Montpellier, une ville parfaite ? Les avantages et désavantages de vivre à Montpellier - Micro-trottoir
Les Montpelliérains sont-ils "râleurs" ? - Comme toutes les villes, Montpellier a des côtés charmants et des côtés qui, peut-être, dérangent un peu le "bonheur quotidien". Mais, comme disent nos voisins, "nobody is perfect", personne n'est parfait. Reste la question, quel côté est prédominant..."Ce que je trouve sympa à Montpellier et ce que je n'y aime pas..." Le Monsieur d'une cinquantaine d'années réfléchit, et ses yeux se posent sur la clôture qui marque les travaux actuels sur la place de la Comédie. Mais il ne semble même pas les remarquer. "Je ne me suis jamais posé la question." Ensuite il se retourne et, pour quelques secondes, il observe la foule des jeunes qui s'ébattent autour de la fontaine des trois Grâces. Finalement il sourit.
"C'est pas beau, ça ? On est encore en février, ailleurs il fait si froid que les gens se cachent à l'intérieur de leurs maisons. Et ici, tout le monde est dehors. Des soirées comme ça, où tout le monde est dehors en plein hiver, vous ne trouvez pas ça ailleurs."
Une dame d'une trentaine d'années est d'accord avec lui. "À Montpellier, ça bouge", dit-elle. Et encore : "Il s'y passe toujours quelque chose."
Une autre dame, un peu plus âgée, pense plutôt aux relations humaines. "Avez-vous essayé d'offrir un sourire à une personne assise dans un café parisien à la table voisine ? - Elle va regarder ailleurs et penser que vous voulez lui faire du mal. À Montpellier, par contre, elle va tout simplement vous rendre votre sourire."
Mais pas tout le monde ne voit que les bons côtés. "Montpellier se vante d'avoir plein de rues piétonnes", explique une dame autour de la cinquantaine, "c'est vrai, mais uniquement en théorie. En réalité, personne ne les respecte." Et, comme "programmé", un camion-poubelle arrive, manoeuvre à toute vitesse autour des gens qui se promènent sur la place de la Comédie - quelques-uns se sauvent, paniqués - et s'enfonce dans la rue de Maguelone, utilisant les raies du tram. La dame hoche la tête : "Vous voyez ce que je veux dire ?""Montpellier est une très belle ville." La dame d'une soixantaine d'années réfléchit. "Et ce que je n'aime pas ? - La politesse. Ou, plutôt, le manque de politesse." Elle regrette que, dans son immeuble, personne ne dit "bonjour". "Il m'est arrivé de dire bonjour à des jeunes qui ne répondent même pas. Mais", ajoute-t-elle, "cela peut arriver dans toutes les villes, n'est-ce pas ? C'est l'époque qui veut ça."
"Les bus", dit une autre dame d'à peu près le même âge. "Les bus sont trop dangereux. Ils foncent sans s'occuper des piétons. Ils ne respectent même pas les passages piétons. Si un conducteur de voiture 'normale' se comportait comme eux, il perdrait tout de suite son permis."
Une autre dame, dans la quarantaine, se plaint plutôt de la situation des parkings. "Si vous habitez au centre ville, la situation est désespérante. Ils vous donnent généreusement une carte résidant, vous payez moins cher, mais vous payez tout de même. Pas que je ne voudrais pas payer..." ajoute-t-elle rapidement, "mais parfois, je tourne en rond pendant une heure sans trouver de parking. Et là, personne ne me rembourse. Et on ne me rembourse pas non plus les vitres enfoncés ou les serrures cassées. Dans trois ans, on m'a cassé deux vitres, un rétroviseur et une serrure." La dame se fâche. "Mais une fois, j'ai oublié de renouveler mon ticket de parking, pendant une journée. Et là, on m'a donné deux !!! amendes... Ils sont là pour donner des amendes, mais ils ne sont jamais là pour nous aider ou protéger nos voitures."
Un Monsieur d'à peu près le même âge essaie de répondre le plus globalement possible. "Voyons", dit-il, "ce qui est sympa : le centre piéton, l'Antigone. Les rives de Lez pourraient être mieux aménagées, je veux dire au-delà de l'Antigone et de Port Marianne. Mais à vrai dire, je n'ai jamais bien exploité ce coin-là. Les places de Montpellier sont sympas, l'architecture aussi. Et les parcs. Mais la mendicité est moins sympa."
La mendicité est aussi un point qui fâche une jeune femme. "Avant, y avait des SDF dans les rues qui ont demandé quelques sous. C'était ok. On leur a donné quelque chose ou pas, mais il n'y avait jamais de problème. Maintenant, la ville est pleine des mendiants où on a l'impression qu'ils sont tous organisés. Souvent des femmes, parfois avec des enfants, qui se 'collent' à vous. Et vous ne pouvez plus vous approcher d'un distributeur de billets sans qu'un de ces mendiants soit assis devant. Enfin, pas partout, mais surtout en ville. Et", le discours de la dame devient de plus en plus engagé, "je vous demande, où sont passé les vrais SDF ? On n'en voit presque plus. Est-ce qu'ils ont été chassé par cette nouvelle bande de mendiants ?"
"La ville est très jolie", déclare une autre dame, à peine plus âgée que la précédente. "Mais pas partout. Regardez la Comédie..." Son geste embrasse les maisons qui entourent la place de la Comédie. "Ces bâtiments sont très beaux. Et maintenant, regardez là-bas." Sa main pointe vers la maison en terrasses qui héberge l'hôtel Ibis. "C'est une honte. Cette espèce de... construction moderne - non, ce n'est même pas une construction moderne, c'est n'importe quoi... ça fait tache." "Ce que j'aime et ce que je n'aime pas..." réfléchit une dame de quelque quarante ans qui attend le tram au Corum. "J'aime le Corum." Elle sourit. "À part ça... vous savez, il y a toujours des choses qu'on n'aime pas, dans toutes les villes, partout au monde. Les gens sont contents s'ils trouvent une raison pour râler. Ce que je n'aime pas à Montpellier, voilà, c'est que les gens sont râleurs. Et ce que j'aime", continue-t-elle, "c'est l'offre culturelle. Dans quelle autre ville vous trouvez tant des offres culturelles que, parfois, vous ne savez pas quoi choisir ? Les cafés à thèmes, les festivals de film ou de danse, la Comédie des livres, les concerts", son regard se tourne vers le Corum, "l'Agora des Savoirs toutes les semaines, les foires, les rencontres internationales - vous entendez des dizaines de langues différentes dans les rues de Montpellier - et j'en oublie. Ne me dites pas qu'on n'est pas gâtés à Montpellier..."
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Photos et texte : copyright Doris Kneller
Il est vrai - ailleurs, il y a des salles de cinéma qui ferment, et à Montpellier, il y a un festival de film après l'autre. Un d'eux a lieu pour la troisième fois et vient de la Suisse : la
La liberté était le sujet central du film. Bien que, lors de la discussion après la projection, les opinions sur l'interprétation de certaines scènes aient un peu divergé, sur ce point, tout le monde était d'accord. Cette liberté à laquelle tout le monde aspirait, de laquelle tout le monde rêvait, était symbolisée par un cyclomoteur bleu - bleu comme la montagne suisse ou bleu comme le ciel. À son propriétaire, un vieux valet du ferme dont, à "l'ère avant" le cyclomoteur, le voyage le plus long finissait au village à côté de la ferme, il donnait envie de la liberté. À d'autres, il faisait peur.
Yves Yersin a hérité de cet amour de la montagne qui dominait les films suisses des années 1930 à 1950. Mais, ceci à part, l'ambiance de ses films se réfère plutôt à la "nouvelle vague" entamée vers 1960 par Jean-Luc Godard et les metteurs en scène qui se sont réunis pour former le fameux "groupe de 5" - dont Yves Yersin était le sixième membre. La langue du cinéma suisse tourne au français - les films en alémanique deviennent plus rares -, et les metteurs en scène se liguent pour pouvoir produire des films indépendants, libres surtout de la contrainte de la pensée "classique", traditionnelle. Des sujets comme la liberté surgissent de plus en plus souvent.
Que Louis XIV, Jean Jaurès, Rabelais, Richer de Belleval, les trois Grâces, la Licorne de la place de la Canourgue... et Lénine ont-ils en commun ? Jusqu'à maintenant, rien. Mais bientôt - si George Frêche obtient ce dont, en ce moment, il a envie - ils auraient tous une statue à Montpellier.
Comme toujours, tout le monde n'est pas d'accord. Hélène Mandroux, maire de Montpellier, ne s'oppose par vraiment à l'idée de son concurrent aux élections régionales, mais elle est de l'avis que ce projet n'aurait pas de priorité. D'autres groupes, plus stricts, remettent sur table tous les ressentiments qu'ils ont contre Lénine et Mao - bref, les propos de George Frêche sont de nouveau devenus sujet de discussion.
On dit que cet entrepreneur, un certain Lewis Carpenter, aurait admiré Lénine au point d'hypothéquer sa maison pour pouvoir l'acheter. Mais il est vrai que cette statue était - et est toujours - une véritable rareté. Ce problème est bien connu en France et, notamment, à Montpellier : s'il y a révolution, les révolutionnaires ne se contentent pas de changer le régime et l'idéologie, ils tiennent aussi à détruire les symboles matériels des anciennes croyances. C'est pour ce genre de changement d'idéologie que nous avons perdu tant de monuments anciens à Montpellier, par exemple la première statue de
"Si la politique m'intéresse ? - Non, franchement, pas outre mesure", répond la jeune femme qui, avec son amie, prend un café sur la place Jean Jaurès. Elle sourit. "Je ne vote pas. Je trouve que tous les candidats sont pareils."
"Hélène Mandroux ?" demande un étudiant. "Non, franchement, politiquement parlant, elle est morte. Dommage, je l'ai prise pour un bon maire." Le jeune homme ne veut pas dire pour qui il votera. "Pas pour Mandroux, de toute manière, et pas pour Frêche. Et pas pour Couderc non plus. Mais je vais voter, c'est sûr. Voter est le dernier geste de pouvoir du peuple."
La dame sourit. Elle a environ soixante ans et, en ce moment, elle se repose sur un des bancs de la place de la Canourgue. "Ce que je sais des candidats aux régionales ? Pas grand-chose. Raymond Couderc est professeur, oui. N'est-il pas Algérien, ou sa femme ? Je ne me rappelle pas bien." - La dame se trompe : Raymond Couderc, candidat de la majorité présidentielle, est né à Bordeaux. Mais, au début de sa carrière, il a travaillé avec le ministère d'agriculture en Algérie et enseigné à l'université d'Alger. - "J'aime bien Hélène Mandroux, elle est sympa. Et Roumégas… comment était son prénom ? - Ah oui, Jean-Louis. Il est mignon, ce jeune."
Si les pierres de la place de la Comédie pouvait raconter leur histoire, nous n'aurions plus besoin de livres... - Qui, debout devant le Cinéma Gaumont sur la Comédie, pourrait imaginer que, un jour, le Cardinal de Richelieu descendit de sa carrosse, en grande pompe, entouré de ses servants, peut-être à l'endroit même où, aujourd'hui, nous faisons la queue pour voir un film ?
À cette époque, la rue Jacques Cœur portait le nom de "rue de la Peyre", c'est-à-dire, en français, "rue de la Pierre". Mais cette appellation ne faisait pas allusion aux matériaux avec lesquels les maisons de la Comédie étaient construites - pierre de Saint-Jean-de-Védas, pierre de Pignan ou pierre de Saint-Geniès-des-Mourgues -, mais à la borne en pierre qui marquait l'endroit où se rencontrent la rue de la Loge, la rue Jacques Cœur et la Grand'Rue Jean Moulin, la limite entre la partie qui était sous l'autorité de Montpellier et celle qui appartenait à Montpelliéret.
Et une autre grande époque avait commencé. Nous pouvons considérer l'Hôtel Nevet comme un des "pionniers" du tourisme. Cette fois-ci, ce ne fut pas les rois et cardinaux qui y séjournaient, mais les artistes et écrivains - par exemple Valery Larbaud qui écrivit plusieurs nouvelles sur Montpellier - les futurs étudiants de l'université de Montpellier qui venaient de bonnes familles et qui étaient là pour "renifler" l'air de la ville et s'inscrire à leur faculté et, bien sûr, les Parisiens, les Anglais, les Allemands, les Russes - tous ceux qui avaient assez d'argent pour se payer des vacances près de la Méditerranée et qui avaient l'habitude des endroits à la mode...
Ne faut-il honorer, à Montpellier, que les hommes qui sont nés ou qui ont vécu parmi les Montpelliérains ? Ou, plutôt, la ville de Montpellier ne doit-elle pas à son propre esprit international d'être prête à reconnaître les mérites de tous ceux qui étaient grands, généreux, courageux - humains ?
La solitude, un phénomène qui est loin d'être nouveau, régnait déjà à l'époque de Jean Jaurès. Une des raisons pour la solitude, pour lui, était ancrée dans les habitudes - les habitudes, surtout, d'accepter sans réfléchir tout ce qui entoure les hommes. Ainsi, il était de l'avis que la solitude n'était pas due à l'esprit humain, mais au système social : "...le système social", écrit-il dans "L'Armée nouvelle", toujours pensant aux gens qu'il observait lors de sa promenade à Paris, "avait façonné ces hommes, il était en eux, il était, en quelque façon, devenu leur substance même, et ils ne se révoltaient pas contre la réalité, parce qu’ils se confondaient avec elle." Il critiquait le fait que l'homme pensait plus facilement à ses petites commodités qui, finalement, ne changeaient rien à ses conditions de vie, au lieu d'essayer de "refondre le système social, énorme, accablant et protecteur, où il avait, en quelque coin, son gîte d’habitude et de misère."
Bref, pour Jean Jaurès, la liberté était une base nécessaire de la vie de tous les jours. Cependant, il soulignait que celui qui voulait en profiter avait aussi des responsabilités. Il exigeait "l'émancipation politique" du peuple mais, en même temps, il proclamait son "émancipation sociale".
Ce fut un carnaval assez chaud qui, hier, a abouti à la
Un Monsieur un peu plus âgé n'est pas de son avis. "À l'époque, les jeunes étaient plus innocents. Ils ont fait du bruit, ils ont fait la fête, mais ils n'étaient pas au chômage et ils n'avaient pas peur de la crise. C'est cette peur de la crise qui fait que les gens plongent dans le désespoir. Et le désespoir crée l'agressivité."
Ce ne fait que quatorze ans que le carnaval traditionnel de Montpellier a été redécouvert par les fêtards. Le principe de ce carnaval est l'absence de tout organisateur ou organisme. Bien que la municipalité essaie de garantir un minimum d'ordre - par exemple par la fermeture du Peyrou la nuit - le principe du chaos est prédominant. Personne ne décide, quel genre de char est admis, tout le monde a le droit de porter des masques et de se déguiser, et on attend de la force de l'ordre qu'elle ne pense même pas à la possibilité de demander une carte d'identité - car, selon ceux qui défendent la tradition du carnaval, personne ne porterait des papiers sur lui ni de l'argent, cette nuit-là. Elle appartiendrait aux pauvres et aux "inconnus". Personne ne serait obligé de se "dévoiler".
Au moment le plus fort de l'hiver, l'idée des vacances d'été semble toujours très tentante. "Gens de Montpellier" a donc interrogé les Montpelliérains pour savoir, ce qu'ils font dans leurs vacances, ou la partie de leurs vacances, où ils restent à Montpellier.
Ainsi, on a enfin décidé de réagir : un petit fort a été construit et défendu par une sorte de mini-armée. Ce petit fort a été connu sous le nom de la Redoute de Ballestras. Les visiteurs de Palavas-le-Flots pouvaient le voir intact jusqu'aux années 1930. À ce moment, un autre besoin était devenu plus actuel que les invasions du 18e siècle : la pénurie de l'eau qui ne concernait pas seulement Palavas-le-Flots, mais aussi
Une dame plus âgée pense plutôt au côté culturel des communes de la plage. "On va souvent à La Grande Motte, surtout quand on a des visiteurs. C'est un village plein d'histoire et très intéressant. Nos visiteurs se régalent chaque fois. Et après la visite, le soir, quand il y a moins de monde aux plages, on va se baigner."
Une dame qui elle aussi attend le tram à la place Carnot n'a pas besoin de réfléchir. "Ce que je changerais ?" demande-t-elle pour répondre immédiatement : "Les grèves. Interdire les grèves." La réponse semble normale, vu qu'on est samedi et que le prochain tram n'est prévu que dans plus de 30 minutes. "Y en a marre des grèves. Je commence à croire qu'ils ne font pas la grève pour revendiquer quoi que ce soit, mais pour avoir plus de loisir. Et peut-être aussi pour se rendre intéressants."
Un Monsieur dans la cinquantaine critique les zones piétonnes. "Bien sûr, c'est très agréable de se promener dans une rue piétonne. Mais où est-ce qu'on laisse la voiture ? Mon appartement se trouve dans la Grand'Rue Jean Moulin, je dois garer ma voiture dans le parking de la Comédie. Quand ma femme fait des courses, elle doit tout porter du parking jusqu'à la maison. Parfois, c'est vraiment trop demandé - pour elle et pour nos voisines aussi. Si on veut faire des rues piétonnes, il faut faire en sorte que personne n'y habite."
Le
En même temps, on a commencé à réaliser un point important du réaménagement de Montpellier : l'élargissement des trottoirs pour que les
Ceux qui fréquentent la Comédie pendant la nuit - entre 1.30 et 7 heures, ne seront pas trop tranquilles non plus - bien que la mairie promet que les travaux seront le moins bruyants possibles : on profitera de ces heures avec beaucoup moins de trafic pour changer l'illumination des façades.
"Si je connais le nom d'un grand homme qui a vécu à Montpellier ?" s'assure l'étudiante à la fac de Richter. "Bien sûr : Lapeyronie. Ce n'est pas pour rien que l'hôpital porte son nom." Que sait-elle de Lapeyronie ? "Ce médecin a fait de Montpellier une ville élue au niveau des recherches médicales. Il a fait évoluer la médecine comme Pasteur la biologie. Il a fait la réputation de Montpellier en médicine."
Peut-on imaginer plus jolie carrière ? - Peut-être pas une carrière plus jolie, mais, à Montpellier, il y avait plusieurs étudiants de médecine qui firent une carrière au moins aussi brillante que celle de Lapeyronie. "Nostradamus", est un nom qu'une autre étudiante propose spontanément. "Et oui," ajoute-t-elle avec un sourire un peu moqueur, "le fameux Nostradamus était de Montpellier. Très peu de Montpelliérains le savent."
François Rabelais est un autre de ces noms qu'aucun Montpelliérain ne peut oublier. Avec ses Pantagruel et Gargantua, il compte comme un des fondateurs du roman satirique et il y en a qui vont jusqu'à parler de lui comme un des fondateurs du roman moderne. Mais il était aussi un défenseur acharné de la paix et de la tolérance - l'esprit international qui, aujourd'hui, règne à Montpellier lui aurait donc plu. Il lutta contre les injustices de l'église et il réalisa même l'exploit douteux d'être parmi ceux qu'on inscrivait sur l'Index Librorum Prohibitorum, c'est-à-dire que, pendant quelques années, ces livres furent carrément interdits.
Bonne nouvelle pour beaucoup de Montpelliérains : le boulevard du Jeu de Paume restera ouvert à la circulation pendant la construction de la ligne 3 du tram. Il est vrai qu'il sera réduit à une voie, mais personne ne sera obligé de tourner en rond dans les petites rues pour trouver son chemin.
Le premier objectif part du principe que tous les usagers doivent être satisfaits du système de circulation, peu importe s'ils se servent d'un moyen de transport en commun ou individuel, au point que d'autres villes aient envie de l'imiter et de profiter du savoir-faire montpelliérain - comme déjà Brasilia qui se fait conseiller par des experts de la TaM pour l'élargissement de leur réseau de tramway.
Mais il va de soi que les Montpelliérains et leurs visiteurs doivent aussi être en mesure de joindre par voiture les quartiers de la ville et, bien sûr, le centre. Il y a peu de villes en France où tant d'automobilistes se plaignent que le réseau des routes ne serait pas clair et qu'on se perdrait facilement. Le nouveau plan prévoit alors une sorte de périphérique autour de la vieille ville, d'où des routes partent, en forme "d'étoile", dans toutes les directions. Ce système améliorerait la liaison avec les villes et villages autour de Montpellier, mais aussi le trafic entre les quartiers. En plus, la municipalité promet la construction de plus de parkings proches des habitations - une mesure qui sera certainement bien accueillie, surtout en ce moment, où un nombre important des parkings du centre ville a été éliminé pour faire place à la construction de la ligne 3 du tram.
Il y en a qui comptent et qui comparent : pour mettre sur pied un système d'aide pour les victimes des ravages à Haïti, l'Agglo et la mairie de Montpellier n'ont eu besoin qu'à peine un mois. La décision, par contre, de soutenir les victimes à Gaza, après les bombardements affreux de décembre 2008 qui, comme à Haïti, privèrent des milliers de personnes de leur toit, prit presque un an.
La question quoi faire pour que cette somme parvienne à Haïti et serve à financer les mesures les plus urgentes fut rapidement résolue. Le conseil municipal décida de la confier à l'Unicef, le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance.
Il y a encore d'autres possibilités d'aider. Ceux qui n'ont pas envie d'aller danser ou écouter de la musique peuvent rendre visite à l'aquarium Mare Nostrum à l'Odysseum où, comme à la Villa Rouge, un euro par billet vendu est envoyé à Haïti. La même idée fut appliquée aux rencontres sportives : les fans du sport qui assistèrent, par exemple, au match de football entre Montpellier et Nice au stade de la Mosson donnèrent automatiquement un euro aux victimes à Haïti. Les responsables du basket vont encore plus loin : les recettes de la rencontre entre Montpellier et Lattes fut entièrement versée à Haïti, tandis qu'au match de volley entre Montpellier et Paris, le public fut demandé de donner un peu plus - là, les responsables préfèrent mettre sur place une collecte parmi les spectateurs.