Le verre à Montpellier - Bofill et l'architecture montpelliéraine
"Le contraste" pourrait être le mot clé pour comprendre Montpellier, la jeune, la traditionnelle, la ville moderne. Les vieilles maisons du cœur de la ville, du fameux Écusson, ne contredisent pas à ce principe : ancien et moderne, grand, petit et immense, nature et béton - tout cela est Montpellier. Et, depuis les années 80 où un homme de Barcelone du nom de Ricardo Bofill est "passé" en ville, on voit du verre, beaucoup de verre...
Au moment où l'architecte catalan entame l'immense projet de l'Antigone à Montpellier, son "Taller de arquitectura" est déjà créé, cet atelier d'architecture réputé pour ses idées spectaculaires et sa tendance du grandiose. Le style des maisons sur la Place de l'Europe à Montpellier ou la piscine olympique cadrent bien avec cette réputation du "Taller" de Bofill, ce style inventif, développé par un architecte qui ne craint pas l'emphatique. L'Antigone devient la contradiction et, en même temps, le complément de la vieille ville où, il y a encore trente ans, une "poigne de gens du Midi", comme l'expriment les vieux Montpelliérains de "souche", étaient "entre eux".
Comment comprendre cette face d'une ville ancienne redevenue jeune, ce monde où un ancien bâtiment comme l'Opéra-Comédie étincelle sous des lumières modernes et écologiques, où la vie se reflète dans le verre de l'Antigone, de la piscine olympique, de la région, dans toutes ses fenêtres grandeur vie qui témoignent de l'époque ou un maire nommé George Frêche a fait appel à un catalan nommé Ricardo Bofill…
"Le verre", apprenons-nous de Robert James, architecte londonien en retraite à Montpellier, "est un matériau étonnant. Il est beau et fonctionnel. Aucun autre matériau n'est capable de capter et de garder la chaleur comme le verre. Il fait économiser l'énergie et, par conséquent, il est hautement écologique."
Hautement écologique, cela cadre avec la réputation envisagée par Montpellier. Mais capter et garder la chaleur, est-ce utile dans une ville du Midi ? - "Bien sûr", Christine, la femme d'origine allemande de l'architecte, éclate de rire. "Bofill n'était pas si bête. Il a utilisé des techniques d'isolation qui était exemplaires pour son époque."
Et la beauté du matériau ? - Cela dépend de l'environnement, de ces maisons, des arbres et du ciel qui se reflète dans le verre des façades en verre. Bofill aimait les lignes droites, symétriques, aptes à souligner la différence avec l'ancien. Ces maisons, au moment de leur planification, n'étaient pas des "bâtiments", mais des concepts, évoquant la tradition des jardins français qui se considéraient comme point central, point de départ de l'œil qui glisse sur un paysage formé et déformé par la main du jardinier...
Bofill, un jardinier dont Montpellier est le jardin ? Ses façades en verre - et celles qui, plus tard, furent construites sur son modèle - ne sont pas la vie, mais elles la reflètent. Elles enlèvent le spectateurs de la réalité et l'amènent dans un monde parfait, un univers idéalisé, irréel, rempli de lumière.
Un univers, aussi, du tourisme : "Aimez-vous l'Antigone ?" Une petite famille, mère, père, deux enfants qui s'arrêtent devant la piscine olympique pour contempler les reflets - les enfants rient, le père hésite. "Je ne sais pas", répond la mère, "je ne suis pas sûre. Et toi ?" s'adresse-t-elle à son mari. L'homme hausse les épaules. "Je ne sais pas non plus. Ce n'est pas vraiment beau ou, peut-être si, c'est d'une certaine beauté. De toute manière", ajoute-t-il, "c'est très impressionnant." Il hésite de nouveau. "Et, je pense, unique."
Au moment où l'architecte catalan entame l'immense projet de l'Antigone à Montpellier, son "Taller de arquitectura" est déjà créé, cet atelier d'architecture réputé pour ses idées spectaculaires et sa tendance du grandiose. Le style des maisons sur la Place de l'Europe à Montpellier ou la piscine olympique cadrent bien avec cette réputation du "Taller" de Bofill, ce style inventif, développé par un architecte qui ne craint pas l'emphatique. L'Antigone devient la contradiction et, en même temps, le complément de la vieille ville où, il y a encore trente ans, une "poigne de gens du Midi", comme l'expriment les vieux Montpelliérains de "souche", étaient "entre eux".
Comment comprendre cette face d'une ville ancienne redevenue jeune, ce monde où un ancien bâtiment comme l'Opéra-Comédie étincelle sous des lumières modernes et écologiques, où la vie se reflète dans le verre de l'Antigone, de la piscine olympique, de la région, dans toutes ses fenêtres grandeur vie qui témoignent de l'époque ou un maire nommé George Frêche a fait appel à un catalan nommé Ricardo Bofill…
"Le verre", apprenons-nous de Robert James, architecte londonien en retraite à Montpellier, "est un matériau étonnant. Il est beau et fonctionnel. Aucun autre matériau n'est capable de capter et de garder la chaleur comme le verre. Il fait économiser l'énergie et, par conséquent, il est hautement écologique."
Hautement écologique, cela cadre avec la réputation envisagée par Montpellier. Mais capter et garder la chaleur, est-ce utile dans une ville du Midi ? - "Bien sûr", Christine, la femme d'origine allemande de l'architecte, éclate de rire. "Bofill n'était pas si bête. Il a utilisé des techniques d'isolation qui était exemplaires pour son époque."
Et la beauté du matériau ? - Cela dépend de l'environnement, de ces maisons, des arbres et du ciel qui se reflète dans le verre des façades en verre. Bofill aimait les lignes droites, symétriques, aptes à souligner la différence avec l'ancien. Ces maisons, au moment de leur planification, n'étaient pas des "bâtiments", mais des concepts, évoquant la tradition des jardins français qui se considéraient comme point central, point de départ de l'œil qui glisse sur un paysage formé et déformé par la main du jardinier...
Bofill, un jardinier dont Montpellier est le jardin ? Ses façades en verre - et celles qui, plus tard, furent construites sur son modèle - ne sont pas la vie, mais elles la reflètent. Elles enlèvent le spectateurs de la réalité et l'amènent dans un monde parfait, un univers idéalisé, irréel, rempli de lumière.
Un univers, aussi, du tourisme : "Aimez-vous l'Antigone ?" Une petite famille, mère, père, deux enfants qui s'arrêtent devant la piscine olympique pour contempler les reflets - les enfants rient, le père hésite. "Je ne sais pas", répond la mère, "je ne suis pas sûre. Et toi ?" s'adresse-t-elle à son mari. L'homme hausse les épaules. "Je ne sais pas non plus. Ce n'est pas vraiment beau ou, peut-être si, c'est d'une certaine beauté. De toute manière", ajoute-t-il, "c'est très impressionnant." Il hésite de nouveau. "Et, je pense, unique."
Photos et texte : copyright Doris Kneller
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