"L'animal en ville", la mairie de Montpellier, la SPA et la protection des bêtes
À Montpellier, les livres ont leur Comédie, les langues régionales ont leur Comédie, l'écologie, le miel, ... Pourquoi, alors, les animaux ne devraient-ils pas avoir leur Comédie eux aussi ?
Ce n'est certainement pas pour rien que Montpellier a emporté déjà deux fois le trophée "animal en ville", décerné chaque année à une commune française qui prend particulièrement au sérieux sa tâche de s'occuper des compagnons à quatre pattes. Ainsi, il va de soi qu'un stand de la mairie était présent à la deuxième édition de "L'animal en ville" à la Place de la Comédie. Sa tâche consistait dans la distribution des informations - selon le principe qu'un animal de compagnie ajoute à l'éducation citoyenne.
Et, du point de vue éducatif, les brochures sur le stand de la mairie étaient réussies. Ainsi, toujours sous la devise "Ils font partie de notre vie, ils font partie de notre ville", on y trouve des informations sur "Les animaux errants et divagants", "Les animaux mordeurs" (Ils font partie de notre vie...), "L'unité de capture" (Ils font partie...) ou "Chiens dangereux"... Chaque brochure est ornée par un serpent nommé Balboa, de "7 mètres 40 de souplesse", du chien Jappy "18 ans hier matin, majeur et vacciné", des oiseaux, d'un chat "Auxiliaire de vie" et d'un autre chien, Falbala "3 ans et toutes ses dents, propre et bien élevée".
Le citadin a alors la possibilité d'apprendre que la "mission de capture des chiens mordeurs" est assurée par les mêmes agents ("dûment formés et habilités") qui surveillent le "stationnement payant." Une autre brochure informe le citadin que chaque animal qui a mordu quelqu'un doit être mis sous surveillance pour s'assurer qu'il n'a pas la rage. Et finalement, l'éducation du citadin s'étend jusqu'à l'information que un chien dangereux de première catégorie ("ils font partie de notre vie") n'a pas le droit de prendre le tram ou le bus, de se promener "aux lieux publics" - sauf dans la rue - ou de "stationner dans les parties communes des immeubles."
Mais le stand de la ville propose également une brochure destinée aux maîtres des animaux - car eux aussi "font partie de notre vie". Le maître apprend alors que 270 Toutounets sont présents dans les quartiers de Montpellier, c'est-à-dire des distributeurs de sachets pour ramasser les "déjections" de leurs compagnons - car salir la rue coûte 11 euros d'amende. Le maître apprend aussi que, en 2007, la fourrière aurait stérilisé 900 chats...
Toutes ces informations sont importantes pour la vie à Montpellier, certes. Mais la mairie de Montpellier est-elle aussi responsable des animaux mal traités ? - Pas directement, informe un Monsieur qui tient le stand de la mairie. Mais pour cela, nous avons la "SPA, la "Société Protectrice des Animaux". Et il va de soi que cette organisation nationale a elle aussi son stand sur la Comédie.
Le stand de la SPA est certainement un des plus attractifs de "L'animal en ville" - des petits animaux en peluche, en caoutchouc, en plastique,... tout pour attirer l'œil des (grands et petits) enfants et de persuader les visiteurs d'offrir leurs sous à la SPA et son œuvre auprès des animaux. C'est ici où les chiens errants trouvent un abri et de la nourriture. Et l'animal mal traité ?
Oui, bien sûr, répondent les dames qui tiennent le stand sur la Comédie. La SPA s'en mêle dès que quelqu'un est en mesure de prouver qu'un maître traite mal son animal. Que cela signifie-t-elle en pratique ? - Tout simplement que la SPA se porte partie civile en cas de plainte. La Société Protectrice des Animaux paie donc son propre avocat et, ensuite, elle encaisse une partie de l'amende que le maître doit payer...
Et l'animal, en attendant le procès ? - La SPA a le droit de s'en occuper sous condition que le maître le permet. Sinon, la bête ne peut que prendre en patience son mal et attendre, sagement, la fin de la procédure.
Mais la manifestation de "L'animal en ville", c'est aussi le spectacle : celui des chiens bien dressés. Les démonstrations des chiens qui ne quittent pas des yeux leurs maîtres, ne bougent pas sans avoir la permission et trottent toujours sagement "à pied" sont bien impressionnantes - surtout pour le propriétaire d'un chien qui saute sur les fauteuils et pique les bons morceaux de la table, tandis que son propriétaire, bien désespéré, l'engueule...
Toutefois, le spectacle ne dure évidemment pas toute la journée. Et l'amour immense de ces bêtes pour les humains est récompensé par une longue pause - dans une cage minuscule.
Ce qui ne veut pas dire que la manifestation "L'animal en ville" ne donnerait pas aussi la parole aux associations montpelliéraines. Il y a, par exemple, l'école des chats qui veille sur "une gestion et un contrôle efficace des campagnes de stérilisations". Un élément de "bon éducation" des chats a été développé dans des villes au nord de la France : on monte des "points de nourriture" pour attirer les chats errants qui, après recensement, permettent aux "enseignants" de "l'école des chats" de les capter sans résistance majeure.
Un rayon de soleil parmi tous ces "amateurs d'animaux" : l'Association SOS Nature de Madame et Monsieur Picard. Ils s'occupent de ceux qu'on appelle les "Nouveaux Animaux de Compagnie", les NAC, les serpents et autres bêtes qui n'ont rien à faire dans un appartement et un petit jardin. Le problème principal n'est pas le danger pour les humains - la plupart de ces animaux ne sont pas dangereux - mais le danger pour les animaux eux-mêmes. Presque tout le monde sait, comment traiter un chien ou un chat, et s'il ne le sait pas, il trouve facilement conseil. Un serpent, par contre, a des besoins peu connus... et risque d'effrayer les gens qui ne le connaissent pas au point de subir par eux la "peine de mort".
Ce n'est certainement pas pour rien que Montpellier a emporté déjà deux fois le trophée "animal en ville", décerné chaque année à une commune française qui prend particulièrement au sérieux sa tâche de s'occuper des compagnons à quatre pattes. Ainsi, il va de soi qu'un stand de la mairie était présent à la deuxième édition de "L'animal en ville" à la Place de la Comédie. Sa tâche consistait dans la distribution des informations - selon le principe qu'un animal de compagnie ajoute à l'éducation citoyenne.
Et, du point de vue éducatif, les brochures sur le stand de la mairie étaient réussies. Ainsi, toujours sous la devise "Ils font partie de notre vie, ils font partie de notre ville", on y trouve des informations sur "Les animaux errants et divagants", "Les animaux mordeurs" (Ils font partie de notre vie...), "L'unité de capture" (Ils font partie...) ou "Chiens dangereux"... Chaque brochure est ornée par un serpent nommé Balboa, de "7 mètres 40 de souplesse", du chien Jappy "18 ans hier matin, majeur et vacciné", des oiseaux, d'un chat "Auxiliaire de vie" et d'un autre chien, Falbala "3 ans et toutes ses dents, propre et bien élevée".
Le citadin a alors la possibilité d'apprendre que la "mission de capture des chiens mordeurs" est assurée par les mêmes agents ("dûment formés et habilités") qui surveillent le "stationnement payant." Une autre brochure informe le citadin que chaque animal qui a mordu quelqu'un doit être mis sous surveillance pour s'assurer qu'il n'a pas la rage. Et finalement, l'éducation du citadin s'étend jusqu'à l'information que un chien dangereux de première catégorie ("ils font partie de notre vie") n'a pas le droit de prendre le tram ou le bus, de se promener "aux lieux publics" - sauf dans la rue - ou de "stationner dans les parties communes des immeubles."
Mais le stand de la ville propose également une brochure destinée aux maîtres des animaux - car eux aussi "font partie de notre vie". Le maître apprend alors que 270 Toutounets sont présents dans les quartiers de Montpellier, c'est-à-dire des distributeurs de sachets pour ramasser les "déjections" de leurs compagnons - car salir la rue coûte 11 euros d'amende. Le maître apprend aussi que, en 2007, la fourrière aurait stérilisé 900 chats...
Toutes ces informations sont importantes pour la vie à Montpellier, certes. Mais la mairie de Montpellier est-elle aussi responsable des animaux mal traités ? - Pas directement, informe un Monsieur qui tient le stand de la mairie. Mais pour cela, nous avons la "SPA, la "Société Protectrice des Animaux". Et il va de soi que cette organisation nationale a elle aussi son stand sur la Comédie.
Le stand de la SPA est certainement un des plus attractifs de "L'animal en ville" - des petits animaux en peluche, en caoutchouc, en plastique,... tout pour attirer l'œil des (grands et petits) enfants et de persuader les visiteurs d'offrir leurs sous à la SPA et son œuvre auprès des animaux. C'est ici où les chiens errants trouvent un abri et de la nourriture. Et l'animal mal traité ?
Oui, bien sûr, répondent les dames qui tiennent le stand sur la Comédie. La SPA s'en mêle dès que quelqu'un est en mesure de prouver qu'un maître traite mal son animal. Que cela signifie-t-elle en pratique ? - Tout simplement que la SPA se porte partie civile en cas de plainte. La Société Protectrice des Animaux paie donc son propre avocat et, ensuite, elle encaisse une partie de l'amende que le maître doit payer...
Et l'animal, en attendant le procès ? - La SPA a le droit de s'en occuper sous condition que le maître le permet. Sinon, la bête ne peut que prendre en patience son mal et attendre, sagement, la fin de la procédure.
Mais la manifestation de "L'animal en ville", c'est aussi le spectacle : celui des chiens bien dressés. Les démonstrations des chiens qui ne quittent pas des yeux leurs maîtres, ne bougent pas sans avoir la permission et trottent toujours sagement "à pied" sont bien impressionnantes - surtout pour le propriétaire d'un chien qui saute sur les fauteuils et pique les bons morceaux de la table, tandis que son propriétaire, bien désespéré, l'engueule...
Toutefois, le spectacle ne dure évidemment pas toute la journée. Et l'amour immense de ces bêtes pour les humains est récompensé par une longue pause - dans une cage minuscule.
Ce qui ne veut pas dire que la manifestation "L'animal en ville" ne donnerait pas aussi la parole aux associations montpelliéraines. Il y a, par exemple, l'école des chats qui veille sur "une gestion et un contrôle efficace des campagnes de stérilisations". Un élément de "bon éducation" des chats a été développé dans des villes au nord de la France : on monte des "points de nourriture" pour attirer les chats errants qui, après recensement, permettent aux "enseignants" de "l'école des chats" de les capter sans résistance majeure.
Un rayon de soleil parmi tous ces "amateurs d'animaux" : l'Association SOS Nature de Madame et Monsieur Picard. Ils s'occupent de ceux qu'on appelle les "Nouveaux Animaux de Compagnie", les NAC, les serpents et autres bêtes qui n'ont rien à faire dans un appartement et un petit jardin. Le problème principal n'est pas le danger pour les humains - la plupart de ces animaux ne sont pas dangereux - mais le danger pour les animaux eux-mêmes. Presque tout le monde sait, comment traiter un chien ou un chat, et s'il ne le sait pas, il trouve facilement conseil. Un serpent, par contre, a des besoins peu connus... et risque d'effrayer les gens qui ne le connaissent pas au point de subir par eux la "peine de mort".
Photos et texte : copyright Doris Kneller
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