dimanche 20 juin 2010

Hélène Mandroux, Montpellier et la lutte contre l'exclusion

Fête au domaine municipal de la Pompignan : les associations humanitaires à Montpellier

Hélène Mandroux, maire de Montpellier
Hélène Mandroux et la lutte contre l'exclusion

Même si, souvent, on ne les "voit" pas dans les rues de Montpellier, ils sont là, et ils font un travail indispensable : les bénévoles des associations humanitaires. Il n'est pas forcément question de ceux qui se promènent dans les rues, reconnaissables par leurs uniformes, parfois nombreux comme une armée minuscules, demandant l'attention et l'argent aux Montpelliérains qui passent... Pour une fois, il est question de ceux qui n'ont pas besoin de la "grande lumière", d'être "sur scène", mais qui agissent, parfois dans l'anonymat, actifs, efficaces et souvent persuadés que ce qu'ils font ne serait pas "grand-chose", pas "assez", de toute manière...

Hélène Mandroux, maire de Montpellier, est elle aussi persuadée de la valeur du travail de ces bénévoles des associations humanitaires de sa ville qui lutte contre la solitude, la pauvreté et, en général, dans tout genre d'exclusion. C'est pourquoi elle les a invité à une soirée de fête au domaine municipal de la Pompignan, pour leur remercier, pour exprimer la reconnaissance de leur travail du côté des Montpelliérains et de leur municipalité et pour les inciter à continuer à être efficaces et de bonne volonté.

Annie Benezech et la lutte contre l'exclusion
Annie Benezech remercie les bénévoles des associations humanitaires de Montpellier

Déjà en 2009, le désir de lutter activement contre l'exclusion à Montpellier et ailleurs a été exprimé par la création d'un "jour contre l'exclusion". L'idée était de créer des structures qui soutiennent les démarches pour faire sortir les gens de l'isolement social et psychologique. Parallèlement, la municipalité de Montpellier a nommé une délégation de la lutte contre l'exclusion, sous la direction d'Annie Benezech, adjointe au maire et, en même temps, présidente du refuge spa de l'agglomération de Montpellier.

La deuxième journée de la lutte contre l'exclusion en mars 2010 était consacrée surtout à la nourriture, mais aussi à l'engagement des "droits de tous, pour tous". Ainsi, il a pu être constaté qu'à Montpellier, il y a une soixantaine d'associations qui, jour par jour, aident les gens qui sont dans le besoin de s'intégrer dans la société ou qui font en sorte que la population soit sensibilisée. Car qui, parmi des "autres", est conscient de l'étendue de l'exclusion dans notre pays, dans notre ville, quelque part dans notre voisinage ?

Associations humanitaires, Montpellier
Soirée pour les associations impliquées dans la lutte contre l'exclusion à Montpellier

"Exclusion ?" - La dame dans la trentaine qui prend un café sur une des terrasses de la Place de la Comédie réfléchit. "Oui, il suffit qu'on ouvre les yeux." Et son regard se dirige vers un groupe d'hommes "sans abri" qui font la manche dans un coin de la place. Un Monsieur dans la cinquantaine, par contre, ne veut pas entendre parler de l'exclusion. "Si on veut travailler, on trouve toujours une possibilité", juge-t-il. "Mais si on ne veut pas, il n'y a rien à faire."

Toutefois, neuf sur douze Montpelliérains interrogés par l'équipe des "Gens de Montpellier" sont de l'avis que la pauvreté dans notre ville est probablement beaucoup plus élevée qu'on ne le pense. "Il y a trop de gens qui sont désespérés", explique une dame dans la quarantaine. "Ils ont essayé de trouver un job, comme tout le monde. Mais un jour, ils ont renoncé. Peut-être auraient-ils trouvé plus tard, mais combien d'échecs est-on capable d'accepter ?"

Un jeune homme hausse les épaules. "Travailler ? Je veux bien. Mais où ? Au téléphone, ils vous disent que, oui, le job est toujours libre. Et quand vous arrivez, ils ne vous reçoivent même pas." Il a l'air découragé. "Pour trouver du travail, il faut être blanc, beau et riche..."

Mais le chômage n'est pas l'unique raison de l'exclusion. Il y a aussi la solitude. "Il est difficile de lutter quand on est seul", constate un Monsieur d'une quarantaine d'années. "Déjà, vous vous demandez, pour qui vous luttez. Et puis, on perd rapidement l'espoir quand personne ne vous soutient. Et tout n'est pas question d'argent", ajoute-t-il. "Quand vous êtes seul, la vie n'a pas de sens. Vous n'avez pas d'amis, et vous perdez le courage d'en chercher. Vous ne rencontrez personne quand vous ne sortez pas chez vous, mais vous n'avez plus le courage de sortir tout seul..."

Les associations qui luttent contre la solitude et le désespoir - comme, par exemple, SOS Amitié - contre la faim - comme le Resto du Cœur, la "création" de Coluche - contre le découragement et la solitude face au chômage - la Maison des Chômeurs - sont nombreuses. Et chaque bénévole ajoute un peu pour améliorer la situation. Mais toujours, ils ne sont pas assez...
Photos et texte : copyright Doris Kneller

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire