George Frêche et le tram qui rapproche Montpellier de la mer
"…nous sommes bourrés de fric à l’agglomération", déclara George Frêche lui-même lors d'un discours devant l’école d’architecture de Montpellier en avril 2009. Toutefois, s'il est question de commencer la ligne 4 du tram en même temps que la ligne 3, donc en 2010, au lieu d'attendre encore deux ans, l'Agglo est déjà un peu moins "bourrée de fric". Car, comme le chef de l'Agglo l'exprime : "On ne peut pas dépenser l'argent qu'on n'a pas."
Entamer la construction de la ligne 4 tout de suite, ceci est au moins une idée de quelques "jeunes" (George Frêche, conseil d'Agglo le 22 décembre 2009), dont le maire Hélène Mandroux. Mais, comme le veut le chef de l'Agglo, restons raisonnable et ne dépensons que l'argent que nous avons : celui qui est destiné à la ligne 3.
Et elle sera magnifique, cette ligne 3. À partir de 2012 ("…une ligne de tramway tous les 6 ans : la première en 2000, la deuxième en 2006, la troisième en 2012 et la quatrième en 2018." Georges Frêche), les Montpelliérains pourront voyager dans des wagons signés Christian Lacroix au lieu d'attendre un samedi sans grève en design Garouste ou d'espérer que le voisin ôte son pied du leur dans un tram dessiné par Bonetti. Ceci est nécessaire car, selon le site de la TaM, l'Agglo souhaiterait "personnaliser" le nouveau tramway, "tout en l'intégrant parfaitement dans la cité." La cité de Montpellier n'est-elle pas le cadre parfait de Christian Lacroix… ?
Sans doute, pour une Agglo "bourrée de fric", le nouveau Lacroix ne sera pas cher : juste 640 millions euros (hors taxe). Et les couleurs irons "du froid au chaud" pour, comme déclare Christian Lacroix, évoquer "le trajet Nord-Sud, le Levant-Couchant". Quant aux motifs, comme tout visiteur pourra facilement comprendre, ils appliquent des "éléments encyclopédiques enluminés" qui, toujours selon la TaM, feraient référence "à l'opulence de la vieille ville universitaire."
Tout a commencé en février 2005, lorsque Hélène Mandroux annonça non seulement une troisième, mais aussi une quatrième ligne entre Celleneuve et la mer. "La mer" fut le mot clé, devenu fameux entre-temps. À ce moment, la construction de la ligne 2 fut juste entamée. Mais il y a un facteur sur lequel le maire ne compta pas : son prédécesseur. À peine un an plus tard, George Frêche fut clair : "il n'en est pas question"…
Plus tard, pas un mois ou presque ne passe sans qu'on se livre des spéculations sur la ligne 4 qui, tout à coup, semble plus intéressante que la 3 de Lacroix. Tout le monde a des idées sur son trajet, dont George Frêche, qui la voit sur le boulevard du Jeu de Paume, à l'hôpital Saint-Éloi, à la place Albert-1er, l'avenue Georges Clemenceau… Et toujours, la ligne 2 est en construction.
Entre-temps, la 2 fait partie "du paysage urbain" (la TaM) et les préparations pour la 3 débutèrent en automne. Le temps passe vite et, bientôt, le produit Lacroix fera lui aussi partie "du paysage urbain". Or, qui dit aux Montpelliérains ce qui, en échange, n'en fera plus partie ?
Déjà, les platanes de l'avenue de Lodève ne sont plus qu'un vague souvenir. À celles de l'avenue des Près d'Arènes, des Montpelliérains pensent encore. La circulation sur le Cours Gambetta/l'avenue de Lodève par contre, est elle aussi un souvenir. Les piétons peuvent enfin circuler, librement, sans être dérangés par les voitures - sous condition que la grue suspendue sur leur tête ne les gène pas, et que son conducteur n'ait pas l'idée d'accélérer un peu pour les faire courir… Et au boulevard du Jeu de Paume, le trafic roule (ou non), comme toujours, comme s'il n'était jamais coupé, définitivement, un jour proche, pour faire place au tram.
Toutefois, quelle perspective : plus de voitures qui bloqueront les voies en été, plus de train, plus de bus, George Frêche tiendra parole - la ligne 3 atteindra la mer. Pas à Palavas-les-Flots, bien sûr, et pas non plus à Carnon - pourquoi gâter les touristes de Montpellier ? Non, elle touchera la mer (ou presque) à Pérols…
Et comme l'indique le flamant rose - évidemment signé Christian Lacroix - qui raconte aux automobilistes impatients qu'ils souffrent pour la bonne cause ("Patience, le tramway avance"), la ligne 3, c'est écologique : "Elle contribue à la protection de l'environnement en améliorant la qualité de l'air et en réduisant les nuisances sonores." (TaM). Après les travaux, bien évidemment.
Entamer la construction de la ligne 4 tout de suite, ceci est au moins une idée de quelques "jeunes" (George Frêche, conseil d'Agglo le 22 décembre 2009), dont le maire Hélène Mandroux. Mais, comme le veut le chef de l'Agglo, restons raisonnable et ne dépensons que l'argent que nous avons : celui qui est destiné à la ligne 3.
Et elle sera magnifique, cette ligne 3. À partir de 2012 ("…une ligne de tramway tous les 6 ans : la première en 2000, la deuxième en 2006, la troisième en 2012 et la quatrième en 2018." Georges Frêche), les Montpelliérains pourront voyager dans des wagons signés Christian Lacroix au lieu d'attendre un samedi sans grève en design Garouste ou d'espérer que le voisin ôte son pied du leur dans un tram dessiné par Bonetti. Ceci est nécessaire car, selon le site de la TaM, l'Agglo souhaiterait "personnaliser" le nouveau tramway, "tout en l'intégrant parfaitement dans la cité." La cité de Montpellier n'est-elle pas le cadre parfait de Christian Lacroix… ?
Sans doute, pour une Agglo "bourrée de fric", le nouveau Lacroix ne sera pas cher : juste 640 millions euros (hors taxe). Et les couleurs irons "du froid au chaud" pour, comme déclare Christian Lacroix, évoquer "le trajet Nord-Sud, le Levant-Couchant". Quant aux motifs, comme tout visiteur pourra facilement comprendre, ils appliquent des "éléments encyclopédiques enluminés" qui, toujours selon la TaM, feraient référence "à l'opulence de la vieille ville universitaire."
Tout a commencé en février 2005, lorsque Hélène Mandroux annonça non seulement une troisième, mais aussi une quatrième ligne entre Celleneuve et la mer. "La mer" fut le mot clé, devenu fameux entre-temps. À ce moment, la construction de la ligne 2 fut juste entamée. Mais il y a un facteur sur lequel le maire ne compta pas : son prédécesseur. À peine un an plus tard, George Frêche fut clair : "il n'en est pas question"…
Plus tard, pas un mois ou presque ne passe sans qu'on se livre des spéculations sur la ligne 4 qui, tout à coup, semble plus intéressante que la 3 de Lacroix. Tout le monde a des idées sur son trajet, dont George Frêche, qui la voit sur le boulevard du Jeu de Paume, à l'hôpital Saint-Éloi, à la place Albert-1er, l'avenue Georges Clemenceau… Et toujours, la ligne 2 est en construction.
Entre-temps, la 2 fait partie "du paysage urbain" (la TaM) et les préparations pour la 3 débutèrent en automne. Le temps passe vite et, bientôt, le produit Lacroix fera lui aussi partie "du paysage urbain". Or, qui dit aux Montpelliérains ce qui, en échange, n'en fera plus partie ?
Déjà, les platanes de l'avenue de Lodève ne sont plus qu'un vague souvenir. À celles de l'avenue des Près d'Arènes, des Montpelliérains pensent encore. La circulation sur le Cours Gambetta/l'avenue de Lodève par contre, est elle aussi un souvenir. Les piétons peuvent enfin circuler, librement, sans être dérangés par les voitures - sous condition que la grue suspendue sur leur tête ne les gène pas, et que son conducteur n'ait pas l'idée d'accélérer un peu pour les faire courir… Et au boulevard du Jeu de Paume, le trafic roule (ou non), comme toujours, comme s'il n'était jamais coupé, définitivement, un jour proche, pour faire place au tram.
Toutefois, quelle perspective : plus de voitures qui bloqueront les voies en été, plus de train, plus de bus, George Frêche tiendra parole - la ligne 3 atteindra la mer. Pas à Palavas-les-Flots, bien sûr, et pas non plus à Carnon - pourquoi gâter les touristes de Montpellier ? Non, elle touchera la mer (ou presque) à Pérols…
Et comme l'indique le flamant rose - évidemment signé Christian Lacroix - qui raconte aux automobilistes impatients qu'ils souffrent pour la bonne cause ("Patience, le tramway avance"), la ligne 3, c'est écologique : "Elle contribue à la protection de l'environnement en améliorant la qualité de l'air et en réduisant les nuisances sonores." (TaM). Après les travaux, bien évidemment.
Photos et texte : copyright Doris Kneller
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