7ème Salon d'Art Contemporain au Corum de Montpellier : Élan d'Art
D'abord, il y avait la candidature. Puis, la sélection. Et un jour, tout à coup, on fait partie des élus... "Non, je ne regrette pas d'être venue", dit Valérie Blanchart qui assiste pour la première fois au Salon d'Art Contemporain de Montpellier Élan d'Art qui, pour la septième fois, se tient au Corum. Avec ses couleurs vives et brillantes, les tableaux de Valérie Blanchart se voient de loin. Lorsqu'on s'approche, c'est son style qui saute aux yeux : un style typique de la peinture naïve "inventée", il y a quelque 140 ans, par Henri Rousseau dit le "Douanier". Ses tableaux traduisent, tout simplement, la vie. Son style est imaginaire, mais avec l'imaginaire, elle peint la réalité. "Elle ne peint pas des objets d'art abstrait", commente un visiteur, "sa base est la vie réelle."
Des tranches de vie - un homme qui promène son seau sur la plage, la pute qui raccole des jeunes dans une voiture, un tirage de loto,... "... des scènes de la ville où je vis." Valérie Blanchart est Parisienne, mais depuis un an, elle habite à Barcelone. "J'aime la ville." Et elle aime aussi l'exposition Élan d'Art : "Une bonne exposition", commente-t-elle, "il y a beaucoup de monde. Et une bonne communication." Reviendrait-elle l'année prochaine ? - Valérie Blanchart sourit. "Si je suis sélectionnée, oui, sûr."L'art de Sami Adra est plus sérieux. "Le peintre a l'air triste", constate une dame dans la cinquantaine qui regarde les artistes et leurs œuvres. "Ses tableaux aussi", répond celle qui l'accompagne. Les tableaux de Sami Adra portent des titres comme "Des images de crise" ou "Un début à tout", et son style est abstrait. Son art, au contraire de celui de Valérie Blanchart qui exprime la vie dans son état pur, suggère la force - la force du bien et du mal, du réel et du irréel, de l'humain et de l'inhumain.
Pour Sami Adra, c'est déjà la troisième fois qu'il a été choisi comme exposant au Salon d'Art Contemporain de Montpellier. "Une exposition qui se tient", explique-t-il, "qui permet de prendre des contacts." Pascal Cazaumayou de Valence est du même avis. "L'exposition montre un bon niveau, l'organisation est très sérieuse", dit-il. "Quant aux œuvres, il y en a du tout. L'exposition réussit à exprimer la différence." La différence, cela inclut aussi les œuvres de Cazaumayou, étonnants à première vue, fascinants lorsqu'on les regarde de près. D'abord, on pense qu'il est photographe, ensuite, on s'aperçoit qu'il va beaucoup plus loin...
Le style de ses œuvres est une allusion aux affiches de propagande des années 1970 en Chine. "Je voulais rendre hommage non à une époque politique, mais à un graphisme", explique l'artiste. Il se sert des photos de reportage en noir et blanc, l'actualité de l'époque bannie par lui-même, reporteur à Shanghai, sur du papier photographique argentique. Les photos racontent l'histoire des "gens du fleuve", de ceux qui vivent au bord du Huang Pu Jiang, de leur quotidien, de leurs péniches. Ensuite, dans le style du graphisme chinois, il a "collé l'actualité d'aujourd'hui" sur les photos. Le résultat : des œuvres qui reflètent la vie de jadis, d'aujourd'hui, de demain...
Selon Pascal Cazaumayou, on ne peut pas assez encourager les organisateurs du Salon d'Art Contemporain de Montpellier pour qu'ils recommencent l'année prochaine. Les organisateurs, c'est l'association "Élan d'Art" située au Millénaire à Montpellier. En dehors du Salon qu'ils organisent en collaboration avec la mairie de Montpellier, ils s'occupent surtout des ouvrages et des œuvres rares.Les artistes ne sont pas les seuls à apprécier le travail des membres de l'association "Élan d'Art". "Cette exposition", s'enthousiasme un Monsieur d'une quarantaine d'années, "est digne d'être montrée à Paris. Cela prouve", continue-t-il fièrement, "que Montpellier n'est pas une 'ville de province' sans importance. Au moins en ce qui concerne son goût de l'art."
"Je me régale", assure aussi une dame dans la trentaine. "Il est rare qu'on ait l'occasion de voir tant d'œuvres excellents dans une seule exposition." Et une dame un peu plus jeune remarque : "J'ai un ami qui est un peintre excellent. Je lui dirai de poser sa candidature pour l'Élan d'Art, l'année prochaine."
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Photos et texte : copyright Doris Kneller
"Aujourd'hui, ce n'est pas une journée d'action, mais de mobilisation", explique un membre de la CGT. "Chacun fait ce qu'il veut - une entreprise peut faire la grève ou non, on est absolument libre."
Pendant ses micro-trottoirs, l'équipe des Gens de Montpellier a constaté que cette dame n'est pas la seule à se plaindre de l'attitude des Montpelliérains et, particulièrement, des bus et trams face à la lutte intersyndicale. Après avoir interrogé beaucoup de manifestants, elle voulait connaître l'avis des "autres", de ceux qui ne manifestent pas.
Est-ce vrai qu'en tant de chômeur, on n'est pas concerné des objectifs de la manifestation ? - "Bêtises", répond un homme un peu plus âgé. "On est tous concernés. Je suis chômeur moi aussi." - Et pourquoi est-il au café au moment de la manifestation ? "Parce que c'est trop tard. Sarkozy est le plus fort."
Ceux qui rentrèrent dans la Salle Pétrarque, étaient encore raisonnablement sûrs de ce qu'ils étaient. Une demi heure plus tard, leur identité avait volé en éclats...
Mais ce processus ne doit jamais s’arrêter, se figer. Mokaddem rappelle au public un tableau de René Magritte, un peintre belge du dernier siècle, qui affiche le titre ”Ceci n’est pas une pipe”. Le nom n'est pas la "chose", ne doit donc pas être assimilé à elle. ”On rend invisible par le langage une grande partie de la réalité”, déclare Mokaddem. Nommer, ce serait identifier mais aussi occulter ce qu’on ne nomme pas...


Montpellier, rue de Maguelone. Une voiture bloquée par le cortège des manifestants attend la fin de la manifestation. Au volant, un jeune Maghrébin.
Sur la Comédie, l'ambiance change. Placée sur les marches de l'opéra-comédie, une chorale accueille les manifestants avec un pot-pourri de chansons internationales de lutte ouvrière. Sylvain, visiblement un pro de la musique, la dirige et incite le public à participer. Son visage rayonne, et on voit que les choristes ne chantent pas seulement avec passion, mais aussi avec plaisir. Les mines des manifestants qui, il y a cinq minutes, étaient impliqués dans la manœuvre raciste de l'agitateur, s'éclaircissent. "Cela redonne de l'espoir", entend-on dans le public, et : "Rien n'est perdu." Finalement, après un "On n'est pas fatigués !" scandé tous ensemble, la plupart des gens continuent la manifestation en direction du Peyrou, et il est visible qu'ils ont retrouvé leur élan.
Un monsieur dans la quarantaine n'est pas de leur avis. "C'est la dernière manifestation", juge-t-il, "le mouvement est à sa fin." Il n'est pas le seul à considérer la cause des retraites comme perdue. Toutefois : "Le fait que la loi est votée ne signifie pas qu'elle est définitive", lui contredit une étudiante. "Nous continuons à nous battre." Une autre étudiante est d'accord "Ça fait longtemps que les retraites ne sont plus la seule raison pour descendre dans la rue. C'est plutôt le ras-le-bol général. Nous en avons marre d'un gouvernement qui agit contre la volonté du peuple."
Ce froid était atténué par l'idée conviviale de Benoît de faire la soupe aux légumes pour tout le monde. Une initiative personnelle ou une intervention payée, par exemple, par les syndicats ? "J'avais envie de le faire, tout simplement", déclare Benoît avec un petit sourire timide. Puis, il dit à un ami qu'il aimerait inviter tout le monde et le faire savoir par haut-parleur. Mais il ne l'ose pas.
À 19.30 heures, la salle commença sérieusement à se remplir. À 20 heures, toutes les places furent prises. Et lorsque, à 21.30 heures, Régis Penalva de la librairie Sauramps introduisit la première conférence du nouveau cycle de l'Agora des Savoirs, le centre Rabelais était "plein à craquer" : des gens sur les marches, d'autres debout... Mais personne ne se plaignit. Car tout le monde avait un objectif commun : écouter la conférence de Sylviane Agacinski tant attendue par les amateurs de l'Agora des Savoirs.
La première conférence de la nouvelle session fut baptisée la "leçon inaugurale" et traita de "l'inestimable" - une leçon sur les idéaux de la connaissance et la question, en quoi les savants peuvent-ils encore croire. L'idée de "l'inestimable" présentée par Sylviane Agacinski, professeur de philosophie, tourna autour des valeurs. La philosophe partit du principe qu'une civilisation ne peut que reposer sur des valeurs inestimables - des valeurs qui n'ont pas de prix.
Est-ce alors la science elle-même ou le concept des conférences de l'Agora des Savoirs qui attire les Montpelliérains au point de remplir systématiquement non seulement les 400 places de la salle de projection du centre Rabelais, mais aussi ses marches et la salle de réunion ? Sont-ils vraiment si amoureux de la science qu'il n'hésitent pas à venir une heure avant le début des conférences, à être assis inconfortablement sur les marches de la salle ou, même, à rester débout pendant plus de deux heures ?