Belle, écologique, surprenante : la nouvelle mairie au bord du Lez
Certains organes de presse proclament que ce fut George Frêche qui importa à Montpellier l'habitude de confier les constructions de nouveaux bâtiments à des architectes de renommée internationale. Mais cette "nouvelle mode" ne fut pas créée avec Roberto Bofill et l'Antigone. Les premiers dans une longue liste d'architectes célèbres qui travaillaient à Montpellier furent Bernard de Manse et Bertrand Nogayrol, des architectes pontificaux, à qui Urbain V fit appel pour construire la cathédrale de Montpellier.
Aujourd'hui, c'est un autre de ces hommes célèbres dont une nouvelle œuvre fera bientôt partie du paysage montpelliérain : Jean Nouvel, l'architecte qui construit la nouvelle mairie de Montpellier. - Initialement, cet homme que certains appellent génie n'avait pas envie d'embrasser la carrière d'un architecte. Sa passion était la peinture, et c'était d'elle qu'il voulait vivre. Mais ses parents l'obligèrent à étudier l'architecture à Bordeaux et, plus tard, de participer au concours de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts à Paris. Et, bien sûr, il emporta le premier prix.
Sa carrière commença avec la construction d'une école maternelle et plus tard, ce fut des villas et un collège. Et juste quatre ans après avoir passé son diplôme d'architecte, sa conception nouvelle du Centre médico-chirurgical du Val-Notre-Dame à Bezons incita l'intérêt du monde professionnel.
Mais ce ne fut pas seulement le monde professionnel mais également François Mitterrand qui se tourna vers lui. Il confia à Jean Nouvel la construction de l'Institut du monde arabe à Paris dont la façade à moucharabiehs, une sorte de ventilation naturelle empruntée à l'architecture traditionnelle arabe, le rendit définitivement célèbre. Sa réputation fut établie. Bientôt, sa voie devrait le mener à Madrid, Barcelone, Tokyo et Minneapolis et dans sa région bien aimée, la Dordogne.
Toutefois, pas tout le monde apprécia cet homme qui, dès le début, sut ce qu'il voulait. Il n'hésita pas à se heurter aux traditions de sa profession : il rompit avec l'ordre des architectes, créa un syndicat d'architecture et fut aux premières lignes des manifestations contre la destruction des usines Renault. Il se fit des ennemis, et plusieurs de ses projets furent abandonnés ou, carrément, refusés.
Ces échecs, cependant, n'arrivèrent pas à nuire son ascension au ciel de l'architecture. Génial d'un côté, têtu de l'autre, il créa une nouvelle mode qui, bientôt, changea le visage de beaucoup de villes, dont Montpellier. Avec son utilisation du métal et du verre, il savait capter le soleil. La transparence, le reflet et le jeu de l'ombre et de la lumière devinrent ses alliés. Chaque bâtiment qu'il crée reflète encore plus son siècle, le nouveau, le moderne. Ces créations sont individuelles, différentes, il ne veut pas de "style", il revendique l'expérience. Le nom de Jean Nouvel devint synonyme d'imagination, de "nouvelles idées". Ses édifices sont comme des tableaux - Jean Nouvel est architecte, mais il reste peintre.
Reconnu par les rois et les présidents du monde, honoré par Nicolas Sarkozy à qui il présenta déjà la maquette de la nouvelle Philharmonie de Paris au Parc de la Villette, Jean Nouvel répond finalement à l'appel de George Frêche et de Montpellier. Ce n'est pas la première fois qu'il œuvre pour la ville au bord de la Méditerranée et tout le monde le devine : la nouvelle mairie ne sera pas un simple bâtiment, mais un de ces tableaux composés par un des plus grands architectes du siècle.
Certes, une telle merveille a son prix. 107 millions d'euros est le chiffre qui, au début de la construction, fut avancé. Mais le prix des matières augmenta en cours de route et, en ce moment, les Montpelliérains ne peuvent que spéculer sur le coût réel de leur nouvelle mairie. Toutefois, selon le maire Hélène Mandroux, le chantier créa aussi presque 2000 emplois pour les entreprises impliquées dans la construction.
De toute façon, la mairie sera belle. Déjà son site assure une des vues les plus jolies sur Montpellier - de la mairie, on verra le Lez, et le parc de quatre hectares qui l'entourera sera un des plus riches de l'Europe. Mais la nouvelle mairie ne sera pas seulement le but des Montpelliérains qui voudront se délaisser dans un espace vert digne des grands architectes et paysagistes, comme Roberto Bofill et Édouard André, elle sera aussi - écologique.
Déjà, la matière qui enveloppe l'édifice garantira l'économie de l'énergie, et les façades, en panneaux d'aluminium, aideront à faire face au climat méditerranéen. Mais cela n'est pas tout : entre dix et vingt pour cent de l'énergie nécessaire sera fournie par des capteurs photovoltaïques. À l'intérieur de la mairie, il fera frais en été et agréablement chaud en hiver, grâce à des toitures coulissantes dont la protection contre le soleil base sur des matériaux naturels. La lumière du soleil jouera un rôle central : il fera clair à l'intérieur de la nouvelle mairie, mais jamais trop. Jean Nouvel aura vaincu la chaleur, le froid, l'obscurité et l'éblouissement. Le jour où son œuvre sera inaugurée, Montpellier sera encore une fois un modèle de la construction écologique.
Quand se jour arrivera-t-il ? Actuellement, on parle de fin 2011. La mairie sera donc prête pour l'inauguration de la ligne 3 du tram de Montpellier, qui, elle aussi, sera conçue par un des plus grands noms du monde...
Aujourd'hui, c'est un autre de ces hommes célèbres dont une nouvelle œuvre fera bientôt partie du paysage montpelliérain : Jean Nouvel, l'architecte qui construit la nouvelle mairie de Montpellier. - Initialement, cet homme que certains appellent génie n'avait pas envie d'embrasser la carrière d'un architecte. Sa passion était la peinture, et c'était d'elle qu'il voulait vivre. Mais ses parents l'obligèrent à étudier l'architecture à Bordeaux et, plus tard, de participer au concours de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts à Paris. Et, bien sûr, il emporta le premier prix.
Sa carrière commença avec la construction d'une école maternelle et plus tard, ce fut des villas et un collège. Et juste quatre ans après avoir passé son diplôme d'architecte, sa conception nouvelle du Centre médico-chirurgical du Val-Notre-Dame à Bezons incita l'intérêt du monde professionnel.
Mais ce ne fut pas seulement le monde professionnel mais également François Mitterrand qui se tourna vers lui. Il confia à Jean Nouvel la construction de l'Institut du monde arabe à Paris dont la façade à moucharabiehs, une sorte de ventilation naturelle empruntée à l'architecture traditionnelle arabe, le rendit définitivement célèbre. Sa réputation fut établie. Bientôt, sa voie devrait le mener à Madrid, Barcelone, Tokyo et Minneapolis et dans sa région bien aimée, la Dordogne.
Toutefois, pas tout le monde apprécia cet homme qui, dès le début, sut ce qu'il voulait. Il n'hésita pas à se heurter aux traditions de sa profession : il rompit avec l'ordre des architectes, créa un syndicat d'architecture et fut aux premières lignes des manifestations contre la destruction des usines Renault. Il se fit des ennemis, et plusieurs de ses projets furent abandonnés ou, carrément, refusés.
Ces échecs, cependant, n'arrivèrent pas à nuire son ascension au ciel de l'architecture. Génial d'un côté, têtu de l'autre, il créa une nouvelle mode qui, bientôt, changea le visage de beaucoup de villes, dont Montpellier. Avec son utilisation du métal et du verre, il savait capter le soleil. La transparence, le reflet et le jeu de l'ombre et de la lumière devinrent ses alliés. Chaque bâtiment qu'il crée reflète encore plus son siècle, le nouveau, le moderne. Ces créations sont individuelles, différentes, il ne veut pas de "style", il revendique l'expérience. Le nom de Jean Nouvel devint synonyme d'imagination, de "nouvelles idées". Ses édifices sont comme des tableaux - Jean Nouvel est architecte, mais il reste peintre.
Reconnu par les rois et les présidents du monde, honoré par Nicolas Sarkozy à qui il présenta déjà la maquette de la nouvelle Philharmonie de Paris au Parc de la Villette, Jean Nouvel répond finalement à l'appel de George Frêche et de Montpellier. Ce n'est pas la première fois qu'il œuvre pour la ville au bord de la Méditerranée et tout le monde le devine : la nouvelle mairie ne sera pas un simple bâtiment, mais un de ces tableaux composés par un des plus grands architectes du siècle.
Certes, une telle merveille a son prix. 107 millions d'euros est le chiffre qui, au début de la construction, fut avancé. Mais le prix des matières augmenta en cours de route et, en ce moment, les Montpelliérains ne peuvent que spéculer sur le coût réel de leur nouvelle mairie. Toutefois, selon le maire Hélène Mandroux, le chantier créa aussi presque 2000 emplois pour les entreprises impliquées dans la construction.
De toute façon, la mairie sera belle. Déjà son site assure une des vues les plus jolies sur Montpellier - de la mairie, on verra le Lez, et le parc de quatre hectares qui l'entourera sera un des plus riches de l'Europe. Mais la nouvelle mairie ne sera pas seulement le but des Montpelliérains qui voudront se délaisser dans un espace vert digne des grands architectes et paysagistes, comme Roberto Bofill et Édouard André, elle sera aussi - écologique.
Déjà, la matière qui enveloppe l'édifice garantira l'économie de l'énergie, et les façades, en panneaux d'aluminium, aideront à faire face au climat méditerranéen. Mais cela n'est pas tout : entre dix et vingt pour cent de l'énergie nécessaire sera fournie par des capteurs photovoltaïques. À l'intérieur de la mairie, il fera frais en été et agréablement chaud en hiver, grâce à des toitures coulissantes dont la protection contre le soleil base sur des matériaux naturels. La lumière du soleil jouera un rôle central : il fera clair à l'intérieur de la nouvelle mairie, mais jamais trop. Jean Nouvel aura vaincu la chaleur, le froid, l'obscurité et l'éblouissement. Le jour où son œuvre sera inaugurée, Montpellier sera encore une fois un modèle de la construction écologique.
Quand se jour arrivera-t-il ? Actuellement, on parle de fin 2011. La mairie sera donc prête pour l'inauguration de la ligne 3 du tram de Montpellier, qui, elle aussi, sera conçue par un des plus grands noms du monde...
Photos et texte : copyright Doris Kneller
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