Micro-trottoir : Montpellier et le caractère montpelliérain
Bien que tout le monde parle de l'identité nationale, personne, jusqu'à maintenant, ne peut dire si, tout simplement, un tel sentiment… ? mode de vie… ? trait de caractère… ? philosophie… ? - bref, si une telle "identité" existe.
Cependant, qui dit identité nationale dit aussi identité régionale et - identité montpelliéraine. Aux yeux des habitants de Montpellier, y a-t-il une identité montpelliéraine ?
"Un Montpelliérain prend le travail moins dur qu'un Français du Nord", rigole une jeune dame. Mais ensuite, elle devient sérieuse. "Non, c'est vrai. À Montpellier, on apprend rapidement que le travail, ce n'est pas le plus important dans la vie."
Une autre dame, un peu plus âgée, ne lui contredit pas. Mais : "Si on veut vivre à Montpellier, il faut accepter qu'il n'y a pas beaucoup de travail. Et les logements sont beaucoup plus chers que, par exemple, à Sète ou à Agde."
Être Montpelliérain, cela rime-t-il avec "peu de travail" et "logement cher" ? - "L'identité montpelliéraine ?" demande un Monsieur âgé qui, comme il l'explique, a passé presque toutes sa vie à Montpellier. "Un Montpelliérain", reprend-t-il, "veut vivre dehors, il aime la bonne chère et, surtout, il refuse de se prendre la tête." - Et le travail ? - "Le Montpelliérain travaille, oui, tant qu'il n'y a pas de contrainte."
"Le Montpelliérain", explique un jeune homme, "est composé de différents éléments. Il est très ouvert. C'est une personne qui aime le soleil, la mer, qui veut vivre dans une belle ville avec beaucoup de possibilités de sortir et des facilités de transport, le tram, le bus…" Une autre dame, la trentaine, est d'accord avec lui. "Je ne pourrais pas vivre ailleurs", assure-t-elle. "Ici, on a tout ce qu'il faut." - Et l'identité montpelliéraine ? - "Cela n'existe pas. Il y a Montpellier, mais pas de Montpelliérain typique."
Une jeune dame anglaise qui vit à Montpellier depuis presque un an réfléchit d'abord sur le sens de la question. "D'abord, il faut décider ce qui est un Montpelliérain. Déjà, quelqu'un qui est né à Montpellier. Mais la personne qui vit à Montpellier sans y être née, fait-elle partie des Montpelliérains ? - Je dirais que oui. On devient Montpelliérain au moment où on décide de s'installer à Montpellier, d'y rester pour un temps illimité. En ce moment, on subit un changement de mentalité - on devient Montpelliérain."
Et en quoi cette mentalité montpelliéraine consiste-t-elle ? - "La mentalité des gens à Montpellier change avec les saisons." Elle sourit. "En été, tout le monde est content, on se sent en vacances - même si on travaille - on prend le soleil, on va à la plage… On fait la fête tout l'été, tant qu'on peut, et même si on n'a pas le temps de faire la fête, on est de bonne humeur." - Et en hiver ? - "En hiver, même s'il ne fait pas froid, tout le monde se plaint du froid. En hiver, les gens à Montpellier râlent beaucoup."
Un Monsieur âgé qui vient de prendre son café sur la place Jean Jaurès confirme les paroles de la jeune Anglaise : il râle. "Les Montpelliérains ? Ce sont tous des fous. Ils ne sont pas ouverts du tout. Ils ne savent pas ce que signifie l'amitié. Aujourd'hui, je prends un verre avec un Montpelliérain, on bavarde, on passe un bon moment - et demain, il fait comme si il ne me connaissait pas. Et les gens qui viennent d'ailleurs et restent à Montpellier, ils sont pareils. Une fois installés en ville, ils s'intègrent et deviennent comme les autres. Tous les mêmes."
Un homme d'une quarantaine d'années définit d'abord ce qu'il entend par Montpelliérain. "Les habitants de Montpellier se devisent en deux groupes : les étudiants et les résidents. Les étudiants vivent parmi des étrangers, des gens qui viennent d'autres régions en France et d'autres pays. Ils sont ouverts, ils ont moins de préjugés et ils mènent une vie cosmopolite dans une ville cosmopolite."
"Les autres", continue-t-il, "qui sont nés à Montpellier et qui y ont toujours vécu - ceux qui se souviennent de la ville à l'époque où elle s'est arrêtée à l'avenue d'Assas - sont différents. Ils apprécient moins l'esprit cosmopolite de la ville actuelle, mais ils aiment bien profiter du tram et de l'Odysseum. Personnellement, je connais mieux les Montpelliérains actifs, ceux qui se sentent bien dans une ville qui s'étend de plus en plus."
"Une identité montpelliéraine n'existe pas", décide une dame d'une cinquantaine d'années. "Il n'y a rien de montpelliérain dans cette ville. On n'a même pas de spécialités culinaires comme en Province ou à Sète. Et l'accent des gens qui sont nés à Montpellier est très léger. On reconnaît tout de suite quelqu'un de Marseille ou de Narbonne, par son accent, mais pas les Montpelliérains."
"Identité régionale, identité montpelliéraine, tout cela est des bêtises", se fâche une autre dame de la même tranche d'âge. "Ce sont des fantaisies de la droite. On veut nous coller des étiquettes, pour qu'on s'entende encore moins. C'est pour semer la zizanie, la guerre. Il y a des cons partout et des gens sympas, à Montpellier et ailleurs."
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Une autre dame, un peu plus âgée, ne lui contredit pas. Mais : "Si on veut vivre à Montpellier, il faut accepter qu'il n'y a pas beaucoup de travail. Et les logements sont beaucoup plus chers que, par exemple, à Sète ou à Agde."
Être Montpelliérain, cela rime-t-il avec "peu de travail" et "logement cher" ? - "L'identité montpelliéraine ?" demande un Monsieur âgé qui, comme il l'explique, a passé presque toutes sa vie à Montpellier. "Un Montpelliérain", reprend-t-il, "veut vivre dehors, il aime la bonne chère et, surtout, il refuse de se prendre la tête." - Et le travail ? - "Le Montpelliérain travaille, oui, tant qu'il n'y a pas de contrainte."
"Le Montpelliérain", explique un jeune homme, "est composé de différents éléments. Il est très ouvert. C'est une personne qui aime le soleil, la mer, qui veut vivre dans une belle ville avec beaucoup de possibilités de sortir et des facilités de transport, le tram, le bus…" Une autre dame, la trentaine, est d'accord avec lui. "Je ne pourrais pas vivre ailleurs", assure-t-elle. "Ici, on a tout ce qu'il faut." - Et l'identité montpelliéraine ? - "Cela n'existe pas. Il y a Montpellier, mais pas de Montpelliérain typique."
Une jeune dame anglaise qui vit à Montpellier depuis presque un an réfléchit d'abord sur le sens de la question. "D'abord, il faut décider ce qui est un Montpelliérain. Déjà, quelqu'un qui est né à Montpellier. Mais la personne qui vit à Montpellier sans y être née, fait-elle partie des Montpelliérains ? - Je dirais que oui. On devient Montpelliérain au moment où on décide de s'installer à Montpellier, d'y rester pour un temps illimité. En ce moment, on subit un changement de mentalité - on devient Montpelliérain."
Et en quoi cette mentalité montpelliéraine consiste-t-elle ? - "La mentalité des gens à Montpellier change avec les saisons." Elle sourit. "En été, tout le monde est content, on se sent en vacances - même si on travaille - on prend le soleil, on va à la plage… On fait la fête tout l'été, tant qu'on peut, et même si on n'a pas le temps de faire la fête, on est de bonne humeur." - Et en hiver ? - "En hiver, même s'il ne fait pas froid, tout le monde se plaint du froid. En hiver, les gens à Montpellier râlent beaucoup."
Un Monsieur âgé qui vient de prendre son café sur la place Jean Jaurès confirme les paroles de la jeune Anglaise : il râle. "Les Montpelliérains ? Ce sont tous des fous. Ils ne sont pas ouverts du tout. Ils ne savent pas ce que signifie l'amitié. Aujourd'hui, je prends un verre avec un Montpelliérain, on bavarde, on passe un bon moment - et demain, il fait comme si il ne me connaissait pas. Et les gens qui viennent d'ailleurs et restent à Montpellier, ils sont pareils. Une fois installés en ville, ils s'intègrent et deviennent comme les autres. Tous les mêmes."
Un homme d'une quarantaine d'années définit d'abord ce qu'il entend par Montpelliérain. "Les habitants de Montpellier se devisent en deux groupes : les étudiants et les résidents. Les étudiants vivent parmi des étrangers, des gens qui viennent d'autres régions en France et d'autres pays. Ils sont ouverts, ils ont moins de préjugés et ils mènent une vie cosmopolite dans une ville cosmopolite."
"Les autres", continue-t-il, "qui sont nés à Montpellier et qui y ont toujours vécu - ceux qui se souviennent de la ville à l'époque où elle s'est arrêtée à l'avenue d'Assas - sont différents. Ils apprécient moins l'esprit cosmopolite de la ville actuelle, mais ils aiment bien profiter du tram et de l'Odysseum. Personnellement, je connais mieux les Montpelliérains actifs, ceux qui se sentent bien dans une ville qui s'étend de plus en plus."
"Une identité montpelliéraine n'existe pas", décide une dame d'une cinquantaine d'années. "Il n'y a rien de montpelliérain dans cette ville. On n'a même pas de spécialités culinaires comme en Province ou à Sète. Et l'accent des gens qui sont nés à Montpellier est très léger. On reconnaît tout de suite quelqu'un de Marseille ou de Narbonne, par son accent, mais pas les Montpelliérains."
"Identité régionale, identité montpelliéraine, tout cela est des bêtises", se fâche une autre dame de la même tranche d'âge. "Ce sont des fantaisies de la droite. On veut nous coller des étiquettes, pour qu'on s'entende encore moins. C'est pour semer la zizanie, la guerre. Il y a des cons partout et des gens sympas, à Montpellier et ailleurs."
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Photos et texte : copyright Doris Kneller
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