vendredi 5 novembre 2010

Montpellier science et culture : Agora des Savoirs est de retour

Le nouveau cycle d'Agora des Savoirs à Montpellier : Les idéaux de la connaissance

L'Agora des Savoirs au Centre Rabelais, MontpellierÀ 19.30 heures, la salle commença sérieusement à se remplir. À 20 heures, toutes les places furent prises. Et lorsque, à 21.30 heures, Régis Penalva de la librairie Sauramps introduisit la première conférence du nouveau cycle de l'Agora des Savoirs, le centre Rabelais était "plein à craquer" : des gens sur les marches, d'autres debout... Mais personne ne se plaignit. Car tout le monde avait un objectif commun : écouter la conférence de Sylviane Agacinski tant attendue par les amateurs de l'Agora des Savoirs.

L'Agora des Savoirs, une série de conférences à Montpellier qui, déjà l'année dernière, avait un succès énorme, c'est de la "science pure". Mais une science à la portée de tout ceux qui sont curieux de connaître les forces qui animent le monde, le vivant, les esprits - et l'homme. Cette science est offerte aux Montpelliérains par leur mairie - comme l'année dernière, Hélène Mandroux, maire de Montpellier, assista à la première conférence - en collaboration avec la librairie Sauramps.

Sylviane Agacinski à MontpellierLa première conférence de la nouvelle session fut baptisée la "leçon inaugurale" et traita de "l'inestimable" - une leçon sur les idéaux de la connaissance et la question, en quoi les savants peuvent-ils encore croire. L'idée de "l'inestimable" présentée par Sylviane Agacinski, professeur de philosophie, tourna autour des valeurs. La philosophe partit du principe qu'une civilisation ne peut que reposer sur des valeurs inestimables - des valeurs qui n'ont pas de prix.

"Si j'ai déjà assisté à une autre conférence de l'Agora des Savoirs ?" répète une dame dans la cinquantaine la question posée par l'équipe des Gens de Montpellier. Elle sourit. "Oh oui, on peut le dire comme ça. Depuis que l'Agora existe, je n'ai pas raté une seule conférence."

La dame n'est pas la seule. Pour 70 pour cent des personnes interrogées par les "Gens de Montpellier" à la sortie du centre Rabelais, la conférence de Sylviane Agacinski n'était pas la première dans le cadre de l'Agora des Savoirs. Et plusieurs personnes ont assuré qu'elles auraient assisté à toutes les manifestations Agora des Savoirs précédentes.

Agora des Savoirs au Centre Rabelais de MontpellierEst-ce alors la science elle-même ou le concept des conférences de l'Agora des Savoirs qui attire les Montpelliérains au point de remplir systématiquement non seulement les 400 places de la salle de projection du centre Rabelais, mais aussi ses marches et la salle de réunion ? Sont-ils vraiment si amoureux de la science qu'il n'hésitent pas à venir une heure avant le début des conférences, à être assis inconfortablement sur les marches de la salle ou, même, à rester débout pendant plus de deux heures ?

"Je ne pouvais pas venir plus tôt", explique une dame dans la quarantaine qui avait trouvé un coin sur les marches de la salle. "Mais je voulais absolument assister à la conférence. Oui," poursuit-elle après une nouvelle question, "je serais même restée debout." Puis, elle réfléchit. "Ce que je trouve si bien... déjà, les sujets sont très bien choisis. Prenez le sujet d'aujourd'hui, les valeurs de la société. Je trouve que c'est très actuel. On dit tout le temps que les jeunes n'auraient plus de valeurs. Tout le monde parle de l'argent. On ne pense qu'à soi-même."

Les Montpelliérains qui fréquentent le centre Rabelais les soirées de l'Agora des Savoirs sont-ils tous des adeptes de la science ? - "Non," répond un Monsieur dans la trentaine, "je ne m'intéresse pas vraiment à la science. Ou, plutôt, je ne m'y suis pas intéressé avant l'Agora des Savoirs. C'est ici que j'ai pris goût." - Depuis qu'il fréquente les soirées organisées par la mairie de Montpellier et la librairie Sauramps consacre-t-il du temps à la science aussi en dehors des conférences ? - "Oui, un peu. L'année dernière, je me suis acheté deux livres écrits par des intervenants. Je les trouvais très intéressants." - Sans l'Agora des Savoirs aurait-il eu l'idée d'acheter des livres scientifiques ? "Pas vraiment. Je n'aurais pas su que ces auteurs existent et je n'aurais pas eu l'idée de m'intéresser à leurs livres."

"Je trouve fantastique que je comprends tout ce qu'ils disent", commente une dame d'une quarantaine d'années. "Ou presque. J'ai toujours pensé que je ne serais pas capable de comprendre la science. L'Agora m'a prouvé le contraire. Maintenant, je ne peux plus me priver de ces soirées, je suis devenue 'accro'." Elle rit. "Elles ont éveillé ma curiosité. Oui", ajoute-t-elle, "je suis contente qu'un nouveau cycle a commencé."

Toutefois, il est clair que l'unanimité ne règne nulle part. "Oui, ça m'a plu", répond un jeune homme un peu hésitant. "C'est-à-dire que le thème était intéressant. Mais la conférence était trop superficielle. Elle n'a pas vraiment traité le thème, pas suffisamment" - Est-ce la première fois qu'il assiste à une soirée Agora des Savoirs ? "Oui, on m'en a beaucoup parlé, mais je suis un peu déçu." - Reviendra-t-il quand même ? "Probablement oui. Pour voir si j'apprécie plus les autres conférences."

Une dame dans la trentaine réagit à une des réponses que Sylviane Agacinski a données en réaction aux questions du public. "Ce qu'elle a dit sur le droit des femmes de décider sur leur corps, je suis bien d'accord. Mais c'est un discours que j'ai entendu tant de fois, de la part de mes amies féministes, que je ne le trouve plus très original."

Et la semaine prochaine ? La salle sera-t-elle de nouveau si comble ? "Mercredi prochain", se rappelle un homme dans la quarantaine, "on parlera du mythe de la science. Je viendrai, c'est sûr. La conférence sera certainement très intéressante." - Presque tous les Montpelliérains interrogés par l'équipe des Gens de Montpellier sont du même avis : "Oui, je reviendrai la prochaine fois." - sauf une jeune dame : "Mercredi prochain j'aurais malheureusement un empêchement. Mais j'assisterai à la conférence de la semaine suivante."

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Agora des Savoirs à Montpellier : le troisième cycle
J.-C. Bousquet et le musée naturel
Photos et texte : copyright Doris Kneller

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