Elsa Brants, Guillaume Lapeyre, Fabcaro, Reno Lemaire - Montpellier et le Village de la BD
Qu'est-ce qu'on pense lorsqu'on voit tous ces enfants rassemblés autour d'une table, jouant aux dessinateurs de bande dessinée ? - Qu'ils s'amusent, évidemment. Une dame d'une cinquantaine d'années, par contre, voit plus loin : "Qui sait", dit elle, songeuse, "dans quelques années, on rencontrera peut-être un dessinateur de BD connu qui, ce week-end-ci, aurait fait ses premiers pas vers le succès, ici à Montpellier, autour d'une table à l'Odysseum..."
La question, si un dessinateur connu sort de leur rangs n'a évidemment pas tracassé les enfants qui, au "Village de la BD" de l'Odysseum, s'amusaient à apprendre à dessiner comme un "véritable" auteur de BD, qui participaient aux jeux de piste ou qui se transformaient dans leur personnage préféré à l'atelier de maquillage. Mais la manifestation "O'tour de la bulle" à Montpellier n'a pas attiré que des enfants.
Déjà l'année dernière, lors de la deuxième édition de la manifestation "O'tour de la bulle", les organisateurs ont pu compter quelque 30.000 visiteurs. Cette année-ci, par contre, l'Odysseum a carrément "explosé" : pendant les deux jours de la manifestations, 60.000 visiteurs se sont promenés autour des tentes qui longeaient les allées du plus grand centre commercial de Montpellier.
"La BD est arrivé à Montpellier", proclame un jeune homme, exprimant la pensée de beaucoup de Montpelliérains. Et il ajoute : "Personnellement, j'ai apprécié la tente avec les auteurs politiques. Par exemple les BD consacrées à Sarkozy." Il rigole et indique le paquet qu'il porte sous le bras. "J'ai acheté 'Sarkozy et ses femmes' d'Aurel." Ensuite, il redevient sérieux. "Mais j'ai aussi découvert des BD historiques ou régionales, par exemple un volume sur la Corse."
La découverte était à l'ordre du jour non seulement pour ce jeune fan de la bande dessinée. Impressionnant peut-être moins pour les Montpelliérains mais pour les amateurs de la BD venus d'ailleurs était le nombre des dessinateurs locaux qui, parmi une cinquantaine d'auteurs nationaux et internationaux, présentaient leurs oeuvres. Il y avait, par exemple, Elsa Brants qui se dit influencée par Gotlib et Rumko Takahashi et dont la première histoire compte plus de 900 pages. Ou Guillaume Lapeyre, partenaire de vie d'Elsa Brants, qui, avec ses "Explorers" a créé une histoire qu'il considère lui-même comme son "projet le plus fou". Guillaume Lapeyre est né à Sète, mais il a fait ses études à la faculté de droit à Montpellier, joignant le cercle des "grands hommes qui ont étudié à Montpellier".
Fabrice Caro, dit Fabcaro, était un autre Montpelliérain qui, les jours d'O'tour de la bulle, a rencontré ses fans à l'Odysseum. À travers ses BD, Fabcaro décrit sa vie à Montpellier et livre au monde de la bande dessinée une image chaleureuse de la ville près de la Méditerranée.
Mais Montpellier a aussi son "Mangaka", un dessinateur du Manga, de la bande dessinée du style japonais. Reno Lemaire aime la BD francobelge et certains auteurs du comic américain qui ont influencé son style. Son amour, toutefois, appartient au Manga. Avec "Dreamland", sa première série publiée par Pika, une des maisons d'édition les plus réputées parmi les amateurs du Manga, le Montpelliérain est entré dans les rangs internationaux des dessinateurs.
"O'tour de bulle prouve de nouveau ce que je dis tout le temps", sourit un Monsieur d'une quarantaine d'années, "la BD a été inventée pour les adultes." Face au nombre des "histoires en bulles" qui intéressent plus les adultes que les enfants, on pourrait lui donner raison. Mais une dame d'à peu près le même âge lui contredit : "Il n'y a que très peu de BD typiquement 'enfant' ou 'adulte'. La plupart des albums sont faits pour tout le monde. Pour tous ceux", ajoute-t-elle, "qui ont l'esprit ouvert et qui sont capables de rire."
Quoique, avec les albums historiques, politiques, scientifiques ou culturels, le rire ne soit pas toujours le premier facteur qui domine une BD... "Mais grosso modo", explique un autre amateur de l'Odysseum et de son "O'tour de la bulle", "le rire reste le sens profond de l'art des bandes dessinées. Parfois, le rire joyeux est remplacé par un rire amère, sarcastique. Mais on ne cesse pas de rire."
"J'aime le monde des bandes dessinées et des Mangas", déclare une dame dans la trentaine. "Vous pensez peut-être que c'est pas sérieux, à mon âge. Mais la vie quotidienne donne si peu d'occasion de rire. La BD, c'est des personnages mignons, c'est l'aventure, ça vous dépayse. Ce n'est pas interdit de rire un peu, même si on n'est plus enfant, n'est-ce pas ?" Et son ami ajoute : "Regardez un peu le programme des cinémas. Vous trouvez tout - l'action, la réflexion... mais pour trouver un film où vous pouvez rire, vous cherchez longtemps."
Selon l'équipe de l'Agglomération, organisatrice du "Village de la BD", le rire restera à Montpellier. La quatrième édition est déjà en planification."Chaque année", explique un membre de l'équipe "O'tour de la bulle", "nous réfléchissons de nouveau sur la disposition des tentes." Déjà par rapport à l'année dernière, les visiteurs avaient plus de tentes à découvrir et plus d'espace à parcourir. L'année prochaine, le village de la BD serait donc encore plus grand, peuplé d'encore plus de dessinateurs...
La question, si un dessinateur connu sort de leur rangs n'a évidemment pas tracassé les enfants qui, au "Village de la BD" de l'Odysseum, s'amusaient à apprendre à dessiner comme un "véritable" auteur de BD, qui participaient aux jeux de piste ou qui se transformaient dans leur personnage préféré à l'atelier de maquillage. Mais la manifestation "O'tour de la bulle" à Montpellier n'a pas attiré que des enfants.
Déjà l'année dernière, lors de la deuxième édition de la manifestation "O'tour de la bulle", les organisateurs ont pu compter quelque 30.000 visiteurs. Cette année-ci, par contre, l'Odysseum a carrément "explosé" : pendant les deux jours de la manifestations, 60.000 visiteurs se sont promenés autour des tentes qui longeaient les allées du plus grand centre commercial de Montpellier.
"La BD est arrivé à Montpellier", proclame un jeune homme, exprimant la pensée de beaucoup de Montpelliérains. Et il ajoute : "Personnellement, j'ai apprécié la tente avec les auteurs politiques. Par exemple les BD consacrées à Sarkozy." Il rigole et indique le paquet qu'il porte sous le bras. "J'ai acheté 'Sarkozy et ses femmes' d'Aurel." Ensuite, il redevient sérieux. "Mais j'ai aussi découvert des BD historiques ou régionales, par exemple un volume sur la Corse."
La découverte était à l'ordre du jour non seulement pour ce jeune fan de la bande dessinée. Impressionnant peut-être moins pour les Montpelliérains mais pour les amateurs de la BD venus d'ailleurs était le nombre des dessinateurs locaux qui, parmi une cinquantaine d'auteurs nationaux et internationaux, présentaient leurs oeuvres. Il y avait, par exemple, Elsa Brants qui se dit influencée par Gotlib et Rumko Takahashi et dont la première histoire compte plus de 900 pages. Ou Guillaume Lapeyre, partenaire de vie d'Elsa Brants, qui, avec ses "Explorers" a créé une histoire qu'il considère lui-même comme son "projet le plus fou". Guillaume Lapeyre est né à Sète, mais il a fait ses études à la faculté de droit à Montpellier, joignant le cercle des "grands hommes qui ont étudié à Montpellier".
Fabrice Caro, dit Fabcaro, était un autre Montpelliérain qui, les jours d'O'tour de la bulle, a rencontré ses fans à l'Odysseum. À travers ses BD, Fabcaro décrit sa vie à Montpellier et livre au monde de la bande dessinée une image chaleureuse de la ville près de la Méditerranée.
Mais Montpellier a aussi son "Mangaka", un dessinateur du Manga, de la bande dessinée du style japonais. Reno Lemaire aime la BD francobelge et certains auteurs du comic américain qui ont influencé son style. Son amour, toutefois, appartient au Manga. Avec "Dreamland", sa première série publiée par Pika, une des maisons d'édition les plus réputées parmi les amateurs du Manga, le Montpelliérain est entré dans les rangs internationaux des dessinateurs.
"O'tour de bulle prouve de nouveau ce que je dis tout le temps", sourit un Monsieur d'une quarantaine d'années, "la BD a été inventée pour les adultes." Face au nombre des "histoires en bulles" qui intéressent plus les adultes que les enfants, on pourrait lui donner raison. Mais une dame d'à peu près le même âge lui contredit : "Il n'y a que très peu de BD typiquement 'enfant' ou 'adulte'. La plupart des albums sont faits pour tout le monde. Pour tous ceux", ajoute-t-elle, "qui ont l'esprit ouvert et qui sont capables de rire."
Quoique, avec les albums historiques, politiques, scientifiques ou culturels, le rire ne soit pas toujours le premier facteur qui domine une BD... "Mais grosso modo", explique un autre amateur de l'Odysseum et de son "O'tour de la bulle", "le rire reste le sens profond de l'art des bandes dessinées. Parfois, le rire joyeux est remplacé par un rire amère, sarcastique. Mais on ne cesse pas de rire."
"J'aime le monde des bandes dessinées et des Mangas", déclare une dame dans la trentaine. "Vous pensez peut-être que c'est pas sérieux, à mon âge. Mais la vie quotidienne donne si peu d'occasion de rire. La BD, c'est des personnages mignons, c'est l'aventure, ça vous dépayse. Ce n'est pas interdit de rire un peu, même si on n'est plus enfant, n'est-ce pas ?" Et son ami ajoute : "Regardez un peu le programme des cinémas. Vous trouvez tout - l'action, la réflexion... mais pour trouver un film où vous pouvez rire, vous cherchez longtemps."
Selon l'équipe de l'Agglomération, organisatrice du "Village de la BD", le rire restera à Montpellier. La quatrième édition est déjà en planification."Chaque année", explique un membre de l'équipe "O'tour de la bulle", "nous réfléchissons de nouveau sur la disposition des tentes." Déjà par rapport à l'année dernière, les visiteurs avaient plus de tentes à découvrir et plus d'espace à parcourir. L'année prochaine, le village de la BD serait donc encore plus grand, peuplé d'encore plus de dessinateurs...
Photos et texte : copyright Doris Kneller
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