Y a-t-il encore des gens à Montpellier qui sont seuls à Noël ?
Tout
le monde parle de Noël, mais le business en parle le plus fort. Et tout
le monde n’en parle pas dans les meilleurs termes. Ainsi, l’équipe de Montpellier
Presse Online s’est demandé - et a demandé aux autres Montpelliérains - si
Noël a toujours la côte dans notre ville.
« J’ai
l’impression que Montpellier sera vide cette année », confie une dame dans
la soixantaine avec un sourire un peu amère. « Il n’aura personne sauf mon
mari et moi. Ma fille sera en Angleterre avec son mari, chez ses
beaux-parents, tous nos amis seront partis également. »
La
dame ne sera certainement pas la seule qui restera à Montpellier pendant les fêtes.
Mais il est vrai que beaucoup de Montpelliérains préfèrent passer ailleurs les
jours de Noël.
« Pour
moi, Noël est toujours une fête de famille. Je vais voir mes parents, tous les
ans », explique par exemple une dame dans la trentaine. Quelques autres
dames de tous les âges ont l’intention de fêter avec des amies à Paris et
plusieurs couples ont même l’intention de célébrer Noël séparément : « Ma
femme souhaite rendre visite à ses parents », détaille un homme dans la
quarantaine, « et moi je préfère aller voir les miens. Jusqu’à maintenant,
c’était toujours la querelle à Noël, les parents ou les beaux-parents qui n’étaient
pas contents. Mais cette année-ci, nous avons résolu le problème, chacun va
voir sa famille et tout le monde est heureux. »
L’exemple
de ce Monsieur semble faire école. De plus en plus de couples surtout en
dessous de quarante ans envisagent une séparation pour les jours de Noël. Ils le
considèrent toujours comme fête de famille, mais parlent de celle dont font
partie leur parents - eux-mêmes dans le rôle de la fille ou du fils - et non du
couple qu’ils ont fondu eux-mêmes. Et cela ne concerne pas seulement les
couples sans enfants : « Je vais chez mes parents pour fêter Noël,
avec ma fille. Maman est si contente de la voir. Mon mari préfère fêter avec
des copains. Il n’aime pas Noël dans ma famille. »
Toutefois,
pas tout le monde n’a une famille. « Je déteste Noël », avoue une
dame dans la quarantaine. « Tous mes amis partent dans leurs familles ou
restent entre eux. Comme si chacun aurait une famille, comme si c’était une loi.
A Noël, je me sens littéralement coupable de ne pas avoir de famille. Et »,
ajoute-t-elle d’une voix plus basse, « ça me rend énormément seule. »
Que
faire à Noël quand on est seul ? « Je vais au cinéma », raconte
une dame d’une trentaine d’années. « Tous les ans. Le cinéma est assez
vide, le soir de Noël, mais je ne suis pas la seule. Juste dommage », continue-t-elle
après quelques secondes de réflexion, « que les personnes au cinéma ne
communiquent pas entre elles. Je veux dire… on est tous seuls, sinon on ne serait
pas au cinéma, ce soir-là. On pourrait donc aller boire un verre ensemble, après
la séance, et fêter ensemble. Je rêve d’avoir le courage d’aborder une de
ses personnes, mais je n’ai jamais réussi. »
Solidarité
entre ceux qui sont seuls ? - « Je préférerais fêter Noël en famille,
comme tout le monde », explique une étudiante mexicaine. « Mais ce n’est
pas possible, je ne peux pas me payer un billet pour la Mexique. Mais ce n’est
pas grave. Heureusement, il y a OVS, On Va Sortir, un site où on trouve
toujours des gens qui sont prêts à faire quelque chose ensemble. Même pour
Noël. »
Il
y a aussi les copains. « Je suis seule, cette année », confirme une
dame dans la cinquantaine. « Mon fils et sa famille font des vacances en Espagne.
Mais ce n’est pas grave. J’ai été invitée par un couple d’amis. On prendra un
bon repas ensemble. »
Mais
ces « tout le monde » qui fêtent Noël en famille, sont-ils vraiment
contents ? « Bien évidemment », confirme un Monsieur dans la
trentaine. « J’ai rarement l’occasion de passer quelques jours avec ma
mère. Mais à Noël, c’est sacre. A Noël, j’appartiens entièrement à Maman. »
D’autres
ne partagent pas son enthousiasme comme, par exemple, une dame dans la
quarantaine : « Oui, je vais voir mes parents. Je resterai cinq
jours. Et je sais déjà maintenant, que je vais m’ennuyer pendant cinq jours.
Mais je ne peux rien faire, Noël est trop important pour eux. » Et une
autre dame d’à peu près le même âge qui, elle aussi, rend tous les ans visite
à sa famille : « Noël, c’est tous les ans pareil, je me ruine. Le prix du
billet, les cadeaux, et cette année, nous n’avons même pas eu de prime… J'aimerais tant rester ici et faire la fête avec mes amis. »
Un
Monsieur de plus de soixante-dix ans, par contre, ne pense pas au prix des
cadeaux : « Ma fille m’a invité de passer Noël dans sa famille, avec
mes petit-fils et ma petite-fille. C’est la première fois, et je suis si
heureux. La joie des enfants quand ils recevront leurs cadeaux me réconciliera
avec la vie. »
Photos et texte : copyright Doris Kneller
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