Montpellier, le "virtuel" et la "génération Facebook" - le lendemain de la grande rencontre
"Ils ont dit qu'on était dix mille - comment peuvent-ils savoir ?" demande une jeune fille le lendemain de "l'apéro géant" à Montpellier qui marquait la grande rencontre des utilisateurs de Facebook. Et sa copine ajoute : "Ils nous ont comptés." Puis, les deux éclatent de rire.
"On peut dire que Facebook est la place commune la plus grande du monde", explique un jeune homme."Il est vrai que tout est virtuel - mais derrière Internet, il y a des humains. La preuve", et il fait un geste qui donne l'impression qu'elle inclue les centaines et milliers des gens qui, la veille, ont tous eu la même idée : se rencontrer, bavarder, faire connaissance - faire la fête dans les rues de l'Antigone à Montpellier.
"Dommage que la pluie a détruit une partie de la soirée", se plaint un autre jeune homme. "Mais non", réagit sa copine, "c'est tant mieux comme ça. Si on avait fini plus tard, plein de gens auraient été bourrés..."
Que se passe-t-il si le virtuel devient réel ? était la question que, lors de cet apéro géant de Facebook, des milliers de Montpelliérains se sont posée - des Montpelliérains et Montpelliéraines jeunes et moins jeunes. À la question quelle, selon elle, était la moyenne d'âge, une jeune femme répond : "Il n'y avait que des jeunes." Et elle ajoute : "Nous, les jeunes, on a besoin de se faire plaisir. Pour nous, la vie est si difficile." - Juste pour les jeunes ? - "Peut-être pas", elle hausse les épaules, "mais beaucoup plus difficile que pour les adultes. Nous, on est confrontés au chômage..." À la question, quel âge elle a, elle répond fièrement : "J'ai 26 ans, je suis encore jeune. Tout est devant moi."
Un peu plus tard, l'équipe des "Gens de Montpellier" tombe sur une dame qui prouve que la "jeune de 26 ans" n'avait pas tout à fait raison : "J'ai 46 ans,", répond la dame, "et je me suis régalée hier soir." Comme la dame plus jeune, elle aussi a été accompagnée par des amis lorsqu'elle est allée à l'apéro géant de Facebook. A-t-elle fait connaissance de gens qu'elle ne connaissait pas encore ? - "Non, on a fait la fête entre amis."
Un homme qui dit qu'il aurait 34 ans avait d'autres idées : "Non, pas avec des amis. J'ai préféré y aller tout seul. Parce que le sens, de tout ça, c'est faire de nouvelles connaissances. Comme sur Facebook. Vous ne vous inscrivez pas sur Facebook pour rester dans votre coin avec des gens que vous connaissez depuis mille ans. Non, tout le monde veut se faire de nouveaux amis."
Est-ce cela le sens profond de la "génération Facebook" - de cette génération qui, semble-t-il, n'est pas si limitée d'âge comme on pourrait avoir l'impression ? "Oui", confirme une jeune femme qui, elle aussi, est inscrite chez Facebook, mais qui n'a pas assisté à l'apéro géant : "J'aurais bien voulu y aller, mais j'avais pas le temps. En effet", continue-t-elle, "tous ces milliers et milliers des gens qui sont inscrits sur Facebook veulent trouver des amis. Aujourd'hui, tout le monde en a marre d'être seul. Mais dans la 'véritable' société, on est seul tout le temps. Les gens ont peur. Quand quelqu'un à côté d'eux a un problème, ils préfèrent regarder ailleurs."
Et elle raconte une expérience récente où, sur le quai du tram, elle a été agressée. "Ils m'ont pas tuée, mais ils m'ont fait mal." - Et les gens autour d'elle ? - "Justement, ils n'ont pas réagi. Ils ont fait semblant de ne rien voir. Une femme qui se tenait directement à côté de moi a regardé dans une autre direction. Quand, après, j'ai essayé de capter ses yeux, elle s'est encore retournée. Je pense que, d'abord, elle avait peur, et après, elle avait honte."
Tout cela est-ce différent dans la "société Facebook" ? "Non, pas forcément, je ne sais pas. Là aussi, ce ne sont que des humains, les mêmes gens que ceux dans la rue. Mais, tout de même... les gens vont sur Facebook pour vivre autre chose. Pour être moins isolés, peut-être pour se faire confiance."
Lorsque cette "société facebook" se rencontre "en réel" dans les rues de Montpellier, les gens se font plus confiance que dans la "vie de tous les jours" ? - "Certainement", dit un jeune homme qui, lui aussi, a fait la fête la veille. "On sais que ce sont des gens ouverts, qui ont les mêmes idées que nous." S'est-il fait de nouveaux copains cette nuit-là ? - "D'abord, non", répond-il. "J'étais avec ma copine, et on a bavardé entre nous. Mais plus tard, quand il a commencé à pleuvoir, elle est rentrée, et je suis encore resté pour un moment. Et là, j'ai rencontré un groupe bien sympa. On a rigolé ensemble."
"Si je connais Facebook ?" répète un homme d'une cinquantaine d'années la question de l'équipe des "Gens de Montpellier". "Bien sûr. C'est un truc sur Internet, où les gens parlent d'eux. Et il y avait une grande rencontre, hier. Toute la presse en parle. Mon fils y est allé." - N'aurait-il pas eu envie d'accompagner son fils ? - Le Monsieur rit. "Pourquoi pas ? Mais je crois que mon fils n'aurait pas aimé que je me mêle du groupe de ses potes. De toute manière, je trouve bien que les jeunes font la fête au lieu de rester tout le temps devant leur ordinateur."
Et une jeune dame résume : "Si Facebook n'existait pas, il faudrait l'inventer. On a si peu de possibilités de rencontrer des gens - sans Internet, on serait tous seuls."
"On peut dire que Facebook est la place commune la plus grande du monde", explique un jeune homme."Il est vrai que tout est virtuel - mais derrière Internet, il y a des humains. La preuve", et il fait un geste qui donne l'impression qu'elle inclue les centaines et milliers des gens qui, la veille, ont tous eu la même idée : se rencontrer, bavarder, faire connaissance - faire la fête dans les rues de l'Antigone à Montpellier.
"Dommage que la pluie a détruit une partie de la soirée", se plaint un autre jeune homme. "Mais non", réagit sa copine, "c'est tant mieux comme ça. Si on avait fini plus tard, plein de gens auraient été bourrés..."
Que se passe-t-il si le virtuel devient réel ? était la question que, lors de cet apéro géant de Facebook, des milliers de Montpelliérains se sont posée - des Montpelliérains et Montpelliéraines jeunes et moins jeunes. À la question quelle, selon elle, était la moyenne d'âge, une jeune femme répond : "Il n'y avait que des jeunes." Et elle ajoute : "Nous, les jeunes, on a besoin de se faire plaisir. Pour nous, la vie est si difficile." - Juste pour les jeunes ? - "Peut-être pas", elle hausse les épaules, "mais beaucoup plus difficile que pour les adultes. Nous, on est confrontés au chômage..." À la question, quel âge elle a, elle répond fièrement : "J'ai 26 ans, je suis encore jeune. Tout est devant moi."
Un peu plus tard, l'équipe des "Gens de Montpellier" tombe sur une dame qui prouve que la "jeune de 26 ans" n'avait pas tout à fait raison : "J'ai 46 ans,", répond la dame, "et je me suis régalée hier soir." Comme la dame plus jeune, elle aussi a été accompagnée par des amis lorsqu'elle est allée à l'apéro géant de Facebook. A-t-elle fait connaissance de gens qu'elle ne connaissait pas encore ? - "Non, on a fait la fête entre amis."
Un homme qui dit qu'il aurait 34 ans avait d'autres idées : "Non, pas avec des amis. J'ai préféré y aller tout seul. Parce que le sens, de tout ça, c'est faire de nouvelles connaissances. Comme sur Facebook. Vous ne vous inscrivez pas sur Facebook pour rester dans votre coin avec des gens que vous connaissez depuis mille ans. Non, tout le monde veut se faire de nouveaux amis."
Est-ce cela le sens profond de la "génération Facebook" - de cette génération qui, semble-t-il, n'est pas si limitée d'âge comme on pourrait avoir l'impression ? "Oui", confirme une jeune femme qui, elle aussi, est inscrite chez Facebook, mais qui n'a pas assisté à l'apéro géant : "J'aurais bien voulu y aller, mais j'avais pas le temps. En effet", continue-t-elle, "tous ces milliers et milliers des gens qui sont inscrits sur Facebook veulent trouver des amis. Aujourd'hui, tout le monde en a marre d'être seul. Mais dans la 'véritable' société, on est seul tout le temps. Les gens ont peur. Quand quelqu'un à côté d'eux a un problème, ils préfèrent regarder ailleurs."
Et elle raconte une expérience récente où, sur le quai du tram, elle a été agressée. "Ils m'ont pas tuée, mais ils m'ont fait mal." - Et les gens autour d'elle ? - "Justement, ils n'ont pas réagi. Ils ont fait semblant de ne rien voir. Une femme qui se tenait directement à côté de moi a regardé dans une autre direction. Quand, après, j'ai essayé de capter ses yeux, elle s'est encore retournée. Je pense que, d'abord, elle avait peur, et après, elle avait honte."
Tout cela est-ce différent dans la "société Facebook" ? "Non, pas forcément, je ne sais pas. Là aussi, ce ne sont que des humains, les mêmes gens que ceux dans la rue. Mais, tout de même... les gens vont sur Facebook pour vivre autre chose. Pour être moins isolés, peut-être pour se faire confiance."
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Photos et texte : copyright Doris Kneller
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