La discussion autour de la nourriture saine : le Carnaval du goût à Montpellier
"Oui, j'ai lu qu'il y avait le Carnaval du goût sur la place de la Comédie, mais je n'y suis pas allée", répond la dame d'une quarantaine d'années qui attend le tram au Corum. "Je n'ai pas eu le temps", ajoute-t-elle, et : "Cette manifestation ne me regarde pas vraiment. Je sais, comment nourrir mes enfants."
"Je crois", intervient une autre dame à peu près du même âge qui se tient à côté de la première, "que le Carnaval du goût ne cible pas les mères, mais les enfants eux-mêmes." - Quels avantages les enfants pourraient-ils tirer d'une telle manifestation ? - "Avec ce qu'ils mangent aujourd'hui", explique la dame, "ils perdent carrément leur goût. Ou il n'ont même pas la chance de le développer. Un enfant qui mange tout le temps des hamburgers ne peut pas développer un véritable goût."
Faut-il alors déclarer la guerre aux hamburgers ? - "Non", dit un Monsieur un peu plus âgé que les deux dames qui attend devant l'entre du Corum. "Il faut juste veiller à ce que les enfants aient une nourriture équilibrée et diversifiée. Les hamburgers ne sont pas interdits, tant qu'ils ne les mangent que de temps en temps. Cela compte pour tout genre de nourriture : il faut diversifier au maximum, pas leur permettre de manger toujours la même chose."
L'idée du Carnaval du goût, justement, est de faire découvrir aux enfants des goûts et saveurs divers et diversifiés. Un autre objectif est de leur montrer que, chez nous, il y a des "produits du terroir" bien pour la santé et "bon à manger" en même temps. C'est pourquoi les organisateurs de la manifestation, la mairie de Montpellier, le Syndicat des Halles et Marchés et Épidaure, le département de recherche, ont invité 120 enfants des centres aérés pour que les chefs de quelques restaurants montpelliérains leur font découvrir le "bon goût" d'une alimentation saine et équilibrée.
Et tout commence visiblement avec les légumes. Pendant la manifestation, plusieurs stands distribuent des carottes, des bananes, des concombres et d'autres fruits et légumes crus au public. "On nous a dit", explique une fille de quelque dix ans, "qu'il est important de manger des légumes. Pour qu'on ne tombe pas malade." - "Et des fruits", ajoute un garçon.
Les enfants apprennent la leçon - mais une telle manifestation est-elle vraiment nécessaire ? Est-ce le rôle de la mairie de sensibiliser les enfants à une nourriture savoureuse et saine ou ne devrait-ce pas faire partie des tâches "naturelles" des parents ? - "Je ne pense pas que les parents n'ont pas envie de bien nourrir leurs enfants", répond une dame dans la cinquantaine, "mais souvent, ils ne savent pas, comment faire. Nous sommes submergés par la publicité, et personne ne sait plus ce qui est vrai ou pas."
Une autre dame, dans la trentaine, voit plutôt un autre côté du problème : "Savez-vous combien gagne un smicard ? Ou un rmiste ? Et puis, regardez les prix des légumes fraîches. Quand votre enfant a faim, vous pouvez pas lui dire qu'il vaut mieux manger une petite quantité de légumes bios au lieu de manger une grande quantité de quelque chose qui calme la faim. Beaucoup de gens n'ont pas assez d'argent pour acheter assez de nourriture saine. Au lieu de laisser les enfants sur leur faim, ils achètent de nourriture moins saine, mais en quantité suffisante."
Le mot est tombé : le bio. Est-ce nécessaire de manger bio pour se nourrir sainement ? Aujourd'hui, la mairie de Montpellier offre de temps en temps un repas - ou une partie de repas - bio aux cantines des écoles. Mais la plupart des repas ne sont pas bios. - "Il ne vaut pas la peine de parler santé si on ne mange pas bio", déclare une autre dame un peu plus âgée que la dernière. "J'imagine qu'il vaut mieux manger des fruits et légumes non bios qu'y renoncer entièrement. Mais si on se sent responsable de la santé des enfants, il faut penser au bio. Or", ajoute-t-elle après un moment de réflexion, "le bio est cher. Je crains que la mairie ne puisse pas se le payer."
De toute manière, "on" n'est pas d'accord sur ce sujet. Les uns réclament le bio, les autres, tout simplement, les fruits et légumes. Le mot clé soumis à aucune polémique reste "frais" : "Les fruits et légumes frais sont indispensables à ta santé", expliquent les dépliants de l'APRIFEL (Agence pour la recherche et l'information en fruits et légumes frais), "ils te donnent du tonus, t'aident à grandir et à être plus fort." La valeur du bio, comme si souvent, reste en suspension...
Une autre journée à Montpellier consacrée au "manger sainement" s'adresse plutôt aux adultes : le 14 juillet, entre 16.30 et 20.30 heures, dans le cadre de l'Académie de Médecine, douze scientifiques parleront de l'alimentation qui préserve la santé : la cuisine française au service de la santé et la liaison entre risque, plaisir et nourriture.
"Je crois", intervient une autre dame à peu près du même âge qui se tient à côté de la première, "que le Carnaval du goût ne cible pas les mères, mais les enfants eux-mêmes." - Quels avantages les enfants pourraient-ils tirer d'une telle manifestation ? - "Avec ce qu'ils mangent aujourd'hui", explique la dame, "ils perdent carrément leur goût. Ou il n'ont même pas la chance de le développer. Un enfant qui mange tout le temps des hamburgers ne peut pas développer un véritable goût."
Faut-il alors déclarer la guerre aux hamburgers ? - "Non", dit un Monsieur un peu plus âgé que les deux dames qui attend devant l'entre du Corum. "Il faut juste veiller à ce que les enfants aient une nourriture équilibrée et diversifiée. Les hamburgers ne sont pas interdits, tant qu'ils ne les mangent que de temps en temps. Cela compte pour tout genre de nourriture : il faut diversifier au maximum, pas leur permettre de manger toujours la même chose."
L'idée du Carnaval du goût, justement, est de faire découvrir aux enfants des goûts et saveurs divers et diversifiés. Un autre objectif est de leur montrer que, chez nous, il y a des "produits du terroir" bien pour la santé et "bon à manger" en même temps. C'est pourquoi les organisateurs de la manifestation, la mairie de Montpellier, le Syndicat des Halles et Marchés et Épidaure, le département de recherche, ont invité 120 enfants des centres aérés pour que les chefs de quelques restaurants montpelliérains leur font découvrir le "bon goût" d'une alimentation saine et équilibrée.
Et tout commence visiblement avec les légumes. Pendant la manifestation, plusieurs stands distribuent des carottes, des bananes, des concombres et d'autres fruits et légumes crus au public. "On nous a dit", explique une fille de quelque dix ans, "qu'il est important de manger des légumes. Pour qu'on ne tombe pas malade." - "Et des fruits", ajoute un garçon.
Les enfants apprennent la leçon - mais une telle manifestation est-elle vraiment nécessaire ? Est-ce le rôle de la mairie de sensibiliser les enfants à une nourriture savoureuse et saine ou ne devrait-ce pas faire partie des tâches "naturelles" des parents ? - "Je ne pense pas que les parents n'ont pas envie de bien nourrir leurs enfants", répond une dame dans la cinquantaine, "mais souvent, ils ne savent pas, comment faire. Nous sommes submergés par la publicité, et personne ne sait plus ce qui est vrai ou pas."
Une autre dame, dans la trentaine, voit plutôt un autre côté du problème : "Savez-vous combien gagne un smicard ? Ou un rmiste ? Et puis, regardez les prix des légumes fraîches. Quand votre enfant a faim, vous pouvez pas lui dire qu'il vaut mieux manger une petite quantité de légumes bios au lieu de manger une grande quantité de quelque chose qui calme la faim. Beaucoup de gens n'ont pas assez d'argent pour acheter assez de nourriture saine. Au lieu de laisser les enfants sur leur faim, ils achètent de nourriture moins saine, mais en quantité suffisante."
Le mot est tombé : le bio. Est-ce nécessaire de manger bio pour se nourrir sainement ? Aujourd'hui, la mairie de Montpellier offre de temps en temps un repas - ou une partie de repas - bio aux cantines des écoles. Mais la plupart des repas ne sont pas bios. - "Il ne vaut pas la peine de parler santé si on ne mange pas bio", déclare une autre dame un peu plus âgée que la dernière. "J'imagine qu'il vaut mieux manger des fruits et légumes non bios qu'y renoncer entièrement. Mais si on se sent responsable de la santé des enfants, il faut penser au bio. Or", ajoute-t-elle après un moment de réflexion, "le bio est cher. Je crains que la mairie ne puisse pas se le payer."
De toute manière, "on" n'est pas d'accord sur ce sujet. Les uns réclament le bio, les autres, tout simplement, les fruits et légumes. Le mot clé soumis à aucune polémique reste "frais" : "Les fruits et légumes frais sont indispensables à ta santé", expliquent les dépliants de l'APRIFEL (Agence pour la recherche et l'information en fruits et légumes frais), "ils te donnent du tonus, t'aident à grandir et à être plus fort." La valeur du bio, comme si souvent, reste en suspension...
Une autre journée à Montpellier consacrée au "manger sainement" s'adresse plutôt aux adultes : le 14 juillet, entre 16.30 et 20.30 heures, dans le cadre de l'Académie de Médecine, douze scientifiques parleront de l'alimentation qui préserve la santé : la cuisine française au service de la santé et la liaison entre risque, plaisir et nourriture.
Photos et texte : copyright Doris Kneller
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