100 fontaines pour une ville : Montpellier et ses eaux
Les villes et villages de la région méditerranéenne ont quelque chose en commun : le risque de manquer d'eau. Au cours de l'histoire, il arriva souvent que les habitants du Midi de la France souffrirent de la sécheresse - il y avait des années où le vin était plus abondant que l'eau - et parfois, ils eurent de bonnes idées pour résoudre leur problème. Mais, année de sécheresse ou non, l'eau était toujours un "thème" - et elle le restera aussi à l'avenir.
À Montpellier, on constate que les pères de la ville firent toujours tout pour assurer l'alimentation en eau. Mais, déjà au 15ème siècle, la question ne tournait plus seulement autour les besoins des habitants. On avait envie d'espaces verts. Et les espaces verts doivent être arrosés - ce qui signifia que Montpellier n'avait pas seulement besoin d'eau, mais des quantités énormes d'eau.
Il est vrai que Montpellier avait toujours deux cours d'eau à sa disposition, le Lez et le Verdanson - une richesse énorme pour une ville du Midi. Mais ce ne suffisait pas. Ainsi, on avait la bonne idée de construire des fontaines un peu partout dans la ville. La première - qui existe toujours - fut la Font-Putanelle qu'on plaça carrément dans le lit du Verdanson à un endroit qui, aujourd'hui, se trouve derrière l'hôpital Saint-Charles. Cette fontaine est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles les Montpelliérains estimèrent toujours beaucoup leur Jacques Cœur qui, dans sa fonction de Grand Argentier du roi Charles VII, vivait à Montpellier. Il fit construire la fontaine, mais non pour, ensuite, - comme les rois et autres politiciens - augmenter les impôts des administrés. Non, la Font-Putanelle fut un cadeau qu'il offrit aux Montpelliérains.
Un peu plus tard, la ville construisit une deuxième fontaine au bord du Verdanson, la fontaine du Pila Saint-Gély. Mais elle ne plut pas à tout le monde. Ainsi, un étudiant suisse, un certain Thomas Platter, se plaignait auprès de son journal intime que l'eau de cette fontaine ne serait pas assez fraîche en été.
Toutefois, on se rendit compte que la pression dans les fontaines ne fut pas assez forte pour garantir à Montpellier de l'eau en abondance. Ce fut le moment où l'idée de l'aqueduc prit forme. Après sa finition, la pression dans les fontaines fut si satisfaisante que les pères de la ville pouvaient penser à la construction d'autres fontaines.
Et si, à Montpellier, on s'acharne sur un projet, il doit avoir de l'ampleur. Ainsi, on vota directement pour trois fontaines. Pas des fontaines d'un rendement moyen, évidemment - non, il fallait des fontaines d'une puissance énorme. La première était la fontaine qui, encore de nos jours, est la plus connue de Montpellier : celle des trois Grâces. Après plusieurs déménagements, elle séjourne toujours à la Comédie. Parallèlement, la fontaine de la place Chabaneau fut érigée et, finalement, celle de la Licorne de la place de la Canourgue.
Arrosée de ses fontaines, la ville de Montpellier avance jusqu'au 19ème siècle. Et de nouveau, on discute la question de l'eau. Maintenant, les Montpelliérains ne parlent plus seulement de soif et d'espaces verts - le nouveau sujet est l'hygiène.
Maintenant, on demande de l'eau pour prendre des bains et nettoyer les rues et, même chez les pauvres, le standard de vie augmente avec la quantité de l'eau que la ville peut leur offrir. Tout à coup, il est à la mode de se laver. Dans les quartiers riches, de plus en plus des gens entretiennent leurs propres jardins… bref, tout le monde réclame de l'eau.
Plus le temps passe, plus l'eau devient précieuse. De nouvelles techniques sont développées, mais les Montpelliérains - comme les autres habitants de notre hémisphère - en veulent plus. Au début du 20ème siècle, la ville a l'idée d'augmenter le rendement de la prise d'eau à la source du Lez, mais de nouveau, on constate que le liquide précieux ne suffit pas pour contenter tout le monde… jusqu'à ce qu'en 1988, les Montpelliérains décident le "grand coup" : on planifie de nouvelles fontaines.
Toutefois, c'est fois-ci, il n'est pas question de trois fontaines, comme après la construction de l'aqueduc, ni de dix ni de vingt : non, Montpellier devrait devenir la ville des 100 fontaines.
À Montpellier, on constate que les pères de la ville firent toujours tout pour assurer l'alimentation en eau. Mais, déjà au 15ème siècle, la question ne tournait plus seulement autour les besoins des habitants. On avait envie d'espaces verts. Et les espaces verts doivent être arrosés - ce qui signifia que Montpellier n'avait pas seulement besoin d'eau, mais des quantités énormes d'eau.
Il est vrai que Montpellier avait toujours deux cours d'eau à sa disposition, le Lez et le Verdanson - une richesse énorme pour une ville du Midi. Mais ce ne suffisait pas. Ainsi, on avait la bonne idée de construire des fontaines un peu partout dans la ville. La première - qui existe toujours - fut la Font-Putanelle qu'on plaça carrément dans le lit du Verdanson à un endroit qui, aujourd'hui, se trouve derrière l'hôpital Saint-Charles. Cette fontaine est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles les Montpelliérains estimèrent toujours beaucoup leur Jacques Cœur qui, dans sa fonction de Grand Argentier du roi Charles VII, vivait à Montpellier. Il fit construire la fontaine, mais non pour, ensuite, - comme les rois et autres politiciens - augmenter les impôts des administrés. Non, la Font-Putanelle fut un cadeau qu'il offrit aux Montpelliérains.
Un peu plus tard, la ville construisit une deuxième fontaine au bord du Verdanson, la fontaine du Pila Saint-Gély. Mais elle ne plut pas à tout le monde. Ainsi, un étudiant suisse, un certain Thomas Platter, se plaignait auprès de son journal intime que l'eau de cette fontaine ne serait pas assez fraîche en été.
Toutefois, on se rendit compte que la pression dans les fontaines ne fut pas assez forte pour garantir à Montpellier de l'eau en abondance. Ce fut le moment où l'idée de l'aqueduc prit forme. Après sa finition, la pression dans les fontaines fut si satisfaisante que les pères de la ville pouvaient penser à la construction d'autres fontaines.
Et si, à Montpellier, on s'acharne sur un projet, il doit avoir de l'ampleur. Ainsi, on vota directement pour trois fontaines. Pas des fontaines d'un rendement moyen, évidemment - non, il fallait des fontaines d'une puissance énorme. La première était la fontaine qui, encore de nos jours, est la plus connue de Montpellier : celle des trois Grâces. Après plusieurs déménagements, elle séjourne toujours à la Comédie. Parallèlement, la fontaine de la place Chabaneau fut érigée et, finalement, celle de la Licorne de la place de la Canourgue.
Arrosée de ses fontaines, la ville de Montpellier avance jusqu'au 19ème siècle. Et de nouveau, on discute la question de l'eau. Maintenant, les Montpelliérains ne parlent plus seulement de soif et d'espaces verts - le nouveau sujet est l'hygiène.
Maintenant, on demande de l'eau pour prendre des bains et nettoyer les rues et, même chez les pauvres, le standard de vie augmente avec la quantité de l'eau que la ville peut leur offrir. Tout à coup, il est à la mode de se laver. Dans les quartiers riches, de plus en plus des gens entretiennent leurs propres jardins… bref, tout le monde réclame de l'eau.
Plus le temps passe, plus l'eau devient précieuse. De nouvelles techniques sont développées, mais les Montpelliérains - comme les autres habitants de notre hémisphère - en veulent plus. Au début du 20ème siècle, la ville a l'idée d'augmenter le rendement de la prise d'eau à la source du Lez, mais de nouveau, on constate que le liquide précieux ne suffit pas pour contenter tout le monde… jusqu'à ce qu'en 1988, les Montpelliérains décident le "grand coup" : on planifie de nouvelles fontaines.
Toutefois, c'est fois-ci, il n'est pas question de trois fontaines, comme après la construction de l'aqueduc, ni de dix ni de vingt : non, Montpellier devrait devenir la ville des 100 fontaines.
Photos et texte : copyright Doris Kneller
Bravo pour ce blog, Doris. J'ai ajouté le lien à mon propre blog.
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