Admission Post Bac au Parc d'Exposition à Montpellier : les jeunes croient-ils encore dans les études ?
C’est à partir de demain que, pour la 26ème fois, le
Parc d’Exposition de Montpellier vivra pour trois jours dans le rythme de
l’avenir des jeunes. Le portail « Admission Post Bac » présentera
toutes les possibilités de l’enseignement supérieur et montrera aux lycéens et
étudiants les différents chemins vers le succès professionnel. Presque 250
exposants seront à leur disposition pour définir des projets et objectifs et persuader les
jeunes Montpelliérains qu’ils sont dans la bonne ville pour bâtir leur futur.
Presque 250 exposants, cela égale presque 250 discours
enthousiastes, 250 chemins pour arriver à son but professionnel. Seule
question : les cibles de tous ces efforts, les jeunes, y
croient-ils ? L’équipe de Montpellier Presse Online a demandé aux
lycéens et jeunes étudiants si, d’après eux, leur avenir se situe à
Montpellier.
« Non », répond spontanément une jeune dame qui,
« je l’espère », fera son bac cette année. « Je ne sais pas où
je ferai mes études et, peut-être, je resterai même à Montpellier dans un premier
temps, mais plus tard, en fait, le plus rapidement possible, je veux aller à
l’étranger. »
Cette idée de passer au moins un peu de temps à l’étranger revient
souvent. Quelques-uns savent même déjà très concrètement ce qu’ils veulent.
« Dès que j’aurai mon bac », déclare une autre jeune dame,
« j’irai faire des études à Munich en Allemagne. J’ai un oncle qui vit
là-bas, il m’hébergera. » Mais pour d’autres, les plans pour l’étranger
sont encore très vagues. Il y en a qui pensent à l’Angleterre ou l’Allemagne -
« si je fais des études en Allemagne, j’ai de fortes chances de trouver un
bon travail », explique un jeune homme qui fera son bac l’année prochaine
- mais la plupart n’envisagent pas encore de pays précis : « Je ne
sais pas », avoue une étudiante de première année, « mais il faut que
ce soit un pays avec avenir. Peut-être les États-Unis. Ou l’Allemagne, mais
c’est trop proche. J’ai aussi pensé au Japon. »
Tandis que beaucoup de jeunes ont déjà des difficultés à répondre la question du « où étudier », le problème du « quoi »
est encore plus dur à résoudre. « Je n’ai pas envie de faire des études
pour être au chômage », exprime un jeune homme l'opinion générale. Lui aussi envisage son bac cette année. « Aujourd’hui », ajoute une
dame du même âge dans un ton un peu amère, « on se demande plus ce qu’on
veut faire, mais ce qu’on pourra faire avec. La plupart des sujets proposés par
les universités n’ont plus d’avenir. »
Phénomène intéressant : parmi les jeunes interrogés, on peut
constater que dans le groupe de ceux qui souhaitent rester à Montpellier ou
dans une ville pas trop éloignée, beaucoup ont des idées claires de la matière
qu’ils veulent étudier. Les jeunes, par contre, qui envisagent des études à
l’étranger ne savent souvent pas ce qu’ils feront : « D’abord
apprendre la langue, bien sûr », commente une jeune dame qui s’est décidée
pour l’Angleterre, « je veux dire, à la perfection. C’est ça l’idée des
études à l’étranger. Ensuite, je verrai. » Ou, selon un jeune homme qui,
lui aussi, pense « sérieusement à l’Angleterre » : « Je
verrai, quelle université m’accepte. Et selon ce qu’elle peut me proposer, je
décide. »
Les étudiants futurs de Montpellier, Toulouse, Marseille ou Lyon sont
souvent déjà fixés. Les différentes matières de l’informatique sont dominantes -
« Qu’est-ce que vous voulez faire sinon l’informatique ? » lance un
jeune homme qui, « de toute manière », veut rester dans le Sud de la
France, et : « L’informatique est l’avenir », reprend une jeune
dame soulignant, ensuite, que « heureusement, les femmes ne sont plus
exclues des métiers techniques. Au contraire, nous sommes meilleures que les
hommes. Les meilleurs jobs seront pour nous. »
Une autre matière qui, selon beaucoup de lycéen, pourrait « garantir un travail » à
l’avenir, est l’économie. « Faire des
affaires », répond un étudiant de première année, interrogé sur ses idées
de profession. « Si on veut gagner sa vie correctement, il faut travailler
là où se trouve l’argent. » Mais aussi beaucoup de lycéens envisagent un
avenir « près des artères du commerce national et, surtout,
international », comme l'explique une lycéenne de dernière année. « Je veux
travailler avec des pays qui ont encore des ressources, la Chine,
peut-être. »
Toutefois, pas tout le monde ne veut faire des études. « Je
ne crois plus », dit un jeune homme et exprime ainsi l’opinion d’un bon
nombre de jeunes Montpelliérains, « que les études puissent m’apporter
grand-chose. A l’avenir, on ne demandera plus des diplômes, mais on demandera,
si nous sommes capables de nous débrouiller. Et je vous jure : je me
débrouillerai. »
Son idée : monter une affaire immédiatement après le bac.
« Ça sera un business d’importation », explique-t-il, sûr de lui.
« Quelque chose dont les gens ont toujours besoin ou qui les tente de dépenser leur argent. Il y a la crise, je veux bien, mais les gens ont encore
de quoi dépenser. C’est juste une question de priorités. »
Un autre lycéen veut voir le monde. « Peut-être je reviendrai
à Montpellier, un jour. Mais d’abord, je veux voir une multitude de pays. Et
travailler partout. C’est pour ça que je ferai cuisinier. J’aime faire la
cuisine et c’est une profession que je peux exercer partout, car manger, c’est
à la mode dans tous les pays du monde. »
Photos et texte : copyright Doris Kneller
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