mardi 19 janvier 2010

Hélène Mandroux et les Montpelliérains :
Solidarité pour Haïti

Une soirée de solidarité à la Maison des relations internationales : Montpellier aide les Haïtiens

Hélène Mandroux, maire de Montpellier"La solidarité", dit Hélène Mandroux, maire de Montpellier, "est très importante. On oublie trop souvent qu'il y a des hommes et des femmes qui, simplement, veulent vivre et qui veulent simplement avoir un toit."

La solidarité qui, hier soir, amena une centaine de Montpelliérains à la Maison des Relations Internationales près du Corum ciblait les gens qui souffrent en Haïti et ceux qui, en sécurité à Montpellier, pleurent des morts sur l'île dans les Antilles. Ils sont tous venus : le maire et des représentants de son équipe, les membres des associations montpelliéraines et haïtiennes, ceux qui ont vécu à Haïti, qui y ont des amis - et, surtout, ceux qui veulent aider.

"Pourquoi je suis ici ce soir ? Par solidarité avec la population haïtienne qui se trouve en détresse. Ma présence ici est une façon d'exprimer, à mon petit niveau, que je pense à eux", commente une dame dans la trentaine.

"Je suis venu pour voir si je peux aider", déclare un jeune homme, lui-même originaire de la Guyane, membre d'une association qui crée des liaisons entre la France et son pays. Et une dame qui a des amis dont des amis vivent à Haïti et qui n'arrivent toujours pas à les contacter : "Je ne connais pas Haïti, mais je veux faire quelque chose."

Mairie de Montpellier : Jacques TouchonDaniel Duchemin, l'ancien président de la Cour d'Assises à Montpellier travailla cinq ans à Port-au-Prince, la capitale de Haïti, où il a toujours des amis, dont il ne sait pas s'ils sont vivants ou morts. "Je suis ici, ce soir, pour exprimer mon soutien moral, essentiellement pour ceux qui sont restés là-bas."

Jacques Touchon

"Ce soir", annonça Hélène Mandroux au début de cette manifestation de solidarité, je ne suis pas venue pour parler, mais pour écouter. Nous sommes ici pour exprimer notre solidarité avec Haïti et les Haïtiens, et j'écouterai ceux qui ont quelque chose à dire."

Et il y en avait qui, effectivement, avaient des choses à dire. Par exemple Jacques Touchon, adjoint au maire à Montpellier, qui annonça que, lors de la prochaine réunion du conseil municipal, la ville voterait une aide de 50.000 euros pour Haïti. "En plus, on mettra des urnes partout dans les locaux municipaux comme on l'a déjà fait lors du Tsunami." Ainsi, ceux qui veulent aider, auront aussi l'occasion de le faire.

Percussionniste à Montpellier : Tony SavannahTony Savannah, un des musiciens - il est percussionniste - de Haïti qui vivent à Montpellier avait envie de remercier les Montpelliérains pour leur solidarité spontanée. "Haïti est un pays qui offre au monde plein d'intellectuels, de grands scientifiques, de grands médecins…" Mais maintenant, continua-t-il, l'île aurait besoin d'être aidée. "Dans ces jours pénibles, il faudrait que beaucoup de gens participent à la solidarité pour rendre à Haïti ce que les Haïtiens ont déjà donné au monde."

Le président de l'association des "Amis des Enfants d'Haïti" lança un appel aux artistes montpelliérains de mettre leur talent à la disposition de son peuple. Il tint à souligner la situation pénible dans son pays - "On est meurtris par ce qui s'est passé à Haïti", dit-il. "C'est un pays qui souffre. Aujourd'hui, les Haïtiens pleurent." - tandis qu'un membre de son association, Nadia Cherki, apporta un témoignage sur son séjour à Haïti et sur les Haïtiens. "Là-bas," expliqua-t-elle, "il règne la hospitalité, la générosité et la chaleur humaine." Ses hôtes étaient pauvres, mais ils l'accueillirent "comme si j'étais leur fille".

Les Haïtiens, poursuivit-elle, seraient des gens qui n'auraient rien, mais qui donneraient tout. Ce ne serait comparable qu'avec la fameuse multiplication du pain dans la bible. "Ces gens ont la créativité en eux pour faire tout avec rien." Et elle cite un exemple : "À la campagne, ils n'ont souvent pas d'électricité. Mais ils se débrouillent pour faire fonctionner Internet."

Enfants de Haïti"Ce pays m'a pris au tripes", déclara un homme qui avait passé dix ans à Haïti. "Et je veux y retourner. C'est un peu ma deuxième famille." Toutefois, il serait parfois difficile de comprendre les Haïtiens. Surtout les Français vivraient une sorte de choque culturel. "On nous dit que la langue officielle serait le français, mais en vérité, 80 pour cent des gens communiquent en créole."

Le président de l'association des "Amis des Enfants d'Haïti"

À Haïti, il y aurait deux éléments qui distinguent les gens. D'abord l'école. Les riches enverraient leurs enfants dans une école française, les autres fréquenteraient des écoles locales. Et puis l'argent : un riche paierait en dollars, tandis qu'un pauvre dépend de la monnaie locale. "À Haïti, on est très riche ou très pauvre. J'ai vu des gens qui vivaient avec cinq euros par an."

Mais il y avait aussi des exemples concrets d'aide. La marraine de deux enfants haïtiens, par exemple, plaida pour que tous ceux qui le peuvent prennent en charge un enfant de l'ancienne île de Saint-Domingo. "Un peu d'aide donne aux enfants la possibilité d'aller à l'école. Et cela ne coûte que 25 euros par mois." - Commentaire du maire Hélène Mandroux : "C'est ce que beaucoup de gens dépensent pour les cigarettes…"

Arnould Leclercq, propriétaire d'une petite entreprise à Montpellier qui organise des spectacles karaoké et président de l'association "Le petit Écureuil" qui s'intéresse aux conditions de la hospitalisation des enfants, par contre, ne voulait pas lancer d'appel. Il préfera proposer ses propres services : "Je suis prêt à organiser une soirée Karaoké - ou même plusieurs - et de mettre à disposition mon matériel pour aider les Haïtiens." Et il transmit également le message d'une amie qui ne pouvait pas être présente ce soir, mais qui est prête à soutenir la cause par ses talents de cuisinière : "Elle propose de faire une Paëlla pour 200 ou même 300 personnes."

La solidarité et la bonne volonté montrées ce soir donnent espoir - espoir pour un peuple qui, en ce moment, en a besoin plus que jamais. Toutefois, l'espoir ne le quitta jamais, l'espoir et l'énergie de, comme le formula un membre de l'association des "Amis des Enfants d'Haïti", "se débrouiller". Et cette énergie s'exprime aussi dans le message envoyé par le maire de Port-au-Prince : il aurait beaucoup de confiance dans les gens qui, partout au monde, aident son peuple à reconstruire son pays. Mais il y aurait une priorité - "Il faut faire fonctionner de nouveau les écoles pour nos enfants."

Une dame dont la belle-sœur vit à Haïti rapporta un message de sa famille : "On est vivant, mais c'est terrible." Et : "On a à boire et à manger et le soir, les gens descendent dans la rue et chantent." Beaucoup de Haïtiens sont morts. Mais ceux qui ont survécu savent ce qui signifie la vie...
Photos et texte : copyright Doris Kneller

1 commentaire:

  1. Bonjour Doris, et Merci pour ce Magnifique Article, car il faut en parler, et gagner la solidarité de tous!
    Pourrais tu corriger mon Nom s'il te plait (sourire) ce n'est pas Declercq, mais "Leclercq"!!
    Merci et à très bientôt!!
    Amitié
    Arnould

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