Les Montpelliérains sont-ils prêts à travailler - et à faire leurs courses - les dimanches ?
A
Paris, on discute du travail de dimanche. Mais les Dames et Messieurs du
gouvernement ont-ils pensé à interroger les habitants de la ville au bord de la
Méditerranée ? - Montpellier Presse Online l’a fait pour eux. Son
équipe a demandé aux Montpelliérains s’ils ont envie de travailler les
dimanches.
« Non »,
répond sans hésiter une dame dans la quarantaine. « Le dimanche appartient
à la famille. Si on commence à travailler le dimanche, on n’aurait plus de vie
de famille : chacun serait libre un autre jour de la semaine, moi, mon
mari, ma fille, on ne mangerait plus jamais ensemble, on n’irait plus à la
mer. »
La
mer est un argument qui est cher aux Montpelliérains - mais il ne sert pas
uniquement contre le travail de dimanche, mais aussi pour… « Ah oui, ça me
dérangerait pas du tout », s’exclame une autre dame à peu près du même
âge. « Quand je ne travaille pas, je vais souvent à la plage. Mais le
dimanche, il y a trop de monde. Imaginons que je travaille le dimanche, je
serais libre un lundi ou un jeudi ou n’importe quel autre jour de la semaine
pour me baigner. Avec beaucoup moins de monde. »
Une
question supplémentaire a éclairci la différence entre les deux dames : la
première vit avec sa famille, son mari et sa fille, la seconde vit seule. La
disposition de travailler les dimanches dépend-elle du statu des
concernés ?
« Évidemment »,
confirme une dame dans la cinquantaine. « Si on est plusieurs à
travailler, il est important d’avoir une journée de congé commune. Pour ceux
qui ont une famille, la vie de famille est importante. »
Des
réponses semblables ont été données par la plupart des femmes interrogées qui
vivent en couple ou en famille, indépendamment de leur âge. Chez les hommes,
par contre, l’opinion est plus diversifiée.
« Si
mon chef me le demande, je travaillerais un dimanche, de temps en temps »,
explique par exemple un Monsieur dans la trentaine. Interrogé s’il vit en
couple ou famille, il raconte qu’il est marié et qu’il a deux jeunes enfants.
« Ils seront contents que je gagne un peu plus que de l’habitude. »
Étonnement,
les hommes parlent plus de l’argent que les femmes. Un homme dans la
quarantaine, marié lui aussi, réagit à peu près de la même manière. « Je
sais que ça ne plairait pas à ma femme. Mais il est question d’un salaire bien
élevé pour le travail du dimanche. Ça nous ferait pas de mal. »
D’autres
sont plutôt sceptiques. Un Monsieur dans la cinquantaine prononce l’opinion de
beaucoup de Montpelliérains : « Je ne crois pas au travail de
dimanche. Même si la loi sort, les patrons ne seront pas d’accord. Ils ne
veulent pas payer plus. Puis, les gens ne feront pas leurs courses les
dimanches. »
Une
dame d’à peu près le même âge ne lui contredit pas : « On n’a pas
l’habitude de faire des courses le dimanche. Pour les gens, c’est le samedi
qu’on fait des courses. Et même s’il y en a qui changent d’habitude - à quoi ça
servirait que certains font leurs courses le samedi et d’autres le
dimanche ? Ils n’achèteraient pas plus, c’est-à-dire que les chiffres
d’affaires n’augmenteraient pas - juste les frais. »
Ainsi,
se pose une autre question : les Montpelliérains seraient-ils prêts à
faire leurs courses le dimanche ?
« Moi
non », rigole une dame dans la trentaine. « Je travaille chez
Intermarché. Et si on ouvre le dimanche, c’est sûr que je devrais travailler.
J’aurais donc pas le temps de faire mes cours le dimanche. »
« Je
ne sais pas », répond une autre dame, plus âgée que la précédente.
« Je préfère faire mes courses pendant la semaine, quand il y a moins de
monde dans les boutiques. Pourquoi devrais-je faire mes courses le
dimanche ? »
Une
autre dame dans la cinquantaine, par contre, est absolument pour l’ouverture
des grandes surfaces les dimanches. « Pendant la semaine, on travaille. Et
samedi, on a souvent autre chose à faire. Parfois, le besoin de faire les
courses tous les samedis nous gâche notre week-end. Si on avait la possibilité
de les faire le samedi ou le dimanche, on serait un peu plus libres pour
planifier le week-end. »
Les
opinions sont alors diversifiées selon le style de vie de chacun. Mais la
notion d’argent resurgit : « Je suis contre l’ouverture dominicale
des magasins », explique une dame dans la trentaine. « Le travail du
dimanche coûte plus cher aux propriétaires. Mais ses frais supplémentaires ne
seront pas payés de leur propre poche : comme toujours, les consommateurs
seront obligés de payer. Les prix augmenteront. Pour rien. Juste la possibilité
de faire des achats le dimanche ne vaut pas d’augmentation de prix - on pays
déjà assez cher maintenant. »
Photos et texte : copyright Doris Kneller
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