Montpellier dans l'ombre de Louis XIV
Il est difficile de ne pas penser à Louis XIV lorsqu'on se promène au Peyrou, cette place pleine de verdure qui domine la ville de Montpellier. Peu importe où l'on regarde, la statue du Roi Soleil reste toujours présente.
Et il est vrai que Louis XIV fut bien accueilli à Montpellier. Pendant que les voisins du Sud, au Roussillon, ont tout fait pour combattre l'envahisseur, les Montpelliérains lui ont ouvert grand leurs portes. Toutefois, sa statue ne fut érigée que trois ans après sa mort. Ce fut Jules Hardouin-Mansart, cet homme qui ne savait pas seulement dessiner des statues, mais qui portait aussi le titre du "premier architecte du roi", qui donna sa forme à cette œuvre en bronze, de six mètres de haut. Et dans le piédestal en marbre, il laissa graver une inscription en latin qui, en français, signifie : "Les États du Languedoc consacrèrent ce monument à Louis Le Grand de son vivant, et il fut érigé après sa mort en 1718".
Il est fort possible que les États du Languedoc aient consacré la statue à Louis XIV. Mais on dirait qu'ils n'avaient pas vraiment le choix : ce fut Louis XIV lui-même qui exigea de Montpellier de construire un monument à sa mémoire. Et il allait jusqu'à décider de son emplacement - rien de plus banal que cette promenade dite de Peyrou qu'il avait construite en prolongement de la Voie Royale comblée par l'Arc de Triomphe. Cet emplacement, il le choisit peut-être pour sa position dominante. Mais peut-être avait-il aussi le sens d'une sorte d'humour "historique" - sa statue est placée juste à l'endroit d'où son ancêtre Louis XIII bombarda la ville de Montpellier…
Toutefois, sa qualité fut fatale à la magnifique statue. Déjà 74 ans plus tard - un rien comparé à la durée de l'Histoire - les révolutionnaires de Montpellier cassèrent "leur Louis XIV" et échangèrent le bronze contre huit canons qui aidaient la milice à se battre.
Mais la Révolution ne sonna pas le glas de la monarchie et, en 1838, une autre statue fut construite, identique à la première - sur un socle différent. Car l'ancien socle, la seule partie du Roi Soleil qui ne fut pas détruite par les révolutionnaires, est occupé "ailleurs" : sur la place de la Comédie. Le socle qui, jadis, était occupé par Louis XIV fut offert aux… Trois Grâces.
Ce détail ne devrait cependant pas choquer Louis XIV. Si, aujourd'hui, on pouvait lui demander ce qui l'intéresse, il parlerait probablement de l'obéissance de la ville de Montpellier. Il serait content de constater que les Montpelliérains se soumettent toujours à l'ordre qui lui tenait tant au cœur : il voulait rester le point culminant de Montpellier. Il déclara qu'aucun bâtiment n'aurait le droit d'être plus haut que sa statue. Et ainsi fut-il. L'épée de Louis XIV forme toujours le point culminant de Montpellier.
Et il est vrai que Louis XIV fut bien accueilli à Montpellier. Pendant que les voisins du Sud, au Roussillon, ont tout fait pour combattre l'envahisseur, les Montpelliérains lui ont ouvert grand leurs portes. Toutefois, sa statue ne fut érigée que trois ans après sa mort. Ce fut Jules Hardouin-Mansart, cet homme qui ne savait pas seulement dessiner des statues, mais qui portait aussi le titre du "premier architecte du roi", qui donna sa forme à cette œuvre en bronze, de six mètres de haut. Et dans le piédestal en marbre, il laissa graver une inscription en latin qui, en français, signifie : "Les États du Languedoc consacrèrent ce monument à Louis Le Grand de son vivant, et il fut érigé après sa mort en 1718".
Il est fort possible que les États du Languedoc aient consacré la statue à Louis XIV. Mais on dirait qu'ils n'avaient pas vraiment le choix : ce fut Louis XIV lui-même qui exigea de Montpellier de construire un monument à sa mémoire. Et il allait jusqu'à décider de son emplacement - rien de plus banal que cette promenade dite de Peyrou qu'il avait construite en prolongement de la Voie Royale comblée par l'Arc de Triomphe. Cet emplacement, il le choisit peut-être pour sa position dominante. Mais peut-être avait-il aussi le sens d'une sorte d'humour "historique" - sa statue est placée juste à l'endroit d'où son ancêtre Louis XIII bombarda la ville de Montpellier…
Toutefois, sa qualité fut fatale à la magnifique statue. Déjà 74 ans plus tard - un rien comparé à la durée de l'Histoire - les révolutionnaires de Montpellier cassèrent "leur Louis XIV" et échangèrent le bronze contre huit canons qui aidaient la milice à se battre.
Mais la Révolution ne sonna pas le glas de la monarchie et, en 1838, une autre statue fut construite, identique à la première - sur un socle différent. Car l'ancien socle, la seule partie du Roi Soleil qui ne fut pas détruite par les révolutionnaires, est occupé "ailleurs" : sur la place de la Comédie. Le socle qui, jadis, était occupé par Louis XIV fut offert aux… Trois Grâces.
Ce détail ne devrait cependant pas choquer Louis XIV. Si, aujourd'hui, on pouvait lui demander ce qui l'intéresse, il parlerait probablement de l'obéissance de la ville de Montpellier. Il serait content de constater que les Montpelliérains se soumettent toujours à l'ordre qui lui tenait tant au cœur : il voulait rester le point culminant de Montpellier. Il déclara qu'aucun bâtiment n'aurait le droit d'être plus haut que sa statue. Et ainsi fut-il. L'épée de Louis XIV forme toujours le point culminant de Montpellier.
Photos et texte : copyright Doris Kneller, "Gens de Montpellier" et SudDesign
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