L'Agora des Savoirs, Montpellier : à la découverte
de l'Hérault géologique
"Un voyage dans les temps qui nous a fait rêver", était le commentaire de Michel Séranne, chercheur en biologie à l'université et membre du laboratoire des géosciences de Montpellier, qui présenta la conférence de Jean-Claude Bousquet sur la richesse géologique de l'Hérault. Il rappela au public que "la géologie est présente dans le quotidien - même si on a perdu l'habitude de la voir."
Comme toujours lors d'une conférence dans le cadre de l'Agora des savoirs, cette série de conférences scientifiques grand public qui ont lieu tous les mercredis soirs au Centre Rabelais, la salle était bondée. Beaucoup de personnes devaient se contenter d'observer la conférence sur écran.
Mais le déplacement valait la peine. Jean-Claude Bousquet, géologue universitaire et auteur de livres sur la géologie et la beauté de la région dont Montpellier fait partie, n'amenait son public non seulement à un "voyage dans les temps", mais aussi à un voyage dans les profondeurs de l'Hérault.
Jean-Claude Bousquet avait "trois histoires successives" à raconter. D'abord, il y avait l'histoire hercynienne. Montpellier est situé au cœur de ce que les géologues appellent la chaîne hercynienne, cette chaîne immense de montagne qui commença à se lever il y a quelque 300 millions d'années, à l'époque du Carbonifère et du Permien. Elle doit sa naissance à la collision de deux continents, Gondwana et Laurentia-Baltica, qui, ensemble, formèrent le nouveau super-continent Pangée.
Une des montagnes qui, jadis, faisaient partie de la chaîne, le pic de Vissons, est spécialement intéressante. Jean-Claude Bousquet expliqua qu'elle se forma sur un terrain d'anciens dépôts marins dont certains datent de jusqu'à 540 millions d'années. La montagne est donc un véritable trésor rempli de traces préhistoriques.
Le conférencier parla aussi de ces terrains rouges, les "ruffes", si répandus dans l'Hérault. Il s'agit d'une roche absolument typique du système géologique du Permien. Mais nous trouvons ce terrain aussi ailleurs : dans les Vosges du Sud, en Russie, en Australie, en Afrique du Sud…
Tout cela nous rappelle la question évoquée par Jean-Claude Bousquet à la fin de l'exposé : pourquoi programmer une conférence sur l'Hérault dans le cadre de l'Agora des savoirs qui, jusqu'à maintenant, traita des thèmes aussi "larges" que la naissance de l'Univers ? - La réponse est évidente. La tectonique des plaques qui est à la base de la richesse géologique de notre région agit sur des milliers de kilomètres. Un mouvement à un point quelconque de notre planète se fait remarquer dans des pays lointains. Ainsi, une conférence sur la géologie de l'Hérault n'est, finalement, rien d'autre qu'une conférence sur notre planète.
Et, n'oublions pas qu'à l'époque de la naissance de la chaîne hercynienne, les terres étaient réunies dans un seul super-continent. Jean-Claude Bousquet traduit ce fait par un constat clair et simple : "On a hérité d'un patrimoine géologique formé par les hasards des tectoniques des plaques"…
Un "représentant" typique de ces terres rouges, les ruffes, est le bassin du Salagou. On y trouve des pistes de reptiles, des empreintes plus anciennes que les dinosaures. Ces reptiles donnèrent naissances aux premiers mammifères - ce qui, comme le remarqua Jean-Claude Bousquet, fait d'eux les ancêtres aussi de l'humanité.
Ensuite, le géologue raconta à son public la deuxième histoire des rochers, l'histoire alpine. La structure de cette époque, succédant à celle de l'histoire hercynienne, s'étendait des Pyrénées aux Alpes et même jusqu'à des régions encore plus lointaines. Elle présente des rochers divers en superposition, traversés par le volcanisme : des successions de roches à lire…
Et c'est ici, où les dinosaures sont apparus en masse. Jean-Claude Bousquet faisait partie de groupes d'excursion où de véritables trésors d'os de dinosaures furent trouvés. Toutefois, il ne s'agissait pas de dinosaures quelconques, mais de cette espèce que les scientifiques baptisèrent le "dinosaure héraultais". Bonne nouvelle : la région autour de Montpellier a donc son "propre" dinosaure.
Finalement, le voyage avec Jean-Claude Bousquet aboutit à l'histoire méditerranéenne. C'est dans ces terres qu'on trouva la "pierre du Midi" à partir de laquelle beaucoup de monuments de Montpellier - par exemple l'aqueduc du Peyrou - furent construits. Elle consiste en dépôts sédimentaires des mers de l'ère tertiaire qui, il y a quelques 20 millions d'années, envahirent nos terres. On y trouva des empreintes de grosses huîtres - jusqu'à une quarantaine de centimètres qui, comme expliqua Jean-Claude Bousquet, témoignent de la température assez élevée de la mer de cette époque. Ainsi, la pierre du Midi est formée de coquillages. Il s'agit donc d'une pierre calcaire qui expose cette blancheur si typique de la région de la Méditerranée et qui, une fois exposée à l'air, devient très dure.
C'est également de cette époque que vient le sable sur lequel la ville de Montpellier est construite. Si nous creusions très profondément sous nos maisons, nous trouverions certainement encore les traces des animaux terrestres et marins de l'ère tertiaire.
Comme toujours lors d'une conférence dans le cadre de l'Agora des savoirs, cette série de conférences scientifiques grand public qui ont lieu tous les mercredis soirs au Centre Rabelais, la salle était bondée. Beaucoup de personnes devaient se contenter d'observer la conférence sur écran.
Mais le déplacement valait la peine. Jean-Claude Bousquet, géologue universitaire et auteur de livres sur la géologie et la beauté de la région dont Montpellier fait partie, n'amenait son public non seulement à un "voyage dans les temps", mais aussi à un voyage dans les profondeurs de l'Hérault.
Jean-Claude Bousquet avait "trois histoires successives" à raconter. D'abord, il y avait l'histoire hercynienne. Montpellier est situé au cœur de ce que les géologues appellent la chaîne hercynienne, cette chaîne immense de montagne qui commença à se lever il y a quelque 300 millions d'années, à l'époque du Carbonifère et du Permien. Elle doit sa naissance à la collision de deux continents, Gondwana et Laurentia-Baltica, qui, ensemble, formèrent le nouveau super-continent Pangée.
Une des montagnes qui, jadis, faisaient partie de la chaîne, le pic de Vissons, est spécialement intéressante. Jean-Claude Bousquet expliqua qu'elle se forma sur un terrain d'anciens dépôts marins dont certains datent de jusqu'à 540 millions d'années. La montagne est donc un véritable trésor rempli de traces préhistoriques.
Le conférencier parla aussi de ces terrains rouges, les "ruffes", si répandus dans l'Hérault. Il s'agit d'une roche absolument typique du système géologique du Permien. Mais nous trouvons ce terrain aussi ailleurs : dans les Vosges du Sud, en Russie, en Australie, en Afrique du Sud…
Tout cela nous rappelle la question évoquée par Jean-Claude Bousquet à la fin de l'exposé : pourquoi programmer une conférence sur l'Hérault dans le cadre de l'Agora des savoirs qui, jusqu'à maintenant, traita des thèmes aussi "larges" que la naissance de l'Univers ? - La réponse est évidente. La tectonique des plaques qui est à la base de la richesse géologique de notre région agit sur des milliers de kilomètres. Un mouvement à un point quelconque de notre planète se fait remarquer dans des pays lointains. Ainsi, une conférence sur la géologie de l'Hérault n'est, finalement, rien d'autre qu'une conférence sur notre planète.
Et, n'oublions pas qu'à l'époque de la naissance de la chaîne hercynienne, les terres étaient réunies dans un seul super-continent. Jean-Claude Bousquet traduit ce fait par un constat clair et simple : "On a hérité d'un patrimoine géologique formé par les hasards des tectoniques des plaques"…
Un "représentant" typique de ces terres rouges, les ruffes, est le bassin du Salagou. On y trouve des pistes de reptiles, des empreintes plus anciennes que les dinosaures. Ces reptiles donnèrent naissances aux premiers mammifères - ce qui, comme le remarqua Jean-Claude Bousquet, fait d'eux les ancêtres aussi de l'humanité.
Ensuite, le géologue raconta à son public la deuxième histoire des rochers, l'histoire alpine. La structure de cette époque, succédant à celle de l'histoire hercynienne, s'étendait des Pyrénées aux Alpes et même jusqu'à des régions encore plus lointaines. Elle présente des rochers divers en superposition, traversés par le volcanisme : des successions de roches à lire…
Et c'est ici, où les dinosaures sont apparus en masse. Jean-Claude Bousquet faisait partie de groupes d'excursion où de véritables trésors d'os de dinosaures furent trouvés. Toutefois, il ne s'agissait pas de dinosaures quelconques, mais de cette espèce que les scientifiques baptisèrent le "dinosaure héraultais". Bonne nouvelle : la région autour de Montpellier a donc son "propre" dinosaure.
Finalement, le voyage avec Jean-Claude Bousquet aboutit à l'histoire méditerranéenne. C'est dans ces terres qu'on trouva la "pierre du Midi" à partir de laquelle beaucoup de monuments de Montpellier - par exemple l'aqueduc du Peyrou - furent construits. Elle consiste en dépôts sédimentaires des mers de l'ère tertiaire qui, il y a quelques 20 millions d'années, envahirent nos terres. On y trouva des empreintes de grosses huîtres - jusqu'à une quarantaine de centimètres qui, comme expliqua Jean-Claude Bousquet, témoignent de la température assez élevée de la mer de cette époque. Ainsi, la pierre du Midi est formée de coquillages. Il s'agit donc d'une pierre calcaire qui expose cette blancheur si typique de la région de la Méditerranée et qui, une fois exposée à l'air, devient très dure.
C'est également de cette époque que vient le sable sur lequel la ville de Montpellier est construite. Si nous creusions très profondément sous nos maisons, nous trouverions certainement encore les traces des animaux terrestres et marins de l'ère tertiaire.
Photos et texte : copyright Doris Kneller
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