L'association Saudade à Montpellier lutte contre tristesse et nostalgie
À Montpellier, il suffit de regarder et d'ouvrir les oreilles pour être témoin de l'ouverture de la ville vers l'extérieur, vers les autres pays de la planète. Tout a l'air international : le Corum avec ses plus de 2000 sièges pour les congressistes, l'Antigone et l'Odysseum dont l'esprit international saute aux yeux, et le "Babel" de langues qui s'entend partout autour de la Comédie, surtout maintenant, à la saison du marché de Noël. Mais il est vrai que cette ouverture ne s'est pas encore incrustée dans tous les secteurs de la vie quotidienne de Montpellier.
"…que les Montpelliérains apprivoisent leurs différences et apprennent à s'en enrichir", ceci est donc un des objectifs de l'association Saudade qui a organisé le festival d'Hiver Cité au Peyrou. Mais si Marthe-Hélène Choukroun, présidente de l'association, parle des différences, elle ne pense pas forcément au Corum ou à l'Antigone. Elle parle de ces étrangers qui n'auront jamais leur place au Corum, mais qui luttent pour en avoir une dans la société française. Elle parle des handicapés et des artistes dont l'art enrichit la culture de Montpellier, mais dont le nom ne sera jamais connu...
La Saudade est une association qui porte l'espoir. Bien que son nom suggère plutôt "tristesse" et "nostalgie" en galicien et portugais, elle a été créée pour aider les gens, ceux qui sont considérés comme des "autres", à perdre cette nostalgie - la nostalgie d'une vie qu'ils auraient pu avoir, si la société les avait accueillies "autrement".
Bien que le projet de la Saudade n'ait rien à voir avec sa vie privée, ses expériences personnelles ne sont certainement pas pour rien dans sa décision de s'engager pour les buts de la Saudade. De l'origine algérienne, de passeport français, Marthe-Hélène Choukroun a vécu en Amérique de Sud pendant trente ans. Lorsqu'elle est rentrée en France, avec ses cinq enfants, elle pensait, plein d'espoir, à sa fille handicapée. Elle avait lu des textes sur l'éducation des enfants handicapés en France, et elle croyait fortement à l'acceptation de la différence dans sa patrie.
"J'ai été déçue", dit-elle, le visage triste. Les textes qu'elle avait consultés étaient corrects. Mais la réalisation de leurs promesses n'était pas évidente. Malgré les lois sur l'intégration des handicapés, sa fille n'a pas été acceptée à une classe d'intégration qu'après une attente de plus d'un an. Il est vrai qu'elle a été acceptée à une autre école où, deux fois par semaine, elle pouvait essayer d'apprendre le français. Mais ce n'était que la "bonne volonté de la directrice" qui comprenait le problème de Marthe-Hélène. "Elle aussi avait un enfant handicapé."
Mais Marthe-Hélène n'est pas seule. Il y a, par exemple, son fils Yacine Ortiz-Choukroun qui a organisé le côté artistique du festival au Peyrou et acheté les boissons. Et elle a les autres membres de l'association. "Avec ce projet", dit-elle avec sa voix douce, "je suis prête d'aller jusqu'au bout."
Le projet, c'est alors intégrer ceux qui sont "différents". Comment ? Par la création d'une Maison Artistique et Culturelle du Respect de la Différence. C'est pour ceci que se battent Marthe-Hélène et ses amis. Il faut rompre "avec une approche élitiste des arts", proclament-ils. L'art doit être accessible à tout le monde, et tout le monde doit avoir le droit et la possibilité d'enrichir par ses œuvres la culture de notre pays. Il y a donc les artistes et, bien sûr, les handicapés. Qui, dans notre situation, souffrirait plus d'une manque d'intégration injuste qu'eux, c'est-à-dire que ceux qui sont nés "différents" des "autres" ? La Saudade ne demande pas beaucoup : juste "offrir un travail décent, utile et valorisant à des personnes souffrant de handicap." Le public ne veut pas entendre parler des handicaps dans des termes de "problème". Un handicap, selon les membres de la Daurade, est un problème uniquement si la société souhaite en faire un.
Et comment "apprivoiser" les différences ? Selon Marthe-Hélène Choukroun et ses amis de la Saudade, il faut apprendre "à connaître la différence par un renversement de l'approche à l'autre."
Une telle approche était le festival au Peyrou, où les gens pouvaient se rencontrer, mais qui servait aussi à trouver des fonds pour le projet de l'association. Et, comme leur présidente, les organisateurs étaient fermes : "Le projet est important." Oui, ils iront "jusqu'au bout".
"…que les Montpelliérains apprivoisent leurs différences et apprennent à s'en enrichir", ceci est donc un des objectifs de l'association Saudade qui a organisé le festival d'Hiver Cité au Peyrou. Mais si Marthe-Hélène Choukroun, présidente de l'association, parle des différences, elle ne pense pas forcément au Corum ou à l'Antigone. Elle parle de ces étrangers qui n'auront jamais leur place au Corum, mais qui luttent pour en avoir une dans la société française. Elle parle des handicapés et des artistes dont l'art enrichit la culture de Montpellier, mais dont le nom ne sera jamais connu...
La Saudade est une association qui porte l'espoir. Bien que son nom suggère plutôt "tristesse" et "nostalgie" en galicien et portugais, elle a été créée pour aider les gens, ceux qui sont considérés comme des "autres", à perdre cette nostalgie - la nostalgie d'une vie qu'ils auraient pu avoir, si la société les avait accueillies "autrement".
Bien que le projet de la Saudade n'ait rien à voir avec sa vie privée, ses expériences personnelles ne sont certainement pas pour rien dans sa décision de s'engager pour les buts de la Saudade. De l'origine algérienne, de passeport français, Marthe-Hélène Choukroun a vécu en Amérique de Sud pendant trente ans. Lorsqu'elle est rentrée en France, avec ses cinq enfants, elle pensait, plein d'espoir, à sa fille handicapée. Elle avait lu des textes sur l'éducation des enfants handicapés en France, et elle croyait fortement à l'acceptation de la différence dans sa patrie.
"J'ai été déçue", dit-elle, le visage triste. Les textes qu'elle avait consultés étaient corrects. Mais la réalisation de leurs promesses n'était pas évidente. Malgré les lois sur l'intégration des handicapés, sa fille n'a pas été acceptée à une classe d'intégration qu'après une attente de plus d'un an. Il est vrai qu'elle a été acceptée à une autre école où, deux fois par semaine, elle pouvait essayer d'apprendre le français. Mais ce n'était que la "bonne volonté de la directrice" qui comprenait le problème de Marthe-Hélène. "Elle aussi avait un enfant handicapé."
Mais Marthe-Hélène n'est pas seule. Il y a, par exemple, son fils Yacine Ortiz-Choukroun qui a organisé le côté artistique du festival au Peyrou et acheté les boissons. Et elle a les autres membres de l'association. "Avec ce projet", dit-elle avec sa voix douce, "je suis prête d'aller jusqu'au bout."
Le projet, c'est alors intégrer ceux qui sont "différents". Comment ? Par la création d'une Maison Artistique et Culturelle du Respect de la Différence. C'est pour ceci que se battent Marthe-Hélène et ses amis. Il faut rompre "avec une approche élitiste des arts", proclament-ils. L'art doit être accessible à tout le monde, et tout le monde doit avoir le droit et la possibilité d'enrichir par ses œuvres la culture de notre pays. Il y a donc les artistes et, bien sûr, les handicapés. Qui, dans notre situation, souffrirait plus d'une manque d'intégration injuste qu'eux, c'est-à-dire que ceux qui sont nés "différents" des "autres" ? La Saudade ne demande pas beaucoup : juste "offrir un travail décent, utile et valorisant à des personnes souffrant de handicap." Le public ne veut pas entendre parler des handicaps dans des termes de "problème". Un handicap, selon les membres de la Daurade, est un problème uniquement si la société souhaite en faire un.
Et comment "apprivoiser" les différences ? Selon Marthe-Hélène Choukroun et ses amis de la Saudade, il faut apprendre "à connaître la différence par un renversement de l'approche à l'autre."
Une telle approche était le festival au Peyrou, où les gens pouvaient se rencontrer, mais qui servait aussi à trouver des fonds pour le projet de l'association. Et, comme leur présidente, les organisateurs étaient fermes : "Le projet est important." Oui, ils iront "jusqu'au bout".
Photos et texte : copyright Doris Kneller
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