Mais pas comme ça. La seule grève qui vaut la peine est la grève générale. Comme dans les années 68. Où tout le monde participe. Tout le monde. Sans aucune exception."

Grève générale à Montpellier : le Corum"Je travaille dans une très petite entreprise", raconte une dame dans la trentaine, "et je me suis demandé si je dois faire la grève ou non. Mais l'enjeu est trop important. Il y a de moins en moins d'emplois à Montpellier. Et beaucoup de gens ne gagnent même pas le SMIC. C'est-à-dire qu'on paie 'officiellement' le SMIC, mais on oblige les gens de faire des heures supplémentaires qui ne sont pas payées. Cette situation ne peut pas durer. Et pour le moment, la grève est le seul moyen dont nous disposons."

Un homme de la même tranche d'âge est d'accord avec elle : "Je ne sais pas si les grèves vont changer la France. Mais nous, à Montpellier, on fonce. On croit à la possibilité de nous faire entendre, et on croit à notre avenir."

Photos et texte : copyright Doris Kneller

2 commentaires:

  1. Je l'ai subi cette grève en revenant de Madrid, mais j'ai eu un avion quand même avec 6 heures de retard, mais 3 autres étaient simplement annulés.

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  2. 3 millions de chomeurs un pays au bord de la faillite des politiques de tout bords corrompus la remise en cause d'un systeme de solidarite les actifs cotisants pour les retraites
    il ne faut pas confondres les greves categorielles (conducteur de tram, de bus et autre)et les journées d 'action nationale ou tout les salaries sont concernés aujourdhui c'est le systeme des retraites demain c'est la liberte d'opinion et apres demain c'est la couleur de peau qui sera sanctionne, et pourquoi pas faire des lois qui taxe le reve et l amour
    la Greve quand elle concerne l' ensemble de la population est le seul moyen pacifiste qui reste au Gens de ce payspour ce faire entendre

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