Montpellier et ses statues : Louis XIII, Jean Jaurès, Rabelais, Richer de Belleval... et Lénine
Que Louis XIV, Jean Jaurès, Rabelais, Richer de Belleval, les trois Grâces, la Licorne de la place de la Canourgue... et Lénine ont-ils en commun ? Jusqu'à maintenant, rien. Mais bientôt - si George Frêche obtient ce dont, en ce moment, il a envie - ils auraient tous une statue à Montpellier.
Toutefois, peut-on jamais être sûr de ce que souhaite George Frêche ? De toute manière, il a annoncé au conseil d'Agglo que l'Odysseum devrait avoir sa "place du XXe siècle" avec une statue de Lénine et, pourquoi pas, si on y est déjà, aussi des statues de Mao, de Roosevelt et de Churchill. Pour Mao, Roosevelt et Churchill, rien de concret, jusqu'à maintenant. Pour Lénine, par contre, Monsieur Frêche a des idées bien définies.
Ainsi, George Frêche a parlé de la possibilité d'acheter une statue de Lénine qui, actuellement, se trouve à Seattle, dans le nord-ouest des États-Unis - dans un pays alors dont on ne pourrait pas dire qu'il est en admiration devant Lénine - et qui est en vente pour un prix à débattre qui se situe entre 100 000 et 170 000 euros. Si on compare ce prix avec les frais des travaux entamés il y a quelques jours sur la place de la Comédie qui coûteront aux Montpelliérains quelques 683 000 euros, la statue ne semble peut-être pas exagérément chère. Et pourtant...
Comme toujours, tout le monde n'est pas d'accord. Hélène Mandroux, maire de Montpellier, ne s'oppose par vraiment à l'idée de son concurrent aux élections régionales, mais elle est de l'avis que ce projet n'aurait pas de priorité. D'autres groupes, plus stricts, remettent sur table tous les ressentiments qu'ils ont contre Lénine et Mao - bref, les propos de George Frêche sont de nouveau devenus sujet de discussion.
En ce qui concerne le budget à prévoir pour la statue de Lénine, il n'y a évidemment pas seulement le prix de l'achat, mais aussi les frais de transport. Et ces frais de transport ne sont probablement pas négligeables, vu que la statue pèse sept tonnes et mesure quelque 4,50 mètres - une taille certainement impressionnante à première vue, mais moins impressionnante, déjà, à côté des 15 mètres de l'arc de triomphe de Montpellier...
Comme toutes les statues, aussi celle de Seattle a une histoire. Les premiers à pouvoir l'admirer étaient les habitants de Poprad, une petite ville en Slovaquie, où elle a été érigée en 1988. Mais sa gloire n'a pas duré longtemps : en 1989, le régime soviétique était détrôné et, avec lui, les statues de Lénine et cie. Pendant des années, personne ne voulait des statues des anciens héros soviétiques et, comme beaucoup de ses "confrères", Lénine gisait dans un coin de la ville, invisible, oublié. Jusqu'au jour où un entrepreneur de Seattle - la ville de Bill Gates - l'a découvert.
On dit que cet entrepreneur, un certain Lewis Carpenter, aurait admiré Lénine au point d'hypothéquer sa maison pour pouvoir l'acheter. Mais il est vrai que cette statue était - et est toujours - une véritable rareté. Ce problème est bien connu en France et, notamment, à Montpellier : s'il y a révolution, les révolutionnaires ne se contentent pas de changer le régime et l'idéologie, ils tiennent aussi à détruire les symboles matériels des anciennes croyances. C'est pour ce genre de changement d'idéologie que nous avons perdu tant de monuments anciens à Montpellier, par exemple la première statue de Louis XIV et celle de Louis XIII.
Bref, Monsieur Carpenter de Seattle a donc réussi à s'approprier une des rares statues de Lénine qui n'ont été ni décapitées (ce qui était à la mode en 1989), ni détruites. Au contraire des habitants de Poprad qui n'ont pu profiter de leur statue de Lénine que pendant un an, il a pu l'admirer jusqu'à 1994, l'année de sa mort.
Depuis ce jour, de nouveau personne ne voulait de la statue. Elle est toujours debout, à Seattle, dans la 36e rue, mais elle n'est plus chère à personne. Jusqu'au moment où elle est découverte par George Frêche et son idée d'une "place du XXe siècle" à l'Odysseum.
George Frêche est-il sérieux lorsqu'il parle de l'achat de la statue ? Il est évidemment le seul à le savoir. Mais, la première surprise passée, l'idée ne semble pas si absurde que cela... Car, sans doute, la statue est une œuvre d'art qui, selon les connaisseurs, est très belle. Et elle est rare. Ainsi, il y a sans doute pas mal de personnes qui ont envie - peut-être pas d'imiter l'entrepreneur de Seattle et d'acheter la statue, mais de la voir, au moins une fois dans leur vie. Il semble qu'il y a une sorte de "tourisme spécialisé", des gens qui voyagent de ville en ville pour admirer de jolies statues.
Et ce groupe de touristes pourrait faire partie des objectifs de George Frêche, quand il parle de sa "place du XXe siècle" à l'Odysseum. Autrement dit, Lénine, peu importe ce qu'on pense de sa politique, de ses actions et de son idéologie, pourrait attirer de nouveaux visiteurs à Montpellier.
Selon la presse, George Frêche est lui-même le premier étonné des fortes réactions que son idée a provoquées. Il aurait exprimé sa surprise sur le fait qu'on parle tant de son projet de statue juste à un moment où il poursuivrait un objectif beaucoup plus important : il est au point d'obtenir un accord pour une ligne à grande vitesse destinée à lier Montpellier et Perpignan.
Toutefois, peut-on jamais être sûr de ce que souhaite George Frêche ? De toute manière, il a annoncé au conseil d'Agglo que l'Odysseum devrait avoir sa "place du XXe siècle" avec une statue de Lénine et, pourquoi pas, si on y est déjà, aussi des statues de Mao, de Roosevelt et de Churchill. Pour Mao, Roosevelt et Churchill, rien de concret, jusqu'à maintenant. Pour Lénine, par contre, Monsieur Frêche a des idées bien définies.
Ainsi, George Frêche a parlé de la possibilité d'acheter une statue de Lénine qui, actuellement, se trouve à Seattle, dans le nord-ouest des États-Unis - dans un pays alors dont on ne pourrait pas dire qu'il est en admiration devant Lénine - et qui est en vente pour un prix à débattre qui se situe entre 100 000 et 170 000 euros. Si on compare ce prix avec les frais des travaux entamés il y a quelques jours sur la place de la Comédie qui coûteront aux Montpelliérains quelques 683 000 euros, la statue ne semble peut-être pas exagérément chère. Et pourtant...
Comme toujours, tout le monde n'est pas d'accord. Hélène Mandroux, maire de Montpellier, ne s'oppose par vraiment à l'idée de son concurrent aux élections régionales, mais elle est de l'avis que ce projet n'aurait pas de priorité. D'autres groupes, plus stricts, remettent sur table tous les ressentiments qu'ils ont contre Lénine et Mao - bref, les propos de George Frêche sont de nouveau devenus sujet de discussion.
En ce qui concerne le budget à prévoir pour la statue de Lénine, il n'y a évidemment pas seulement le prix de l'achat, mais aussi les frais de transport. Et ces frais de transport ne sont probablement pas négligeables, vu que la statue pèse sept tonnes et mesure quelque 4,50 mètres - une taille certainement impressionnante à première vue, mais moins impressionnante, déjà, à côté des 15 mètres de l'arc de triomphe de Montpellier...
Comme toutes les statues, aussi celle de Seattle a une histoire. Les premiers à pouvoir l'admirer étaient les habitants de Poprad, une petite ville en Slovaquie, où elle a été érigée en 1988. Mais sa gloire n'a pas duré longtemps : en 1989, le régime soviétique était détrôné et, avec lui, les statues de Lénine et cie. Pendant des années, personne ne voulait des statues des anciens héros soviétiques et, comme beaucoup de ses "confrères", Lénine gisait dans un coin de la ville, invisible, oublié. Jusqu'au jour où un entrepreneur de Seattle - la ville de Bill Gates - l'a découvert.
On dit que cet entrepreneur, un certain Lewis Carpenter, aurait admiré Lénine au point d'hypothéquer sa maison pour pouvoir l'acheter. Mais il est vrai que cette statue était - et est toujours - une véritable rareté. Ce problème est bien connu en France et, notamment, à Montpellier : s'il y a révolution, les révolutionnaires ne se contentent pas de changer le régime et l'idéologie, ils tiennent aussi à détruire les symboles matériels des anciennes croyances. C'est pour ce genre de changement d'idéologie que nous avons perdu tant de monuments anciens à Montpellier, par exemple la première statue de Louis XIV et celle de Louis XIII.
Bref, Monsieur Carpenter de Seattle a donc réussi à s'approprier une des rares statues de Lénine qui n'ont été ni décapitées (ce qui était à la mode en 1989), ni détruites. Au contraire des habitants de Poprad qui n'ont pu profiter de leur statue de Lénine que pendant un an, il a pu l'admirer jusqu'à 1994, l'année de sa mort.
Depuis ce jour, de nouveau personne ne voulait de la statue. Elle est toujours debout, à Seattle, dans la 36e rue, mais elle n'est plus chère à personne. Jusqu'au moment où elle est découverte par George Frêche et son idée d'une "place du XXe siècle" à l'Odysseum.
George Frêche est-il sérieux lorsqu'il parle de l'achat de la statue ? Il est évidemment le seul à le savoir. Mais, la première surprise passée, l'idée ne semble pas si absurde que cela... Car, sans doute, la statue est une œuvre d'art qui, selon les connaisseurs, est très belle. Et elle est rare. Ainsi, il y a sans doute pas mal de personnes qui ont envie - peut-être pas d'imiter l'entrepreneur de Seattle et d'acheter la statue, mais de la voir, au moins une fois dans leur vie. Il semble qu'il y a une sorte de "tourisme spécialisé", des gens qui voyagent de ville en ville pour admirer de jolies statues.
Et ce groupe de touristes pourrait faire partie des objectifs de George Frêche, quand il parle de sa "place du XXe siècle" à l'Odysseum. Autrement dit, Lénine, peu importe ce qu'on pense de sa politique, de ses actions et de son idéologie, pourrait attirer de nouveaux visiteurs à Montpellier.
Selon la presse, George Frêche est lui-même le premier étonné des fortes réactions que son idée a provoquées. Il aurait exprimé sa surprise sur le fait qu'on parle tant de son projet de statue juste à un moment où il poursuivrait un objectif beaucoup plus important : il est au point d'obtenir un accord pour une ligne à grande vitesse destinée à lier Montpellier et Perpignan.
Montpellier et ses statues :
Place Jean Jaurès : Montpellier et ses statues
Montpellier dans l'ombre de Louis XIV
Place de la Canourgue, Montpellier : la fontaine des Licornes
Place Jean Jaurès : Montpellier et ses statues
Montpellier dans l'ombre de Louis XIV
Place de la Canourgue, Montpellier : la fontaine des Licornes
Photos et texte : copyright Doris Kneller
Je ne sais pas si Lénine et les Montpelliérains feront bon ménage. Je crois par contre que l'on aura bientôt droit à une statue de GF en personne...reste à voir si celle-ci sera décapitée ou pas... Bravo pour ton blog, Doris, sur lequel je vais enfin pouvoir ajouter des commentaire.
RépondreSupprimerJe n'ai pas d'avis sur les statues, mais la nouvelle ligne TGV, c'est beaucoup de dégats pour gagner 1/4 d'heure.
RépondreSupprimerMoi j'ai un avis sur la statue. Lénine était un abominable dictateur et on préfèrerait s'en passer. Il a inventé le goulag. Voilà.
RépondreSupprimerhttp://www.fonjallaz.net/Communisme/XXe/crimes%20de%20lenine.html