jeudi 30 septembre 2010

Montpellier et ses créatrices d'entreprise : Martine Viguier, le C.R.E.F. et les réseaux de l'entrepreneuriat féminin

La Caravane des Entrepreneurs à Montpellier

Créatrices d'entreprise à Montpellier

Mettre des experts à la disposition des "jeunes entrepreneurs", c'est-à-dire des créateurs et créatrices des entreprises récemment conçues, fut l'idée de la dernière version du la "Caravane des Entrepreneurs". Pendant toute une journée, la "Caravane" resta à Montpellier pour renseigner les propriétaires de petites entreprises - ou ceux et celles qui souhaitent le devenir - sur leur possibilités et démarches.

Ainsi, des sujets comme le développement de l'entreprise sur la base des réseaux Internet ou comment financer un projet était à la une. Pour les créatrices, la conférence intitulée "Mesdames, réussissez votre entreprise" formait le comble de la journée. Comme si souvent lorsqu'il est question de l'entrepreneuriat féminin dans le Languedoc, Martine Viguier était présente et, après la conférence, elle accueillit les créatrices ou futures créatrices d'entreprise en entretien particulier.

Femme chef entreprise à MontpellierComme toujours lorsque des femmes chefs d'entreprise - les "entrepreneures" ou "entrepreneuses" - de Montpellier se rencontrent, le thème numéro 1 était les réseaux. "Je ne peux pas imaginer travailler sans le soutien d'un réseau", explique une femme qui créa son entreprise il y a quelques mois. "On se sent moins seule. On se rend compte que les autres ont les mêmes problèmes et les mêmes préoccupations." Parler, discuter, échanger est donc une des "raisons d'être" des réseaux du genre C.R.E.F., du "Centre de Ressources pour développer l’Entrepreneuriat au Féminin". Mais ce n'est pas tout.

"En tant que créatrice d'entreprise - et je pense que c'est pareil pour les créateurs -", explique une autre jeune chef d'entreprise, "nous avons souvent besoin de conseils pratiques. Ces conseils peuvent concerner le fonctionnement quotidien de notre entreprise, la recherche d'un financement, les actes administratifs ou même la recherche de clients. En tant que débutantes on ne peut pas se payer les conseils d'un professionnel, par exemple d'un avocat. Mais nous avons le réseau et Martine Viguier" - de nouveau une référence à Martine Viguier - "qui nous conseille."

entrepreneuriat de MontpellierUne femme créatrice d'entreprise a-t-elle vraiment tant besoin de conseils ? Ne peut-elle pas compter sur les réseaux habituels comme, par exemple, la chambre de commerce ? - "Oui, nous pouvons nous adresser à la chambre de commerce", confirme une dame qui explique qu'elle est juste dans le processus de création d'entreprise - "ma deuxième entreprise" -, "mais ce ne veut pas dire que c'est là où nous recevons les conseils les plus valables. Souvent, les conseillers ne comprennent pas les problèmes d'une femme. Personnellement, je me suis rendu compte qu'ils ne savent pas ce qui signifie être chef d'entreprise, mère et épouse en même temps. Je suis même tombée sur un conseiller qui me disait qu'en tant que mère, je ferais mieux m'occuper de mon fils que créer une entreprise..."

Une autre femme lui donne raison. "J'ai vécu plus ou moins la même chose. À une des 'boutiques de conseil' payées par le Conseil Régional, on m'a dit qu'une femme ne devrait pas toucher à l'informatique. Et qu'on ne serait pas capables de gérer une famille et une entreprise en même temps. Le conseiller m'a dit que, comme j'ai choisi l'option de création de famille, je devrais 'assumer mon choix' au lieu de vouloir combler deux options incompatibles."

Un autre problème est le manque de soutien de la part de la famille. "Quand j'ai raconté à mon père que je veux créer une entreprise, il a éclaté de rire. Et ma mère m'a dit que je n'en serais pas capable. Bonjour le soutien", raconte une jeune Montpelliéraine. Puis, elle ajoute : "Mais je ne me laisse pas décourager. Je leur dit plus rien, voilà, je préfère parler de mon travail avec d'autres entrepreneuses. Là, je trouve des conseils et, surtout, la compréhension."
Photos et texte : copyright Doris Kneller

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