Jardin des Plantes : Carl von Linné, Boissier de Sauvages et l'échange de connaissances à Montpellier
Jardin des Plantes, jardin botanique, peu importe comment la presse appelle ce bijou montpelliérain de la botanique, il reste un des points d'attrait les plus importants pour ceux qui, à Montpellier, ont envie de se promener et de prendre l'air. Pour une fois, les habitants de la ville et les touristes sont d'accord : le Jardin des Plantes de Montpellier est une des jardins les plus beaux de la France. Mais cela n'est pas tout : il est aussi le jardin botanique le plus ancien de la France. Et comme si cela n'était pas suffisant - sa réputation scientifique est énorme...
Les noms cités en relation avec le Jardin des Plantes de Montpellier font rêver non seulement les botanistes mais tout ceux qui, amateurs ou scientifiques, s'intéressèrent jamais à la botanique : Pierre Richer de Belleval, Pierre Magnol, Hervé Harant et, bien sûr, le plus grand aux yeux de beaucoup de botanistes, Carl von Linné. Que le naturaliste suédois - à l'époque, on préférait encore l'expression "naturaliste" à "botaniste" - est le père de la classification biologique est déjà un facteur important. Mais ce qui est encore plus important - au moins pour Montpellier - c'est que quelques traces de cette classification mènent directement au Jardin de Plantes de notre ville. Un exemple peu connu à l'extérieur de Montpellier : le nom de la Magnolia ne vient pas du latin ni de l'imagination de Linné, mais de l'envie du botaniste d'honorer son ami et collègue Pierre Magnol, directeur du Jardin des Plantes à Montpellier.
Magnol n'était évidemment pas le seul directeur à mériter qu'une plante éternise son nom. Mais les autres idées de Linné s'orientèrent plutôt vers la ville de Montpellier elle-même. Grâce à lui, on peut dire que le nom de Montpellier est connu par les botanistes du monde entier. Il y a, par exemple, la Chrysanthème de Montpellier - Chysanthemum monspeliense en latin - une des plus belles Chrysanthème qui proclame l'amour de Linné pour notre ville. Ou la Ciste de Montpellier ou le petit Œillet de Montpellier ou, parmi les arbres, l'Érable et l'Euphorbe de Montpellier... la liste est énorme.
On pourrait se demander, comment un Suédois pourrait à tel point s'intéresser à un jardin botanique au Sud de la France. Car bien que le Jardin des Plantes à Montpellier fût déjà bien réputé, il y a un long chemin à parcourir entre Stockholm et Montpellier - notamment au milieu du 18e siècle. - Le "chaînon manquant" s'appela François Boissier de la Croix de Sauvages. D'abord docteur de médecin, ce Montpelliérain s'intéressa beaucoup à la classification. En 1731, il publia une œuvre sur les "Nouvelles classes de maladies" et fut le premier à appliquer à la médecine les classes de la botanique. En 1752, la médecine ne lui suffit plus. Il devint alors professeur de la botanique et constitua un catalogue de 500 plantes de Montpellier, toutes classées selon la forme de leurs feuilles.
Il est certainement dommage que Boissier de Sauvages et Carl von Linné ne se rencontrèrent jamais - ils étaient nés pour être amis. Mais leur correspondance comprend une bonne cinquantaine de lettres dont, comme on peut facilement imaginer, la plupart parle de leur passion commune, la classification des plantes. Ils n'étaient peut-être pas toujours d'accord : un jour, Carl von Linné, éternel sceptique, aurait écrit : "Il est certain que la méthode de M. Sauvage est nulle." Mais cela ne veut pas dire que l'un ne respecta pas les connaissances de l'autre, et, en général, la passion domina les différences d'opinion.
C'est aussi grâce à cette passion commune qu'un trouve un Montpelliérain dans les annales de l'Académie royale des sciences à Stockholm dont Boissier de Sauvages fut élu membre en 1749 - avec le soutien de son ami Carl von Linné - qui, déjà en 1743, fut nommé membre de l'Académie royale des sciences de Montpellier.
Sans doute : Montpellier, déjà à cette époque, sut "importer" et "exporter" la "qualité"…
Montpellier et son Jardin des Plantes : d'Edward Young à Paul Valéry
Pierre Magnol au Jardin des Plantes à Montpellier
Pierre Richer de Belleval et le Jardin des Plantes à Montpellier
Les noms cités en relation avec le Jardin des Plantes de Montpellier font rêver non seulement les botanistes mais tout ceux qui, amateurs ou scientifiques, s'intéressèrent jamais à la botanique : Pierre Richer de Belleval, Pierre Magnol, Hervé Harant et, bien sûr, le plus grand aux yeux de beaucoup de botanistes, Carl von Linné. Que le naturaliste suédois - à l'époque, on préférait encore l'expression "naturaliste" à "botaniste" - est le père de la classification biologique est déjà un facteur important. Mais ce qui est encore plus important - au moins pour Montpellier - c'est que quelques traces de cette classification mènent directement au Jardin de Plantes de notre ville. Un exemple peu connu à l'extérieur de Montpellier : le nom de la Magnolia ne vient pas du latin ni de l'imagination de Linné, mais de l'envie du botaniste d'honorer son ami et collègue Pierre Magnol, directeur du Jardin des Plantes à Montpellier.
Magnol n'était évidemment pas le seul directeur à mériter qu'une plante éternise son nom. Mais les autres idées de Linné s'orientèrent plutôt vers la ville de Montpellier elle-même. Grâce à lui, on peut dire que le nom de Montpellier est connu par les botanistes du monde entier. Il y a, par exemple, la Chrysanthème de Montpellier - Chysanthemum monspeliense en latin - une des plus belles Chrysanthème qui proclame l'amour de Linné pour notre ville. Ou la Ciste de Montpellier ou le petit Œillet de Montpellier ou, parmi les arbres, l'Érable et l'Euphorbe de Montpellier... la liste est énorme.
On pourrait se demander, comment un Suédois pourrait à tel point s'intéresser à un jardin botanique au Sud de la France. Car bien que le Jardin des Plantes à Montpellier fût déjà bien réputé, il y a un long chemin à parcourir entre Stockholm et Montpellier - notamment au milieu du 18e siècle. - Le "chaînon manquant" s'appela François Boissier de la Croix de Sauvages. D'abord docteur de médecin, ce Montpelliérain s'intéressa beaucoup à la classification. En 1731, il publia une œuvre sur les "Nouvelles classes de maladies" et fut le premier à appliquer à la médecine les classes de la botanique. En 1752, la médecine ne lui suffit plus. Il devint alors professeur de la botanique et constitua un catalogue de 500 plantes de Montpellier, toutes classées selon la forme de leurs feuilles.
Il est certainement dommage que Boissier de Sauvages et Carl von Linné ne se rencontrèrent jamais - ils étaient nés pour être amis. Mais leur correspondance comprend une bonne cinquantaine de lettres dont, comme on peut facilement imaginer, la plupart parle de leur passion commune, la classification des plantes. Ils n'étaient peut-être pas toujours d'accord : un jour, Carl von Linné, éternel sceptique, aurait écrit : "Il est certain que la méthode de M. Sauvage est nulle." Mais cela ne veut pas dire que l'un ne respecta pas les connaissances de l'autre, et, en général, la passion domina les différences d'opinion.
C'est aussi grâce à cette passion commune qu'un trouve un Montpelliérain dans les annales de l'Académie royale des sciences à Stockholm dont Boissier de Sauvages fut élu membre en 1749 - avec le soutien de son ami Carl von Linné - qui, déjà en 1743, fut nommé membre de l'Académie royale des sciences de Montpellier.
Sans doute : Montpellier, déjà à cette époque, sut "importer" et "exporter" la "qualité"…
Montpellier et son Jardin des Plantes : d'Edward Young à Paul Valéry
Pierre Magnol au Jardin des Plantes à Montpellier
Pierre Richer de Belleval et le Jardin des Plantes à Montpellier
Photos et texte : copyright Doris Kneller
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