samedi 13 février 2010

Tramway, bus, vélo : Montpellier et son plan d'aménagement

Montpellier et son trafic : le plan d'aménagement de la voirie est-il parfait ? - Micro-trottoir

Cours Gambetta, Montpellier
Cours Gambetta
Théoriquement, le plan d'aménagement de Montpellier est établi. Il indique les modifications dans la voirie de Montpellier censées garantir une circulation optimale et écologique entre Montpellier et ses environs - et entre les divers quartiers de Montpellier - pendant les prochains vingt années à venir.

Mais avant de déclarer le plan définitivement valable, Hélène Mandroux et son équipe ont décidé de prêter l'oreille à la voix des Montpelliérains, pour mieux connaître leurs besoins et pour faire profiter le plan de leurs bonnes idées. Pour entendre cette voix, la mairie organisera des rencontres avec des associations, des comités des quartiers et autres groupes qui s'intéressent à la structure de leur ville. Le point fort, pourtant, de ces rencontres sera le printemps de la démocratie, avril et mai prochains, où les Montpelliérains seront sérieusement appelés à donner leur avis.

Toutefois, plus tôt la mairie connaît les opinions des Montpelliérains - et plus elle a des avis différents - plus vite elle peut réagir et intégrer ces opinions dans son plan… "Vous souhaitez savoir ce que je changerais à Montpellier au niveau de la circulation et des moyens de transport ?", répond le jeune homme qui attend le tram à la place Carnot. Il réfléchit. "Avec les nouveaux trams, une grande partie de la ville sera desservie", poursuivit-il. "Mais toujours pas la ville entière. Il reste des quartiers où les gens dépendent de leur voiture ou d'un bus. Les bus, ça concerne surtout les jeunes qui ne peuvent pas encore se payer une voiture. Mais beaucoup de bus s'arrêtent vers 20 heures. Les gens qui habitent ces quartiers-là sont donc obligés d'avoir une voiture ou de rester chez eux, le soir. Oui, c'est un problème important à Montpellier. Si j'avais le pouvoir, je changerais tout d'abord les horaires des bus."

Trafic à MontpellierUne dame qui elle aussi attend le tram à la place Carnot n'a pas besoin de réfléchir. "Ce que je changerais ?" demande-t-elle pour répondre immédiatement : "Les grèves. Interdire les grèves." La réponse semble normale, vu qu'on est samedi et que le prochain tram n'est prévu que dans plus de 30 minutes. "Y en a marre des grèves. Je commence à croire qu'ils ne font pas la grève pour revendiquer quoi que ce soit, mais pour avoir plus de loisir. Et peut-être aussi pour se rendre intéressants."

"Il faut faire quelque chose contre les embouteillages permanents", déclare un homme dans la quarantaine. "Les voitures bloquent les routes et personne ne passe plus. Et ces voitures polluent énormément. On parle sans cesse de l'écologie à Montpellier, mais avec cette masse de voitures et des moteurs en marche même si elles sont coincées dans un bouchon, ça n'a rien à voir avec l'écologie. C'est carrément contradictoire."

Un autre Monsieur exprime des soucis tout à fait différents. "Les travaux. Les travaux sur le Cours Gambetta, par exemple, me dérangent énormément. Je sais que c'est pour le nouveau tram et qu'ils nous demandent patience. Mais c'est facile de parler de patience quand on n'a pas besoin de prendre ces routes tous les matins. Et patience est un mot bien gros si on sait que le nouveau tram ne sera pas fini avant 1012. Nous avons donc encore deux ans de galère devant nous, chaque matin, jour par jour."

Une dame de 36 ou 37 ans se plaint de l'avenue Georges Clemenceau. Elle habite à Saint-Jean-de-Védas, mais elle travaille à Montpellier. "Pour rentrer dans la ville, je n'ai pas de problème. Je prends l'avenue George Clemenceau. Il y a parfois des embouteillages, le matin, mais en principe ça va. C'est le soir que ça craint, quand je veux sortir de Montpellier. Comme l'avenue Georges Clemenceau est une rue à sens unique, je dois prendre des rues plus petites. Et là, il y a toujours des problèmes."

Une autre dame pense surtout à son fils. "Tous ses amis font du vélo. Je ne peux donc pas lui interdire de faire du vélo lui aussi. Mais chaque fois, je me fais du souci. Il y a quelques voies pour vélo, mais pas partout. La plupart du temps, les enfants sont obligés de rouler dans les rues, avec les voitures."

Elle revendique alors beaucoup plus de voies cyclables. "Ou, si on ne veut pas faire des voies cyclables pour les enfants, on devrait cesser d'en parler. Ils bourrent le crâne aux enfants avec leurs histoires d'écologie et oublient qu'ils les mettent en danger."

Une autre dame, un peu plus âgée, est d'accord de ne plus parler des vélos. "C'est tellement à la mode, maintenant, que tout le monde veut faire du vélo. À la base, il n'y a pas de mal. Mais les cyclistes sont si imprudents, ils ne respectent aucune règle ni le code de la route - ils sont un danger énorme surtout pour les piétons."

Le tramway entre la gare et la Comédie Un Monsieur dans la cinquantaine critique les zones piétonnes. "Bien sûr, c'est très agréable de se promener dans une rue piétonne. Mais où est-ce qu'on laisse la voiture ? Mon appartement se trouve dans la Grand'Rue Jean Moulin, je dois garer ma voiture dans le parking de la Comédie. Quand ma femme fait des courses, elle doit tout porter du parking jusqu'à la maison. Parfois, c'est vraiment trop demandé - pour elle et pour nos voisines aussi. Si on veut faire des rues piétonnes, il faut faire en sorte que personne n'y habite."

Une dame, un peu plus jeune, parle également des parkings. "À quoi sert un plan d'aménagement qui règle le trafic si on n'a pas de parking. Trouver un parking dans les rues du centre ville n'est pratiquement pas possible." - Y a-t-il une solution ? - "Plus de parkings, beaucoup plus." - Mais où pourrait-on implanter ces parkings ? - La dame hésite. Puis elle déclare : "Il faut utiliser tous les espaces au centre ville. Au lieu de construire de nouvelles maisons et d'aménager des parcs, il faut faire des parkings. Le parking est devenu essentiel dans la vie des gens. La municipalité devrait donc réagir à ce besoin. Et les parkings devraient aussi être gratuits."

Photos et texte : copyright Doris Kneller

2 commentaires:

  1. Quand tu fais des micro-trottoir, tu tombes toujours sur des réacs (interdire le droit de grève ? )...à croire qu'il n'y a que çà sur les trottoirs. Sans etre une ville modèle, Montpellier est vraiment bien question transports en commun et zone piétonne, et s'il y a des embouteillages, tant mieux si cela peut dissuader les gens de prendre leurs voitures pour aller au centre ville.

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  2. Il y a des fois où on doit aller en ville en voiture et ça n'est pas facile....

    Mais moi ce dont je me plains c'est surtout des pistes cyclables qui n'en sont pas vraiment. Je suis cycliste et je sais de quoi je parle! De plus, ma belle-fille a eu un grave accident de la circulation alors qu'elle rentrait de la fac à vélo il y a quelques mois. Les tronçons de pistes s'arrêtent brutalement et c'est vraiment dangereux dans la mesure où on a des conducteurs parfois hystériques en ville.

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