La Caravane des Entrepreneurs à Montpellier

Mettre des experts à la disposition des "jeunes entrepreneurs", c'est-à-dire des créateurs et créatrices des entreprises récemment conçues, fut l'idée de la dernière version du la "Caravane des Entrepreneurs". Pendant toute une journée, la "Caravane" resta à Montpellier pour renseigner les propriétaires de petites entreprises - ou ceux et celles qui souhaitent le devenir - sur leur possibilités et démarches.
Ainsi, des sujets comme le développement de l'entreprise sur la base des réseaux Internet ou comment financer un projet était à la une. Pour les créatrices, la conférence intitulée "Mesdames, réussissez votre entreprise" formait le comble de la journée. Comme si souvent lorsqu'il est question de l'entrepreneuriat féminin dans le Languedoc, Martine Viguier était présente et, après la conférence, elle accueillit les créatrices ou futures créatrices d'entreprise en entretien particulier.
Comme toujours lorsque des femmes chefs d'entreprise - les "entrepreneures" ou "entrepreneuses" - de Montpellier se rencontrent, le thème numéro 1 était les réseaux. "Je ne peux pas imaginer travailler sans le soutien d'un réseau", explique une femme qui créa son entreprise il y a quelques mois. "On se sent moins seule. On se rend compte que les autres ont les mêmes problèmes et les mêmes préoccupations." Parler, discuter, échanger est donc une des "raisons d'être" des réseaux du genre C.R.E.F., du "Centre de Ressources pour développer l’Entrepreneuriat au Féminin". Mais ce n'est pas tout."En tant que créatrice d'entreprise - et je pense que c'est pareil pour les créateurs -", explique une autre jeune chef d'entreprise, "nous avons souvent besoin de conseils pratiques. Ces conseils peuvent concerner le fonctionnement quotidien de notre entreprise, la recherche d'un financement, les actes administratifs ou même la recherche de clients. En tant que débutantes on ne peut pas se payer les conseils d'un professionnel, par exemple d'un avocat. Mais nous avons le réseau et Martine Viguier" - de nouveau une référence à Martine Viguier - "qui nous conseille."
Une femme créatrice d'entreprise a-t-elle vraiment tant besoin de conseils ? Ne peut-elle pas compter sur les réseaux habituels comme, par exemple, la chambre de commerce ? - "Oui, nous pouvons nous adresser à la chambre de commerce", confirme une dame qui explique qu'elle est juste dans le processus de création d'entreprise - "ma deuxième entreprise" -, "mais ce ne veut pas dire que c'est là où nous recevons les conseils les plus valables. Souvent, les conseillers ne comprennent pas les problèmes d'une femme. Personnellement, je me suis rendu compte qu'ils ne savent pas ce qui signifie être chef d'entreprise, mère et épouse en même temps. Je suis même tombée sur un conseiller qui me disait qu'en tant que mère, je ferais mieux m'occuper de mon fils que créer une entreprise..."Une autre femme lui donne raison. "J'ai vécu plus ou moins la même chose. À une des 'boutiques de conseil' payées par le Conseil Régional, on m'a dit qu'une femme ne devrait pas toucher à l'informatique. Et qu'on ne serait pas capables de gérer une famille et une entreprise en même temps. Le conseiller m'a dit que, comme j'ai choisi l'option de création de famille, je devrais 'assumer mon choix' au lieu de vouloir combler deux options incompatibles."
Un autre problème est le manque de soutien de la part de la famille. "Quand j'ai raconté à mon père que je veux créer une entreprise, il a éclaté de rire. Et ma mère m'a dit que je n'en serais pas capable. Bonjour le soutien", raconte une jeune Montpelliéraine. Puis, elle ajoute : "Mais je ne me laisse pas décourager. Je leur dit plus rien, voilà, je préfère parler de mon travail avec d'autres entrepreneuses. Là, je trouve des conseils et, surtout, la compréhension."
Photos et texte : copyright Doris Kneller
"Angela Merkel, une chancelière à Berlin" n'est qu'un sujet parmi beaucoup d'autres qui ont déjà été traités lors des soirées du "Café du Genre" organisées à Montpellier par
Les soirées montpelliéraines de Françoise Mariotti, psychologue humaniste, thérapeute suivant les idées de Carl Rogers et "citoyenne du monde", ne sont pas exclusivement consacrées aux idées féministes - bien que la psychologue souligne qu'elle s'est toujours battue pour les droits des femmes. Si elle a baptisé ses manifestations les "Cafés du Genre", elle pense à "genre" en pluriel...
"La grève générale doit continuer", déclare un Monsieur membre de la CGT. "C'est notre seule chance de lutter contre l'injustice des classes et aussi contre l'injustice entre les hommes et les femmes." Et son collègue, également portant les insignes de la CGT, ajoute : "Les Français renoncent trop rapidement à leurs mouvements. C'est pourquoi ils ne mènent jamais à rien. L'année dernière, on a manifesté en mai et juin, mais en juillet, on a tout lâché. Cette fois-ci, ça doit être différent. On doit continuer la lutte jusqu'à ce que Sarkozy comprenne que la France doit être un pays juste où l'égalité est plus qu'un mot."
Mais la manifestation contre la réforme du système des retraites n'est pas la seule à laquelle Hélène Mandroux a participé cette semaine - elle marche aussi avec ceux qui sont contre le projet de réforme des collectivités territoriales. Elle déclare officiellement : "Je partage la très grande inquiétude de nombreux élus qui pensent que cette réforme est d’abord - mais pas seulement - un coup porté à la démocratie locale préjudiciable au développement de nos territoires." Et elle ajoute ce qu'elle tient pour les conséquences du projet : "...étranglement financier des collectivités, atteintes à la démocratie locale, recul de la parité, menaces pour l’ensemble des territoires mais aussi pour les services publics locaux et les associations citoyennes, culturelles et sportives…"
Une étudiante a peur pour les retraites de sa génération, mais elle pense plus loin : "La France doit se lever comme un seul homme", déclare-t-elle. Puis elle sourit : "Et comme une seule femme. Vraiment, ça ne sert à rien si on manifeste uniquement contre la nouvelle loi concernant les retraites. Il faut manifester contre toutes les injustices, pour les gens qui sont mal payés et pour ceux qui n'ont pas de travail. Nous", elle inclut dans un geste ses amis étudiants qui se tiennent autour d'elle, "on est condamnés par Sarkozy de payer pour les retraites des autres sans le moindre espoir de toucher une partie raisonnable de ce que nous donneront au cours de notre vie active. C'est important. Mais avec tout ça, il ne faut surtout pas oublier la loi Besson."
Qu'est-ce qu'on pense lorsqu'on voit tous ces enfants rassemblés autour d'une table, jouant aux dessinateurs de bande dessinée ? - Qu'ils s'amusent, évidemment. Une dame d'une cinquantaine d'années, par contre, voit plus loin : "Qui sait", dit elle, songeuse, "dans quelques années, on rencontrera peut-être un dessinateur de BD connu qui, ce week-end-ci, aurait fait ses premiers pas vers le succès, ici à Montpellier, autour d'une table à l'Odysseum..."
La découverte était à l'ordre du jour non seulement pour ce jeune fan de la bande dessinée. Impressionnant peut-être moins pour les Montpelliérains mais pour les amateurs de la BD venus d'ailleurs était le nombre des dessinateurs locaux qui, parmi une cinquantaine d'auteurs nationaux et internationaux, présentaient leurs oeuvres. Il y avait, par exemple, Elsa Brants qui se dit influencée par Gotlib et Rumko Takahashi et dont la première histoire compte plus de 900 pages. Ou Guillaume Lapeyre, partenaire de vie d'Elsa Brants, qui, avec ses "Explorers" a créé une histoire qu'il considère lui-même comme son "projet le plus fou". Guillaume Lapeyre est né à Sète, mais il a fait ses études à la faculté de droit à Montpellier, joignant le cercle des "
"O'tour de bulle prouve de nouveau ce que je dis tout le temps", sourit un Monsieur d'une quarantaine d'années, "la BD a été inventée pour les adultes." Face au nombre des "histoires en bulles" qui intéressent plus les adultes que les enfants, on pourrait lui donner raison. Mais une dame d'à peu près le même âge lui contredit : "Il n'y a que très peu de BD typiquement 'enfant' ou 'adulte'. La plupart des albums sont faits pour tout le monde. Pour tous ceux", ajoute-t-elle, "qui ont l'esprit ouvert et qui sont capables de rire."
Leurs restaurants ne sont pas très grands, mais on s'y sent bien. Leur équipe est beaucoup moins nombreuse que celle des grandes marques d'hamburgers, mais elle est sympa, et elle travaille avec plaisir. Mais surtout, ils aiment le sport.
Isabelle et Christophe et leurs hamburgers de la marque Speed Burger sont différents. Différents de ce qu'on trouve dans les restaurants "classiques", mais différents aussi de ce qu'on a l'habitude de trouver dans des restaurants hamburgers "ordinaires". Déjà, il y a la livraison, rapide et personnalisée. Les hamburgers arrivent sur des scooters oranges, conduits par des livreurs qui sourient. Parce que sourire, c'est important pour Isabelle et Christophe Delorme - et pour toute leur équipe.
Ils sont jeunes, l'aventure vient juste de commencer : les nouveaux étudiants arrivent à Montpellier. Encore, le moment n'est pas venu pour faire la fête ou se plonger dans les études - "On a l'impression que la vie étudiante ne consiste que des démarches administratives", soupire une jeune étudiante
"Ça rendrait la vie plus facile non seulement aux étudiants, mais aussi aux employés de la Tam", fait remarquer un autre étudiant. "Tu as raison", poursuit-il à l'adresse de l'étudiante à côté de lui, "tout est une question d'organisation. Mais", il sourit, "l'organisation n'est pas le point fort des Montpelliérains."
Elles ne sont pas loin de la
Il y en a qui ne tournent même pas la tête : "Encore une manifestation", commente une jeune femme qui pense qu'il ne vaut pas la peine de lire les tracts qui sont distribués. "Encore quelqu'un qui veut plus d'argent." D'autres s'arrêtent et lisent les déclarations fixées sur les dos de quelques manifestants. Et d'autres signalent qu'ils sont d'accord, et ils restent un peu, en silence.
Dans leurs tracts, ils parlent de racisme et d'injustice. Des enfants qui sont arrêtés, des bébés qui, au lieu d'être dans les bras de leur mère, sont enfermés dans des centres de rétention. Quel est leur crime pour être punis si sévèrement ? - "D'être conçus", répond un des manifestants, un homme dans la trentaine, "par le faux père. De ne pas avoir la bonne nationalité."
"On veut nous suggérer que ces gens-là nous 'volent' les jobs et les places scolaires à nos enfants", critique un Monsieur d'une soixantaine d'années. "Mais je vous demande : la France va-t-elle vraiment si mal que nous sommes plus capables d'accueillir parmi nous quelques malheureux qui ont besoin d'un chez eux ? Il y a toujours des brebis galeuses, bien sûr, mais la plupart de ces gens ne veulent qu'un petit job, un petit appartement et une école pour leurs enfants. Ils n'ont même pas envie de vivre à nos frais. Et ils sont prêts à faire des jobs "simples" que nous, les Français, n'ont plus envie de prendre."