Ce qui a impressionné les Montpelliérains lors du discours de Philippe Saurel, maire de Montpellier
Nouvelle mairie - et nouveau maire - obligent. Un Monsieur d’une quarantaine d’années se rappelle encore l’époque où les vœux du maire de Montpellier étaient prononcés par Hélène Mandroux, au Corum, « bien au chaud, à l’abri du vent… et les discours étaient courts », se rappelle le Montpelliérain qui « aime bien écouter ce que le Maire a à dire, peu importe son nom et la couleur de son parti. »
Pas
tout le monde n’avait froid, ce 6 janvier sur le parvis de l’hôtel
de ville de Montpellier où Philippe Saurel a rassemblé les
Montpelliérains - ou une partie des Montpelliérains - autour de lui
pour leur expliquer qu’ils avaient choisi le bon maire. La mairie
avait fait construire des tentes dans lesquelles des buffets
attendaient la fin du discours, assez grandes pour que quelques-uns
des spectateurs puissent se mettre à l’abri.
Toutefois :
« Le maire a-t-il peur de nous laisser entrer dans sa mairie ?
Il y a assez d’espace à l’intérieur pour tout le monde. Est-ce
la nouvelle politique que de laisser dehors les habitants de
Montpellier, devant la porte ? » s’indigne un Monsieur
d’à peu près 35 ans.
Montpellier
Presse Online
voulait savoir, quels étaient les aspects du discours du maire de
Montpellier qui avaient le plus touché ses concitadins. La plupart
des interrogés ont évidemment parlé de cette année « électrique »
qui, selon Philippe Saurel, attendrait les Montpelliérains. « Cela
prouve qu’il a le sens de l’humour », commente une dame
dans la cinquantaine. « Il se fait accompagner par une guitare
électrique pour nous parler d’une année électrique. »
«
Je ne sais pas si l’année 2015 est vraiment si électrique que le
veut Monsieur Saurel », s’amuse une autre dame d’à peu
près le même âge, « je ne sais même pas ce qu’il comprend
par année électrique. Mais l’expression me plaît. »
L’idée
de comparer son discours à ceux de Fidel Castro est aussi restée en
mémoire : « Il se considère un peu comme Fidel Castro »,
analyse un Monsieur d’une quarantaine d’années, et une jeune
dame, probablement étudiante, ajoute : « Monsieur Saurel
aime bien souligner qu’il connaît les personnages de la politique.
Peut-être, avec son allusion à Fidel Castro, il voulait se comparer
au président des Etats-Unis qui se proclame maintenant ami avec
Castro. »
Cependant,
la référence au président cubain n’a pas plu à tout le monde.
« Je ne comprends pas, pour quelle raison il a cité Castro »,
se fâche une dame d’une trentaine d’années. « Notre maire
n’est pas communiste, il a pas besoin de parler des communistes. »
Une
dame d’une dizaine d’années plus âgée que la précédente, par
contre, se fixe plutôt sur la longueur du discours : « Si
Castro s’est pris le droit de parler pendant des heures devant son
peuple, ce n’est pas notre affaire. Mais de nous laisser debout
dans le froid pendant une heure pour écouter tout ce que notre maire
a fait ou ce qu’il fera pour nous, c’est un peu exagéré. J’ai
cru », ajoute-t-elle, « qu’il s’agissait d’une
sorte de fête. » - Et son compagnon enchaîne : « Non
seulement qu’il a parlé pendant une heure, il est aussi arrivé en
retard. Mais si on parle du quart d’heure montpelliérain, un maire
devrait faire l’exemple. »
« Pas
étonnant que beaucoup de gens sont partis au milieu du discours »,
renforce un Monsieur dans la trentaine. « Ce qu’il a dit
était intéressant, mais beaucoup trop long. »
« J’ai
trouvé bien fastidieux l’énumération de tous les mérites du
maire en 2014 », se plaint une dame d’une quarantaine
d’années. « Il y avait des choses dont je ne savais rien,
par exemple le gel des impôts locaux. Mais pour moi, ce n’est pas
un mérite - les impôts sont tellement haut qu’une augmentation
tuerait les gens. Monsieur Saurel a aussi parlé de policiers
supplémentaires : tout ce que je sais c’est que je ne vois
jamais un policier à Montpellier là où on en aurait besoin… »
Un
Monsieur un peu plus âgé que la dame n’est pas content du
discours sur les mérites non plus : « Il a fait des
choses depuis qu’il est élu, c’est vrai. Mais à quoi sert un
tram moins cher pour certains si d’autres - je parle des
abonnements pros - payent plus cher qu’avant ? Et quant au
sauvetage du parc Montcalm… je ne suis pas encore sûr. Pour le
moment, la ligne 5 est condamnée, mais ça ne va pas durer.
Finalement, elle passera par le parc Montcalm », finit-il son
commentaire pessimiste.
« Ce
qui m’a le plus touché ? » répète une dame dans la
cinquantaine la question de l’équipe de Montpellier Presse Online.
« Je ne sais pas. Je me rappelle que le maire a beaucoup
insisté sur ses bonnes relations avec des gens importants, comme le
président de la république. »
« Saurel
a su calmer les angoisses par rapport aux nouvelles régions »,
commente un Monsieur d’à peu près le même âge. « Son
amitié avec le maire de Toulouse indique qu’il n’y aura pas la
guerre entre les deux villes. »
Une
dame dans la quarantaine est enthousiaste, malgré le froid :
« Notre maire ressemble de plus en plus à Georges Frêche »,
se réjouit-elle, « Montpellier a besoin d’un maire fort. Qui
sait ce qu’il dit et qui aime sa ville. Et qui ne fait pas de
promesses dans le vide. »
« Vous
voulez savoir ce qui m’a le plus touché ? » La dame
dans la trentaine rigole et s’interrompt pour mâcher. « Que
Monsieur Saurel souhaite une réunion des conseillers au château de
Castries. Il est comme Mitterrand, il choisit les places les plus
prestigieuses. A part ça - le buffet est bon. Bon appétit. »
Photos et texte : copyright Doris Kneller
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