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mercredi 28 juillet 2010

Voix de la Méditerranée - Lodève, Montpellier et les pays du Midi

Les voisins de Montpellier : Le treizième festival de poésie à Lodève

Voix de la MéditerranéePour la treizième fois, les amateurs de la poésie de Montpellier ont quitté leur ville - pour un jour, pour un week-end, pour une semaine... Leur but : Lodève et son festival de poésie, la Voix de la Méditerranée.

Lodève en été est devenu synonyme de culture : le musée Fleury avec ses expositions et sa collection permanente qui fait une "concurrence" plaisante au musée Fabre de Montpellier - ou, plutôt, qui sert à augmenter le plaisir des amateurs de la peinture qui circulent entre Montpellier et Lodève - et, bien sûr, la Voix de la Méditerranée, le festival de poésie. Il s'agit d'une poésie que, en France, seul "l'expert" arrive à s'en procurer, celui qui cherche "vraiment" et sait ce qu'il cherche. Le grand public, par contre, ne "tombe" pratiquement jamais sur cette poésie pourtant si forte, composée par des auteurs situés dans les pays autour de la Méditerranée - sauf au mois de juillet, à Lodève.

Déjà les lieux sont d'une telle originalité - et d'une telle beauté - que, déjà pour en profiter, on a envie d'assister aux moments de la poésie récitée par les auteurs eux-mêmes, traduite, au besoin, en français. Il y a, par exemple, les "lectures les pieds dans l'eau" ou les manifestations poétiques sur "fauteuils flottants", où le public est installé sur des chaises placées au milieu de la Soulondre et baigne, littéralement, ses pieds dans l'eau.

Mahmut Demir et Alain DésirMais ceux qui préfèrent la lecture plus "sèche" peuvent se bercer dans des hamacs ou se détendre dans des chaises longues tandis que leur esprit s'envole avec la poésie accompagnée, parfois, par la musique de la nature qui entoure la ville de Lodève. Le vent augmente le sentiment de s'échapper du quotidien pour entrer dans un monde de rêve, et les rouges-gorges joignent leurs voix à celles de la Méditerranée.

D'autres lectures ont lieu dans des cours cachées derrière des maisons, où le public écoute la poésie sous l'ombre de grands arbres, entouré de fleurs, qui donnent le sentiment de ne pas être en ville, mais quelque part dans la nature. On peut aussi s'installer sur des places de la ville, par exemple dans l'ombre de la cathédrale, et déguster des produits naturels pendant qu'on écoute. Et personne ne pourrait dire qui est le "meilleur" poète : ils ont tous un point en commun - l'immense talent. L'amateur de la poésie, bien que chacun ait son goût et ses styles préférés, trouve son compte, peu importe la manifestation qu'il choisit.

Si l'on parle de "goût" : il y en a pour tous les goûts poétiques. Celui qui, par exemple, a écouté la voix chaleureuse de Wael Abdel Fattah de Caire, scientifique et poète qui, avec son sourire timide et ses poèmes mélancoliques et, en même temps, pleins d'espoir enlève le public dans un univers de poésie qui flotte au-dessus de la Méditerranée, était étonné d'être confronté par la suite à la voix de Claude Favre. Claude est une poétesse française dont le public entendra encore parler : ses poèmes sont réalistes, parfois brutales dans leur vérité. Leur langage simple et, parallèlement, de grande force secoue l'auditeur et ne lui permet plus de fuir la vérité et continuer à faire le "sourd" face au monde qui l'entoure.

Toutefois, qui dit poésie dit aussi musique. Alain Désir était un des musiciens qui, avec sa guitare et la percussion, a accompagné des voix de poètes. Son jeu tout seul était suffisant pour enchanter le public : il présente un accompagnement sensible qui monte et descend avec les mouvements des sentiments exprimés par les poètes, mais sa musique vit aussi toute seule, s'adaptant à la beauté et à la gaieté du lieu. Quand il joue, Alain Désir sourit souvent. Le public sent que la musique l'enchante, et son propre enchantement se communique à sa musique et, par elle, au public.

Agnès Tuvache, chanteuseUn genre de musique qui, avant tout, étonne l'auditeur est présenté par Agnès Tuvache, une chanteuse à la voix indescriptible. Après l'étonnement, toutefois, vient l'enchantement. Agnès Tuvache maîtrise les hauteurs et descend dans les gammes les plus basses avec une légèreté qui laisse le public littéralement bouche bée. Dans la vie quotidienne, Agnès Tuvache utilise ses talents dans le secteur de la psychologie et psychothérapie. Mais pendant le festival, sa voix dominait celles des poètes et exprimait tous ces sentiments forts que le public n'osait pas s'avouer.

Le soir était le moment des spectacles musicaux. Comme tous les ans, l'équipe de la "Voix de la Méditerranée" présentait des chanteurs et musiciens connus et moins connus, mais tous choisis pour leur talent et leur originalité. Toutefois, la nuit était aussi le cadre pour des spectacles moins "voyants", conçus, surtout, pour faire plaisir. Un de ces artistes brillants dans la nuit était Noredine Mézouar.

Le chanteur-musicien-poète fait rêver les adultes et fascine les enfants avec des contes traditionnels et personnels. Pour quelques heures, il amène son public dans un monde d'hommes qui se croient sages, de femmes qui règnent dans l'ombre de leur foyer, de pauvres qui sont riches et de gens simples qui ne connaissent pas leur propre sagesse. Un monde de conte de fée où la philosophie est roi, irréel et réel en même temps. Et lorsque le corbeau d'un des récits de Noredine Mézouar comprend que les "petites choses" de la vie sont si importantes qu'il ne vaut pas la peine de poursuivre les "grandes", et lorsque le public rit et devient sérieux sans avoir l'impression d'être soumis à des sentiments contradictoires, le visiteur de la Voix de la Méditerranée sait qu'il n'oubliera pas de sitôt sa journée à Lodève.
Photos et texte : copyright Doris Kneller

lundi 19 juillet 2010

Été à Montpellier : fêtes et vacances

Montpellier, la ville où été rime avec fête et vacances

Vacances et fête à MontpellierÀ Montpellier, été rime avec fête. Pas une soirée où les Montpelliérains et leurs visiteurs ne profitent pas de l'ambiance chaleureuse et de l'esprit festif qui règne sur la ville à côté de la Méditerranée. Et il y en a pour tous les goûts : les Estivales, tous les vendredis sur l'Esplanade, avec leur offre de spécialités du pays, leur musique, leur petit marché artisanal et la communication facile entre des gens qui ne se sont jamais rencontrés mais pour qui la soirée sera peut-être le début d'une véritable amitié. Les cracheurs de feu, les acrobates, les chanteurs dans les rues et sur la place de la Comédie - et la culture "officielle" : musique, film, exposition, des arts qui sont à l'honneur au cours de l'été montpelliérain.

Mais avant tout, dans cette première moitié des vacances à Montpellier, il y a le festival Radio France. De la musique, surtout, mais aussi des films sur des époques musicales et des grands hommes et femmes de l'histoire de la musique. Pendant deux semaines, ces films sont projetés gratuitement au Corum. Et, bien sûr, les Rencontres de Pétrarque, partie incontournable du festival Radio France, où on fait la philosophie de haut niveau, pourtant compréhensible pour tous, pendant une semaine à partir du 19 juillet. Cette année-ci, les philosophes venus à Montpellier se posent la question, en qui on peut avoir confiance...

Festival Radio France au CorumToutefois, dans cette ville estivale, les cinéphiles ne peuvent pas se plaindre non plus. Début août commence le "Cinéma sous les étoiles", avec des films devant la médiathèque Émile Zola, sur la Place Dionysos - douze séances et toutes gratuites. Cette année-ci, c'est l'Amérique qui sera dans le point de mire du cinéma, comme déjà pour la Comédie du livre. Jumellage avec Louisville oblige...

La gratuité est d'ailleurs un trait important de la culture montpelliéraine, et cela non seulement en été. Montpellier a pour principe de mettre la culture à la portée de tout le monde. Pour ceux qui habite la ville, le fait d'être "Smicard" ou sous le régime du RSA n'est pas une excuse pour s'éloigner de l'art et de la culture : entrée libre au musée Fabre et gratuité des médiathèques pour les étudiants et autres personnes sans revenu, entrée libre au musée un dimanche par mois pour tout le monde, des séances gratuites pendant pratiquement tous les festivals, des entrées au prix très bas aux manifestations payantes pour les personnes sous régime RSA, la gratuité totale des soirées de discussion et de conférence dans le musée Fabre ou la salle Rabelais où, au cours de la dernière année, la science et son Agora des Savoirs ont joué un rôle imbattable, des cafés à thèmes comme, par exemple, le café philo ou le café des sciences,...

Hélène Mandroux au Pavillon PopulaireMais aussi l'art de la photo trouve sa place à Montpellier. Le maire Hélène Mandroux vient d'inaugurer la nouvelle exposition photo au Pavillon Populaire sur l'Esplanade. Et de nouveau, l'Amérique est à l'honneur : "Un rêve américain" est le titre de l'exposition qui présente des photos d'une qualité artistique extraordinaire - mais peu étonnante, vu que les fidèles des expositions au Pavillon Populaire ont pris l'habitude d'une très haute qualité.

La qualité, toutefois, est aussi le "standard ordinaire" de l'art qui est produit dans les rues de Montpellier. Les soirées d'été, la ville est pleine de musique, et le promeneur quitte le "territoire" d'un chanteur et guitariste pour immédiatement entrer dans celui d'un groupe de Jazz, de musique indienne d'Amérique ou d'un autre chanteur. Un grand cercle d'admirateurs sur la place de la Comédie indique des danseur du feu, un troupe de hip-hop ou de breakdance - et il est difficile à dire qui est le meilleur...
Photos et texte : copyright Doris Kneller

mercredi 3 mars 2010

Montpellier et Joseph Delteil : un écrivain devenu Montpelliérain

Joseph Delteil et ses amis à Grabels et Montpellier : Charles Trenet, Georges Brassens, Pierre Soulages...

Culture à Montpellier : Corum
Les "hauts lieux" de la culture à Montpellier

Ce n'est pas à Montpellier, mais à Vieussan que, récemment, des amateurs de la littérature créèrent une association à l'honneur de Joseph Delteil, "Les amis de Joseph Delteil". Il est vrai que l'écrivain n'est pas né à Montpellier - la nomination "fils de Montpellier" ne serait donc pas adéquate - et il n'y passe pas non plus la première partie de sa vie. Mais à 43 ans, il découvre la ville près de la Méditerranée, il tombe malade, et il décide d'y rester jusqu'à la fin de ses jours. En ce moment, cette fin est assez loin - Joseph Delteil aura encore 41 ans devant lui qu'il passerait effectivement à Montpellier et dans ses environs.

Suscitons l'image des rues calmes de Grabels peuplées des gens d'un "calibre" du peintre Pierre Soulages, du comédien Jean-Claude Drouot, des chanteurs comme Charles Trenet et Georges Brassens ou même de l'écrivain américain Henry Miller. Aujourd'hui, nous avons du mal d'imaginer tous ces gens connus réunis à un seul endroit. Toutefois, après 1937, l'année où Joseph Delteil achète sa fameuse propriété, "Tuilerie de Massane" à Grabels, à côté de Montpellier - qui, plus tard, devrait devenir une référence pour les amateurs de la littérature - les "grands noms" commencent à flâner dans les rues de Grabels. Lorsque, aujourd'hui, nous visitons les salles consacrées à Pierre Soulages au musée Fabre ou lorsque nous écoutons les chansons de Charles Trenet et de Georges Brassens, pouvons-nous imaginer que, il n'y a pas si longtemps, ils se seraient promenés à Grabels, absorbés dans leurs discussions avec un écrivain devenu Montpelliérain, nommé Joseph Delteil ?

L'Antigone à Montpellier
Pour ceux qui connaissent un peu ce Joseph Delteil qui fit de Montpellier sa nouvelle patrie - une patrie choisie, non imposée par le hasard de la naissance -, ce nombre étonnant d'artistes qui se rassemblent autour de lui n'est pas étonnant. L'adjectif qui est le plus souvent attribué à son personnage et à son œuvre est "anticonformiste". On peut dire que, au début du 20e siècle, il n'y avait pratiquement pas de mouvement original et individualiste dans le monde de la littérature française où Joseph Delteil n'aurait pas un peu participé.

Pas étonnant, alors, qu'il forma la fameuse phrase : "L'art c'est moi !" Déjà dans les années qu'il passe à Paris - avant de devenir Montpelliérain - il fréquente des gens comme Max Jacob et les surréalistes, il se lie en amitié avec André Breton et Louis Aragon.

Lorsque, pourtant, on regarde ses débuts, on n'a pas l'impression qu'il serait jamais un écrivain capable de heurter le monde bourgeois ou politique : il commence tout simplement par des recueils de poésie. Le premier, intitulé "Le Cœur grec", reçoit immédiatement un prix décerné par l'Académie française, le prix Archon d'Espérouze. Mais déjà un an plus tard, en 1921, il décide que les poèmes ne lui suffisent plus, et il devient le Joseph Delteil que nous connaissons aujourd'hui : l'auteur de nouvelles critiques et de chroniques peu conforme avec le pouvoir politique.

Salle Rabelais à MontpellierBientôt, l'idée des surréalistes prit entièrement racine dans l'œuvre de Joseph Delteil. Il rencontre Marc Chagall et, avec ses amis, il signe le "manifeste du surréalisme" et se réclame d'un "surréalisme absolu".

Toutefois, le trait le plus caractéristique de Joseph Delteil était toujours son individualisme. Il ne nia jamais ses racines occitanes et paysannes qui influencèrent son oeuvre et ses actes pendant toute sa vie. Lorsqu'il avait une opinion, il ne bougeait pas de sa position. Ses idées convenaient ou non à ses amis : s'ils avaient les mêmes objectifs, il était avec eux. Sinon...

En 1925, son ami André Breton est si fâché contre lui qu'il l'exclue du groupe des artistes surréalistes. C'est son livre sur Jeanne d'Arc qui, de nouveau, témoigne de son individualisme plus que de l'envie de suivre fidèlement les idéaux de ses amis. Mais ce roman a beau évoquer la colère des surréalistes, le public l'accueille avec enthousiasme. "Jeanne d'Arc" devient un succès énorme et, le pire aux yeux du groupe de ses collègues artistes, il reçoit même le prix Femina Vie heureuse. Il perd ses amis, mais il gagne des admirateurs du genre de Maurice Denis, l'empereur Hiroshito de Japon ou Paul Claudel qui qualifie le talent de Joseph Delteil comme "tout à fait étonnant..."

Pendant cette époque, Joseph Delteil fréquente le plus en plus le Sud de la France où il rencontre des gens comme Jean Girou ou le sculpteur Aristide Maillol. Et lorsque, finalement, il tombe malade, il décide de s'installer définitivement dans les environs de Montpellier. Une fois guéri, il reprend ses projets de plus en plus individualistes, marqués par son esprit indépendant et, en même temps, paysan.

Photos et texte : copyright Doris Kneller

mercredi 3 février 2010

Parc Méric, Champ de Mars ou Bassin Jacques Cœur : Montpellier, le dimanche

Que faire à Montpellier un week-end ensoleillé ? - Micro-trottoir

Montpellier Peyrou"Un week-end ensoleillé à Montpellier - comment je le passe ?" La dame ne réfléchit pas longtemps : "Je vais à la mer. Montpellier est une ville à côté de la Méditerranée - faut en profiter." - Même en hiver ? - "Bien sûr. En été, je vais me baigner et en hiver, je me promène à la plage."

Toutefois, Montpellier a d'autres activités à proposer que la mer. "Quand il fait beau, le dimanche, je vais au zoo avec mes enfants. Ça leur plaît, ils sont dehors, respirent de bon air, et ils peuvent bouger." La jeune mère parle du Parc Zoologique Henri de Lunaret. - Est-ce un lieu de loisir uniquement pour les enfants ? - "Ah non, absolument pas. Moi aussi, je me régale chaque fois qu'on y va. J'aime le parc et ses installations. On peut observer les animaux sans avoir l'impression qu'ils sont enfermés. Ils ont tous l'air de se sentir bien. Enfin, je trouve."

"Traîner en ville", est la réponse d'une étudiante. "J'adore traîner en ville, le week-end. M'asseoir dans un café sur la place de la Canourgue, rêver, me promener, regarder des gens. Ou me faire accompagner par une copine et jeter un coup d'œil sur les boutiques. Si mon copain est là, on se promène ensemble, sur l'Esplanade. Souvent, on passe par la rue de l'Aiguillerie ou on prend un vers sur la place Jean Jaurès."

Le Peyrou à Montpellier"Les dimanches ensoleillés ? On fait le pique-nique au Jardin du Champ de Mars. En hiver, on reste au soleil, en été, on cherche l'ombre sous les grands arbres. C'est plus beau qu'aller au restau. Et la nourriture est plus saine." Le Monsieur sourit avant d'ajouter : "Et elle a plus de goût, puisque c'est ma femme qui la prépare."

Le Jardin du Champ de Mars est aussi l'endroit où un autre Monsieur, dans la soixantaine, aime passer ses dimanches. "Je suis souvent seul, vous savez ? L'après-midi, je vais alors au parc. J'aime observer les canards, mais aussi les enfants qui y jouent. Parfois, il y a des familles qui se disputent, et je me dis qu'elles ne connaissent pas la chance qu'ils ont d'être ensemble…

"Quand je reste à Montpellier le week-end ? Voyons." Le jeune homme part souvent le week-end pour visiter des amis près de Marseille. "Ma copine aime bien le Jardin des Plantes. Et moi aussi", ajoute-t-il rapidement. "Surtout le petit point d'eau, avec les Nénuphars. On s'allonge dans l'herbe, et on est bien. Mais parfois, il vaut mieux y aller en semaine, si on a le temps. Parce que le dimanche, il y a souvent des familles avec des enfants qui se querellent et des parents qui les grondent. Tout ça peut faire beaucoup de bruit.

"Je donne rendez-vous à mes amis au Bassin Jacques Cœur et puis, on marche le long du Lez.", raconte une femme d'une trentaine d'années. "On ne court pas - on n'est pas des sportifs - mais on marche à un bon rythme. Ça permet de bien respirer et de perdre un peu de la graisse accumuler pendant la semaine. À la fin, on prend un pot dans un des cafés au Bassin Jacques Cœur."

Bassin Jacques Coeur"Marcher" correspond aussi à la philosophie d'un homme d'environ cinquante ans. Mais il préfère le Parc Méric. "Il y a peu des villes du sud de la France qui ont un parc tellement beau. Il est magnifique. Et le champ de coquelicots, je suis sûr qu'il est absolument unique. Et", il lève la main comme s'il voulait être certain qu'on l'écoute attentivement, "saviez-vous qui a habité dans ce parc ? - Frédéric Bazille lui-même !"

"Faire du vélo", est la réponse très décidée d'une jeune femme. "Par exemple le long du Lez. Ou autour du zoo. Il y a des chemins très beaux dans ce coin, mais peu connus. Comme ça, il y a toujours très peu de monde."

L'idée de faire du sport est assez fréquente. "On va au stade chaque samedi, sauf s'il pleut," explique une femme dans la cinquantaine, "avec mon mari. Et on court au moins une heure. Après, on se sent prêts à attaquer la semaine…" Une jeune dame préfère "faire du gym en plein air", et un homme tourne cinq fois autour du centre ville "avec mon vélo, chaque week-end, mais uniquement quand il fait beau". Mais il n'est pas nécessaire de courir vite : "Je me promène avec mon mari", dit une femme d'environ soixante ans. On va au Peyrou ou au Jardin des Plantes ou on prend un thé au Polygone et se promène ensuite à l'Antigone."

D'autres Montpelliérains sont plutôt studieux. "Les dimanches, je vais à la Médiathèque Émile Zola. Lorsqu'il fait beau, je prends un livre, je vais au deuxième étage et je prends le soleil", raconte un étudiant. Une dame dans la trentaine préfère lire au Peyrou. "On y est tranquille. Je m'assoie sur une banque ou je m'allonge dans l'herbe, et je lis. J'aime ça. Je me détente et je me sens bien. Le soir, après une journée au Peyrou, je vais souvent en boîte, avec mes copains, et je tiens bien parce que je suis bien reposée."

Certains, par contre, ne regardent pas la météo pour planifier leurs dimanches : "Musée Fabre", dit une dame d'environ quarante ans. "Le dimanche, je vais toujours au Musée Fabre. Je suis membre des 'Amis du Musée Fabre'. Mais les dimanches où s'est gratuit, j'y vais rarement. Ces week-ends-là, j'y vais plutôt le dimanche ou le vendredi." - Elle va au musée même s'il fait très beau. - "Mais oui. J'adore les tableaux, et comme il fait toujours beau à Montpellier, je ne vais pas attendre la pluie pour aller au musée."

Photos et texte : copyright Doris Kneller

mardi 12 janvier 2010

Montpellier plus culture égale... Musée Fabre ?

Montpellier et les Montpelliérains - peinture, sculpture, science et philosophie

Le Corum à MontpellierIna, d'origine allemande, vit à Montpellier depuis 20 ans. Elle est traductrice, et elle maîtrise le français comme si c'était sa langue maternelle. On peut dire qu'elle est parfaitement bilingue. Montpellier est devenue sa patrie.

Or, le jour où elle s'est installée à Montpellier, elle se sentait loin de la France. "J'avais plutôt l'impression d'être en Espagne." Le comportement des gens, l'habitude des jeunes dans les bars de crier "olé", les courses de taureaux dans les rues des villages autour de Montpellier… aux yeux de l'Allemande fraîchement arrivée dans le Sud de la France, tout cela faisait partie de son image de l'Espagne.

Ina, traductions français-allemandPlus tard, après avoir entamé ses études, elle a appris "que Montpellier et sa culture, c'est autre chose." Maintenant, ce sont les musées qu'elle identifie à la culture montpelliéraine. "Parfois, les gens qui arrivent à Montpellier ne connaissent pas la richesse étonnante de nos musées."

Ina, traductrice : "Montpellier et sa culture, c'est autre chose."

Yvan, français et également à Montpellier depuis 20 ans, se passionne surtout pour la peinture. "Montpellier et culture, pour moi, c'est la peinture." Il vient de visiter le Corum des Peintres où il a acheté un tableau. "J'adore la peinture." Il considère le Musée Fabre et le Musée Fleury à Lodève comme les "hauts lieux" de la culture montpelliéraine. - Le Musée Fleury fait-il partie de la richesse culturelle de Montpellier ? - "Pour moi, oui. Lodève est si proche, et les deux musées se complètent. D'une certaine manière, le Musée Fleury fait partie de Montpellier"

Montpellier et la peintureYvan, passionné de la peinture

Devant le Corum, un petit groupe de jeunes discute sur l'exposition "Corum des Peintres" qu'ils ont juste quittée. "La peinture, franchement, ce n'est pas mon truc", avoue une fille. "Mais j'aime la sculpture. On trouve beaucoup de sculptures à Montpellier." - La sculpture, est-ce cela la richesse culturelle de Montpellier ? - Elle hésite. "Oui, je trouve. Enfin, il y a autre chose, évidemment, mais moi j'aime la sculpture."

Une dame dans la quarantaine qui se promène sur l'Esplanade a des idées complètement différentes. "La culture à Montpellier ?" Elle réfléchit. "Je ne suis pas encore longtemps à Montpellier, juste quatre ans. Mais le plus intéressant, ici, ce sont les conférences. Je suis, par exemple, une participante très fidèle à 'l'Agora des savoirs'. Ou pendant le Festival de Radio France, j'assiste régulièrement aux 'Rencontres de Pétrarque'." Mais il y a aussi les cafés à thèmes à Montpellier. "Parfois, je vais au 'bar des sciences' ou au 'café-géo' ou, aussi, au 'café philo' ou au 'café citoyen'. - Et toutes ces manifestations sont gratuites. C'est cela qui est magnifique à Montpellier."

Montpellier, c'est donc la culture pour des gens qui n'ont pas beaucoup d'argent ? - "J'aime beaucoup l'opéra", déclare un Monsieur âgé en traversant la place de la Comédie. "Le Corum, l'Opéra sur la Comédie… Mais il est vrai qu'ils vendent presque toujours des places bon marché pour les chômeurs. Oui, ici, la culture est ouverte à tout le monde et à tous les budgets."

Montpellier et l'opéra-comédie"Aller au restau", répond un Monsieur dans la trentaine. "Il y a tant de bons restaurants à Montpellier." - Les restaurants représentent-ils la culture de Montpellier ? "Oh oui, sûr." Il réfléchit. "Puis, le Musée Fabre, la peinture."

La culture à Montpellier est une chose - la culture montpelliéraine en est une autre : y a-t-il une "culture montpelliéraine" ? "Musée Fabre", est l'avis spontané d'une dame dans la trentaine. "L'opéra, le Corum et les concerts", dit une autre, un peu plus âgée. Et un Monsieur, à peu près du même âge, ajoute : "Le tram. Montpellier, c'est le tram. Pas de culture sans tram…"

D'autres articles "micro-trottoir" dans "Les gens de Montpellier" :
Montpellier et son réseau TaM
Les Montpelliérains et leurs téléphones portables
Faut-il être né à Montpellier pour être Montpelliérain ?
Place de la Comédie à Montpellier : deux jours avant Noël...
Photos et texte : copyright Doris Kneller