Montpellier, ses Hivernales et l'ambiance de Noël
« Ce que j’aime en décembre », raconte la jeune Anglaise
qui vit à Montpellier depuis trois ans, « c’est voir les lumières dans les
boutiques, vers cinq, six heures, quand il fait déjà noir. C’est comme si
chaque boutique se transforme en théâtre, avec une scène bien illuminée, et la
rue est une énorme tribune où les spectateurs peuvent tout observer. »
Ambiance d’hiver à Montpellier, certes - mais les spectateurs dont
parle la jeune femme ressentent-ils l’approche de Noël ? - « Non, y a
plus de Noël à Montpellier », commente un étudiant qui explique qu’il a
grandi dans un village en Dordogne où l’avent se passait sous le régime des
crèches, des concerts organisés par les écoles et associations qui chantaient
des aires de Noël, des sapins sur les places et devant les boutiques, des
décorations…
Bien sûr, la Comédie a son arbre de Noël. Une dame dans la
cinquantaine le commente : « Pendant la journée, il a l’air perdu. Si
on ne réfléchit pas, c'est-à-dire si on ne se rappelle pas que c’est bientôt
Noël, on se demande ce que cet arbre a à faire sur la place. La nuit, c’est
différent. On voit deux grandes silhouettes lumineuses sur la Comédie dont une,
avec un peu d’imagination, fait penser à un arbre de Noël. L’autre est une
grande boule, bizarre quand il fait jour, très belle la nuit. Mais cette boule n’a
rien à voir avec Noël. »
Cependant,
il y a le marché de Noël, rebaptisé « Les Hivernales ». Ces
Hivernales arrivent-ils à prolonger la tradition du marché de Noël à
Montpellier ?
« Je
préfère les Hivernales à l’ancien marché de Noël », déclare une dame dans
la trentaine. « Il y a moins de kitsch, pas ou très peu de petits anges,
de petits bonhommes en rouge etc. Tout cela a trop été exploité par le
commerce, on en a définitivement marre. »
Un
Monsieur dans la quarantaine n’est pas de son avis : « C’est dommage,
mais on n’a plus l’impression que c’est Noël. Les Hivernales sont un événement
purement commercial, on va toujours les mêmes stands, en hiver comme en été. On
s’y promène une seule fois pour constater : ‘Ce stand, je le connais,
celui-là aussi, chez tel marchand j’ai acheté un bijou il y a deux ans…’ Il n’y
a plus rien qui surprend ou qui fait rêver. »
Les
Montpelliérains ont-ils encore envie de rêver de Noël ? « Rêver de Noël ? »
La dame dans la quarantaine sourit. « Non, je ne crois pas. Même les
enfants ne rêvent plus. Ils commandent leurs cadeaux, et s’ils ne reçoivent pas
assez ou ce qu’ils voulaient, ils font la gueule. »
Une
jeune dame de 16 ou 17 ans est plus romantique : « J’aimerais bien
vivre un Noël comme dans les anciens temps. Avec toute la famille, les
grands-parents, les arrière-grands-parents, les tantes, les oncles, les cousins,
tout le monde rassemblés autour de la table. On mange ensemble, on rigole, on
échange de petits cadeaux. Les grands-mères tricotent des chaussettes, les
enfants fabriquent des petites étoiles pour l’arbre de Noël… »
« Si j’aimais retrouver cette ambiance dans les rues de
Montpellier ? », répète-t-elle ensuite la question de l’équipe de Montpellier
Presse Online. « Oui, ça me plairait. Je veux dire… le marché à part,
il n’y a rien qui marque l’époque de l’année. Même le marché - il y en a tant
sur l’Esplanade, en été et en hiver, ça n’a rien à voir avec Noël. Pourquoi on
ne peut pas regarder les gens dans la rue et voir dans leurs yeux la joie de Noël ? »
Un Monsieur dans la soixantaine ne croit pas à cette « joie de
Noël. « On dit que Noël est la fête de la famille. Pour moi et des gens
comme moi, Noël est plutôt la fête de la solitude. Pas tout le monde a une
famille. »
Plus de petits anges, plus d’ambiance classique de Noël - mais la
fête quand même. « Les Hivernales ? » s’enthousiasme un jeune
homme, « je les trouves très forts. Demain soir, j’y vais faire la fête
avec mes copains. » Une fête typique de l’époque de Noël ? « Non,
pourquoi ? On fait la fête, c’est le principal. Peu importe quand. On se
fait plaisir, c’est bien, non ? »
Photos et texte : copyright Doris Kneller
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