jeudi 11 mars 2010

Biodiversité et écologie à Montpellier

Montpellier, ville écologique : la biodiversité en milieu urbain Languedoc-Roussillon

Peyrou, MontpellierQue Montpellier met tout en œuvre pour mériter un label du genre "Ville écologique" est déjà connu. Or, maintenant, les ambitions vont beaucoup plus loin : dans un communiqué de presse, la mairie a annoncé que, aujourd'hui, "l’ambition de Montpellier est de devenir une référence nationale et internationale en matière de biodiversité urbaine, en s’appuyant sur la richesse d’un pôle scientifique de premier plan."

Ainsi, Montpellier a pu profiter de l'année mondiale de la biodiversité et des organismes qui se sont créés pour entamer le chemin de l'écologie. Ainsi, la ville fait maintenant partie du Global partnership on cities and biodiversity, un réseau de communes qui défendent la biodiversité dans l'environnement urbain. En plus, Montpellier est une des rares villes qui, jusqu'à maintenant, ont signé la convention sur la diversité biologique de l'ONU et prévoit sa présence au sommet sur la biodiversité au Japon en octobre prochain. Ici, les Montpelliérains rencontreront les écologistes internationaux, par exemple ceux de Nagoya, leur ville hôtesse, Singapour, Montréal, Bonn et Curitiba.

Mais d'ici là, il est question d'entamer la réalisation pratique du plan ambitieux. L'aménagement de l'espace public dans un sens écologique à long terme se trouve évidemment tout en haut de la liste des actions prévues. Ensuite, il y a l'information et l'éducation qui ne doivent pas être négligées. La ville de Montpellier prévoit donc des mesures de sensibilisation dans le milieu scolaire, mais aussi des interventions qui ciblent les adultes. On commence à parler des "sciences éco-citoyennes". Après le succès sensationnel de l'Agora des Savoirs, on peut partir du principe que les Montpelliérains accueillerions de telles actions avec enthousiasme.

Montpellier, Champ de Mars Il n'y a pas très longtemps, les scientifiques ont constaté qu'ils se sont trompés au sujet de la biodiversité. Jusqu'à lors, on était persuadé que la conversation des espèces se jouait plutôt dans les forêts tropicales ou, encore, dans les parcs ou réserves protégés - ce qui est toujours vrai. Mais ensuite, on a misé sur les zones rurales. Et c'est ici où la réalité ne suit plus la théorie.

Le problème : l'exploitation de la terre et des autres ressources naturelles par une agriculture qui se veut "moderne". Initialement, les zones rurales étaient considérées comme espaces où l'homme vivait en harmonie avec la nature. Or, petit à petit, elles se sont transformées en victimes de l'intensification de l'agriculture l'industrialisation où beaucoup des espèces - animaux et plantes - ne trouvent plus leur place. Une sorte de "migration" dans les milieux urbains a donc commencé où un petit nombre des espèces "chassées" de la zone rurale a trouvé un nouveau territoire.

Montpellier, Jardin des plantesQui dit "ville" pense d'abord aux rues surpeuplées de voitures, aux places goudronnées et aux maisons si hautes qu'elles cachent le ciel. Plus la ville devient "inhumaine", plus les citadins ont envie de nature et plus ils ont tendance de sortir, les week-ends ou pendant les vacances. Mais les villes ont intérêt à garder leurs habitants dans leurs murs : déjà, il y a la question commerciale - celui qui part, dépense ailleurs - mais, surtout, les priorités écologiques. Car celui qui quitte la ville se sert en général de sa voiture. Il devient donc "pollueur" et nuit à cette nature dont, justement, il a tant envie...
Ainsi, au lieu de laisser leurs habitants aller "dehors", les villes font de plus en plus d'efforts pour qu'ils restent chez eux : elles "invitent" la nature à s'installer à proximité. Montpellier est un très bon exemple d'une ville qui se veut écologique - elle offre aux habitants et visiteurs 741 hectares d'espace vert, dont le jardin des plantes, connus depuis Louis XIV, le parc zoologique, la réserve naturelle du Lez, le Champ de Mars ou des petites places comme le square Planchon.

La valeur écologique des institutions du genre parc zoologique ou serre amazonienne a longtemps été discutée. Il y avait des voix qui parlaient de milieu inadapté à la nature et aux besoins des animaux. D'autres ont répondu que ceci serait bien vrai, mais que la sauvegarde des espèces - et ceci est un des résultats les plus beaux du travail des zoos - est plus importante que les idées sur un milieu naturel qui n'existe plus... Sans doute, des parcs zoologiques comme celui de Montpellier où le milieu des animaux s'approche le plus possible de leurs habitats naturels ont fait taire la plupart des voix sceptiques.

Pour le moment, Montpellier a signé un partenariat avec le paysagiste Gilles Clément qui s'est lancé dans une étude sur la biodiversité en milieu urbain. Il a promis de présenter ses résultats aux Montpelliérains le 10 mai prochain.
Photos et texte : copyright Doris Kneller

1 commentaire:

  1. Bien d'accord avec toi, mais alors, pourquoi créer autant de centre commerciaux gigantesques à la périphérie des villes, pour y déporter même les cinémas ? Le samedi après midi, quand les bus sont en grève (40 Minutes d'attente chez moi), c'est tentant de prendre sa voiture pour aller à Odysseum !

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